Ferrari SF71-H
Sous la domination Mercedes, la SF71-H aura su tirer son épingle du jeu, mettant à mal l’hégémonie des flèches d’argent. Une belle lutte qui tourna court trop tôt.
C’est le 22 Février 2018 qu’est présentée la SF71-H. Conçue comme étant une évolution de la SF70-H, la nouvelle monoplace perd les quelques touches de blanc pour revenir à une carrosserie complètement rouge. Le plus gros changement réside dans l’apparition du fameux et tant décrié halo. La voiture dispose toujours d’un V6 Turbo hybride d’une puissance avoisinant les 1000cv. Comme sur sa devancière, on retrouve des pontons extrêmement étroits, fournissant une réelle taille de guêpe à la SF71-H.
Dès l’entame de saison, la lutte semble s’orienter vers un duel Ferrari-Mercedes, Red Bull semblant un peu plus en retrait avec le moteur Renault. Première course et première victoire pour la SF71-H grâce à Vettel. Au prix d’une stratégie gagnante, l’allemand empoche, comme l’année précédente, un succès dès l’ouverture, Raikkonen ne déméritant pas avec sa troisième place. Dans la chaleur de Bahreïn, les Ferrari sont bien plus à l’aise que les Mercedes. Pour son deux-centième départ, Vettel arrache la pole devant Raikkonen avant de convertir cette place en victoire le lendemain, non sans une petite lutte avec Bottas. Bien dans le rythme, le finlandais verra sa course se terminer aux stands après avoir renversé et blessé un de ses mécaniciens, lui fracturant le tibia. En Chine, les Ferrari restent sur le devant de la scène en bloquant à nouveau la première ligne. En course, les temps sont bons mais Mercedes réalise un bon coup et place Bottas devant Vettel avec la stratégie. Bloqué derrière la voiture grise, l’allemand voit ses concurrents remonter derrière lui jusqu’à ce que Verstappen vienne le harponner au niveau de l’épingle. En tête-à-queue, la Ferrari n°5 ne termina que huitième, Raikkonen troisième.
Melbourne (2018)
Sakhir (2018)
Shanghaï (2018)
Melbourne (2018)
A Bakou, Raikkonen manque de peu la pole, commettant un gros écart dans le dernier virage mais une Ferrari peut en cacher une autre puisque Vettel s’offre une nouvelle fois le meilleur chrono. La course se déroule sans trop d’accrocs et Vettel domine facilement. C’était sans compter sur les Red Bull et leur accrochage au bout de l’interminable ligne droite. La voiture de sécurité sort et Bottas reprend la tête. L’année passée, Vettel percutait volontairement Hamilton sous Safety Car. Cette fois-ci, l’allemand resta dans les échappements de la monture grise avant de l’attaquer dès le premier virage. Mais un freinage très tardif empêcha l’allemand de prendre son virage. Avec ses pneus abimés, les chances de Vettel explose, tout comme le pneu de Bottas à quelques encablures de l’arrivée. L’allemand finira cinquième, le finlandais second. L’arrivée en Europe ne sera pas bénéfique pour les rouges, absentes du podium en Espagne, Vettel retrouva la seconde place à Monaco à l’issue d’une course sans intérêt. Au Canada, les rouges retrouvent enfin la première place, toujours avec Vettel, Raikkonen étant toujours en délicatesse avec sa monture. Pour son retour au calendrier, la France n’aura pas offert un spectacle de folie, deux des trois nationaux s’accrochant au départ, tout comme Vettel, compromettant ses chances de succès rapidement. En Autriche, Les Mercedes sont victimes de leur mécanique mais Ferrari manque le coche, terminant juste derrière la Red Bull de Verstappen. A Silverstone, Raikkonen empoigne Hamilton dès le départ, laissant Vettel s’envoler vers un nouveau succès. La mi-saison approche et Vettel mène Hamilton d’une quinzaine de points.
A domicile, l’allemand s’adjuge la pole, Hamilton étant à nouveau trahi par sa monture. La course se déroula sans encombre, les deux Ferrari monopolisant les deux premières places à mi-course. Mais alors que quelques gouttes de pluie commencent à tomber, l'allemand commit l'irréparable en sortant de la piste Stadium devant des tribunes combles. Pire, la voiture de sécurité permit aux deux Mercedes de passer Raikkonen. A ce moment précis de la saison, tout changea à tout jamais.
Bakou (2018)
Silverstone (2018)
Hockenheim (2018)
Bakou (2018)
Avant d’arriver en Hongrie, Ferrari est en deuil : son grand dirigeant, Sergio Marchionne vient de mourir de suites d’un cancer. Un bandeau noir est apposé à l’avant des deux cockpits. En course, les Mercedes misent sur la stratégie pour se défaire des rouges, stratégie gagnante, du moins presque. A quelques boucles de la fin, Vettel tente de dépasser Bottas mais se fait percuter par ce dernier, heureusement sans trop de dommages. Les SF71-H terminent deuxième et troisième. A Spa, le violent accident au départ laisse entrer en piste la voiture de sécurité juste après que Vettel ait dépassé Hamilton pour le commandement qu’il ne quittera plus jamais. Derrière, Raikkonen est contraint à l’abandon, aileron arrière détruit. Sur le circuit de Monza, Raikkonen signe, devant les tifosi, le tour le plus rapide de l’histoire avec sa SF71-H mais le finlandais ne termina que deuxième, non sans s’être bien battu face à Hamilton. Pour Vettel, l’aventure est toute autre. Lors du premier tour, l’allemand percute Hamilton dans la deuxième chicane, part en tête-à-queue, avant de repartir bon dernier. Malgré sa remontée, le podium espéré n’est pas là.
Avant de quitter l’Europe, Ferrari annonce le jeune Leclerc en tant que titulaire à compter de la saison 2019 en remplacement de Raikkonen. A Singapour, la course propre des deux SF71-H se conclu en troisième et cinquième place, puis en troisième et quatrième place en Russie à l’issue d’une course tronquée par les consignes de course Mercedes. Peu à peu, les flèches d’argent ainsi qu’Hamilton s’envole au championnat. A Suzuka, tout se déroule moins bien. Raikkonen se fait tasser de manière très autoritaire par Verstappen et endommage sa monture. Son équipier allemand aura encore moins de chance en s’accrochant avec ce même Verstappen, annihilant toute possibilité d’accrocher un bon résultat. A Austin, rebelote. Vettel commit une nouvelle erreur en attaquant Ricciardo, repartant alors bon dernier. Mais alors que l’on ne l’attendait pas, Raikkonen sort le grand jeu et s’impose au nez et à la barbe de tous ses adversaires, un succès inattendu salué par tout le petit monde de la F1. Les trois dernières épreuves de la saison ne changent rien. Mercedes et Hamilton raflent les deux titres et les victoires en compagnie de Red Bull. Les podiums n’y changeront rien. La SF71-H s’est bien battue mais doit s’avouer vaincue.
Monza (2018)
Suzuka (2018)
Austin (2018)
Monza (2018)
Au total, la SF71-H aura remporté six victoires et autant de pôles position, vingt-quatre podiums et quatre meilleurs tours en course mais son nom reste bel et bien inscrit dans le livre des records de la Formule 1 avec ce tour de Raikkonen à Monza à la vitesse moyenne et démoniaque de 263.588 km/h.
La Ferrari SF71-H en chiffres...
Grands-prix :
21
Victoires :
6
Podiums :
24
Poles Position :
6
Meilleurs Tours :
4