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Sauber C20

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Faire débuter deux rookies dans une petite structure, tel fut le pari de Peter Sauber en 2001. Leur première arme ? La Sauber C20.

Depuis 1993, l’écurie Sauber tente de se faire une place parmi les plus grands mais jusque-là, la plus haute marche s’est toujours refusée. La petite structure helvétique, bien que modeste, permit à certains noms de monter en puissance. Cet atout, comblé à un rapprochement de Ferrari en fin de millénaire, fait espérer de grandes choses pour le team mais pour autant, les résultats sont décevants. Ceci n’empêche cependant pas les commanditaires de se presser à la porte pour s’afficher sur les montures d’origine bleue, associant à merveille le rouge et jaune de Red Bull au vert de Petronas. Oui mais voilà, en 2001, un nouveau sponsor fait son entrée et la livrée se voit désormais parée du blanc de Crédit Suisse. Mais le panel de couleur n’est pas le seul changement par rapport à ses devancières car la C20 en est bien différente. Bien qu’étant une évolution de la précédente et moyenne C19, la nouvelle monoplace innove sur plusieurs points. Tout d’abord, l’aérodynamique. Durant de longues semaines, Sauber aura travaillé en soufflerie, amenant sur sa création des éléments souvent copiés par la suite, à commencer par les dérives sur l’arrière des pontons, au niveau des roues arrière. Pour compléter cette panoplie, l’équipe fait installer, selon les tracés, des ailettes supplémentaires ou des cheminées, afin d’évacuer le surplus de chaleur du bloc. A l’avant, l’aileron est également travaillé pour apporter un appui important, notamment dû à la largeur de l’aile sous le museau. Une autre innovation de la C20, ce sont ses points d’accroche pour les bras de suspensions avant. Alors que ces bras se rejoignent normalement sur un seul point sous la voiture, l’équipe suisse fait le choix de les maintenir sur deux quilles séparées, une solution aérodynamique qui fera des émules dès l’année suivante. Sous le capot moteur se trouve le moteur V10 Ferrari de l’année écoulée, rebadgé Petronas, le géant pétrolier malaysien. Si cette armada fait rêver, le choix des pilotes fut discutable. Le premier volant est attribué à Nick Heidfeld, pilote Prost l’année passée, sans aucun résultat probant. Le second est bien plus étonnant puisque c’est le jeune Kimi Raikkonen qui devient l’heureux élu. Le finlandais, totalement inconnu au bataillon, aurait pu se voir privé de volant si la FIA ne lui avait finalement pas attribué sa Superlicence. Car il faut dire que le futur “Iceman” n’est que très peu expérimenté en monoplace. Avec seulement vingt-trois départs dans sa carrière, dont une grande partie mené à l’arrivée, il débarque dans un monde où chaque pilote a travaillé dur en catégorie inférieure pour en arriver là. Les yeux seront bien évidemment braqués sur lui, de même que sur Peter Sauber et ses choix audacieux.

