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Circuit Hermanos Rodríguez - Mexique

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L'histoire du Mexique en Formule 1 n’est pas banale, surtout lorsque l’on connaît le destin tragique des deux hommes au nom devenu hommage. Bienvenue sur le tracé des frères Rodriguez.

C’est au cœur de la ville de Mexico que se dresse ce fabuleux circuit. Créée en 1962, la piste fut utilisée dès 1963 dans le cadre du championnat du monde de Formule 1. A noter que la manche mexicaine se dispute par période, la première de 1963 à 1970, puis de 1986 à 1992 avant de retrouver sa place en 2015 jusqu’à aujourd’hui, si l’on excepte 2020 .Aucun autre tracé n’aura accueilli le grand-prix du Mexique et, malgré sa vieillesse, celui-ci n’a que très peu évolué au cours du temps. Plusieurs particularités sont à mettre à l’actif ce site historique, à commencer par son altitude Avec plus de 2286 mètres au dessus du niveau de la mer, le circuit mexicain est de loin le plus haut perché du calendrier, ce qui pos =e évidemment quelques problèmes d'oxygénation mais qui, par ailleurs, favorisent le travail des moteurs turbocompressés en développant une puissance toujours constante, là où des blocs atmosphériques s’essoufflent rapidement. De ce fait, et surtout depuis l’introduction des V6 Hybrides Turbocompressés, les monoplaces dépassent les 360 km/h en ligne droite, voire 370 km/h pour les plus rapides. Avant la remise aux normes FIA en 2015, le circuit était reconnaissable grâce à un virage en particulier : La Peraltada. Cette courbe ultrarapide, à l’image de la Parabolica de Monza, était le véritable point d’orgue du tracé en s’ouvrant sur la ligne droite principale de plus d’un kilomètre de longueur. Mais depuis son récent retour au calendrier, ce virage s’est vu amputé d’une grande partie, détruisant le charme du tracé. Cependant, cette modification permit l’instauration d'enchaînements assez lents au cœur d’un stade de baseball. C’est également ici que les pilotes grimpent à présent sur le podium au milieu des fans mexicains bouillonnants. Un peu trop parfois. En 1970, le Mexique fut prié de quitter le championnat du monde, l’insécurité étant la cause principale, notamment en raison d’envahissement de la piste par les spectateurs ou même les animaux. Quelques statistiques sont à mettre à l’actif de la manche mexicaine. En 1965, pour la troisième édition du grand-prix du Mexique, Ginther décrocha son premier succès, le premier également pour la marque Honda en tant que constructeur mais aussi motoriste. Une première que rééditèrent Berger et Benetton en 1986 avec, pour les deux, leur première victoire en Formule 1. En 1963, le mexicain Moisés Solana arborait le numéro 13, une première dans la discipline qui ne réapparaîtra que 51 ans plus tard avec le vénézuélien Pastor Maldonado. De plus, les championnats 1964, 1967, 2017 et 2018 se sont décidés sur ce circuit, sacrant Surtees, sur une Ferrari bleue et blanche, Hulme et Hamilton, par deux fois. Le titre du premier sera d’ailleurs un épisode iconique de l'histoire de la Formule 1 avec un finish rocambolesque et une ribambelle d’incidents conduisant finalement au sacre du champion moto. Quelques belles batailles, notamment pour la tête de la course, se jouèrent sur ce tracé, avec des dépassements se jouant souvent à l’aspiration. La lutte entre Boutsen et Berger en 1987 fut des plus palpitantes, tout comme celle mêlant Mansell et Piquet. Quatre ans plus tard, une formidable bataille entre Patrese et Mansell anima la course aux avant-postes, de quoi rendre Sir Franck Williams inquiet pour ses monoplaces. Mais pour autant, la manœuvre la plus iconique de ce grand-prix du Mexique reste le fabuleux dépassement de Mansell sur Berger, tout à l’extérieur dans la très rapide Peraltada en 1990. En 2017, alors qu’il se battait pour quelques points, Hamilton tente de dépasser la McLaren d’Alonso mais l’espagnol ne se laisse pas et démontre ici encore que son talent est toujours intact. Enfin, en 1992, un allemand du nom de Michael Schumacher inscrivit, pour la première fois, son nom sur un podium de Formule 1 avec une belle troisième place.

