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Wolf WR1

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Tout le monde se souvient des débuts tonitruants de Brawn GP en 2009 mais en 1977, une toute nouvelle écurie avait déjà réalisé le même coup : Wolf et sa WR1…

Dans les années 70, bon nombre de petites écuries voient le jour, à commencer par celle de Frank Williams. De Politoys à Iso-Marlboro puis à son équipe éponyme, le légendaire anglais peine à faire décoller sa structure, mis à part le fantastique podium de Laffite sur le terrifiant Nürburgring en 1975. Dans le même temps, Walter Wolf, un richissime autrichien faisant fortune au Canada, souhaite intégrer le championnat du monde de Formule 1. Pour se faire, il rachète une partie du team Williams pour fonder le Walter Wolf Racing. Les résultats ne sont guère encourageants et en fin de saison 1976, les deux parties se séparent. Pour autant, Wolf ne compte pas s’arrêter là et pour 1977, il décide de créer sa propre machine : la Wolf WR1. Inspirée de la Hesketh 308C qu’il avait fait courir en 1976 avec Williams, la nouvelle création canadienne n’a rien d’exceptionnel à première vue : pas d’extravagance aérodynamique, radiateur dans le museau, moteur V8 Ford Cosworth de 480 chevaux,… Les couleurs noire et or sont mêmes presque égales à celles de la rivale anglaise Lotus ! Il subsiste pourtant une différence : le capot moteur. Ce dernier est bien moins haut que la concurrence, abaissant en somme le centre de gravité de l’ensemble. Pour des raisons de sécurité, un énorme arceau surmonte la tête du pilote. Mais quel pilote ? Pour le grand patron, il faut une pointure. Déjà, il n’y a aura qu’une seule voiture car selon ses dires, un seul homme peut être champion à la fin. Ensuite, il ne veut qu’une pointure. Lauda ? Déjà sous contrat chez les rouges. Andretti ? Bloqué chez Lotus. Peterson ? Il remplace désormais Scheckter chez Tyrrell sur la P34. Jody Scheckter ? Pas de contrat signé, peut-être une opportunité en or à saisir d’urgence. C’est donc le sud-africain qui sera choisi pour étrenner cette nouvelle machine en 1977. Après plus d’une dizaine de milliers de kilomètres de tests, la petite équipe est enfin prête et ne cache même pas ses ambitions de gagner…

