top of page

Circuit de Monaco - Monaco

Alboreto.jpg

C’est le grand-prix le plus célèbre au monde, un joyau de l’automobile mondial : Monaco.

C’est au cœur de la principauté de Monaco que se tient, depuis 1950, si l’on excepte de 1951 à 1954 et 2020, le plus fameux meeting de la saison. Épreuve phare du championnat, la manche monégasque se démarque aussi en étant le lieu du showbiz, du glamour et du luxe. Situé sur la côte d’Azur, le circuit n’a que peu changé, l’apparition de chicanes servant principalement à ralentir les voitures sur ces routes sinueuses. Au fil des années, la piste s’est cependant rétrécie avec l’apparition des rails de sécurité et des barrières absorbeurs de chocs mais pour autant, certains des plus célèbres virages de la saison sont encore et toujours là. Sainte-Dévote, Massenet, le Casino, Mirabeau, l'épingle du Grand Hôtel, la chicane du port, sans oublier le fameux tunnel ou les S de la Piscine, que de noms mythiques pour un circuit qui l’est tout autant. Placé dans les premières épreuves européennes, le grand-prix de Monaco reste un évènement immanquable pour le petit monde de la Formule 1. Circuit très exigu où dépasser demande courage et audace, il nous a souvent offert des courses à suspense où la moindre erreur se paye cash. Des erreurs, tous les pilotes en ont au moins fait une dans leur carrière. Que ce soit Prost, Senna, M.Schumacher, Alonso, Hamilton ou encore Vettel, les grands champions de ce sport ont tous tapé le rail. Des rails, il n’y en a pas toujours eu à Monaco, ce qui aurait peut-être permis à Ascari d’éviter une spectaculaire cabriole en 1955. En effet, à la sortie du tunnel, l’italien glissa sur une flaque d’huile, effectua un tête à queue et s’envola … dans le port de Monaco ! L’italien est indemne mais malheureusement, il se tua quelques jours plus tard à Monza. Mais ce n’est pas le seul pilote à avoir connu cette mésaventure car en 1965, Hawkins effectua la même pirouette, s’en sortant également sans le moindre souci. Le grand-prix de Monaco est connu pour ne pardonner aucun travers. Les accidents sont donc très nombreux. L’un des plus impressionnants est aussi l’un des moins connus, surtout auprès de la jeune génération. En 1950, une vague (et oui, ça ne s’invente pas…) arrose la piste au virage du bureau de tabac, provoquant un invraisemblable carambolage impliquant 9 voitures. En 1967, l’italien Bandini perd le contrôle de sa Ferrari à la chicane du port. La monoplace rouge s’embrase immédiatement, piégeant le malheureux pilote qui décèdera quelques jours plus tard de ses blessures. Au départ de l’édition 1980, la Tyrrell de Daly s’envole et emporte avec elle Prost, Jarier et Giacomelli. En 1982, le final le plus rocambolesque de l’histoire vit Patrese s’imposer après 5 changements de leader en moins de 2 tours. En effet, Prost, alors en tête, écrase sa Renault dans les barrières, surpris par la pluie soudaine. Patrese s'empare de la tête mais dans l’épingle, c’est le tête-à-queue. Pironi empoche donc la première place mais tombe en panne d’essence dans le dernier tour. Derrière, Daly puis De Cesaris récupèrent la première place mais tombent à leur tour en panne à quelques encablures du drapeau à damier. Patrese reprend donc la tête et finit par s’adjuger cette victoire mémorable, lui qui aura, tant bien que mal, réussi à redémarrer son moteur Ford-Cosworth. En 1970, c’est Rindt qui fut l’acteur d’un finish incroyable. Brabham, alors leader incontesté, commet l’irréparable en se crashant dans le dernier virage du dernier tour, offrant donc la victoire à l’autrichien sur sa Lotus. En 1988, c’est Senna qui réalise l’erreur de trop. Avec plus de 50 secondes de marge sur son grand rival français, le brésilien tape le rail avant le tunnel, laissant la porte grande ouverte pour Prost. En 1985, un effroyable accident comprenant Piquet et Patrese voit les deux bolides tournoyer dans la ligne droite des stands, en flammes. L’année suivante, Tambay effectue une cabriole dans le virage de Mirabeau en harponnant Brundle. Plus de peur que de mal pour les pilotes et commissaires jonchés à cet endroit propice aux accrochages. C’est là-même qu’en 2005 Albers bloqua littéralement la circulation avec sa Minardi, une manœuvre imitée par De La Rosa et Button cinq ans auparavant dans l’épingle du grand hôtel. Ce virage, l’un des plus iconique du calendrier, est aussi le plus lent et le plus serré de toute la saison. En 2004, le moteur de Sato casse rapidement et provoque un énorme nuage de fumée, empêchant toute visibilité, ce que remarqua bien trop tard Fisichella. L’italien, qui ne vit pas le subite ralentissement, percuta Coulthard et posa sa voiture, tête à l’envers, contre les barrières au virage du bureau de tabac. C’est en ce même virage qu’en 2013, Maldonado, alors dépassé par Bianchi, décolla et arracha les murs de protection. La course fût interrompue le temps de reconstruire ce qui avait été détruit. Des barrières bien amochées en 2022 après la violente sortie de Mick Schumacher et sa Haas coupée en deux à la piscine. En 2024, c’est dans la montée de Sainte-Dévote que le carnage éclata, emportant les deux Haas et surtout, la Red Bull de Perez, totalement déchiquetée. Le mexicain qui aura connu un sérieux pépin en 2011 lors des qualifications en frappant violemment les rails en sortie de tunnel, là-même où Button avait perdu le contrôle de sa BAR-Honda en 2003. Le britannique qui fit une dernière apparition surprise en 2017 en remplacement d’un Alonso, trop occupé à Indianapolis. Sa course n’aura rien d’une grande révérence, lui qui se contentera d’accrocher la Sauber de Wehrlein, le pauvre allemand se retrouvant bloqué sur le côté, le casque contre les barrières. La liste des incidents et accidents est probablement plus longue que sur tous les autres circuits. Rien d’étonnant à ce que le nombre de participants soit très souvent faible à l’arrivée, du moins, lorsque les pilotes attaquaient.

