top of page

Circuit de Suzuka - Japon

Alboreto.jpg

Suzuka, un tracé aussi dur que mythique mais tout aussi dangereux...

C’est au cœur du Japon que se déroule l’une des plus éprouvantes courses de la saison. Et c’est sur l’ultra technique circuit de Suzuka que les bolides s’élancent chaque année depuis 1987, excepté 2007 et 2008 où les voitures couraient sur le tracé de Fuji. Piste jugée comme étant la plus complète du calendrier, Suzuka est également la seule étape à proposer un circuit en forme de « 8 », grâce à l’enjambement d’un pont au cœur du tracé. Toujours placé en dernière partie du championnat, la piste ultra sélective aura eu raison de plusieurs championnats, la dernière fois remontant tout de même à 2011. Les « S », « Spoon » ou encore le « 130R » sont autant de virages aux noms connus par les fans, chacun d’entre eux disposant de son propre caractère. Que ce soit des enchaînements de virages gauche-droite, de courbes très rapides ou plus lentes, épingle ou encore chicane, peu de piste dans le monde peuvent prétendre atteindre la complexité d’un Suzuka. Et qui dit circuit difficile signifie forcément erreur plus simple à effectuer. Et à ce jeu-là, aucun pilote n’aura éviter les ennuis, que ce soit en essai ou en course. Bon nombre de pointures sont ainsi sorties de la piste, à l’image de Vettel, Hamilton, Alonso, M.Schumacher, Senna, Prost ou encore Mansell. Mais quelques-uns de ces incidents méritent une attention toute particulière. Les qualifications en 2009 furent une triste scène avec pas moins de 4 voitures accidentées, dont l’allemand Glock, blessé à la jambe. L’année suivante, la Virgin de Di Grassi ne vit même pas son emplacement sur la grille, le brésilien éclatant violemment sa monture durant le tour de mise en grille. Un départ que Hulkenberg et Petrov n’oublieront sans doute pas de sitôt, les deux pilotes s’accrochant dès l’extinction des feux. Même sanction pour Massa et Liuzzi quelques mètres plus loin qui ne virent qu’à peine le premier virage. En 2012, Grosjean disputait sa seconde course après sa suspension mais après quelques mètres et une crevaison d’Alonso, le pilote Lotus récidiva en accrochant Webber. Une erreur qu’il ne répéta pas l’année suivante, étant l’auteur d’un départ sensationnel pour s’adjuger la première place à l’issue du premier virage. En 2015, Kvyat réalisa une incroyable pirouette avec sa Red Bull, une première pour lui. Pour autant, s’il y a bien un accrochage qui aura marqué Suzuka, c’est bien évidemment celui des McLaren en 1989. Cette année-là, l’affrontement Prost-Senna faisait les gros titres et Suzuka fut un réel tournant dans la relation entre les deux hommes. Après avoir manqué son envol, Senna remonta rapidement le paquet avant de se retrouver derrière le français. Cependant, le brésilien tenta une manœuvre kamikaze et percuta son équipier, le français braquant tout de même sans laisser de place à son adversaire . Les deux MP4/5 étaient bloquées, abandon pour Prost, victoire mais disqualification pour Senna. Un an plus tard, les deux nous offrirent l’une des plus décevantes fins de championnat. A l’issue du premier virage, les deux rivaux se trouvèrent englués dans un bac à graviers, permettant à Senna de s’adjuger le titre, une manœuvre volontaire de la part du Pauliste qui ternira forcément le tableau de sa carrière.

Les incidents et accidents auront toujours accompagné le grand-prix japonais, et ce n’est pas Alesi et Raikkonen en 2001 ou McNish en 2002 qui diront le contraire. Éviter l’erreur est donc la première chose à faire pour atteindre l’arrivée mais dépasser requiert une bonne dose de courage. Un pilote brilla tout particulièrement en 2005 : Kimi Raikkonen. S’élançant en 17ème position, le finlandais avait fort à faire pour gagner des places. De plus, à l’issue du premier tour, la seconde McLaren de Montoya s’écrasa dans les barrières laissant la Toyota de R.Schumacher en tête de l’épreuve. Ce n’est pourtant pas ce qui gêna le finlandais qui remonta un à un ses adversaires, se retrouvant dans les échappements de la Renault de Fisichella à l’entame du dernier tour. Et c’est par l’extérieur que le pilote McLaren réalisa l’exploit de passer l’italien et ainsi de s’adjuger la victoire. Derrière Raikkonen, Alonso nous impressionna avec un dépassement très osé dans l’ultrarapide 130R. Ce même espagnol qui, en 2015, critiqua ouvertement le moteur Honda devant ses représentants avec le fameux “GP2 Engine”... En 2006, M.Schumacher vit son moteur partir en fumée alors qu’il était en tête, compliquant sérieusement ses chances de huitième étoile. Un titre auquel passa à côté Mansell en 1987, pris par excès de fougue durant les essais. 2012 fût également une année très spéciale. Outre les accrochages du départ, un pilote en particulier démontra tout son potentiel en inscrivant un podium inespéré, qui plus est devant des milliers de fans : Kamui Kobayashi. Le pilote Sauber étincela, montant sur son unique podium mais salué de la plus belle des manières qui soit avec l’acclamation d’un public entièrement acquis à la cause du japonais. Devant lui, Massa réalisa une jolie performance avec une deuxième place, son premier top 3 depuis la Corée, deux ans auparavant. Pour autant, Kobayashi n’est pas le seul japonais à être monté sur le podium de Suzuka. En effet, son compatriote Suzuki réalisa la même performance en 1990, amenant en 3ème place sa Lola à moteur Lamborghini, le seul podium également signé par le motoriste italien. En 2023., le petit prodige Piastri valide son année de rookie en accrochant un premier podium en carrière, une vraie réussite pour l’australien réservé. Si certains pilotes y ont vécu un bonheur immense, aucun d’entre eux ne savoura ce terrible grand-prix du Japon 2014. Disputée sous des trombes d’eau suite au passage d’un typhon, la course est arrêtée dans sa seconde moitié après le terrible accident de Jules Bianchi. Le malheureux français percuta de plein fouet un engin qui évacuait la Sauber accidentée de Sutil. Le choc est effroyable. Le pilote est inconscient et sa vie est gravement en danger. Quelques mois plus tard, le sympathique niçois nous quittait, laissant derrière lui un grand vide difficile à combler...

Chaque année, le grand-prix du Japon révèle les meilleurs pilotes et l’erreur est très souvent sanctionnée. La météo toujours incertaine complique encore plus la tâche des pilotes qui savent plus que tout le monde que dompter ce tracé incroyable à la perfection relève de l’impossible. Beaucoup de belles éditions furent disputées sur ce « 8 » mais les caprices de la météo, surtout en cette saison, perturbent bien trop souvent des séances toujours animées...

Le circuit de Suzuka en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

1987-2006, 2009-2019 ; 2022 - Aujourd'hui

Longueur :

5.807 km

Nombre de tours :

53

Meilleur temps en qualifications :

1'27"064 (Vettel - 2019)

Meilleur temps en course :

1'30"983 (Hamilton - 2019)

bottom of page