Avec des monoplaces atteignant des vitesses folles, les pertes de contrôle ne sont pas les bienvenues et Bottas en fit la découverte en 2015 durant une séance d’essais libres. Au bout de la ligne droite principale, le finlandais perdit sa monture et toucha le mur, légèrement heureusement, mais à plus de 350 km/h tout de même. Plus de peur que de mal pour l’ex pilote Williams qui vit juste son aileron le lâcher dans cet incident. Plus tard dans le week-end, Bottas fut à nouveau au cœur d’un incident, cette fois-ci avec son compatriote Raikkonen, lui brisant une suspension suite à un nouveau contact entre les deux. Une course que Vettel ne termina pas non plus, l’allemand éclatant sa Ferrari dans le mur provoquant ainsi le premier double abandon des rouges depuis l’Australie 2006. En 1988, le français Alliot fut victime d’une spectaculaire casse de suspension l’envoyant tout droit dans le mur avant d’effectuer quelques pirouettes en l’air. Des cabrioles que Senna a connu en 1991 après un passage dans le bac à graviers pour le moins retournant. Mais en 2016, un incident marqua ce grand-prix et les fans du monde entier. Non pas l’accident de Wehrlein au départ mais plutôt la confrontation verbale entre Vettel et Charlie Whiting. En effet, l’allemand rapporta avec colère la non-pénalisation de Verstappen après avoir gagné un avantage en coupant un virage. Cet échange très musclé verra finalement le hollandais écoper de cinq secondes de pénalité, offrant donc, pour quelques instants, le podium à Vettel mais l’allemand fut à son tour sanctionné pour avoir changé de trajectoire sur une zone de freinage, permettant donc à Ricciardo de décrocher un nouveau podium inattendu. Cette violente altercation mit en lumière la non-application similaire des règles pour tous les pilotes, un sujet fortement sensible ces dernières années. En 2019, Bottas subit un terrible crash à la sortie du dernier virage en qualifications mais avant que le drapeau rouge ne soit brandi, Verstappen améliora son tour. Ce dernier, bien qu’il n’est pas ralenti malgré les drapeaux jaunes, se fait remarquer par son insolence, ce qui lui vaudra d’être pénalisé de trois places sur la grille. Quatre ans plus tard, l’homme que tout un pays attend au tournant se prend les pieds dans le tapis. Dès le premier tour, Perez, auteur d’un départ sensationnel, se rabat imprudemment devant la Ferrari de Leclerc et décolle. Monoplace trop abîmée pour continuer, c’est l’abandon. Un accident sûrement moins impressionnant que celui de Magnussen, victime d’un bris de suspension. La Haas détruite et en flammes conduit à stopper l’épreuve, rien qui ne dérangera vraiment le héros de l’année Verstappen…

Le grand-prix du Mexique pourrait se résumer en un mot : vitesse. Mais, malgré ces vitesses affolant tous les compteurs, les dépassements restent difficiles et la partie sinueuse du tracé ne permet quasiment aucune possibilité de manœuvre, surtout avec des voitures qui ne peuvent se suivre. L’ancien tracé, bien plus spectaculaire, ne pardonnait aucunes fautes contrairement à aujourd’hui. Encore une piste trop moderne dénaturée pour des, soit-disants, questions de sécurité...

Le circuit Hermanos Rodríguez en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

1963 - 1970 ; 1986 - 1992 ; 2015 - 2019, 2021 - Aujourd'hui

Longueur :

4.304 km

Nombre de tours :

71

Meilleur temps en qualifications :

1'14"759 (Ricciardo - 2018)

Meilleur temps en course :

1'18"741 (Bottas - 2018)

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