Et c’est en Argentine, sur le circuit de Buenos Aires, que s’ouvre le chapître 1977 de Formule 1. La chaleur est accablante et toutes les mécaniques souffrent terriblement, tout comme les pilotes d’ailleurs. Si les Ferrari et McLaren semblent être les grandes favorites de cette nouvelle campagne, beaucoup d’observateurs ont les yeux rivés sur la nouvelle création de Chapman, la Lotus 78 à effet de sol. Jusque-là, personne ne scrute la WR1. Onzième de la première séance de qualifications à deux secondes de la pole de Hunt, rien ne prémédite ce qui se passera le lendemain. Ce dimanche 9 Janvier, la canicule fait rage et aura de graves conséquences en piste. Au fur et à mesure que la course avance, les abandons se succèdent : pannes mécaniques ou bris de suspension, personne n’est à l’abri. Peu après la mi-course, les deux Brabham s’échappent devant l’étonnant Scheckter qui s’offre même le luxe de dépasser la fameuse Lotus d’Andretti. Dans le dernier quart, Watson renonce alors que la Wolf remonte à grandes enjambées sur le leader Pace, en difficultés lui aussi. A bord d’une Brabham mourante, le brésilien ne peut résister au sud-africain qui, à six tours du but, prend la première place pour ne plus jamais la quitter. L’exploit est historique. Seuls Alfa Romeo en 1950 et Mercedes en 1954 ont réussi, jusque-là, à remporter leur premier grand-prix pour leur première apparition. Wolf rejoint donc cette petite liste qui ne verra d’ailleurs que le nom de Brawn GP les rejoindre en 2009. Pourtant, cette victoire ne fait pas mouche auprès des journalistes qui, pour beaucoup, estiment que ce succès reste chanceux au vu du grand nombre d’abandons. Erreur. A São Paulo, la WR1 ne fait pas mieux que quinzième en qualifications et la réussite Argentine ne semble pas être de son côté. En effet, après seulement onze tours, le V8 américain explose, répandant beaucoup d’huile sur le tracé brésilien. Si Scheckter abandonne directement, il causera la perte de plusieurs voitures à cause du fluide déversé. A Kyalami, soit la course à domicile pour le seul pilote de l’équipe, Wolf arrive en pleine confiance. L’écurie a en effet loué la piste sud-africaine pour mener une batterie de tests visant à améliorer les performances. Cela se remarquera d’entrée de jeu avec le cinquième temps des qualifications, une belle progression. Le jour du grand-prix, le rythme est toujours présent et en quelques tours, le voilà au deuxième rang à chasser Lauda pour le leadership. Il ne parviendra cependant pas à remonter sur la 312 T2 très mal en point de l’autrichien qui remporte ici, sa première victoire depuis son terrible accident. Scheckter termine deuxième et reprend la tête du championnat, de quoi faire taire tous ses détracteurs. Pourtant, la joie n’est nullement présente car lors de la course, un bête incident tua un commissaire imprudent et Tom Pryce, le pilote Shadow. Le drame, qui n’aurait jamais dû avoir lieu, plomba toute l’ambiance qui régnait dans le paddock. Avant de retrouver les Etats-Unis, la Formule 1 fait une brève halte à brands Hatch pour la course des champions, hors-championnat. La WR1 continue de faire bonne impression en terminant deuxième, à une vingtaine de secondes du vainqueur Hunt. Avant de retrouver le vieux continent, c’est à Long Beach que font escale les pilotes. Troisième sur la grille, Scheckter s’empare instantanément du leadership, devançant d’une courte tête Andretti et Lauda. Les trois hommes resteront collés durant l’intégralité de l’épreuve dans le même ordre. Mais dans les derniers kilomètres, le pneu avant-droit de la Wolf commence à sérieusement se dégonfler. S’il parvient à la maîtriser quelques tours, Scheckter laisse finalement filer ses deux rivaux à quatres tours du but, terminant quasiment sur trois roues. La désillusion est grande mais encore une fois, la petite structure canadienne aura démontré tout son potentiel. De quoi augurer un avenir plutôt radieux…

