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Lotus 79

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Quand le génie de Colin Chapman frappe, les Lotus sont souvent les plus rapides. Le meilleur exemple ? La Lotus 79.

Depuis le milieu des années 60, l’inventeur de génie Colin Chapman fait briller son écurie Lotus. Que ce soit la 25, la 49 ou la 72, ses modèles auront très souvent rencontré un grand succès. Son seul hic : la trop petite robustesse de ses montures ayant déjà fait plusieurs victimes, dont le champion 1970 Jochen Rindt. En 1977, il lance une monoplace encore plus révolutionnaire que la Tyrrell P34 et ses six roues, la Lotus 78 à effet de sol. Le concept est simple. Les pontons prennent la forme d’une aile d’avion inversée, ce qui tend à plaquer la voiture au sol en provoquant une importante dépression. De ce fait, la monoplace peut réduire son niveau d’appui et donc la trainée, ce qui augmente la vitesse de pointe. L’autre avantage de ce système, c’est la vitesse de passage en course, grandement améliorée. Pour la 79, les ingénieurs sont repartis d’une feuille blanche ou plutôt, d’une page d’ordinateur vierge. C’est en effet la première Formule 1 à être conçue en partie avec des ordinateurs. La soufflerie a également beaucoup servi pour dessiner les courbes et lignes fluides de la voiture. Le point noir de la 78 était sa motricité. Pour corriger ce problème, la suspension arrière est complètement redessinée. Pour garder cette zone de basse pression sous le châssis, les jupes coulissantes sont dotées de patins en tungstène. Avec cette augmentation d’appui, l’équipe a pu réduire la taille de l’aileron arrière, toujours pour la même question de vitesse de pointe. Sous le capot de la belle noire et or, se trouve le seul et unique V8 DFV Cosworth ayant déjà fait ses preuves depuis déjà plus de dix ans. Fin 1977, Lotus mène des tests secrets pour peaufiner les derniers détails de sa nouvelle création. C’est d’abord Andretti qui s’y colle avant de laisser sa place à Peterson, nouveau titulaire dans l’équipe après le retrait de Nilsson pour maladie. La 79 est terriblement plus rapide que la 78 mais la fiabilité est catastrophique. La boîte de vitesses Getrag, spécialement conçue pour cette voiture, est abandonnée et remplacée par une Hewland, plus lourde mais moins cassante. Mais ce ne fut pas la seule modification apportée. En effet, après les premiers tests, les ingénieurs améliorèrent la rigidité du châssis pour éviter toute perte d’effet de sol et ce, sous n’importe quelles conditions. Après trois épreuves disputées avec la 78, dont deux gagnées, la 79 fait enfin sa sortie officielle, du moins, hors-championnat. Hélas, son potentiel ne sera pas démontré, Andretti sortant de piste au troisième tour de course. Deux grands-prix plus tard, la 79 ressort pour de nouveaux essais en Suède. Les dernières améliorations apportées poussent l’américain à demander à Chapman sa mise en service le plus rapidement possible. Ce sera chose faite, une semaine plus tard, en Belgique.

