Circuit des Amériques - Etats-Unis
Aucun pays n’aura accueilli la Formule 1 sur plus de tracés que les Etats-Unis. Le dernier en date : l’extraordinaire circuit d’Austin.
En effet, cette piste, en plus d’être vallonnée, est un condensé de certains des plus beaux et grands virages de circuits historiques. Avec des enchaînements très nombreux mais peu rapides, le tracé se voit coupé par une longue ligne droite favorisant ainsi les dépassements, simplifiés par une piste extrêmement large. La mise au point des voitures révèle alors du casse-tête tant les virages sont différents les uns des autres. Que ce soit des changements de direction rapide, des chicanes à l’aveugle ou un spectaculaire triple droit très rapide, le circuit à de quoi ravir le plus grand nombre. Avant l’arrivée dans le premier virage, les pilotes font face à une pente plutôt raide avec une élévation de plus de 30 mètres ! Mais, avant même que les bolides ne s’élancent, le spectacle se trouve sur la grille de départ avec un show typiquement américain : concert, VIP, passage d’avions, etc, sans oublier le très fort moment de l’hymne national. Si ce genre de cérémonie se multiplie sur les grilles de tous les grands-prix, c’est principalement dû à une inspiration américaine. Depuis son inauguration en 2012, le COTA (Circuit Of The America), n’a vu que peu de vainqueurs différents : Hamilton, Vettel, Raikkonen et Bottas. Pour le britannique, la piste américaine est clairement son jardin avec pas moins de cinq succès. Son premier en 2012 fut acquis royalement après avoir dompté son rival Vettel, alors en quête de points pour s’envoler au championnat. L’année suivante, l’allemand fut mis à mal par Grosjean, auteur d’un solide week-end avec sa Lotus, deuxième sous le drapeau à damier. Hélas, il n’aura pas cette chance lors de ses différents passages avec Haas, s'inscrivant qu’un seul et maigre point en 2016, le seul de l’écurie américaine sur ses terres à ce jour. Mais les USA restent les USA et tout clin d'œil reste bon à prendre. Les pilotes auront eu le droit aux célèbres chapeaux de cowboy pour les coiffer sur le premier podium de l’histoire, ou encore l’arrivée sur tapis rouge pour présenter chaque concurrent. Une ambiance américaine que ne manqua pas de saluer Alonso lorsqu’il dépassa Sainz dans l’ultime boucle en 2016 en poussant un cri typiquement texan. Mais, même si l’atmosphère est 100% américaine, la règle concernant les drapeaux jaunes aux Etats-Unis n’est pas utilisée, allant même jusqu’à l’intervention de la Voiture de sécurité Virtuelle en 2016, un sacrilège dans le pays de l’oncle Sam. Par chance, excepté 2015, ces drapeaux jaunes n’auront été que très peu de sortie, notamment en raison de la fluidité des courses, neutralisées très peu de fois. C’est peut-être pour cette raison que certaines personnes s’amusent à tuer le temps en imitant eux-mêmes le bruit des voitures à côté d’un micro officiel...
2012
2014
2018
2012
Parmi toutes les éditions disputées, une course aura retenue l’attention de tous les fans : 2015. Le grand-prix à beau se dérouler au Texas, le désert proche n’empêcha pas la pluie de tomber sur Austin. Après des essais libres 1 perturbés par la météo, la seconde séance est repoussée indéfiniment avant d’être totalement annulée, la piste étant même inondée par endroit. Le lendemain, la pluie est à nouveau de la partie et les qualifications sont très durement touchées. Étant également repoussées indéfiniment, un cirque vit le jour au cœur des stands. Chez Sauber, des caisses se transformèrent en radeaux. Chez Red Bull, ce fut bowling et danse alors que chez Toro Rosso, Carlos Sainz et Jos Verstappen revêtirent les combinaisons de leurs fils respectifs avant d’essayer de grimper à bord de leurs voitures respectives. Après des heures d’attente, la séance est annulée et reportée au dimanche matin. Pour autant, la pluie perdure au lever du jour mais la séance est lancée. N’évoluant que très peu sous ces conditions, les pilotes se retrouvent livrés à eux-mêmes, enchaînant les figures et autres sorties de piste. Mais après quelques minutes, la tempête reprend de plus belle et à la fin de Q2, le tarmac devient rivière mais quelques heures plus tard, juste avant le départ, surprise : la pluie a cessé. L’humidité encore présente permet aux Red Bull de prendre les devants rapidement, alors que derrière, Raikkonen arrache des panneaux publicitaires. La piste séchante voit les Mercedes revenir en force, Rosberg devant Hamilton. Le passage aux pneus slicks fut ensuite fatal à Kvyat qui explosa sa Red Bull à l’entrée des stands. La Safety Car est de sortie, de par le russe mais aussi par Hulkenberg qui percuta Alonso, sans gros dommages pour l’espagnol. Rosberg évolue alors en tête mais à l’abord du fameux triple droit, un coup de vent destabilise sa monture, laissant libre champ à Hamilton pour s'engouffrer et s’imposer, récoltant, au passage, son troisième titre mondial. Alors que Rosberg s’était emparé de la tête, un coup de vent dans le triple gauche déstabilisa sa flèche d’argent et l’envoya au large. L’allemand, abattu par ce résultat, exprima tout son mécontentement en renvoyant avec violence sa casquette sur son équipier fraîchement couronné au terme d’un week-end complètement fou. Deux ans plus tard, alors que Mercedes scellait son quatrième titre constructeur, Verstappen fit le spectacle en tentant une manœuvre plus qu’osée dans le triple droit sur Raikkonen, le tout pour la troisième place et dans le dernier tour. Problème, le néerlandais était trop à l’intérieur, beaucoup trop même. Les commissaires ne mirent d’ailleurs que peu de temps à l’épingler, l’excluant de la Cool Room avant de grimper sur le podium. Les deux hommes ont une revanche à prendre en 2018 mais cette fois-ci, en comptant en plus Hamilton, c’est la victoire qui est en jeu. Dans les derniers kilomètres, la tension est palpable dans les stands Mercedes, Ferrari et Red Bull car aucun pilote ne veut lâcher. Au final, malgré d’incessantes attaques de ses adversaires, c’est le finlandais qui s’impose sur le fil, sa première depuis son retour chez Ferrari mais également sa toute dernière en carrière, le tout, avec son flegme légendaire.
2013
2015
2015
2013
Le circuit d’Austin a beau être récent, c’est l’un des seuls que les fans admirent parmi les dernières créations apparues au calendrier. Très rapide, plutôt physique, délicat pour les gommes, il représente le mix parfait pour des courses endiablées. Même si toutes les éditions n’ont pas fourni leur lot de suprises, les folles vitesses des monoplaces dans les courbes font le bonheur des spectateurs et téléspectateurs amassés autour de cette piste incroyable.
Le Circuit des Amériques en chiffres...
Années de présence en Formule 1 :
2012 - 2019, 2021 - Aujourd'hui
Longueur :
5.513 km
Nombre de tours :
56
Meilleur temps en qualifications :
1'32"029 (Bottas - 2019)
Meilleur temps en course :
1'36"169 (Leclerc - 2019)