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Ferrari F300

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Après une saison terminée de la plus douloureuse des manières, la Scuderia se lance dans cette saison 1998 avec l’espoir de triompher. Mais pour cela, Ferrari doit avant tout battre sa plus grande rivale : McLaren.

C’est avec la F300 que l’écurie de Maranello court pour cette nouvelle année. La révolution de 1998 concerne les pneumatiques. Exit les slicks, bonjour les gommes rainurées. La largeur des monoplaces est diminuée, la sécurité augmentée. La F300 dispose d’un très mélodieux V10 de plus de 790 cv, culminant à 15000 trs/min. De petits éléments aérodynamiques sur l’arrière de la voiture font leur apparition sur cette carrosserie toujours rouge avec ailerons noirs.

La saison 1998 de la Scuderia pourrait se résumer en un mot : étrange. Stratégie, malchance, polémique, victoire sont quelques autres mots pouvant témoigner de cette année-là. Au tout début, McLaren domina les débats en s’offrant le doublé avec un tour d’avance sur toute la concurrence. M.Schumacher cassait son moteur, Irvine rate le podium. Au Brésil, rebelote, avec cette fois-ci, un Hakkinen dominant tout ce qui était possible de dominer ce week-end-là. A une minute du vainqueur, Schumacher se contente de la troisième place, cinq de mieux que son équipier.

En Argentine, les pneumatiques font défaut aux flèches d’argent et M.Schumacher en profite pour s’imposer, non sans s’être accroché avec Coulthard pour le gain de la première place. La F300 semble gagner en performance mais Irvine ne semble toujours pas à l’aise. A Imola, la Scuderia copie un principe aérodynamique déjà présent chez Sauber ou Jordan : les fameuses « Tower Wings ». Ces grands ailerons implantés sur les pontons seront finalement interdits par la FIA à l’issue du grand-prix suivant. Mais pour autant, McLaren reste devant, du moins seulement Coulthard. Hakkinen casse sa boite de vitesses et les deux F300 grimpent sur le podium. Pas de changements à Barcelone où les deux McLaren réalisent un nouveau doublé devant M.Schumacher. Quant à Irvine, il s’accrocha bêtement avec Fisichella en défendant inutilement sa position. Au bout de cinq courses, le compte est déjà lourd : trente points de retard pour Ferrari et leur F300. A Monaco, toujours rien à faire. L’abandon de Coulthard n’y fait rien, la meilleure monoplace rouge, celle d’Irvine, n’est que troisième derrière Fisichella et Hakkinen. Scène incroyable dans les stands où après un contact avec le rail, M.Schumacher descend de sa monoplace touchée mais Ross Brawn lui ordonne de se remettre au volant pour continuer la course. Un triangle de suspension changé plus tard, l’allemand repart dernier et finira sa course sans aileron avant après un accrochage à la chicane du port.

