Circuit du Hungaroring - Hongrie
Le Tourniquet hongrois du Hungaroring, une étape à part entière dans l'histoire de la Formule 1. Récit d’un circuit de l’Europe de l’Est devenu incontournable.
Au fil des années, ce circuit s’est bâti la réputation de « tourniquet » et ce nom n’est pas dû au hasard. Avec une ligne droite des stands de 788 mètres suivie de 16 virages, ce tracé est pour le moins physique, mais la multitude de courbes ne permet pas énormément de possibilités pour dépasser. La stratégie est donc un facteur essentiel pour espérer gagner ce grand-prix, ce qu’à pu fort bien démontrer M.Schumacher en 1998, une course que l’allemand présentera comme l’une de ses plus belles victoires. En combat avec les deux flèches d’argent de l’époque plus performantes que lui, le pilote Ferrari réalisa un véritable coup de maître en enchaînant coup sur coup les tours de qualifications avant de s’imposer au prix d’une audacieuse mais ingénieuse stratégie à 3 arrêts établie par le génie Ross Brawn et sa célèbre communication radio : « Tu as 19 tours pour prendre 25 secondes d’avance… ». Mais outre la stratégie, les dépassements restent possibles et parfois, ils nous laissent sans voix. Et en Hongrie, de belles manœuvres, il y en a eu. En 1986, A.Senna en fit les frais avec l’exceptionnelle manœuvre de N.Piquet, tout en glisse dans le premier virage. Un style que copia Raikkonen en 2016 lors de son attaque sur Nasr. Le virage 2 est l’endroit où les manœuvres les plus osées sont tentées comme celle de Raikkonen sur Montoya en 2002. Le virage 4 a également permis à Grosjean de tenter une fantastique attaque sur Massa en 2013, malheureusement pénalisé pour avoir dépassé derrière la ligne blanche. L’autre dépassement honorable de cette course hongroise est bien celui de Mansell sur A.Senna en 1989, alors que le brésilien prenait un tour au suédois Johansson. Et que dire de la fabuleuse défense d’Alonso sur Hamilton en 2021, le pilote Alpine empêchant son ancien équipier de viser plus haut. Ces derniers auront livré un magnifique combat sept ans auparavant mais dans les tous derniers instants, c’est un Ricciardo, émergeant du chaos, qui coiffe les deux champions au poteau, un splendide épilogue d’une course éprouvante. Mais le grand-prix de Hongrie, c’est aussi de nombreux incidents, hors et sur la piste, des images insolites et une météo des plus changeantes...
1987
1998
2018
1987
La chaleur et la pluie sont d’ailleurs très souvent de la partie lors des week-ends hongrois. Pourtant, la première course s’étant déroulée sur une piste pour le moins détrempée ne date que de 2006. Cette course mémorable aura vu s’imposer pour la première fois Button et sa Honda, devant un certain De La Rosa, lors d’un meeting exceptionnel. Ce jour-là, ni Alonso, ni Raikkonen, ni M.Schumacher ne croiseront la ligne d’arrivée, tous touchés par des avaries différentes. Ces dernières années, la météo est venue perturber à plusieurs reprises l’épreuve, en qualifications ou en course, nous offrant un magnifique spectacle mais aussi des classements parfois invraisemblables. Ceci étant, les qualifications de 2009 auraient pu tourner au drame. En effet, un ressort échappé de la Brawn de Barrichello percuta de plein fouet le casque de Massa, sévèrement touché à la tête, l’obligeant à mettre pied à terre pour tout le reste de la saison. Mais la Hongrie, c’est aussi des événements inattendus et insolites. En 1995, le japonais Taki Inoue, reconnu pour ses très nombreuses sorties de piste, nous offre un spectacle assez surprenant. Alors qu’il venait d’abandonner, le pilote nippon est renversé par la voiture médicale avant de s’évanouir… Plus de peur que de mal pour le pilote Arrows après cette scène plutôt cocasse. Seize ans plus tard, en 2021, un carambolage au départ, provoqué par Bottas et Stroll, oblige à la sortie du drapeau rouge. La piste mouillée au moment du départ commence cependant à sécher mais au moment de retourner en piste, personne ne songe à