Dans le paddock de Zolder, la monoplace noire et or attire l'œil de l’ensemble de journalistes, pilotes et ingénieurs. Cette course belge est un test grandeur nature pour Chapman qui préfère attendre le grand-prix suivant pour préparer celle de Peterson, le malheureux devant se contenter de l’ancienne 78. Dès les premiers tours de roues, la concurrence fait grise mine : Andretti est nettement plus rapide, partout. Les qualifications ne font que confirmer cette vitesse supérieure : presque huit dixièmes d’avance sur le second Reutemann et sa Ferrari, presque deux secondes sur son équipier ! Comme attendu, l’américain ne laisse que des miettes aux autres pilotes, volant littéralement sur la piste. Ce n’est qu’en fin d’épreuve que la 78 reprend du terrain grâce à ses gommes fraîches mais même avec un Andretti au ralenti, le suédois peine à revenir sous les dix secondes d’écart. Avec ce succès, l’américain grimpe en tête du championnat avec l’impression que la gagne ne sera qu’une évidence avec ce nouveau monstre de performances. A Jarama, tracé sinueux, la Lotus inquiète tout le monde. D’autant plus qu’à présent, les deux pilotes sont équipés du même matériel. Reste à savoir si les deux hommes de Chapman pourront se battre ensemble à la régulière. Ce ne fut pas réellement le cas en Espagne. Si les deux Lotus roulent une seconde plus vite que les autres voitures en qualifications, au moment du départ, c’est Hunt qui s’empare du commandement. Après quelques boucles, Andretti retrouve la place de leader mais pour Peterson, les choses sont un peu plus complexes. En lutte avec Lauda et Laffite, le suédois perd un temps précieux pour la chasse à la victoire et finira par accrocher la deuxième place, loin derrière son meneur de file. Mais en Suède, stupéfaction. Pour contrer la supériorité des Lotus, Gordon Murray, le génial inventeur, sort la Brabham BT46B et son fameux aspirateur. Son système est encore plus innovant que celui de la 79 et la lutte s’annonce féroce entre les deux équipes. Les machines rouges semblent bien plus rapides mais pour cacher quelque peu leur jeu, ordre leur est donné de ralentir pour ne pas décrocher la pole position. Pari réussi puisque c’est le leader du championnat qui s’en empare. En course, la bagarre tant attendue oppose l’américain à Niki Lauda durant une bonne partie de l’épreuve mais après une glissade sur une flaque d’huile pour la Lotus, la Brabham prend le large. Quelques kilomètres plus tard, les V8 Cosworth, si fiables jusqu’ici, rendent l’âme dans un panache de fumée. Si Peterson tient la troisième place, l’écurie de Chapman semble être tombée sur un adversaire de taille. Ou pas. Peu après la course, l’avenir de la BT46B est connu. Elle sera bannie à jamais de la discipline à cause de son ventilateur mobile et des intérêts politico-économiques d’un certain Bernie Ecclestone. Pour Lotus, c’est une épine retirée du pied. Pour autant, plusieurs écuries protestent contre les jupes coulissantes garantissant l’effet de sol, agissant comme un élément mobile, chose interdite en Formule 1. Avant que le dossier Lotus 79 ne soit étudié, les bêtes noires et or dominent en France avant de rejoindre Brands Hatch pour la manche à domicile. Si les qualifications se déroulent à merveille avec le doublé Peterson-Andretti, la course fut une toute autre histoire. Au bout de quelques petits tours, le suédois s’arrête sur le bas-côté, fuite d’essence. Après un bref passage aux stands, c’est l’américain qui est contraint de renoncer, moteur cassé. C’est le premier double abandon des Lotus en cette saison 1978. À Hockenheim, la vélocité des machines anglaises est un redoutable atout dans les longues lignes droites. Jamais menacées, elles foncent tout droit vers un nouveau doublé quant à sept boucles du but, la boite de vitesses de Peterson se brise : c’est l’abandon. C’est donc un Andretti solitaire qui franchit la ligne d’arrivée en vainqueur, plus proche que jamais du titre mondial. Mais la saison n’est pas terminée et toute la destinée de l’équipe peut encore basculer...

