Circuit de Shaghai - Chine
Quand la Chine rejoint le petit cirque de la Formule 1, c’est une toute nouvelle aventure qui commence...
La Chine débarque dans le monde de la Formule 1 en 2004 sur le tout nouveau circuit de Shanghai, non loin de la mégalopole chinoise. Placée en fin de championnat pour les cinq premières éditions, la manche chinoise se dispute désormais dans la première partie du championnat. Mêlant courbes rapides et plus lentes, virages serrés et grandes lignes droites, le circuit offre quelques possibilités de dépassements mais aussi de belles occasions de commettre des erreurs. Des fautes qui parfois peuvent coûter extrêmement cher comme peut en témoigner Hamilton lors de l’édition 2007. Alors chaussé de pneus usés jusqu’à la corde, McLaren rappela le britannique trop tard. En plongeant dans les stands, Hamilton manqua totalement son freinage avant de s’échouer lamentablement dans un bac à graviers. Le titre qui lui était alors promis lui échappa sur cette erreur stratégique. Mais Hamilton n’est pas le seul à s’être fait piéger par la piste chinoise. Alonso, les frères Schumacher, Rosberg, Sainz, ou bien d’autres pilotes ont également commis des erreurs, allant de la simple sortie de route à l’abandon. Des abandons, les grands-prix de Chine n’en n’ont compté que très peu, notamment depuis 2011, avec une moyenne plutôt faible. D’ailleurs, la plupart du temps, les retraits de course font suite à un accrochage, une sortie de piste ou des soucis de roues. Et oui, le mauvais serrage des roues a malheureusement conduit quelques pilotes à mettre pied à terre plus tôt que prévu. On peut bien entendu se souvenir de Bruni en 2004, Alguersuari en 2011, M.Schumacher en 2012 ou encore Webber en 2013. Mais s’il y en a un qui le fit avec la manière, c’est forcément Buemi, lors des essais libres de 2010. Lancé à pleine vitesse dans la ligne droite principale, le suisse voit ses suspensions voler en éclat, fragilisées par des vibrations trop importantes. Résultat, les deux roues avant s’envolèrent de sa Toro Rosso, privée de freinage alors que les 300 km/h étaient dépassés. Une image aussi impressionnante que terrifiante qui fit très rapidement le tour du monde. Quelques sorties de piste et accrochages ont émaillé ces courses chinoises à commencer par le plus gros carton signé Karthikeyan, en 2005, à l’entrée de la grande ligne droite. Lors de cette même édition, un événement plutôt rare éclata durant le tour de mise en grille. En effet, une incompréhension entre M.Schumacher et Albers mena à l’accrochage des deux pilotes, obligeant les deux hommes à courir en catastrophe pour remonter dans leurs mulets. En 2009 sous la pluie, Sutil percuta le mur à quelques tours de la fin, alors qu’un gros résultat lui tendait les bras. L’année suivante, Liuzzi expédia sa Force India dans la Sauber de Kobayashi et la Toro Rosso de Buemi, menant à l’abandon des trois machines. En 2017, Giovinazzi, alors en remplacement d’un Wehrlein blessé, découvre la piste chinoise et ses murs d’un peu trop près. Tout d’abord, l’italien perd le contrôle de sa machine sur un vibreur mouillé avant de percuter de plein fouet les barrières face aux stands. La Sauber est réparable mais en course, alors que quelques tours seulement ont été couvert, Giovinazzi glisse sur une plaque d’humidité au même endroit avant de frapper durement le mur des stands. Mais que l’italien se rassure, il n’est pas le seul à s’être fait piéger à cet endroit puisque deux ans plus tard, Albon subit le même accident, explosant totalement sa Toro Rosso. Et comment ne pas citer le grand Maldonado et ses multiples pirouettes, que ce soit en 2016 avec son long dérapage ou en 2014 avec sa non moins étonnante sortie de piste dans les stands...