Comme depuis 1996, la saison s’ouvre en Australie, sur le tracé urbain de l’Albert Park. Les surprises sont monnaies courantes sur la piste de Melbourne mais ne reflètent souvent pas la réalité du reste de la saison. Nombreux sont les nouveaux noms qui s’affichent pour la première fois dans les paddocks, et pas des moindres : Alonso, Montoya, Raikkonen, un beau tir groupé de futures stars. Pour la première qualification de l’année, les pilotes Sauber se classent en milieu de grille mais c’est bien le dimanche que les points sont glanés. Et pour cette première, les C20 impressionnent. Certes, les abandons sont nombreux mais les machines suisses devancent facilement et à la régulière les Jaguar, Benetton, Jordan, Minardi et autres Arrows. La course est marquée, dès ses premiers tours, par le gros accident impliquant R.Schumacher et J.Villeneuve, ce dernier décollant dans les barrières de protection, tuant un commissaire qui se trouvait là au mauvais endroit au mauvais moment. Les jeunes pilotes évitent les embûches et les problèmes mécaniques, grimpant petit à petit dans la hiérarchie. Au quarante-et-unième tour, les voici respectivement cinquième et septième, des places qu’elles garderont jusqu’à l’abaissement du drapeau à damier. Un bon résultat en somme qui se vit améliorer après la course suite à l’application de la pénalité de Panis, soit un rang de mieux pour les deux Sauber. Dans les points pour sa première course, Raikkonen fait taire tous ses détracteurs, le critiquant pour son jeune âge et son expérience de la monoplace. Et que dire de Heidfeld, brillant quatrième devant la Jordan de Frentzen. L’entame de saison est rêvée pour Peter Sauber qui retourna durement à la réalité sur le tracé de Sepang, en Malaisie. Dès le départ, le finlandais doit s’arrêter, transmission cassée avant même le premier virage. Ce ne sera pas mieux pour son équipier allemand, pris au piège par la tempête, comme la majorité des pilotes d’ailleurs. Si les Ferrari s’en sortent in extremis, la C20, elle, reste bloquée dans les graviers. La pluie qui fit à nouveau son apparition au Brésil, perturbant le jeune Raikkonen, échouant dans l’herbe après une course anonyme. Mais sur l’autre monture, Heidfeld est déchaîné. Longtemps cinquième, il réalise un imparable dépassement sur Trulli avant de profiter de la tardive casse moteur de Frentzen pour remonter au troisième rang, place qu'il ne quittera alors plus jamais. C’est son premier podium en Formule 1, le premier d’une Sauber depuis le déluge de Spa-Francorchamps 1998. Peter Sauber est à la fête car lui-même ne se serait pas attendu à pareille fête. Malgré trois abandons, l’écurie suisse s'affiche comme un étonnant outsider qui, sans erreurs de jeunesse, pourrait croire en ses chances de figurer en haut de tableau…

Les monoplaces rejoignent ensuite l’Europe pour le grand-prix de Saint-Marin, à Imola. Les premières améliorations apparaissent dans chaque écurie, preuve du développement constant des voitures. Toujours discrètes en qualifications, les C20 restent bloquées en fond de top 10, sensiblement moins rapides que les Jordan. Très régulier, Raikkonen aligne les tours sans pouvoir remonter dans le classement, avant d’être trahi par sa direction. C’est déjà la troisième fois qu’il renonce alors que dans le même temps, Heidfeld garde le cap, profitant des abandons pour retrouver le top 10, puis le top 8. Mais les machines jaunes d’Eddie Jordan sont meilleures et s’adjugent les derniers points en jeu, au grand dam de l’allemand, pourtant bien placé pour glaner une unité. Il ne manqua d’ailleurs pas de saisir cette opportunité à Barcelone lors d’un grand-prix au scénario impensable. Alors que la FIA réintroduit officiellement l’antipatinage en Formule 1, Coulthard ne parvient pas à s’envoler lors du tour de formation, le repoussant à l’arrière de tout le peloton. Les problèmes chez McLaren ne font que débuter et si la course est plutôt calme, le sort s’acharne dans les tous derniers instants. Dans l’ultime boucle, le moteur de Hakkinen rend l’âme alors qu’il possédait une belle avance sur son plus proche poursuivant M.Schumacher. Le finlandais est dévasté, au contraire de l’allemand de Sauber, recueillant un point miraculeux dans les tous derniers moments. A Contrario, Raikkonen n’empoche que la huitième place et beaucoup recommencent à penser que le jeune finlandais est peut-être arrivé trop vite dans la discipline. Mais le futur “Iceman” n’est pas du genre à se démotiver, ce qu’il prouva deux semaines plus tard, en Autriche, sur l’A1-Ring. Après un départ ayant vu quatre voitures scotchées sur la grille à cause de défaut d’antipatinage, dont la C20 de Heidfeld, le finlandais prend la poudre d’escampette, se battant royalement pour la troisième place avec Verstappen, M.Schumacher et Barrichello. Un arrêt ravitaillement très long plus tard, le rookie tient le bon rythme pour maintenir une exceptionnelle quatrième place et ramener ainsi de gros points à son écurie, désormais revenue à une petite unité de sa rivale Jordan. Pour l’allemand, le problème du départ lui coûta cher mais sans jamais abdiquer, il parvient à remonter dans le top 10, mais bien loin des places d’honneur. Dans les rues de Monaco, les inquiétudes sont grandes pour Peter Sauber et ses deux pépites, peu habitués à rouler entre les rails. Hélas, la manche monégasque finira par prendre une mauvaise tournure. A la sortie de l’épingle du Loews, Heidfeld se fait percuter par Verstappen qui l'envoie tout droit dans les barrières de protection. Pour l’autre C20, rien ne va mieux. Alors qu’il évoluait au creux du peloton, le finalandais regagna les stands pour résoudre un problème mécanique. Avec cinq tours de retard, ses espoirs de bien figurer sont anéantis. Pire encore, la rivale Jaguar parvient à faire grimper Irvine sur la troisième marche du podium, synonyme de gros points pour le championnat. A ce moment précis, derrière les intouchables Ferrari, McLaren et Williams, Sauber talonne Jordan mais BAR et Jaguar sont loin d’avoir dit leur dernier mot. La bataille s’annonce rude tout au long de la saison...