Sur l’Osterreichring, les nuages menacent. Dès le premier tour, Andretti s’accroche avec Reutemann et percute le rail. Son expédition autrichienne est déjà terminée. Bien installé en tête, Peterson se fait surprendre par l’averse soudaine qui inonde le circuit. Après un tête-à-queue, la course est stoppée. Sans chef de file, le suédois n’a plus vraiment d’adversaire à battre après le second départ si ce n’est Dépailler, leader à la deuxième extinction des feux. Au prix d’un dépassement magistral, le seul pilote Lotus rescapé vole et avec près de quarante secondes d’avance sur son plus proche rival, il démontre ici qu’il est l’un des tous meilleurs sur la piste. Fort de ce dixième succès en carrière, il revient à neuf petits points d’Andretti au championnat, bien que sa place de second pilote ne puisse lui permettre de réellement jouer les trouble-fêtes. En arrivant à Zandvoort, l’écurie anglaise apprend le transfert de Peterson chez McLaren à compter de l’année 1979, une nouvelle difficile à digérer pour Chapman qui tente quand-même de retenir son pilote avec un nouveau contrat de numéro deux, naturellement refusé. Beaucoup se demandent alors si le suédois jouera sa propre carte pour ses derniers grands-prix chez les noirs et or mais selon ses dires, il tiendra son engagement pour faire triompher Andretti. C’est ce qu’il fera durant la course, protégeant son leader durant l’intégralité de l’épreuve et ce, malgré des soucis de freins récurrents. Au final, les deux Lotus 79 franchissent la ligne ensemble, octroyant une nouvelle couronne constructeur à Chapman. L’anglais est fier de ses hommes et du travail acharné effectué mais le départ du suédois lui reste encore dans la gorge. Puis arriva la manche italienne du calendrier, à Monza. Lors des essais, les pilotes se plaignent toujours des freins, peu efficaces au bout de quelques tours. Durant le warm-up, Peterson sort violemment à cause de son système de freinage, détruisant sa 79. Mais au lieu de récupérer le mulet prévu pour Andretti pour la course, Chapman lui ordonne de piloter une 78. Au moment du départ, seuls l’américain et Villeneuve sont arrêtés sur la grille. La confusion est totale et à l’approche du goulot d’étranglement que représente le premier virage, c’est la catastrophe. Plusieurs voitures s’accrochent, dont Hunt qui percute lui-même le suédois de Lotus. La monoplace noire et or frappe de plein fouet les barrières avant de s’embraser. Dans la panique générale, Brambilla accroche lui aussi la Lotus déchiquetée. La piste est jonchée de débris en tout genre mais surtout, Peterson et Brambilla sont sévèrement touchés. Les deux malheureux sont évacués avant que la course ne reprenne. Pour éviter un nouveau carnage, Andretti et Villeneuve, toujours en première ligne, décide de sauter le signal de départ. Si les deux hommes démarrent facilement loin devant le reste de la meute, ils seront rapidement pénalisés d’une minute. L’américain passe sous le drapeau à damiers en premier mais sera finalement classé sixième. Mais qu’importe, seule la santé des deux pilotes touchés inquiète. Pour l’italien, c’est une commotion qui est descellée alors que pour le suédois, ses jambes sont sévèrement touchées. Ce dernier sera opéré en hâte le soir de la course, trop rapidement sûrement. Le lendemain, Ronnie Peterson décède des suites d’une embolie provoquée par cette opération pratiquée bien trop rapidement. Le monde de la Formule 1 est sous le choc, à commencer par Andretti, alors sacré champion du monde du fait de l’absence de son équipier et seul rival. Pour Chapman, l’émotion laisse rapidement la place à l’angoisse de voir tout son matériel saisi, comme ce fut le cas huit ans plus tôt après la mort de Rindt sur ce même tracé italien. La fin de saison n’a clairement plus la même saveur au sein de l’écurie anglaise. Pour palier au manque de Peterson, Lotus fait appel à Jean-Pierre Jarier. A Watkins Glen , alors qu’Andretti casse son moteur, le français effectue une splendide remontée avant de tomber en panne d’essence, à quatre tours du but. Il se releva encore plus fort au Canada en signant sa troisième pole position mais une fois encore, les 79 ne sont pas vernies et aucune des deux n’inscrira de points. Cette saison, pourtant si bien débutée, tourna à la tragédie alors que la fête battait son plein en Angleterre…