À Jarama, en Espagne, beaucoup d’écuries optent pour de nouvelles monoplaces, à commencer par Wolf qui amène ici la WR2, une monoplace avec un empattement légèrement plus grand que sa devancière. Pour autant, la WR1 n’est pas rangée au musée et pourrait bien ressortir si le besoin s’en fait sentir. Sur la tortueuse piste madrilène, la Lotus à effet de sol est imbattable mais la Wolf ne s’en sort pas si mal. Cinquième sur la grille, elle permettra à Scheckter de remonter au troisième rang, suffisant pour reprendre le commandement du championnat qu’il partageait alors avec Lauda. A Monaco, la WR1 reprend déjà du service et le résultat est là : deuxième temps des qualifications à quatre dixièmes de la Brabham de Watson, la Wolf continue d’étonner. Le lendemain, il n’aura fallu qu’une centaine de mètres pour décider du sort de la course. Au départ, l’anglais patine, au contraire de Scheckter qui s’élance impeccablement et vire en tête à Sainte-Dévote. Dès lors, la WR1 sera imbattable. Sans concurrence, la monoplace noire et or voguera entre les rails jusqu’au drapeau à damier pour ainsi remporter une deuxième victoire méritée, la centième pour le bloc anglo-américain. Une semaine plus tard, c’est à Zolder que se rendent les pilotes et équipes pour le grand-prix de Belgique. Les Lotus semblent tout écraser mais dans le premier tour, Andretti et Watson s'accrochent, laissant Scheckter seul en tête. Le crachin qui avait bien humidifié la piste avant que les bolides ne s’élancent laisse peu à peu place à une trajectoire sèche. Mais peu avant de s’arrêter pour chausser les slicks, le sud-africain commet une erreur et part en tête-à-queue. S’il parvient à repartir, c’est grâce à l’aide des commissaires de piste, ce qui est bien entendu illégal. La Wolf est donc sous le coup d’une disqualification. Le rythme de la WR1 est bon mais craignant une nouvelle averse, Scheckter rentre aux stands pour remettre des gommes pour la pluie. Quelques boucles plus tard, sa pompe à huile le trahit, c’est l’abandon. En Suède, la Wolf fait toujours des merveilles et une fois encore, c’est depuis le top 5 que démarre le leader du championnat. Rapidement, la Lotus d’Andretti prend le large mais derrière, Scheckter continue de mener la vie dure à la Brabham de Watson pour la deuxième place. Au vingt-neuvième tour, le pilote de Walter Wolf plonge pour dépasser l’anglais mais celui-ci ne le remarque pas ; c’est l’accrochage. Suspension pliée, l’abandon est inévitable pour le sud-africain qui garde pourtant le commandement du championnat du monde. En France, sur le tracé de Dijon-Prenois, Wolf lance une nouvelle machine, la WR3. Malheureusement, cette monoplace ne sera pas vraiment compétitive si bien que son pilote ne parvient pas à faire mieux que huitième sur l’exercice du tour chronométré. La course sera identique aux qualifications avec des points difficiles à atteindre et surtout, un Andretti et Watson lui prenant un tour. Pour ne rien arranger, Scheckter sera percuté par Regazzoni dans les derniers kilomètres. C’est déjà le troisième abandon consécutif. Résultat, Lauda reprend la tête du championnat, un point devant l’ex-leader, désormais ex-aequo avec l’américain de chez Lotus. A Silverstone, la WR3 est délaissée pour la WR1, un mal pour un bien. Le belle noire et or s’élance quatrième et de gros points sont à prétendre à l’arrivée mais à moins de dix tours du but, le V8 Ford-Cosworth se tait. Avec un quatrième abandon de rang, Scheckter voit le titre lui échapper petit-à-petit mais avec seulement sept points de retard sur Lauda, rien n’est encore joué…