Le ciel se dégagea en arrivant au Canada. Le carambolage du premier virage et le nouveau départ mit à mal les McLaren qui rendent l’âme durant la course. Il n’en fallait pas tant pour Ferrari pour gagner à nouveau avec M.Schumacher. Pour autant, le comportement de l’allemand sur la piste laisse à désirer. Lors d’une intervention de la voiture de sécurité, le pilote Ferrari déboula en sortie des stands et tassa Frentzen, l’envoyant dans le décor. Irvine accroche péniblement la troisième place. Retour en force des rouges au grand-prix de France avec le premier doublé de la Scuderia depuis plus de huit ans ! M.Schumacher réalise la course parfaite et s’octroie un nouveau succès devant son équipier, in-extremis second. A Silverstone, la pluie redistribue les cartes et une erreur d’Hakkinen offre le leadership à Schumacher mais dans l’avant-dernier tour, l’allemand reçoit une pénalité pour dépassement sous drapeaux jaunes. Alors qu’il était attendu sous le drapeau à damier, M.Schumacher s’arrête pour purger son stop-and-go. Le suspense est à son comble mais c’est finalement l’allemand qui remporte la course … dans les stands ! En Autriche, les qualifications pluvieuses bouleversent le classement mais la course rétablit l’ordre. Hakkinen domine, Coulthard remonte et termine second. Les deux F300 suivent, M.Schumacher devant Irvine. La course de l’allemand aurait pu se terminer autrement lorsque ce dernier rata l’avant-dernier virage et éclata son aileron avant, loupant par la même occasion l’entrée des stands. L’Allemagne se résuma de la même façon : Les gris loin devant, les autres ensuite, puisqu’aucune des deux F300 n’atteindra le podium sur l’ultra-rapide circuit d’Hockenheim. Mais en Hongrie, un nouveau paramètre dans la course à la victoire fut à prendre en compte : la stratégie : Derrière des McLaren à nouveau imbattable, Ross Brawn décide d’un changement de stratégie pour M.Schumacher. L’allemand reçoit alors l’ordre d’aligner les tours de qualifications tout en passant à une stratégie à trois arrêts. Effort incroyable du pilote Ferrari, conduisant à la limite du possible, réalisant l’une de ses plus belles courses. Au bout du compte, la F300 l’emporte, Coulthard deuxième, Hakkinen abandon.

Le grand-prix de Belgique 1998 restera pour toujours dans les annales. Avec treize voitures sur vingt-deux impliquées dans le plus gros carambolage de l’histoire de la Formule 1, la course belge aura couté cher aux écuries. Et que dire du nouveau départ. Dès l’entrée de jeu, Hakkinen se fait harponner et doit abandonner. La F300 de M.Schumacher vole sur l’eau, l’allemand roulant presque trois secondes plus vite que le reste du peloton ! Mais au vingt-cinquième tour, le baron rouge percute de plein fouet l’autre McLaren à un tour. Geste volontaire ou simple incompréhension ? Le pilote allemand rentre sur trois roues et se dirige directement dans le stand anglais très énervé. Pire encore, Irvine sort de la piste dans le même tour. Coup dur pour les gros bras.

L’Italie redonnera du cœur à la Scuderia. Pour la première fois de la saison, les rouges sont plus rapides que les gris. Malgré un départ moyen, M.Schumacher se débarrasse d’Hakkinen et le moteur explosé de Coulthard lui offre la première place. A une dizaine de boucle de la fin, Hakkinen sort de la piste et roule au ralenti. Irvine en profite : Ferrari signe un incroyable doublé sur ses terres. Le championnat pilote est plus que jamais serré, Hakkinen et M.Schumacher étant à présent à égalité de points. Nouvelle première ligne pour le grand-prix du Luxembourg, disputé au … Nürburgring ! Pourtant, Hakkinen sera plus malin et s’imposa devant un M.Schumacher bloqué dans un trafic dense. La dernière manche au Japon sera décisive. Fort d’une troisième pole consécutive, l’allemand sera victime d’un calage moteur et doit s’élancer du fond de grille. Hakkinen s’envole alors vers son premier titre, pourtant bien pourchassé par Irvine. Dans sa remontée, l’allemand attaque fort mais l’un de ses pneus explose : c’est la fin de la course et du championnat. Beau joueur, le baron rouge viendra saluer son rival finlandais fraichement couronné.

La F300 n’était pas la meilleure monoplace de 1998 mais la hargne de M.Schumacher, les prises de décision de Brawn, les problèmes chez McLaren, la chance et la malchance auront fait de ce championnat l’un des plus passionnants de l’histoire de la Formule 1. Pour autant, la F300 c’est six victoires, trois poles position, dix-neuf podiums et six meilleurs tours en course. La F399 qui la suit sera bien plus performante mais comme l’histoire le sait, la malchance aura brisé les rêves de la Scuderia..

La Ferrari F300 en chiffres...

Grands-prix :

16

Victoires :

6

Podiums :

19

Poles Position :

3

Meilleurs Tours :

6

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