top of page

Ferrari 312 T2

Alboreto.jpg

Après la grande réussite de la 312 T, la Scuderia lance, à partir de la quatrième course de la saison 1976, la plus connue de leur monoplace : la 312 T2.

Grosse évolution de la précédente 312 T, la monoplace se distingue de sa devancière par la suppression de l’énorme entrée d’air présente au-dessus de la tête du pilote. Cette dernière est remplacée par un arceau métallique protégeant le pilote en cas de tonneau. Le monstre, d’environ 500 cv, est animé un 12 cylindres à plat de 3L culminant à 12,200 trs/min. La boite de vitesses transversale, grande trouvaille sur la 312 T, est de nouveau utilisée sur la monture rouge et blanche. Quelques ouïes pour l’aération poussent sur la monocoque d’une voiture bien plus légère qu’auparavant.

C’est lors de la quatrième course de la saison 1976 que débute la 312 T2 aux mains du fraichement titré Lauda et de son équipier Regazzoni. En Espagne, les monoplaces se dévoilent peu à peu mais une sort tout particulièrement du lot : la Tyrrell P34 à 6 roues. Bien qu’étonnante, la machine bleue et jaune semble performantes durant les essais. La 312 T2 réussira des débuts en beauté avec la victoire d’un Lauda souffrant, bien aidé par la disqualification du vainqueur Hunt. Le premier vrai succès arriva dans la foulée en Belgique avec le doublé Ferrari dominant la concurrence. La monoplace rouge et blanche est à l’aise sur tout type de tracé, la preuve avec un troisième succès de rang pour Lauda. Avant la moitié de la saison, l’autrichien est donné comme son propre successeur à la couronne mondiale. Mais en coulisse, le ton monte chez les rouges et les premiers problèmes avec la presse italienne arrivent.

Mais en Suède, l’hégémonie Ferrari est arrêtée. Lauda parvient à accrocher une troisième place mais loin, très loin derrière les deux incroyables machines à six roues qui signeront là le seul succès et doublé d’une curieuse voiture. Regazzoni semble moins en confiance avec la 312 T2, ne parvenant que peu à poursuivre son équipier. Pour la manche française, les Ferrari sont dotées d’un nouveau moteur mais la fiabilité du bloc italien laisse à désirer mais surtout, laisse ses deux pilotes sur le carreau, une première depuis deux ans. Le lendemain, Hunt et McLaren apprennent que leur appel est écouté et la victoire espagnole revient donc au crédit de l’anglais. A Brands Hatch, un duel, pour l’instant encore à distance, intéresse de plus en plus les spectateurs et la presse : la fameuse lutte Hunt-Lauda. A domicile, l’anglais se fait pourtant harponner par un Regazzoni en perdition. Malgré un décollage de sa monture, l’anglais prend part au second départ et part même décrocher la victoire, au nez et à la barbe de l’autrichien de Maranello. Plus tard, Hunt sera disqualifié pour avoir repris le départ à bord de son mulet.

Arrive ensuite la tristement légendaire course du Nürburgring 1976. Inutile de raconter les évènements car tous fans de sports mécaniques connait l’histoire. La 312 T2 s’embrase, Lauda frôle la mort. Pour la course suivante, en Autriche, la Scuderia décide, au nom du Commendatore, de ne pas prendre part à l’épreuve, estimant qu’un certain favoritisme envers McLaren serait fait par les instances dirigeantes. Rien ne va plus non plus entre Lauda, pourtant bien meurtri, et le directeur sportif Audetto. Ferrari sera tout de même présente à Zandvoort, mais avec une seule voiture. Malgré sa seconde place, Regazzoni ne peut empêcher Hunt de revenir sur les talons de son équipier. Alors que beaucoup le croyait fini voire mort, Lauda effectue son retour en compétition plus remonté que jamais. Mais une troisième 312 T2, portant le nom de Reutemann fait son apparition sur la piste de Monza. Reutemann est désigné comme le nouveau grand de la Scuderia et sa présence au sein de l’équipe l’an prochain est déjà acté. La 312 T2 ne gagnera pas d’ici la fin de la saison. Regazzoni est remercié, Lauda abandonne volontairement au Japon, laissant s’imposer Hunt, Enzo Ferrari est fou de rage. Malgré un nouveau titre constructeur, la Scuderia n’accepte pas la décision de Lauda.

La même monoplace est reconduite pour 1977, une pour Lauda, l’autre pour Reutemann. Mais les tensions au sein de l’écurie de Maranello grimpèrent encore : La Scuderia cherche coute que coute à faire de Reutemann son pilote n°1. L’erreur de Ferrari est énorme : Outre la victoire de l’argentin lors de la deuxième manche au Brésil, ce dernier se fera constamment dominer par le champion du monde 1975. Lauda se retrouve quant à lui confronté à Scheckter et Andretti (au volant de la première F1 à effet de sol) pour la couronne mondiale. Durant la seconde moitié de la saison, Lauda fait le break sur ses adversaires, souvent en proie à des soucis mécaniques. Avec trois succès dans son escarcelle contre un seul pour l’argentin, l’autrichien décroche facilement un second titre de champion du monde, un an après son accident qui aurait pu lui couter la vie dans la même monoplace. Mais l’entente entre l’écurie de Maranello et le champion est plus que jamais électrique et Lauda claqua la porte de la Scuderia une fois le titre en poche et ce, à deux grands-prix du terme de la saison 1977. Pourtant, cela n’inquiète pas plus que cela Ferrari qui fait bel et bien courir deux voitures au Canada puis au Japon avec les débuts du très fougueux Villeneuve. Les deux 312 T2 ne verront pas l’arrivée au Canada, ni au Japon pour le canadien, terminant sa course dans le public après une spectaculaire cabriole, tuant deux spectateurs se trouvant dans un endroit non-autorisé. La Scuderia ramène une nouvelle fois le trophée des constructeurs mais les très fortes tensions dans l’équipe gâchent quelque peu ce nouveau succès.

La 312 T2 réapparaitra à deux reprises pour l’entame de 1978 mais les progrès des adversaires se font vite ressentir, malgré une victoire pour sa dernière apparition au Brésil. Ferrari lance par la suite la 312 T3, un échec.

La 312 T2 reste encore aujourd’hui un mythe pour tout aficionado de Formule 1 avec son histoire comme aucune autre. En deux saisons, elle aura conquis huit succès, vingt-six podiums, cinq pôles position et dix meilleurs tours en course. A noter qu’une étonnante version à six roues fut testé à Maranello (deux roues à l’avant, quatre sur le même essieu à l’arrière) mais sans réel réussite. La 312 T2 est aussi l’une des héroïnes du film Rush retraçant la lutte épique entre Hunt et Lauda en 1976.

La Ferrari 312 T2 en chiffres...

Grands-prix :

32

Victoires :

8

Podiums :

26

Poles Position :

5

Meilleurs Tours :

10

bottom of page