2006
2009
2017
2006
Le grand-prix de Chine, c’est également de spectaculaires manœuvres, des tours de folie, des départs critiques, des premières et des dernières… En effet, c’est sur ce circuit, en 2005, que Minardi et Jordan tiraient leur révérence. Un an plus tard, dans une course agitée, M.Schumacher décrocha sa 91ème et ultime victoire en Formule 1. Six ans plus tard, Rosberg signe sa première pole position, Schumacher complétant la première ligne pour une première 100% Mercedes dans l’ère moderne. Le lendemain, Nico concrétise et remporte sa première victoire en F1, la première de Mercedes depuis Fangio en 1955 ! En 2009, Vettel permit à Red Bull d’empocher sa première pole position suivie de son premier succès en catégorie reine, le tout ponctué par un doublé assuré par Webber lors d’une épreuve particulièrement pluvieuse. La pluie qui toucha très souvent le tracé de Shanghai, là où les températures sont souvent fraîches et où la pollution ambiante s’accumule sous forme de brouillard. Les départs sont une des parties les plus importantes d’un grand-prix et celui du circuit chinois nous le rappelle souvent. Composé d’une longue courbe à droite s’enroulant sur elle-même puis d’un virage serré à gauche, cet enchaînement complexe ne propose pas énormément de trajectoire, ce qui, avec plus de vingt bolides arrivant à pleine vitesse, pose souvent souci. En effet, il n’est pas rare de voir des voitures se toucher ou sortir large dans ces premiers virages, comme le rappelle si bien le départ de 2016. Vettel, pris en sandwich entre Räikkönen à l’extérieur et Kvyat à l’intérieur, ne put éviter le contact avec son équipier au moment où le virage se resserrait. Hamilton en fit également les frais en fond de peloton, abimant lui aussi sa machine. Ce premier virage qui mit également la pagaille entre Maldonado et Button, le vénézuéline ne se souciant absolument pas du pilote anglais qui tentait de la dépasser au moment d’attaquer la courbe. Quelques tours plus tard, un impressionnant serrage de moteur de Verstappen l’oblige à abandonner sa monture sur la ligne d’arrivée, mettant fin prématurément au grand-prix. Ce même hollandais qui, l’année suivante, accrocha la Ferrari de Vettel au niveau de l’épingle, abandonnant la toute chance de succès. Deux ans plus tard, la Formule 1 célèbre un grand anniversaire : son millième meeting. Si les festivités sont omniprésentes, le grand-prix n’est que peu animé, une bien triste fête. Heureusement, certaines courses et certains finish auront tenus le public en haleine, notamment en 2004. Dans le dernier tour, ils sont trois hommes roues dans roues à pouvoir arracher la victoire : Barrichello, Button et Raikkonen. Si l’ordre ne change pas sous le drapeau à damier, leur arrivée collés l’un derrière l’autre aura provoqué certains frissons. Des frissons que le finish de 2006 provoqua à de nombreuses personnes avec une incroyable lutte pour la 4ème place finale entre Button, De la Rosa, Barichello et Heidfeld. Un combat qui se joua dans les tous derniers mètres pour une arrivée des plus rocambolesques.
2007
2010
2019
2007
Le Grand-Prix de Shanghai nous a déjà offert de belles batailles malgré un circuit où dépasser est assez compliqué. La météo, parfois calamiteuse, nous a également pimenté plusieurs courses. La dégradation des pneumatiques est également un facteur à prendre en compte car le déficit de performance peut largement se mesurer en secondes entre le début et la fin d’un relais. Bref, tout peut arriver à Shanghai, le meilleur comme le pire.
Le circuit de Shanghai en chiffres...
Années de présence en Formule 1 :
2004 - 2019 ; 2024 - Aujourd'hui
Longueur :
5,451 km
Nombre de tours :
56
Meilleur temps en qualifications :
1'31"095 (Vettel - 2018)
Meilleur temps en course :
1'32"238 (M.Schumacher - 2004)