Un an après les tragiques événements du Nürburgring, la Formule 1 délaisse la piste de l’Eiffel pour se rendre sur l’ultra rapide circuit d’Hockenheim. Walter Wolf aimerait gagner davantage de performances en cette deuxième partie de saison mais il sait que la fiabilité peut lui coûter cher. Pour lui, il faut ressortir les WR2 et WR3 qui devraient normalement être plus rapides que la première WR1. Dans cette optique, c’est la deuxième du nom qui sera utilisée en Allemagne. Et là, surprise : Scheckter parvient à se hisser en pole position, la première du team canadien, la dernière également. Personne n’aurait imaginé un tel résultat mais sur un tracé sollicitant grandement les unités de puissance, rien ne sera joué avant la ligne d’arrivée. S’il vire facilement en tête au premier virage, le sud-africain voit son rival autrichien de chez Ferrari remonter à vitesse grand V sur lui avant de l’effacer et de le laisser littéralement sur place. S’il se contente de la deuxième place à l’arrivée, le pilote Wolf reste déçu et sait au fond de lui que la couronne sera difficile à atteindre. Les vitesses folles seront de nouveau de la partie sur le terrifiant Österreichring, en Autriche, avec cette fois-ci, le grand retour de la WR3, pourtant lente en France. Cela se reconfirme avec le huitième temps des qualifications, loin des Lotus, Ferrari et McLaren. Pourtant, la monoplace se portera bien mieux le dimanche, sûrement aidée par les conditions plus fraîches et la pluie mouillant bien le bitume juste avant le départ. En douze tours, le sud-africain est déjà remonté à la deuxième place et ne compte pas s’arrêter ainsi. Malheureusement, derrière lui, Lauda, Nilsson et surtout Jones se montrent très pressant. Les trois hommes passent la Wolf en quelques mètres mais quelques minutes plus tard, Hunt et Nilsson renoncent. Le podium est donc entrevu pour la WR3 et son pilote mais un tête-à-queue et un moteur calé auront raison de cette performance gâchée. C’est son cinquième abandon en six courses, le reléguant à seize points de Lauda pour ce qui est du championnat pilote. A Zandvoort, c’est la WR2 qui est choisie pour concourir mais après les qualifications et le quinzième temps réalisé, les espoirs sont quelque peu anéantis. Mais comme en début de campagne, les plus mauvaises qualifications sont synonymes de bonnes performances. Au prix de nombreux incidents et abandons, Scheckter remonte petit-à-petit dans la hiérarchie jusqu’au quatrième rang, et même au troisième dans le dernier tour grâce à la panne d’essence de Tambay. Ce podium inespéré ne changera pourtant rien au championnat car c’est bien Lauda qui s’impose, portant son avance à plus de vingt-et-points. Pour Wolf, la sortie de ces dernières monoplaces n’aura pas été très fructueuse et avec la fin proche du championnat, difficile d’imaginer détrôner Ferrari et le champion 1975 Niki Lauda des premières places…

A Monza, Wolf ressort la WR1 et la performance est immédiatement retrouvée. Scheckter tient le troisième rang sur la grille de départ et pointe même en tête à l’abord de la première chicane. Sa monture est rapide, mais pas autant que la Lotus d’Andretti qui laisse le sud-africain en deuxième position. De précieux points peuvent alors être repris à Lauda mais peu avant la mi-course, le V8 Ford Cosworth subit une nouvelle avarie, conduisant à un nouvel abandon. Toute l’écurie est dépitée. Pour Lauda, le sacre est quasiment en poche, il ne lui faut désormais inscrire qu’un seul petit point pour y parvenir et malgré une très mauvaise entente à Maranello, rien ne semble pouvoir l’en empêcher. La Scuderia qui signe d’ailleurs, chez elle, une troisième couronne mondiale au tableau des constructeurs, rien d’étonnant finalement. Pour la fin de la saison, la Formule 1 se rend outre-Atlantique avant de terminer au Japon. Et c’est aux Etats-Unis, à Watkins Glen, que se dispute la quinzième manche de l’année. Wolf fait le choix de la WR2 mais là encore, son meilleur temps ne la place que dans le ventre mou du peloton. Pour ne rien arranger, la pluie tombe quasiment sans cesse tout le long du week-end, de quoi perturber encore un peu plus un grand-prix qui s’annonce difficile. Auteur d’un bon départ, Scheckter pointe rapidement au troisième rang mais au fur et à mesure que les tours passent, l’écart avec les leaders Hunt et Andretti grandit. S’il maintient son rang jusqu’à l’arrivée, le pilote Wolf laisse presque quatre-vingt secondes au vainqueur du jour. Derrière lui, Lauda inscrit les trois points de la quatrième place, synonyme de titre mondial. Le sud-africain se sera bien battu mais doit s’avouer vaincu. Tant pis, il visera plus haut l’année prochaine. Pour la manche à domicile de l’équipe, Wolf ressort la WR1, seule monoplace à s’être imposée jusqu’ici. Pour faciliter la tâche, le récent champion ne prend même pas la peine de disputer le grand-prix, ses relations avec la Scuderia étant devenues épouvantables, tout comme les conditions météos du week-end canadien. Lointain neuvième, Scheckter espérait mieux mais sa bonne faculté à remonter devrait l’avantager le lendemain. Rapidement quatrième, il bénéficiera d’un concours de circonstances pour retrouver les avant-postes, bien qu’il navigue à un tour d’Andretti et Hunt. Dans les derniers tours de course, Mass, alors troisième mais premier retardataire, bloque la Lotus de l’américain pour permettre à son équipier de passer. Mais par la suite, l’allemand oublie l’autre McLaren et cause bêtement l’accrochage des deux anglaises. Puis, quelques kilomètres plus tard, le moteur de la Lotus 78 explose alors que l’arrivée était en vue… Scheckter finit par prendre le leadership pour trois petits tours, les trois qu’il fallait mener. Il s’offre alors de grandes chances de terminer vice-champion face à Andretti au Japon mais surtout, il empoche un magnifique succès à domicile pour son équipe, la dernière également. A Fuji, théâtre un an plus tôt de la fin rocambolesque du championnat 1976, Wolf ressort une dernière fois la calamiteuse WR3. Le sud-africain arrachera la sixième place sur la grille. Le jour de la course, la monoplace est plus en forme et parait jouer le podium mais un pneu en mauvaise posture l’oblige à s’arrêter. Résultat, un tour perdu dans l’aventure et une dixième position sous le drapeau à damier. Par chance, Andretti s’est sorti dès le premier tour. Jody Scheckter devient donc officiellement vice-champion du monde de la saison 1977. Brillant et presque parfait. Du côté des constructeurs, Wolf se place quatrième, à sept points seulement de Lotus, deuxième. Pas mal pour une équipe qui n’aura engagé qu’une seule voiture tout au long de l’année face aux cadors de la discipline…

