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Ferrari 156 F1

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Le début des années 60 marqua l’arrivée des moteurs arrière et les écuries telles que Ferrari, Lotus ou BRM commence à se faire une grande renommée auprès du public. La victoire est désormais synonyme de prestige pour tous les grands constructeurs.

La 156 F1 est développée sur la base de la précédente F2. On y retrouve le même châssis tubulaire mais l’élément faisant la grande différence avec la petite sœur reste le moteur, un V6 à 120° d’une cylindrée de 1500cm3. Contrairement aux 65° du moteur F2, le nouvel angle abaisse le centre de gravité, augmentant la maniabilité de la monoplace. L’autre différence se situe au niveau de la silhouette de la voiture. En effet, la 156 arbore un « nez de requin » très reconnaissable avec ses deux ouïes, reprises par Ferrari pour son modèle F430.

Sur la seule année 1961, la Scuderia Ferrari engagea pas moins de six pilotes sous ses couleurs, et principalement P.Hill, von Trips et Ginther. La nouvelle réglementation imposant une cylindrée de 1500cm3 avantage Ferrari car déjà expérimenté, à l’instar des Lotus et autres Cooper, pionnières des moteurs 2,5L. Pourtant, les rues de la principauté qui ouvrent cette nouvelle saison sont domptées par Moss et sa Lotus. Mais les rouges ne sont pas loin derrière. Avec l’engagement des trois nouvelles 156, Ferrari termine deuxième, troisième et quatrième, dans l’ordre Ginther, P.Hill, von Trips. Sur le tracé de Zandvoort, la 156 démontre son vrai potentiel : pole position de Hill, première victoire de von Trips et doublé consolidé par P.Hill, la Scuderia exulte. Ce grand-prix est d’ailleurs une grande première puisqu’aucun arrêt aux stands n’a été enregistré, ni aucun abandon. En Belgique, Gendebien, local de l’étape, court sur une quatrième voiture engagée par la Scuderia. P.Hill décroche une nouvelle pole avant de concrétiser le lendemain après un parfait récital des voitures rouges. Pas un doublé, pas un triplé, mais bien un quadruplé à l’arrivée, mené par P.Hill, von Trips, Ginther et Gendebien. Après trois courses, la Scuderia s’avère être l’équipe à battre.

A Reims, les trois principaux pilotes sont de la partie. Une quatrième 156 est cependant alignée aux mains de Baghetti pour le compte d’une écurie privée. La domination des 156 couplée au puissant moteur italien propulse une nouvelle fois les rouges devant mais les problèmes s’accumulent et les chances de victoire s’amenuisent. C’était sans compter sur Baghetti, remonté de la douzième place, qui décrocha à Reims sa première victoire pour son … premier grand-prix ! Une 156 peut toujours en cacher une autre. La Grande-Bretagne marqua le retour aux affaires des pilotes de la maison mère, marquant un nouveau triplé, amenant logiquement Ferrari en tête du championnat constructeur. En Allemagne, une quatrième voiture est à nouveau mise en service pour Mairesse mais cette fois-ci, les 156 sont battues. Moss et sa Lotus dompte l’Enfer Vert, ne laissant que les deux plus petites marches du podium à von Trips et P.Hill. Von Trips compte, à ce moment précis, quatre points d’avance sur son équipier Hill et ce, à deux manches du terme de la saison.

En Italie, la foule n’a d’yeux que pour la Scuderia qui peut, en ses terres, s’adjuger le titre constructeur, et le titre pilote pour von Trips. Hélas, l’histoire ne sera pas aussi belle. Cinq 156 sont au départ à Monza, dont celle de Rodriguez et de Baghetti. Au deuxième tour de course, von Trips s’accroche avec Clark. Sa Ferrari est propulsée vers les spectateurs. Quatorze d’entre eux meurent dans cette tragédie. Von Trips non plus ne survivra pas. La catastrophe n’est annoncée qu’après la course aux pilotes. P.Hill l’emporte dans une ambiance pesante. De ce fait, P.Hill hérite de la tête du championnat et de la couronne mondiale promise à son équipier disparu. Ferrari sécurise également le titre constructeur dans la douleur. En signe d’hommage et de deuil, aucune Ferrari n’est au départ de l’ultime manche à Watkins Glen.

Après une saison victorieuse mais endeuillée, la 156 attaque une seconde campagne, beaucoup moins réussite. Une troisième place à Zandvoort pour le champion, un double podium pour P.Hill et Bandini à Monaco, nouvelle troisième place de P.Hill en Belgique, la 156 est largement battue. En France, Ferrari ne coure pas, des grèves en Italie bloquant les déplacements. Seul P.Hill peut concourir à Aintree mais sa monture finira par le lâcher après une qualification désastreuse. Pas plus de réussite en Allemagne malgré quatre 156 au départ. Même avec une monoplace en plus en Italie, la Scuderia n’accrochera pas une seule place sur le podium, Mairesse se classant quatrième comme meilleur représentant des rouges. N’ayant plus rien à jouer aux Etats-Unis, Ferrari ne fera même pas le déplacement, rangeant à jamais les 156 au musée Ferrari.

Au total, la 156 aura permis à ses pilotes de décrocher les couronnes pilote et constructeur de l’année 1961, cinq victoires, six poles position et cinq meilleurs tour en course. La 156 connaîtra deux autres déclinaisons pour les saison 1963 et 1964 avant que la 158 ne fasse son entrée en scène.

La Ferrari 156 F1 en chiffres...

Grands-prix :

16

Victoires :

5

Podiums :

18

Poles Position :

6

Meilleurs Tours :

5

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