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Ferrari F1-90 (641)

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A la fin des années 80, le bilan pour la Scuderia est maigre : deux titres constructeurs, aucun titre pilote, deux disparitions tragiques, les italiens rêvaient mieux. La fin du millénaire se devait d’être glorieuse.

Pour entamer les années 90, Ferrari fait le choix du développement plutôt que du renouveau. Evolution de la F1-89, la F1-90 (appelée également 641 de son numéro de châssis), la monoplace dispose de la fameuse boite de vitesses semi-automatique instaurée par sa prédécesseur. Le V12 de 3,5L de cylindrée produit pas moins de 680cv et bénéficie des dernières améliorations, notamment liées au refroidissement. Avec l’arrivée de Prost au sein de l’écurie italienne, le numéro 1 réapparait sur le museau d’une voiture rouge.

Pour s’imposer en cette saison 1990, Ferrari compte donc sur les expérimentés Prost et Mansell pour mener la vie dur au plus grand rival du français : Senna et sa McLaren. Le premier des seize grands-prix se déroule dans les rues de Phoenix. A la surprise générale, ce n’est pas Prost ni Senna qui retiendront l’attention du public, mais bien le jeune Alesi, splendide leader sur sa Tyrrell. Senna l’emporte tout de même, les deux Ferrari abandonnent sur problème mécanique. Au Brésil, le public n’a d’yeux que pour son champion. Installé en tête, le pilote McLaren percuta Nakajima en lui prenant un tour, brisant son aileron avant. Profitant de la moustache cassée de Senna, Prost vire en tête et s’impose, la quarantième victoire de sa carrière. Mansell termine quatrième sans le rythme de son équipier.

A Imola, une évolution moteur apportant plus de puissance est installée dans les deux F1-90. Avec ces chevaux supplémentaires, les pilotes Ferrari devraient pouvoir se battre à armes égales avec les McLaren-Honda. Auteur d’une belle course, Mansell voit ses espoirs balayés après l’explosion de son moteur. Prost est quand-à-lui obligé de ralentir quelque peu son rythme en raison de problèmes d’embrayage. A Monaco, c’est la débandade : les deux F1-90 abandonne à la suite de l’explosion de leur batterie. Au Canada, Senna survole l’épreuve, les Ferrari ne sont que troisième et cinquième, loin des résultats espérés.

Au Mexique, Prost se qualifie treizième mais reste confiant pour la course. Le français aura eu raison de croire en ses chances, décrochant une impressionnante victoire devant Mansell, auteur d’un spectaculaire dépassement pour le doublé. En France, Mansell réalise la pole position mais c’est bien Prost qui s’imposa, offrant à Ferrari sa centième victoire en Formule 1. Moins de chance pour l’anglais, à nouveau trahi par la mécanique de sa F1-90. Ce n’est guère mieux pour lui à domicile, de nouveau en proie aux soucis mécaniques. La Ferrari n°1 passe une nouvelle fois la ligne d’arrivée en première place pour la troisième fois consécutive. Prost confirme sa bonne forme et profite surtout des contre-performances de Senna pour prendre les commandes du championnat.

Sur le circuit très rapide d’Hockenheim, les Ferrari sont moins à l’aise. Battues par les McLaren en qualifications, elles ne figurent même pas sur le podium, Prost quatrième, Mansell abandonnant après une sortie de piste un peu trop agressive pour son fond plat. Encore une course sans voir l’arrivée pour le britannique en Hongrie, sorti par Berger à quelques tours du but. Prost ne connaitra pas meilleure fin, sa boite de vitesses cassant tôt dans l’épreuve. A Spa, la série noire de la F1-90 n°2 continue. Après avoir été sorti dans Eau Rouge au départ, Mansell se retrouve contraint d’utiliser le mulet spécialement réglé pour Prost, véritable calvaire pour l’anglais. Son équipier français se bat tant bien que mal et accroche la seconde place, à quelques secondes de Senna.

La F1 arrive à Monza pour le douzième meeting de la saison 1990. En course, le V10 Honda surpasse le V12 Ferrari. Bloqué par Berger, Prost ne peut chercher Senna qui s’envole vers un nouveau succès. Le français trouvera l’ouverture, consolidant la seconde place, loin devant Mansell quatrième. A Estoril, sur un circuit qui convient enfin à la F1-90, Prost et Mansell monopolise la première ligne. Avant le départ, la Scuderia officialise la présence d’un duo 100% français pour 1991 avec l’arrivée du jeune Alesi aux côtés du triple champion du monde. Après un départ manqué des deux bolides rouges, c’est le britannique qui tire son épingle du jeu, s’imposant devant Senna et Prost, troisième. Le pilote de la n°1 laissa éclater sa colère après l’arrivée, estimant que la Scuderia aurait dû utiliser les consignes d’équipe pour le championnat. Ferrari renoue une nouvelle fois avec la victoire en Espagne, Prost devançant Mansell. Avec l’abandon de Senna, le français peut toujours être titré, à condition de marquer plus de points que son adversaire lors du grand-prix du Japon, avant-dernière manche de la saison. Les deux ennemis se retrouvent sur la première ligne mais au départ, lors du passage du premier virage, Senna percute Prost. C’est l’abandon pour les deux. Le brésilien est donc titré au grand désarroi du français, furieux. Alors qu’il était leader, Mansell fut contraint une nouvelle fois à l’abandon, juste après son arrêt aux stands. Sans les points de la victoire, Ferrari laisse également échapper le titre constructeur. A Adélaïde, il n’y a plus rien à jouer. Mansell manque de peu la victoire, terminant deuxième, devant Prost. La saison se termine dans un climat pesant, l’accrochage de Suzuka étant encore dans toutes les mémoires.

Au final, la F1-90 aura permis à ses pilotes d’empocher six victoires, trois pôles position, quatorze podiums et cinq meilleurs tours en course. Les années suivantes, Ferrari se prend les pieds dans le tapis, perdant Prost en 1991 avant sa grande restructuration autour de Brawn, Todt et Schumacher.

La Ferrari F1-90 en chiffres...

Grands-prix :

16

Victoires :

6

Podiums :

14

Poles Position :

3

Meilleurs Tours :

5

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