Pour 1979, l’écurie de Chapman est complétée par Carlos Reutemann, ex-pilote Ferrari. De plus, les couleurs iconiques des années 70 laissent place au vert traditionnel anglais, le départ du sponsor titre en étant la cause. Selon les spécialistes, la lutte pour le titre devrait à nouveau se jouer entre les Lotus, trop en avance sur leur temps l’an passé. Quelle ne fut pas leur surprise après les premières qualifications de l’année, ultra-dominée par des Ligier utilisant à merveille l’effet de sol ! A noter la présence d’une troisième Lotus 79 pour le compte de Hector Rebaque, pilote et directeur de sa propre structure. Au départ, Andretti se fait harponner par Tambay et doit renoncer mais grâce à l’interruption de course, il peut reprendre le départ avec son mulet. L'américain sera pourtant bien moins à la fête que son équipier argentin, presque prophète à domicile, buttant seulement sur un Jacques Laffite des grands jours. A São Paulo, le départ n’est pas facile pour les 79. Alors qu’Andretti est touché par un petit incendie sur la grille, Reutemann peine à démarrer et après deux petites boucles, la monoplace du champion du monde reprend feu. L’américain est déjà arrêté contrairement à son équipier, plus fougueux que jamais. Malheureusement pour lui, les machines bleues de Ligier sont toujours nettement devant. A Kyalami, un nouvel adversaire de taille fait son retour au premier plan : Ferrari et sa 312 T4 au look étonnant. Pourtant, c’est bien une Renault qui part en pole position, la première pour un moteur turbocompressé. En difficulté avec leurs freins, les 79 sont dans le milieu du paquet mais le dimanche, une importante averse tombe dès le départ, changeant complètement la donne. Plus à l’aise dans ces conditions, les machines vertes remontent petit à petit dans la zone des points, mais il est trop tard, les bolides de la Scuderia sont déjà loin devant. Le son de cloche est identique à Long Beach, bien que les deux pilotes Lotus soient les deux derniers vainqueurs en date. L’envie de piloter la nouvelle 80 est pressante mais son développement est loin d’être achevé. Les freins semblent être un des principaux problèmes, ce qui n’augure rien de bon sur ce tracé urbain. Qualifié en première ligne, Reutemann n’aura pas le loisir de profiter de sa bonne position à cause d’une panne d’allumage, l’obligeant à démarrer des stands. Au final, un bris de transmission viendra mettre fin à tous ses espoirs de succès. Pour Andretti, la cadence des Ferrari est impossible à tenir et la quatrième place n’est qu’une maigre consolation pour le champion sortant. En Espagne, petite révolution : la Lotus 80 entre enfin dans l’arène, mais seulement pour Andretti. L’américain parvient à rouler une demie-seconde plus rapidement que son équipier et sa 79 mais les Ligier et Ferrari sont toujours devant. En course, le moteur Ford-Cosworth fait la différence et les Lotus grimpent dans le classement, Reutemann deuxième, Andretti troisième, toujours derrière une Ligier, celle de Dépailler en l'occurrence. Après cinq courses, la 79 semble déjà trop vieille et dépassée. Les espoirs reposent alors sur la nouvelle 80, pas encore bien au point. D’ailleurs, l’argentin ne s’intéresse pas du tout à cette nouvelle machine qu’il qualifie d’office comme “sans avenir”...

Pourtant, Andretti continue de s’acharner avec la 80. En Belgique, il devance son équipier argentin mais l'équilibre de la voiture est catastrophique. Durant le warm-up, le moteur de l’américain connaît des signes de faiblesse et voilà que la 80 retourne au garage pour laisser place à l’ancienne 79. Sur un tracé réputé dur pour les freins, les Lotus ne sont pas réellement dans leur élément. C’est d’ailleurs ce qui conduira le champion du monde en titre à renoncer dans le premier tiers d’épreuve. Pour Reutemann, c’est une crevaison qui mit un brusque coup de frein à sa progression avant de finalement retrouver les points de la cinquième place. A Monaco, ni la 79, ni la 80 ne donnent satisfaction aux pilotes. La concurrence a fait un tel bond en avant que les Lotus ne parviennent même pas à intégrer le top 10 ! Difficile à imaginer pour une voiture qui monopolisait les premières places un an plus tôt. Au bout de vingt petits tours, Andretti s’arrête sur le bas-côté, suspension cassé. Nouveau coup dur pour Chapman et son innovation 80… Mais pour Reutemann, les abandons qui se succèdent sont une réelle aubaine et petit à petit, le voici sur le devant de la scène. Avec sa troisième place, il sauve quelque peu l’honneur de son écurie, à la dérive depuis le début de saison. En France, c’est la débandade. A nouveau sur la 80, Andretti nage en milieu de classement. Il renoncera à nouveau sur problème de suspension pour ce qui restera la dernière sortie de la Lotus 80. Rien de mieux pour l’argentin et sa 79, à la porte du top 10 durant toute l’épreuve avant de stopper net, ou du moins en essayant, à la suite d’une panne de freins dans l’avant-dernière boucle. Ce double-abandon n’ôtera en rien l’incroyable duel final entre Arnoux et Villeneuve, des images classées aujourd’hui dans les annales de la discipline. A Silverstone, Lotus espère briller à domicile mais à la place, c’est un autre anglais qui créé la surprise en s’imposant pour la première fois : Williams. De retour sur la 79 qui l’aura tant fait gagné l’année passée, Andretti doit encore une fois se résoudre à abandonner sur bris de suspension, une casse qui commence à peser lourd dans l’escarcelle du team du Norfolk. La situation est encore plus désastreuse à Hockenheim. Trop lente en ligne droite et en virage, les 79 sont à la rue, bien que ses pilotes améliorent de plus d’une seconde leurs marques de 1978. Sur les trois Lotus engagées au départ, aucune ne franchira la ligne d’arrivée. Pour Chapman, c’est la catastrophe mais le génie ne compte pas s’arrêter là et songe d’ores et déjà à une évolution de sa mauvaise 80…

