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Circuit de Spielberg - Autriche

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Quand l’Autriche décide de créer le modèle réduit de son célèbre Österreichring disparu, elle le fait sur le même terrain que son ancêtre vallonné. Son nom : le Red Bull Ring.

Enfin, appelez-le comme vous le voulez : A1-Ring, circuit de Spielberg ou encore Red Bull Ring, le tracé est le même. La première désignation désigne surtout la piste autrichienne lors de ses premières apparitions en grand-prix entre 1997 et 2003, avant de revenir en 2014 sous le nom du géant de la boisson énergisante au taureau rouge, désormais propriétaire des lieux. Le circuit vallonné, court mais extrêmement rapide avec ses multiples courbes, a vu s’imposer bon nombre pilotes dans des arrivées parfois improbables. A commencer par le finish le plus contesté et critiqué de l’histoire : celui de 2002. Pour aider M.Schumacher à conquérir au plus vite une cinquième couronne, la Scuderia n’hésite pas un seul instant à utiliser les consignes de course et à inverser les positions. C’est ce qu’elle fit cette année-là en demandant à Barrichello de laisser passer son leader, une action qu’effectue le brésilien juste avant de passer la ligne d’arrivée… Si l’allemand sort vainqueur de cette mascarade, il laisse volontier la plus haute marche à son équipier, ce qui vaudra d’ailleurs une lourde sanction financière pour les rouges pour dérangement au protocole de la FIA. Quatorze ans plus tard, c’est la lutte entre les Mercedes dans le dernier tour qui fut sujette à de nombreuses critiques. Bien plus rapide que son équipier en délicatesse avec ses freins, Hamilton tente sa chance dans le deuxième virage par l’extérieur mais Rosberg ne l’entend pas de cette oreille. L’allemand freine le plus tardivement possible alors que l’anglais entame son virage. Le choc est inévitable et seulement quelques semaines après le clash de Barcelone, revoilà les deux flèches d’argent touchées. Si l’anglais parvient à rallier l’arrivée avec une voiture légèrement abîmée et à s'imposer, Rosberg voit son aileron avant exploser, le faisant dégringoler du classement, qui plus est, avec une pénalité à la clé. Trois ans plus tard, c’est encore dans les derniers mètres que la victoire se joue et comme à Bahreïn en début d’année, Leclerc est contraint d’abandonner la victoire face à un Verstappen remonté jusqu’à la plus haute marche. Si le monégasque renonce à la victoire sur la performance pure, d’autres l’auront perdu sur abandon, qu’ils soient d’ordre mécanique ou accidentel. Car avec des zones de pleine charge, de longs appuis et de gros freinages, ce sont tous les éléments de la monoplace qui sont soumis à rude épreuve, chamboulant très souvent les classement établis. Les accidents sont également très nombreux sur cette piste tortueuse. En 1997, Alesi fit un énorme bond après un gros contact avec la Ferrari d’Irvine avant de s’échouer dans les graviers du deuxième virage. Un virage qui aurait pu être fatal à Sato en 2002 lorsque sa Jordan fut percutée violemment par la Sauber-Petronas de Heidfeld en perdition. En 2015, dans la ligne droite menant au virage suivant, c’est Raikkonen qui partit à la faute lors de la réaccélération, emmenant avec lui son ex-équipier Alonso, une scène effrayante au vue de la proximité de la McLaren par rapport au casque du finlandais, l’anglaise s’étant littéralement posée sur la Ferrari. L’année suivante, Kvyat subit une grosse sortie de piste après qu’une de ses suspensions ait explosée au passage d’un boudin jaune limitant la piste. Le choc est rude mais le pilote Toro Rosso s’en sort bien. En 2020, ce sont les deux Ferrari qui s’encastrent l’une dans l’autre, conduisant à leur abandon à quelques tours d'intervalle. Vingt ans plus tôt, c’est un autre accrochage entre équipier qui fut moquée par le paddock tout entier : celui des Prost dans le premier virage, pourtant toutes deux en fond de peloton...

