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Circuit de Yas Marina - Abu Dhabi

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C’est devenu le circuit du clap de fin, une piste exotique nichée au bord du Golfe Persique mais aux allures désertiques : le tracé de Yas Marina.

Construit pour une ouverture en 2009, le circuit d’Abu Dhabi, communément appelé Yas Marina, est le seul à proposer une caractéristique unique, signe de la démesure moderne : une course au crépuscule. Départ de jour, arrivée de nuit sous les feux d’artifice, l’attraction est parfaite. Pour ce qui est de la piste, ce n’est pas là même chose. Virages serrés entrecoupés de lignes droites, voilà comment se résume le dessin de Hermann Tilke. Le pilotage n’y est donc pas vraiment compliqué mais la chaleur, le sable ou encore le soleil couchant peuvent s’avérer être bien problématiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les incidents ne sont pas chose rare sur ce tracé. En 2010, M.Schumacher, en tête-à-queue en abordant la première chicane, est violemment percuté par Liuzzi, évitant le pire de très peu. Les départs sont toujours sources de pépins, comme peuvent se le rappeler Vettel en 2011 ou encore Hulkenberg en 2015. En 2012, Rosberg escalada la HRT de Karthikeyan, en perte de fluide, avant d’emboutir violemment sa Mercedes dans les barrières. L’année suivante, c’est Raikkonen qui nous offrit une nouvelle scène cocasse en s’accrochant dès le premier virage, quittant dans la foulée le circuit avant même que la course n’en soit à sa moitié. En 2018, le premier tour fut le théâtre d'une grosse cabriole pour Hulkenberg, accroché par Grosjean, le pauvre allemand étant quelque peu bloqué dans sa monoplace à cause du Halo. A la fin de cette course, le “premier” départ en retraite d'Alonso poussa l'espagnol à effectuer quelques donuts, rejoignant alors Vettel et Hamilton dans un panache de fumée. Une retraite que prit son ex-équipier Button deux ans plus tôt sur cette même piste, avant de remonter une dernière fois dans la McLaren à Monaco l’année suivante. Massa y fit également ses adieux, une première fois en 2016 avant de récidiver, pour de bon, en 2017. A vrai dire, le lieu à des airs de gala avec ses nombreuses personnalités, ses yachts de luxe, ses hôtes lumineux multicolores ou encore son parc d'attractions Ferrari. Les moyens techniques et financiers sont évidemment bien présents, comme le souligne cette étonnante sortie de voie des stands, passant sous la piste pour déboucher de l’autre côté.

Au total, 3 championnats pilote se sont joués à Yas Marina, couronnant toujours des pilotes différents : Vettel en 2010, Hamilton en 2014 ou Rosberg en 2016. Tous ces champions auront donc attendu la dernière manche de la saison pour y décrocher le titre et à chaque fois, à l’issue d’une course haletante. 2010 commença avec un record : avant même le départ, 4 pilotes pouvaient encore être titrés. Alonso et Webber étaient certainement les mieux placés pour y parvenir mais une mauvaise stratégie neutralisa toutes leurs chances, au contraire de Vettel, champion sur le fil, devenant, par la même occasion, le plus jeune champion du monde en F1 à seulement 23 ans. L’édition 2014 aurait pu être palpitante avec sa règle des points doublés mais elle tourna court pour Rosberg, Rosberg, victime d’un problème mécanique le mettant hors des points à l’arrivée, couronnant alors son équipier Hamilton. Les deux hommes se retrouvent deux ans plus tard, mais dans un ordre inverse. La lutte tant attendue tourna en un malheureux spectacle d’un triple champion ralentissant ostensiblement ses concurrents et surtout Rosberg, de manière à l’empêcher de tenir sa seconde place. Mais, pour autant, cette course stressante, qui fut la dernière de l’allemand, reste très loin du classique de 2012. Le championnat n’était pas encore joué mais seuls Alonso et Vettel pouvaient encore y rêver. Lors des qualifications, l’allemand effectua le meilleur tour mais fut déclassé, ne ramenant pas sa monture aux stands, l’obligeant à partir bon dernier. Pour autant, il remonta rapidement jusqu’à la sortie de la voiture de sécurité après l’énorme carton de Rosberg. Mais, alors que le peloton était au ralenti, Vettel évita la Toro Rosso de Ricciardo et heurta un panneau « DRS ». L’aileron avant abimé, il décida de rentrer aux stands, changeant complètement sa stratégie. Devant, Hamilton menait tranquillement la course mais la mécanique de sa McLaren en décida autrement, permettant à Raikkonen de récupérer la tête devant Alonso et Maldonado, le vénézuélien heurtant tout de même Webber. L’australien n’eut pas beaucoup plus de chance, étant pris dans l’accrochage mêlant Grosjean, Pérez et Di Resta. Une nouvelle interruption de course nous gratifia de la communication radio la plus célèbre de l’histoire de la Formule 1, le fameux « Leave me alone » de Raikkonen. Le finlandais mena jusqu’au terme du grand-prix, remportant son premier succès depuis son retour en F1, le premier pour Lotus depuis Senna à Détroit en 1987 pour l’écurie anglaise. Alonso finit en seconde position, devant Vettel, troisième, auteur d’une belle remontée. ​

Le circuit de Yas Marina n’est pas le plus excitant des tracés mais les luttes, ponctuées d’intervention de la voiture de sécurité, rendent parfois ces courses mémorables. Si lors de ces dernières années, aucun pilote n’y a été couronné, sa place au calendrier reste la plus intéressante avec de belles bagarres en vue. A partir de 2021, de gros travaux modèleront une nouvelle piste, peut-être le début d’une nouvelle grande histoire à Yas Marina...

Le circuit de Yas Marina en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

2009 - Aujourd'hui

Longueur :

5.281 km

Nombre de tours :

58

Meilleur temps en qualifications :

1'22"109 (Verstappen - 2021)

Meilleur temps en course :

1'26"103 (Verstappen - 2021)

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