La lutte se poursuit outre-Atlantique avec la manche canadienne, un tracé souvent sujet aux accidents et aux problèmes de freins. Les deux pilotes Sauber s’y acclimatent facilement, Raikkonen réalisant le septième chrono lors des qualifications, à quelques dixièmes seulement des premières positions. Sa course démarre bien et après quelques boucles, le voici déjà parmi les six premiers. Moins de chance pour l’autre C20, accrochée au second tour par Irvine avant d’être violemment projetée contre les murs de pneumatiques de la première chicane, heureusement sans mal. Tous les espoirs de l’écurie helvétique reposent alors sur leur jeune recrue toujours aussi rapide en course. Malgré une résistance face à l'étonnant Alesi et Prost revigorée, le finlandais poursuit sur sa lancée de bonnes performances en inscrivant une nouvelle quatrième place finale. Le clan suisse peut se réjouir car grâce à sa performance, Raikkonen propulse son écurie au quatrième rang du championnat. De retour en Europe, pour le grand-prix du même nom, les C20 ne sont plus autant à la fête. Toujours coincées au milieu du paquet, elles peinent à remonter parmi les leaders lors du départ. Durant les trois-quart de l'épreuve, les deux voitures multicolores restent roues dans roues mais une mauvaise stratégie les fait redescendre dans la hiérarchie. Les points sont impossibles à atteindre sur le Nürburgring mais le rendez-vous est déjà pris en France pour renverser sa situation. A Magny-Cours, alors que la mi-saison est franchie, les Sauber sont enfin de retour dans leur rôle d’outsider. Après un superbe départ, Raikkonen rentre peu à peu dans le rang, s’effaçant devant son équipier avant de ravitailler pour la première fois. Après s’être débarrassé d’Irvine et de Frentzen, les deux jeunes pilotes s’efforcent de réaliser des tours plus rapides les uns que les autres mais le temps manque et sous le drapeau à damier, seul l’allemand parvient à accrocher un petit point, juste devant l’autre voiture du team. Aucune jalousie en perspective pour le finlandais, auteur d’une course splendide à Silverstone, tout comme Heidfeld, les deux hommes achevant, pour la seconde fois de l’année, leur grand-prix dans la zone des points. Avec trois unités supplémentaires, l’équipe de Peter Sauber poursuit sa prise d’ascendant sur ses principaux rivaux que sont Jordan et BAR mais avec si peu d’écart, rien n’est encore assuré.