partir en slicks. Mais une fois sur le circuit pour le tour de chauffe, tous les pilotes, à l’exception de Hamilton, décide de regagner les stands pour adopter les gommes pour piste sèche. Alors qu’une file d’attente s’étend dans la voie des stands, le septuple champion anglais s’aligne seul sur la grille de départ, une folle image témoin d’une drôle de course. Car une fois les bolides élancés, le classement était chamboulé. C’est Ocon et son Alpine qui virent en tête et sur un tracé où les dépassements révèlent pratiquement de l’impossible, le français contient un Vettel en grande forme et ce, jusqu’à l’arrivée. Le malheureux allemand finira évincé du podium après course pour ne plus avoir assez d’essence dans son réservoir. La marque française signe une arrivée en grande pompe avec un beau premier succès, tout comme son pilote, devenant même la première victoire 100% française depuis 1983 et le duo Prost-Renault ! En 1997, une autre écurie aurait pu en faire de même : Arrows. La petite structure britannique n’a jamais connu le succès et malgré la présence du champion en titre Hill, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Mais sur le Hungaroring, la machine de l’anglais est transformée. Il est même si rapide qu’il se paye le luxe de dépasser M.Schumacher en piste ! Tout était parfait pour l’anglais qui filait alors vers un nouveau succès mais dans l’avant-dernier tour, l’hydraulique fait des siennes. L’Arrows est au ralenti et dans les derniers mètres de course, Villeneuve le dépasse pour s’imposer. Cruel sort que cette issue de grand-prix pour Hill et Walkinshaw. La malchance qui toucha également Barrichello en 2003, victime d’un spectaculaire bris de suspension arrière, envoyant le pilote Ferrari droit dans le mur sans aucun moyen de freinage correct. Cette même année, Ralph Firman fut lui aussi auteur d’une très grosse sortie de piste en essai au volant de sa Jordan, après que son aileron arrière se soit détaché à haute vitesse. En 2005, au moment du départ, Villeneuve percuta la Red Bull de Klien, envoyant le malheureux autrichien en tonneau au milieu du peloton. Une pirouette qu’effectua Perez en 2015 en essais libres, tout seul cette fois-ci. En 2010, la course s’agita d’un seul coup lors de la rentrée en piste de la voiture de sécurité. En repartant de son stand, N.Rosberg perdit une roue qui rebondit au travers des mécaniciens et voitures, blessant un homme de chez Williams. La panique générale fit relâcher Kubica trop vite de son emplacement alors que Sutil arrivait dans le sien. L’accrochage inévitable mit les deux pilotes sur le carreau. A la relance, Vettel laissa délibérément de l’espace entre lui et son équipier premier, une action qui vaudra à l’allemand une pénalité. A quelques tours de l’arrivée, M.Schumacher tassa de manière très, voire trop osée, son ancien équipier chez Ferrari Barrichello contre le mur des stands, ne laissant aucun espace au brésilien qui réussit tout de même sa manœuvre de dépassement. En 2020, alors que la pluie était encore présente au départ, Verstappen eu la désagréable sensation de perdre sa monture lors du tour de mise en grille, explosant le museau de sa Red Bull et abîmant sa suspension. En un temps record, les mécaniciens du team autrichien effectuèrent toutes les réparations en un temps record, permettant à leur pilote de tenir une belle deuxième place à l’arrivée.
1990
1995
2015
1990
Le circuit du Hungaroring est devenu un évènement inconditionnel pour les écuries et les pilotes. Malgré un tracé favorisant peu les dépassements, le spectacle est très souvent au rendez-vous et lorsque la météo s’y invite, il n’est que plus intéressant. Quelle sera la prochaine surprise hongroise? L’avenir nous le dira...
Le circuit du Hungaroring en chiffres...
Années de présence en Formule 1 :
1986 - Aujourd'hui
Longueur :
4.381 km
Nombre de tours :
70
Meilleur temps en qualifications :
1'13"447 (Hamilton - 2020)
Meilleur temps en course :
1'16"627 (Hamilton - 2020)