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Circuit de Sakhir - Bahreïn

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Un circuit au beau milieu du désert ? Tel fut le pari de Bahreïn avec son tracé de Sakhir.

C’est en 2004 que ce nouveau circuit sort de terre, ou plutôt du sable. Dessinée par Hermann Tilke, cette piste se compose de deux lignes droites principales séparées par une série de virages serrés et de petites courbes, le tout, entouré d’une immensité de sable dans un décor désertique. Ces petits grains ne sont d’ailleurs pas sans incidence lorsque le vent les repousse sur la trajectoire. Bon nombre de pépins émaillèrent ces différentes éditions, bien plus souvent mécaniques qu’accidentels. Que ce soit des problèmes moteur comme Räikkönen en 2004, de bougie comme Vettel en 2010, d’hydraulique comme M.Schumacher en 2005, de boîte de vitesses comme Montoya en 2004, ou encore de DRS pour Alonso en 2013, rien ne doit être laissé au hasard. Des Ferrari pas toujours vernies ces dernières années, à l’image de la casse du V6 de Vettel avant même le départ en 2016, ou encore la panne de cylindres de Leclerc en 2019 alors qu’il était en tête, quelques boucles après l’explosion de l’aileron avant de son équipier allemand. Le monégasque qui, bien que vainqueur de l’édition 2022, ne verra pas non plus l’arrivée en 2023, problème moteur. Un an auparavant, pour le retour des monoplaces à effet de sol, ce sont les deux Red Bull qui abandonnaient à quelques encablures de l’arrivée, pompe à essence défaillante pour les deux machines autrichiennes. Un double abandon qu’aura connu Renault en 2019 avec Ricciardo et Hulkenberg, les deux hommes étant contraints de stopper simultanément après un bris de leur V6 respectifs. Mais en plus d’être un grand-prix très exigeant à cause du climat aride et poussiéreux, il l’est aussi envers les freins. La McLaren de Coulthard fut la première à en faire les frais et ce, dès la première édition. La chaleur qui, depuis 2014, pose beaucoup moins problème avec le passage aux courses nocturnes, à la mode Singapour. Ce premier grand-prix sous les étoiles nous aura offert le plus beau des spectacles avec une lutte acharnée mais propre entre Rosberg et Hamilton, les deux pilotes s’échangeant constamment les premières places avant que le britannique ne prenne finalement un avantage décisif. Mais ce combat de titan n’aurait pas eu lieu si Maldonado n’avait pas joué, un peu fortement, des coudes sur Gutiérrez, envoyant le pauvre mexicain en tonneau à la sortie des stands. Mais cet accident reste minime si l’on mène la comparaison avec celui de Grosjean en 2020. Parti en fond de grille, le franco-suisse prend un bon envol mais avant d’arriver dans le troisième virage, il tente de s’infiltrer par la droite or, Kvyat était déjà là. L'accrochage est inévitable mais la suite est encore plus impressionnante. Propulsée à une vitesse folle dans le rail, sa Haas se scinde en deux en explosant dans une immense boule de feu. Les images sont terribles et personne ne sait ce qu’il advient du pilote. C’est alors que, contre toutes-attentes, Grosjean sort du brasier par ses propres moyens, rassurant toute personne ayant assisté au triste spectacle. Lorsque les flammes sont maîtrisées, la carcasse de la monoplace gît, encore fumante, au travers du rail, de quoi donner des sueurs froides à beaucoup. Sa survie tient presque du miracle lorsque l’on observe le trou de souris par lequel le pilote s’est échappé des flammes. Comme si cela ne suffisait pas, Stroll part en tonneau lors du restart. Pas de bol pour une Racing Point si rapide ce week-end là...

A cause de la pandémie, le circuit de Sakhir accueille une seconde course sur un tracé extérieur, aussi appelé “Oval”. L’attraction du week-end est bien sûr l’arrivée de Russell chez Mercedes, en remplacement d’un Hamilton malade. Très proche de la pole, l’anglais se montre très rapide et court pour la victoire mais c’était sans compter sur le retour de Perez, pourtant dernier à l’issue du premier tour après un accrochage entre Verstappen et Leclerc. Après une sortie de piste d’Aitken et l’intervention de la voiture de sécurité, les écarts se resserrent et Russell porte plusieurs attaques décisives lorsque l’un de ses pneumatiques crève et l’oblige à repasser aux stands. De ce fait, le mexicain décroche son premier succès en Formule 1, le premier d’une Racing Point, devant Ocon et Stroll, un trio 100% inédit. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que la Formule 1 utilisait un circuit annexe, une nouvelle partie ayant été inaugurée en 2010, avant d’être rapidement abandonnée pour son manque d’intérêt. Si le tracé ne relève pas de difficultés particulières, les batailles y sont souvent intéressantes et musclées. On peut bien sûr se souvenir de la confrontation entre M.Schumacher et Alonso en 2005 avant que la mécanique ne trahisse l’allemand. Une lutte qui verra les mêmes protagonistes une nouvelle fois s’affronter l’édition suivante, du début à la fin de la course, avec au final la victoire pour l’espagnol. Ce dernier fut également de la bataille en 2007 avec Räikkönen et Heidfeld alors que son équipier britannique, le tout jeune Hamilton, menait la vie dure à Massa. Le circuit offre de bonnes zones de dépassements, notamment le virage 4 où les manœuvres par l’extérieur sont très souvent opérées. Les Mercedes en 2014 ou Verstappen et Hamilton en 2021 en sont les plus parfaits exemples. Le premier virage est également l’un des endroits où les dépassements sont les plus fréquents, bien aidés ces dernières années par le DRS. Nombreux sont les pilotes qui se croisent ou décroisent au bout de cette interminable ligne droite dans ce virage à droite serré où les erreurs de pilotage sont assez nombreuses et peuvent coûter très chères. Malgré l’exigence de la course, quelques faits notables ponctuèrent ces grands-prix. C’est sur ce tracé qu’en 2012, Grosjean empocha son premier podium en F1, le même que celui de 2013. L’année suivante, c’est Perez qui fit irruption parmi le top 3 avec sa Force India. En 2008, Kubica signa la première pole position de sa carrière, mais également la première pour BMW Sauber en tant que constructeur, tout comme Bottas ou Leclerc en 2017 et 2019. En 2006, Räikkönen nous avait offert une fantastique remontée de la 22ème à la 3ème place finale. C’est également ici qu’un certain Nico Rosberg s’offrit ses premiers points et son premier meilleur tour pour sa première course en F1. En 2009, les deux Toyota s’emparèrent de la première ligne lors des qualifications, fait unique pour le constructeur nippon. L’année suivante, Alonso s’imposa lors de sa toute première course sous les couleurs italiennes, réalisant par la même occasion un nouveau doublé grâce à l’aide de Massa, deuxième.

Si le tracé n’est pas exceptionnel, son dessin reste largement propice aux dépassements et aux bagarres au coude-à-coude. Ces dernières années nous auront offert un magnifique spectacle, ponctué de très grosses sorties de piste, heureusement avec peu de conséquences. L’utilisation de la piste extérieure en 2020 aura également donné quelques idées aux organisateurs qui entendent bien la réutiliser d’ici quelques années.

Le circuit de Sakhir en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

2004 -2010 ; 2012 - Aujourd'hui

Longueur :

5.412 km

Nombre de tours :

57

Meilleur temps en qualifications :

1'27"264 (Hamilton - 2020)

Meilleur temps en course :

1'30"252 (Schumacher - 2004)

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