Avec cinq courses encore à disputer, le team Lotus ne se fait plus d’illusion. Les titres sont perdus d’avance et les chances de décrocher ne serait-ce qu’une victoire semblent désespérés. Étonnement, la 79 version 1979 est bien moins fiable que celle de 1978, un changement qui pourrait s’expliquer par l'adoption de nouvelles suspensions en cours d’année, un choix pas vraiment payant. De ce fait, des tensions naissent au sein de l’écurie, et notamment entre les deux pilotes, l’un accusant l’autre de non-assistance pour le développement de la 80, l’autre affirmant haut et fort de par être le porteur d’eau du premier. En plus d’une situation complexe en piste, Chapman se voit obligé de gérer ses deux hommes. En Autriche, rien à voir avec le festival de l’année précédente. Quinzième et dix-septième sur la grille, les deux Lotus officielles renonceront toutes deux. Si Andretti stoppe à cause de son embrayage, Reutemann sort lui même de la course, énervé par sa voiture et son équipe. La sentence est la même à Zandvoort, aucune Lotus à l’arrivée. L’exploit du jour aurait pourtant pu être à l’actif d’une Lotus 79, celle de Rebaque, brillant septième, à une petite place d’un petit point. Mais si elles n’ont pas fonctionné aux Pays-Bas, les 79 sont en meilleure forme à Monza, théâtre de la tragique disparition de Peterson un an plus tôt. Si les qualifications ne sont toujours pas bonnes, le rythme de course est plus soutenu mais les machines vertes rendent tout de même deux secondes par tour aux très véloces Williams. Pour la première fois depuis huit courses et le grand-prix d’Espagne, les deux Lotus sont à l’arrivée et celle d’Andretti termine même dans les points, à une minute du vainqueur et nouveau champion du monde Jody Scheckter. La saison s’achève sur une tournée nord-américaine, Montréal puis Watkins Glen. Sur ces deux tracés, les 79 sont loin de faire l’affaire. La bonne performance italienne est rapidement oubliée et les travers reprennent leur cours. Plus aucune fois sous le drapeau à damier, la Lotus 79 n’aura pas connu de sortie digne d’une championne de son temps…

Au final, la Lotus 79 c’est six victoires, dix poles position, quatorze podiums et cinq meilleurs tours. Elle aura surtout permis à Mario Andretti de remporter, dans la douleur, le titre pilote en 1978, mais aussi celui des constructeurs, le dernier pour l’écurie de Chapman. Révolutionnaire lors de sa première campagne, elle aura payé le prix cher d’un manque de développement, là où la concurrence étudia de près le concept de l’effet de sol. Par la suite, Chapman tenta d’innover, sans réels succès, jusqu’à cette saison 1981 où il tenta l’introduction d’une drôle de voiture à deux châssis, finalement interdite : la Lotus 88.

La Lotus 79 en chiffres...

Grands-prix :

26

Victoires :

6

Podiums :

14

Poles Position :

10

Meilleurs Tours :

5

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