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Les essais hivernaux

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Avant de faire réellement débuter leur voiture en compétition, les équipes de Formule 1 passent par des phases de tests. Premiers tours de roues, premiers problèmes, premières surprises, les essais de pré-saison ne sont peut-être pas représentatifs de l’année à venir mais ils dévoilent les cartes de chacun.

Les sessions privées sont légions en Formule 1 tant la mise au point des monoplaces est complexe et énergivore en termes de temps et de d’énergie. Afin de préparer au mieux les voitures de demain, des essais hivernaux sont organisés de manière à déverminer et entamer le développement. Si les tests se font de plus en plus rares aujourd’hui, c’est avant-tout pour une raison budgétaire. Faire rouler ces bolides hors-championnat n’est pas très viables pour les écuries, désormais adeptes des essais en soufflerie et sur simulateur. Pour autant, rien n’équivaut le vrai travail en piste. Là où dans les années 90 / 2000, les équipes roulaient à n’importe quel moment durant la saison, de nombreuses restrictions ont récemment vu le jour. Fini les journées d’essais entre les grands-prix, seules les sessions décrétées par la FIA et la Formule 1, ou encore les manufacturiers de pneus sont autorisées. Là où au début des années 2010, les essais s’étalaient sur dix jours à Jerez et Barcelone, les voilà réduits aujourd’hui à leur strict minimum. Résultat, en 2024, ce ne sont que trois petites journées qui sont accordées aux teams avant le lancement de la saison à Bahreïn. Le tracé de Sakhir, certes, représente un défi pour les voitures, surtout sur le plan des freinages et accélérations, mais beaucoup viennent à regretter Montmeló ou encore le Castellet, des pistes très exigeantes pour les monoplaces et donc très utiles pour trouver les petits détails qui feront une grande différence. L’autre problème du circuit de Manama, ce sont ces températures variables, souvent hautes le jour avant de retomber la nuit. Ces évolutions ne font qu’augmenter la difficulté des écuries à tester leurs machines dans de réelles conditions qui leurs seront proposées tout au long de l’année. Ces essais garderont-ils leur place à l’avenir ? Tout n’est pas si sûr.

Mais revenons aux tests hivernaux. Avec une monoplace, chaque écurie effectue de très grands relais, couvrant souvent plus de tours que ce que comporte normalement la course. Cependant, la mécanique se mêle parfois à tout cela, obligeant les officiels à déployer le drapeau rouge afin de rapatrier la voiture en question à son garage. Outre ces soucis de fiabilité ou quelques sorties de piste, très peu d’incidents surviennent lors de ces périodes d’essais. Cependant, en 2015, 2 accidents assez peu banals eurent lieu. Le premier concernait Felipe Nasr et Susie Wolff. En effet, la pilote, qui était dans son tour de décélération, fut percutée par la Sauber du brésilien, les deux voitures terminant leur relais au fond du bac à graviers. Le second incident a touché un des régionaux de l’étape, Fernando Alonso. A bord de sa McLaren, l’espagnol aurait perdu le contrôle de sa monoplace qui a finalement fini sa course contre le mur intérieur du virage 3. Cependant ce problème fut loin d’être sans conséquences : Alonso dû être évacué par ambulance puis par hélicoptère. Quelques hypothèses virent le jour sans pour autant avoir de réelles réponses de la part de McLaren. Certains privilégiaient la piste du coup de vent et impact trop violent, d’autres avancèrent une possible électrocution due au système d’ERS. Ce qui est sûr, c’est que le souci était réellement important : l’espagnol ne fut pas autorisé à prendre le départ de la première course en Australie, remplacé par K.Magnussen, qui ne verra même pas la fin du tour de mise en grille… Les drapeaux rouges font donc partie du jeu, même si parfois, les pilotes et machines n’en sont pas la cause. En 2018, une grande vague de froid toucha l’Europe et l’Espagne. Habitués à des températures plus douces, les pilotes n’auraient pas pensé voir la séance tronquée par… la neige ! Couverte d’un manteau blanc, la piste ne fut praticable qu’après la fonte, inondant totalement le circuit pour la journée.

Vous l’avez sans doute compris, les essais ne sont pas là pour nous donner un grand spectacle, sauf si les écuries décident d’arborer des livrées, quelquefois assez spectaculaires. Très souvent, ces couleurs « spéciales » ne sont pas utilisées pour le reste de la saison. Certains privilégient le côté historique, comme McLaren et son orange en 1997 et 2006, ou encore Renault et leur voiture blanche et jaune pour leur retour en 2002, hommage aux monoplaces du losange des années 80. Pour ne pas dévoiler les secrets de leurs machines ou pour des coups de communications, quelques voitures se retrouvent sans livrées. On pourrait se souvenir de la Ferrari F300 complètement noire, tout comme la Jordan de 2003 ou la Honda de 2007, du bleu nuit de Williams ou bien même de Toro Rosso en 2015, ou encore du blanc de Super Aguri pour leurs débuts en 2006. Mais la palme du secret bien gardé revient bel et bien à Red Bull. En 2016 et 2018, les voitures du taureau rouge disposaient d’un camouflage, plus esthétique que fonctionnel, mais qui fit son petit effet auprès du public. Pour d’autres, ces peintures normalement définitives se retrouvent changées dès le premier grand-prix de la saison. Force India en est un bon exemple. En 2008, leur toute première monoplace était parée d’une belle robe blanche et bordeaux lors des essais, transformée en rouge, blanche et or pour la première course à Melbourne. En 2017, l’équipe fait encore plus fort. La voiture débute les essais dans sa livrée grise et noire, identique aux années 2015 et 2016, mais entre les tests hivernaux et la première manche, l’écurie signa un contrat de sponsoring avec le géant du traitement de l’eau BWT. De ce fait, les monoplaces débutèrent en Australie… toutes roses !

Enfin, ces essais sont aussi un bon moyen de promotion pour les équipes en recherche de fonds ou de talents. Sans réels moyens de quantifier les performances des concurrents, certaines écuries jouent avec les réglages ou les pleins d’essence pour laisser penser à la concurrence que la performance est exceptionnelle. Le meilleur exemple pourrait bien être l’écurie Prost Grand-Prix lors de sa dernière saison en Formule 1, en 2001. Vierge de sponsors, la Prost AP04 écrasa la feuille des temps, devenant la monoplace la plus rapide du plateau, seulement battue par la Ferrari de Barrichello, datant tout de même de l’année passée. Pas faute d’avoir essayé, l’écurie française récolta quelques deniers pour couvrir la saison mais ces temps ne furent qu’un feu de paille. La belle bleue n’était en fait que très peu chargée en essence, d’où ces chronos extraordinaires finalement non-représentatifs des performances de la monoplace. D’autres teams eurent plus de chance, comme l’écurie Brawn GP en 2009. Née à la dernière minute, l’équipe anglaise se fit rapidement remarquer du fait de ses performances intrigantes et surprenantes. Avec son double diffuseur novateur, la voiture blanche et verte démontra bien tout son potentiel, décrochant les deux titres en cette année 2009.

Les essais hivernaux en chiffres

Années de présence en Formule 1 :

x

Longueur :

x

Nombre de tours :

x

Meilleur temps en qualifications :

x

Meilleur temps en course :

x

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