Les départs représentent toujours le moment critique et celui du grand-prix d’Autriche ne déroge pas à la règle. Une bonne position sur la grille permet donc d’espérer de bons résultats même si tout ne va pas toujours dans le bon ordre, comme nous le rappelle l’accrochage des deux McLaren en 1999. Mais quelquefois, certains pilotes et même certaines équipes ont créé la surprise lors des qualifications. En effet, en 1998, Fisichella décrocha sa première pole position qui sera également la dernière de son écurie, Benetton. C’est également le cas pour l’écurie Williams qui, en 2014, créa la surprise en installant ses deux monoplaces en première ligne, devant les intouchables Mercedes. En 2016, bien aidé par des conditions changeantes, Button signa une incroyable performance en qualifiant sa McLaren au moteur Honda peu fiable et en manque de performance en 3ème position sur la grille de départ, juste derrière l’étonnant Hulkenberg. Lors du départ de l’édition 2000, un fait rarissime mît la pagaille au sein du peloton à l’extinction des feux. En effet, quatre voitures calèrent sur la grille de départ, obligeant les pilotes s’étant élancés à éviter les monoplaces à l’arrêt. L’année précédente, c’est le champion finlandais Hakkinen qui réalisa un fantastique numéro après son accrochage avec son équipier écossais. En effet, Coulthard tenta de s’infiltrer devant son équipier lors du premier tour mais ne put mieux faire qu’aller au contact. Dernier à l’issue du premier tour, Hakkinen remonta les concurrents un par un jusqu’à la troisième place finale après une incroyable remontée. Une remontée que Vettel aurait bien voulu rééditer en 2016. Pénalisé sur la grille, l’allemand ne s’élançait qu’en neuvième position mais au prix d’une stratégie audacieuse, il s’empara de la tête de la course en ne s’arrêtant pas aux stands. Cependant, cette chance ne dura pas puisqu’un des pneus arrière de la Ferrari éclata subitement, sans aucun signe annonciateur. L’écurie de Maranello qui ne fut pas toujours vernie sur ce tracé. En 1998, alors qu’il chassait le leader Hakkinen, M.Schumacher sorti trop large de l’avant-der,ier virage, décollant légèrement sur une bosse avant d’arracher son aileron avant mais manque de pot, l’entrée des stands était déjà passée, l’obligeant à couvrir un tour complet sans appui. En 2000, ce même allemand fut percuté par Zonta au premier virage, provoquant un carambolage avec trois voitures arrêtées. Deux ans plus tard, le désormais triple champion lutte face à un jeunot nommé Montoya mais le pilote Williams manqua totalement son freinage et, à la manière de Rosberg, emmena au large son adversaire. En 2003, toujours pour M.Schumacher, un incendie se déclenche lors de son arrêt ravitaillement, ce qui l’immobilisa plusieurs longues secondes mais sans broncher, l’allemand regagna la piste après ce coup de chaud et s’imposera au terme des 70 tours de course. Souvent située en début de saison européenne, la manche autrichienne débuta la saison 2020, la première sous l’ère Covid. Pas de spectateurs, masques, gels et distanciation à gogo, une bien étrange scène qui deviendra habituelle par la suite. Celle folle première édition sera d’ailleurs suivie, une semaine plus tard, par une deuxième course sur ce même tracé, une première dans la discipline. C’est ainsi que dans les tabloïd, le circuit du Red Bull Ring prend le nom de grand-prix d’Autriche mais aussi de grand-prix de Styrie, une mode qui se répéta en 2021 pour augmenter encore un peu plus, un calendrier peut-être un peu trop fourni...

La course autrichienne est toujours un rendez-vous intéressant où la position de départ est très importante et où les erreurs peuvent arriver très vite. C’est d’ailleurs le circuit le plus court de la saison en termes de chrono mais pas le moins intéressant. Véritable temple pour Red Bull, le tracé de Spielberg reste l’un des plus beaux exemples de ce qu’un circuit de Formule 1 doit nous offrir, loin des parkings de supermarché emplissant chaque saison...

Le circuit de Spielberg en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

1997 - 2003 ; 2014 - Aujourd'hui

Longueur :

4.318 km

Nombre de tours :

71

Meilleur temps en qualifications :

1'02"939 (Bottas - 2020)

Meilleur temps en course :

1'05"619 (Sainz - 2020)

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