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Circuit des Amériques - Etats-Unis

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Aurait-on enfin trouvé le meilleur circuit américain pour la F1 ? Pas impossible avec Austin.

Austin ou COTA, pour Circuit des Amériques pour les locaux, voilà un nom qui ne porte pas à confusion. En quatre lettres, tout est dit. Bien sûr, les Etats-Unis regorgent de tracés tous plus incroyables les uns que les autres mais pour accueillir la F1, il n’y en a pas vraiment. Après un bref passage de huit années à Indianapolis, les USA disparaissent du calendrier. Il faudra attendre 2012 pour que ce vide soit comblé avec l’arrivée du Texas et de son spectaculaire tracé. Sorti de nul part au sud de la capitale texane, ce tracé très impressionnant reprend certains des plus beaux secteurs au monde. Après une montée vertigineuse dans l’épingle du premier virage, les pilotes se lancent dans une succession de gauches-droites à n’en plus finir. Coupée en deux par une interminable ligne droite, la piste comprend un dernier tronçon très sinueux, ponctué d’une série de trois courbes à droite à fond absolu en qualifications, de quoi donner de nombreux mots de tête aux ingénieurs pour régler les monoplaces. La confiance en la voiture est un élément clé pour franchir ces virages au plus vite, de quoi nous offrir de splendides images, surtout lorsque le soleil devient rasant. Le tour de qualifications de Leclerc en 2022 en est l’exemple le plus probant. Mais les Etats-Unis ne seraient rien sans leur démesure historique. Surplombé d’un gigantesque drapeau de la bannière étoilée, le circuit est également associé à son imposante tour avec vue panoramique sur les plus de cinq kilomètres de bitume qui serpentent cette zone marécageuse. Ce dernier point à d’ailleurs un effet considérable sur le revêtement de la piste puisqu’avec une terre en mouvement permanent, les bosses deviennent de plus en plus nombreuses, de quoi faire talonner un peu plus des machines drôlement basses de nos jours. Pour ajouter encore un peu d’Amérique à ce tracé, les organisateurs mettent le paquet. Avions de chasse, cérémonie protocolaire avec l’inoubliable prière ou encore des présentations de pilotes dignes des plus grands studios hollywoodiens, tout y est pour un spectacle garanti. Les pilotes auront même le droit aux célèbres chapeaux de cowboy pour les coiffer sur le premier podium de l’histoire à Austin. Pour la première fois depuis Watkins Glen, les USA disposaient enfin d’un vrai circuit typé européen, bien plus attirants que les parkings de Détroit, Dallas, Phoenix ou Las Vegas. Mais, même si l’atmosphère est 100% américaine, la règle concernant les drapeaux jaunes aux Etats-Unis n’est pas utilisée, allant même jusqu’à l’intervention de la Voiture de sécurité Virtuelle en 2016, un sacrilège dans le pays de l’oncle Sam. Cependant, il existe un point plus qu’intéressant que peu de pistes au monde peuvent se targuer : celui d’accueillir beaucoup de compétitions différentes. La comparaison entre la Formule 1 et les autres catégories devient alors possible, même surprenante. Onze secondes de mieux sur un tour par rapport à une LMP1, douze sur une Indycar, seize sur une Hypercar, vingt-six sur une MotoGP et plus de trente sur une NASCAR, voilà de quoi faire replacer la Formule 1 à son rang de pinacle des sports mécaniques. Mais la performance n’est rien si la bataille n’est pas au rendez-vous et en terre texane, les luttes ne nous ont jamais déçu. Dès 2012, pour la première fois ici-même, Hamilton livre un formidable grand-prix, remontant sur le leader Vettel jusqu’à le dépasser, de quoi repousser l’échéance du titre face à Alonso à Sao Paulo. Une victoire que Grosjean aura presque touché du doigt l’année suivante, épatant la galerie en se mesurant à Vettel pour la gagne. Pourtant, le maître des lieux à Austin, c’est Lewis Hamilton. Seule la victoire de 2013 lui échappera entre 2012 et 2017. 2018 aurait pu être sienne si un certain finlandais n’avait pas réalisé la course de sa vie : Kimi Raikkonen. Le champion du monde 2007, largement à la peine depuis son retour chez les rouges en 2014, rend une copie parfaite pour s’adjuger son dernier succès en catégorie reine, retenant les assauts incessants du britannique et de Verstappen. Le hollandais qui prendra la relève au palmarès des vainqueurs, accrochant son nom au panthéon d’Austin entre 2021 et 2023.

