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Ferrari F2008

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Après avoir conquis douze des seize titres depuis le début du nouveau millénaire, la Scuderia semblait en bonne voie pour un peu plus régner au sein de la Formule 1. C’était sans compter sur le jeune prodige Hamilton.

Pour disputer la saison 2008, Ferrari conçoit la F2008. La monoplace rouge est articulée par un V8 de 2,4L culminant à 19000 trs/min. Assez semblable à sa devancière, la F2007, la nouvelle monture de Maranello est notée plusieurs évolutions aérodynamiques mais aussi mécaniques. Comme le stipule le règlement, les aides au pilotage se voient diminuées, obligeant les pilotes à revoir quelque peu leur manière de conduire. A noter que la Scuderia fait le choix de l’aileron de requin sur certaines épreuves, nouveauté en vogue dans le paddock de la Formule 1.

Comme l’année passée, c’est Raikkonen, champion en titre, et Massa qui porteront les couleurs Ferrari. Après la disqualification des McLaren suite à l’affaire d’espionnage, la Scuderia sait qu’elle aura fort à faire pour lutter contre les flèches d’argent, sans oublier les BMW-Sauber et autre Renault. La saison démarre en Australie sous un beau soleil. La course fut très agitée et les Ferrari cassèrent du bois : sortie de piste au départ pour Massa puis contact avec Coulthard avant de casser son moteur, rupture mécanique pour Raikkonen à quelques tours du but, la F2008 commence mal. Les choses s’améliorent un peu en Malaisie avec une première ligne 100% rouge et une belle victoire de Raikkonen mais une nouvelle fois, Massa est victime de l’absence d’anti patinage et sort une nouvelle fois de la piste. Il faudra attendre la troisième manche de la saison et Bahreïn pour enfin voir le brésilien terminer une course, qui plus est en vainqueur, emmenant le premier doublé de la Scuderia cette saison. Un résultat réédité dans l’autre sens en Espagne avant que ne s’intercale Hamilton entre Massa et Raikkonen en Turquie. La Scuderia est sur une bonne lancée, mais la concurrence n’est pas loin derrière.

Dans la principauté de Monaco, Hamilton renverse la première ligne toute rouge pour s’imposer, Massa ne terminant que troisième, Raikkonen plus loin après avoir percuté Sutil et son étonnante Force India. Au Canada, c’est le finlandais qui est victime d’un accident. Arrêté au feu rouge de sortie de stands, le pilote de la F2008 se fait harponner par Hamilton, oubliant visiblement le devoir de s’arrêter, tout comme Rosberg juste derrière. Kubica s’impose, un an après son effroyable accident, Massa ne fait pas mieux que cinquième. En France toutefois, et pour le dernier grand-prix à Magny-Court, la Scuderia ne laisse que des miettes à ses concurrents, s’imposant en force, trente secondes devant le troisième Trulli.

Le grand-prix de Grande-Bretagne fut une course un peu à part avec un Hamilton dominateur sous le déluge, et une succession de pirouettes et autres sorties dans le peloton. Raikkonen termina quatrième à un tour, Massa dernier classé hors des points à deux tours. A Hockenheim, la McLaren de l’anglais est à nouveau intouchable et l’intervention de la voiture de sécurité pour l’accident de Glock ne permit pas aux Ferrari de remonter dans le classement. Avec la troisième place de Massa et la sixième de Raikkonen, les pilotes des deux F2008 laissent filer quelques points à leur adversaire et sa flèche d’argent. Le grand-prix de Hongrie devait faire se renverser la balance. C’était chose faite jusqu’au pénultième tour où le moteur de Massa cassa et l’obligea à quitter la tête au profit d’un finlandais, mais pas celui attendu. Ce n’est que sur le nouveau circuit de Valence que la F2008 retrouve le chemin de la victoire avec Massa, Raikkonen étant à nouveau victime d’un problème moteur. La fin de la tournée européenne sera un peu spéciale : A Spa, la pluie qui s’abat dans les derniers tours provoqua le crash de Raikkonen alors en tête. Hamilton reprit la première place et passa la ligne d’arrivée en premier, mais l’anglais fut par la suite pénalisé pour avoir coupé un virage en remontant sur le finlandais de Ferrari. Massa récupère alors la victoire sur tapis vert. A Monza, la course fut encore plus étrange. Après des qualifications entièrement mouillées aux résultats improbables, c’est Vettel et sa Toro Rosso qui prennent la pole et la victoire le lendemain après une course aux conditions dantesques. C’est d’ailleurs la première et unique fois en Formule 1 qu’un moteur Ferrari gagne hors d’une Ferrari !

La bataille fait désormais rage en tête du championnat entre Massa et Hamilton. La tournée asiatique reprit à Singapour, pour le premier grand-prix nocturne de l’histoire. Massa semble bien dominer la course mais l’accident de Piquet rabat toutes les cartes. Dans un arrêt aux stands un peu précipité, le brésilien arrache malencontreusement le tuyau d’essence, resté coincé sur sa voiture. Il n’arriver jamais à remonter. Alonso s’impose sur sa Renault avant que n’éclate un an plus tard l’affaire du « crashgate ». Nouveau succès de l’espagnol sur le tracé de Fuji au terme d’une course où les prétendants aux titres finissent loin après s’être harponnés au deuxième tour de course. Lors de l’avant-dernière épreuve de la saison en Chine, Hamilton s’impose largement devant les F2008 de Massa et Raikkonen, s’octroyant alors une probabilité importante de titre à Interlagos.

Et quel grand-prix du Brésil. Sous une piste humide, Massa devient prophète chez les siens, réalisant la course parfaite. Derrière, Hamilton se retrouve en délicatesse. Il doit à tout prix terminer cinquième ou mieux pour devenir champion. Mais dans la dernier tour, Vettel dépasse l’anglais. Massa s’impose et devient alors champion, du moins pour quelques secondes. Dans le dernier virage, Glock, en perdition totale avec ses pneus, laisse passer le britannique qui retrouve la cinquième place et le titre pilote. Le stand Ferrari passe alors de la jubilation la plus totale au choc de la défaite tardive. Massa ne sera pas le champion brésilien que tout un peuple attend depuis 1991.

Au final, la F2008 aura permis à ses pilotes de décrocher huit victoires, autant de pôles position, dix-neuf podiums et treize meilleurs tours. Malgré la perte du titre pilote sur les derniers 400 mètres de course, la Scuderia repart une nouvelle fois avec le titre constructeur, le dernier pour Maranello encore aujourd’hui.

La Ferrari F2008 en chiffres...

Grands-prix :

18

Victoires :

8

Podiums :

19

Poles Position :

8

Meilleurs Tours :

13

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