Il ne reste que six courses dans ce championnat 2001 très disputé, du moins, si l’on enlève Michael Schumacher et Ferrari des classements. Les rouges dominent largement jusqu’ici mais le retour en force des Williams-BMW pourrait chambouler cette fin de saison. A l’aube du grand-prix d’Allemagne, Heidfeld et Raikkonen sont presque à égalité parfaite, l’allemand ne devançant son équipier que pour un petit point. Sur le très rapide circuit d’Hockenheim, le moteur est roi. Par chance, le V10 Ferrari, bien que dépassé par l’actuel, est toujours aussi puissant, un moindre mal compte tenu des interminables lignes droites allemandes. Malgré près de deux secondes rendues sur un tour, les C20 sont très bien placées en quatrième ligne, derrière les ténors de la discipline. L’envol est moyen mais les machines suisses ne perdent pas de places. Derrière elle, le spectacle est effroyable. Au ralenti au cœur de la meute lancée, le Baron Rouge se fait violemment percuter par la Prost de Burti qui s’envole dans les airs telle une fusée, avant de lourdement retomber sur une Arrows passant au même moment. Plus de peur que de mal pour le brésilien présent sur la grille pour le nouveau départ. Si le premier virage est franchi sans encombres pour tout le monde, la première chicane sera fatale au local de l’étape Heidfeld. Accroché par un De la Rosa en perdition au freinage, l’allemand n’aura pas profité très longtemps du soutien inconditionnel du public, bien qu’étant entièrement voué à Schumacher. Des Sauber et des Jaguar qui feront course commune puisque quelques tours plus tard, les deux machines rescapées de chaque écurie renoncent en même temps aux stands, problème de transmission pour Raikkonen. La désillusion est grande pour Peter Sauber qui voyait ici une opportunité en or pour grappiller de précieuses unités. Ce sera chose faite en Hongrie, sur le tourniquet de Budapest,course voyant le sacre de Michael Schumacher pour la deuxième année consécutive, tout comme la Scuderia Ferrari, elle aussi championne sur le Hungaroring. Après un grand-prix peu agité et le point de la sixième place décroché par Heidfeld, les monoplaces s’envolent vers la Belgique et le redouté circuit de Spa-Francorchamps. Avec la vitesse de pointe démontrée en Allemagne, tous les espoirs sont permis et pourtant, les C20 sont très loin lors des qualifications, la faute à la météo et à la pluie inondant la piste ardennaise. Le classement à de quoi surprendre, notamment avec la présence de Frentzen au quatrième rang, transféré chez Prost en cours de saison. Raikkonen prit un plutôt bon envol, se glissant parmi les huit premiers, à la lutte avec la BAR de Villeneuve et l’étonnante Benetton de Fisichella. Mais au quatrième tour, c’est le drame. Luciano Burti, le même violemment accidenté à Hockenheim, frappe de plein fouet le mur de pneumatiques à Blanchimont après qu’Irvine lui ait arraché son aileron avant. Les images tournent en boucle et donnent froid dans le dos. La Prost est disloquée, le casque du malheureux pilote très abimé. Fort heureusement, le brésilien s’en tira miraculeusement, bien que touché au niveau du cou et du dos. Le grand-prix est inévitablement arrêté, ce qui ne plaît pas à la Sauber du finlandais, arrêtée suite à un problème de transmission. Avant que le second départ ne soit donné, une image insolite tourne sur les écrans : la Williams de Ralf Schumacher est bloquée en l’air, ses mécaniciens n’ayant pas eu le temps de bien remplacer l’aileron arrière avant le démarrage des voitures. S’il est repoussé en fond de grille, tout comme son équipier colombien un peu plus tôt, il n'eut pas de mal à se débarrasser de Heidfeld, l’allemand abimant sérieusement sa moustache et sa suspension avant dès l’épingle de la Source suite à un contact avec De la Rosa. Trois courses, deux doubles abandons, voilà qui ne ravit pas Peter Sauber et son incroyable quatrième place au classement des constructeurs...