Mais parmi toutes les éditions disputées, une course aura retenue l’attention de tous les fans : 2015. Le grand-prix à beau se dérouler au Texas, le désert proche n’empêche pas la pluie de tomber sur Austin, surtout lorsqu’un ouragan de force majeure s’apprête à déferler sur le pays. Après des essais libres 1 perturbés par la météo, la seconde séance est totalement annulée, la piste étant même inondée par endroits. Le lendemain, la pluie est à nouveau de la partie et les qualifications sont très durement touchées. Étant également repoussées indéfiniment, un drôle de cirque voit le jour au cœur des stands. Chez Sauber, des caisses se transforment en radeaux. Chez Red Bull, c’est bowling et danse alors que chez Toro Rosso, Carlos Sainz Sr et Jos Verstappen revêtent les combinaisons de leurs fils respectifs avant d’essayer de grimper à bord de leurs voitures. Après des heures d’attente, la séance est annulée et reportée au dimanche matin. Pour autant, la tempête perdure au lever du jour mais la séance est lancée. N’évoluant que très peu sous ces conditions, les pilotes se retrouvent livrés à eux-mêmes, enchaînant les figures et autres sorties de piste. Mais après quelques minutes, la perturbation s’abat de plus belle et à la fin de Q2, le tarmac devient rivière. Mais quelques heures plus tard, juste avant le départ, surprise : la pluie a cessé. L’humidité encore présente permet aux Red Bull de prendre les devants rapidement, alors que derrière, Raikkonen arrache des panneaux publicitaires. La piste séchante voit les Mercedes revenir en force, Rosberg devant Hamilton. Le passage aux pneus slicks est ensuite fatal à Kvyat qui explose sa Red Bull à l’entrée des stands. La Safety Car est de sortie, de par le russe mais aussi par Hulkenberg qui percute Alonso, sans gros dommages pour l’espagnol. Rosberg évolue alors en tête mais à l’abord du fameux triple droit, un coup de vent déstabilise sa monture, laissant libre champ à Hamilton pour s'engouffrer et s’imposer, récoltant, au passage, son troisième titre mondial. L’allemand, abattu par ce résultat, exprimera tout son mécontentement en renvoyant avec violence sa casquette sur son équipier fraîchement couronné au terme d’un week-end complètement fou. Deux ans plus tard, alors que Mercedes scelle sa quatrième étoile constructeur, Verstappen fait le spectacle en tentant une manœuvre plus qu’osée dans le triple droit sur Raikkonen, le tout pour la troisième place et dans le dernier tour. Problème, le néerlandais est trop à l’intérieur, beaucoup trop même. Les commissaires ne mettent d’ailleurs que peu de temps à l’épingler, l’excluant de la Cool Room avant de grimper sur le podium. Une exclusion que connaîtront Hamilton et Leclerc en 2023, disqualifiés pour une usure trop importante des patins sous la voiture. Le monégasque qui prendra sa revanche dès 2024, ménageant au mieux ses pneumatiques pour accrocher un splendide succès devant son équipier Sainz, lui qui n’avait pas connu pareille fortune en 2022, percuté dès le premier virage par Russell alors qu’il s’élançait depuis la pole position. Les accrochages et incidents qui ne sont d’ailleurs pas si nombreux dans ce pays où le spectacle prime. Si le premier virage reste le moment le plus critique de la course, la grande ligne droite n’aura pas toujours été des plus calmes. Que ce soit des dépassements osés en bout de ligne droite ou des incidents au beau milieu de nulle part, l’action est garantie. C’est d’ailleurs ici qu’Alonso percuta l’Aston Martin de son futur équipier Stroll en 2022, l’Alpine décollant sur ses roues arrière à une vitesse folle avant de heurter les rails. Étonnement, seul l’aileron avant est à changer sur la monoplace française qui terminera même dans la zone des points ! Une arrivée que marque Vettel en réussissant un impensable dépassement par l’extérieur du triple droit dans le tout dernier tour sur Magnussen pour la huitième place finale. Et comment parler d’Austin sans mentionner ce moment loufoque où un spectateur s’amusa à imiter le bruit des voitures devant les micros de la Formule 1…

Le circuit d’Austin a beau être récent, c’est l’un des seuls que les fans admirent parmi les dernières créations apparues au calendrier. Très rapide, plutôt physique, délicat pour les gommes, il représente le mix parfait pour des courses endiablées. Même si toutes les éditions n’ont pas fourni leur lot de suprises, les folles vitesses des monoplaces dans les courbes font le bonheur des spectateurs et téléspectateurs amassés, toujours plus nombreux, autour de cette piste incroyable. Alors êtes-vous prêts pour un nouveau rodéo texan ? Drivers, start your engine…

Le Circuit des Amériques en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

2012 - 2019, 2021 - Aujourd'hui

Longueur :

5.513 km

Nombre de tours :

56

Meilleur temps en qualifications :

1'32"029 (Bottas - 2019)

Meilleur temps en course :

1'36"169 (Leclerc - 2019)

Mis à jour le 

08/08/2025

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