Pour 1978, le titre est évidemment l’objectif numéro 1 mais la chance du débutant n’est plus. L’écurie canadienne va vite redescendre au tableau malgré la présence d’une seconde voiture conduite par Keke Rosberg. La WR1, meilleure monoplace conçue, ne ressortira que quatre fois en 1978. En parallèle, les WR4, WR5 et WR6 sont conçues mais aucune d’elle ne permettra de retrouver le chemin de la victoire. A Interlagos, Scheckter s’accroche avec Tambay et abandonne dans la foulée. Même sanction chez lui, à Kyalami alors qu’il menait une brillante course qui l’avait vu s’immiscer en tête entre les Lotus et Tyrrell, grandes favorites de l’année. Le dernier coup d’éclat de la Wolf WR1 arrivera dans les rues de la principauté de Monaco avec une troisième place finale. La dernière sortie de la grande surprise de 1977 s’effectuera entre les mains de Bobby Rahal à Montréal, sans grande réussite. Dès lors, le team canadien sombrera dans le classement et malgré les trois nouveaux podiums de son pilote vedette à Hockenheim, Watkins Glen et Montréal, l’aventure Wolf en Formule 1 prendra fin un an plus tard.

Au final, la Wolf WR1 aura remporté trois grands-prix, dont son premier, décroché une pole position, six podiums et un meilleur tour. Elle aura surtout permis de mettre en valeur le talent de Scheckter, véritable leader d’une écurie débutante. D’ailleurs, le sud-africain remportera dès 1979 le championnat du monde de Formule 1 avec la Scuderia Ferrari mais nom aurait pu être affiché deux ans auparavant dans les livres d’histoires. Si la WR1 avait participé à toutes les courses, peut-être aurait-elle permis à son pilote de l’emporter tant ses performances étaient supérieures aux WR2 et WR3. La fiabilité, catastrophique en 1977, a privé le sud-africain de beaucoup d’occasions pour scorer. Sans cela, rien n’aurait été joué avant Fuji mais comme on le dit souvent, avec des “Si” on refait le monde…

La Wolf WR1 en chiffres...

Grands-prix :

14

Victoires :

3

Podiums :

6

Poles Position :

1

Meilleurs Tours :

1

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