Avant d’aborder le grand-prix d’Italie, l’écurie helvétique se rend à Magny-Cours pour mener une série de tests sur trois jours. Si les deux premiers, conclus par Heidfeld, se passe sans problèmes, l’ultime roulage se termina dans le mur pour Raikkonen. La sortie est importante et le pilote est transféré à l’hôpital pour des examens complémentaires. Le dos est touché mais le finlandais se remet sur pied pour attaquer la course la plus rapide de la saison. Mais à Monza, personne n’a le cœur à la fête. Quelques jours auparavant, les terribles attentats du 11 Septembre frappent le monde de son horreur. Les équipes font part de leur deuil, notamment Ferrari qui choisit de courir avec une monoplace dénuée de sponsors et arborant un museau complètement noir. L’envie n’y est pas toujours mais le sport reprend le dessus. Plus à l’aise qu’à Spa-Francorchamps, les C20 atteignent une nouvelle fois le top 10 mais avant même le départ, un problème est détecté sur la machine de l’allemand, l’obligeant à démarrer depuis la voie des stands, entachant grandement ses chances de bien figurer. Seul Raikkonen pu se battre au sein du peloton, passant à côté de la sixième place de Villeneuve pour à peine quelques dixièmes de seconde sous le drapeau à damier. L’aventure européenne se termine mais rien n’est encore gagné pour Sauber, toujours quatrième, mais avec une avance réduite à trois points sur BAR. A Indianapolis, les mauvais souvenirs sont encore dans les têtes de tout le monde. Le grand-prix, disputé seulement deux semaines après les terribles événements, rassemble énormément d’américains, en quête de meilleurs moments et de fêtes. Qualifié sixième, Heidfeld réalise la meilleure qualification de la C20, ne passant à côté de la pole pour seulement sept petits dixièmes, une bien belle performance. Pour le finlandais, la manche américaine est plus compliquée. Seulement onzième sur la grille, il est contraint de renoncer après deux petits tours, transmission encore cassée. Heureusement, celle de son équipier allemand tient le coup et grâce à l’abandon tardif de Barrichello, il parvient à reprendre sa sixième place initiale, inscrivant au passage un point de plus, le dernier de la C20. Car à Suzuka, les Sauber sont loin du compte. Sur un tracé faisant la part belle au talent et aux réglages, les deux jeunes pilotes sont pénalisés. L’allemand échappe aux embûches et rallie l’arrivée sans encombres, à l’inverse de son équipier, en tête-à-queue suite à un bris de suspension avant d’être percuté par Alesi qui voulait l’éviter. La saison s’achève ainsi pour Sauber avec une belle quatrième place au classement constructeur, une bien belle performance pour une équipe ayant vu juste avec ses petits nouveaux. Pari gagné.

Au final, la Sauber C20 aura récolté un seul et unique podium, mais les prestations des pépites de Peter Sauber auront contribués à faire de cette équipe le meilleur outsider de cette folle saison 2001. Jamais le team helvétique n’avait réalisé une telle performance et ce résultat ne sera plus jamais reproduit, si l’on excepte la période BMW. Pour ce qui est des pilotes, leurs chemins semblaient tous tracés. Affilié à McLaren, Heidfeld eut la désagréable surprise de voir son équipier lui voler le baquet vacant de Mika Hakkinen pour 2002, l’obligeant à rester une année supplémentaire chez les Suisses. Pour Raikkonen, cette opportunité fut celle à saisir. Et le choix des gris fut plutôt bon, un choix bien aiguillé par son compatriote champion, se retirant pour jouir d’une année sabbatique toujours en cours. Alors, à quand le retour ?

La Sauber C20 en chiffres...

Grands-prix :

17

Victoires :

0

Podiums :

1

Poles Position :

0

Meilleurs Tours :

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