Si le circuit de Monaco est si atypique, c’est pour sa grande difficulté à tenir la distance. Auparavant disputé sur cent tours, il est aujourd'hui réduit à soixante-dix-huit boucles, si le temps le permet. C’est d’ailleurs la seule manche de la saison où la règle des trois-cents kilomètres de course n’est pas respectée. Mais dans les rues de la principauté, bien malin sera celui qui trouvera une belle opportunité de dépassement. Cette grande difficulté, voire impossibilité, oblige les pilotes à bien se placer sur la grille pour pouvoir arriver en bonne position. Cependant, certaines éditions nous ont valu de belles remontées, à commencer par l'inoubliable 1996. Cette année-là, une incroyable hécatombe permet à Panis, parti 14ème, de s’imposer. Sur sa modeste Ligier, le français voit Schumacher, Villeneuve, Hill et bien d’autres renoncer à tour de rôle sur cette piste détrempée et piégeuse. Après le cruel retrait d’Alesi à quelques boucles du but, le français mène la danse avec un Coulthard, étonnement affublé du casque du Kaiser, très pressant dans ses échappements. Dans les tous derniers instants, alors que sept voitures évoluent encore en piste, un invraisemblable carambolage implique Häkkinen, Irvine et Salo. Puis c’est au tour de Frentzen de mettre pied à terre au garage Sauber dans le pénultième passage. Avec trois monoplaces sous le drapeau à damier, ce grand-prix totalement fou restera historique en tout point. Huit ans plus tard, même carnage. Les accidents s'enchaînent, y compris pour les grands champions que sont M.Schumacher et Alonso, tous deux pris au piège du tunnel. Ce jour-là, c’est un Trulli opportuniste qui s’impose, son seul et unique succès en Formule 1. En 2006, après avoir provoqué un drapeau jaune pour s’adjuger la pôle, le septuple champion allemand est déclassé et contraint de s’élancer depuis la dernière place. Le lendemain, il effectua une course splendide, remontant de la 22ème à la 5ème place. Quatre ans plus tard, c’est Alonso qui est piégé, détruisant sa Ferrari lors des essais. Ne pouvant prendre part aux qualifications, il s’élancera 24ème mais termina 6ème sur ce qui reste la plus grande remontée à Monaco. Ce circuit est aussi le lieu de plusieurs premières fois. C’est ici que Ferrari, Lotus, Jaguar, Stewart ou encore Red Bull décrochèrent leur tout premier podium en Formule 1. C’est aussi ici que fût arrachée la première victoire française, en 1955, par Trintignant, mais aussi l’une des dernières à ce jour par Panis en 1996, tout comme celle de Beltoise en 1972 ou Depailler en 1978. En 1993, Senna récolta sa 5ème coupe de vainqueur consécutive à Monte-Carlo, la 6ème à son palmarès personnel. Le Pauliste aurait pu en afficher une septième en 1984, pensant avoir dépassé Prost sous une pluie diluvienne. Malheureusement pour lui, la course fût stoppée un tour trop tôt, ce qui le classera finalement deuxième. Trente ans plus tard, c’est le niçois Bianchi qui réalisa l’exploit de terminer dans les points avec sa modeste Marussia, une performance très remarquée et acclamée par tout le paddock. En 2021, le monégasque Leclerc réalise une belle pole position avant d’écraser sa Ferrari dans les barrières. Touchée au niveau de la transmission, l’italienne ne pourra cependant pas prendre le départ, un désastre pour le local de l’étape. Un monégasque qui renversera la tendance en 2024 avec une pole position puis une victoire amplement méritée lors d’un grand-prix particulièrement soporifique. Quelques années auparavant, c’est Ricciardo qui vainc le signe indien en l’emportant, un an après sa cruelle défaite dans les stands en 2016. Enfin, attardons-nous sur le côté glamour du circuit. Chaque édition voit le déferlement de stars internationales, du bling-bling à l'extrême, du luxe à perte de vue, bref, un monde princier. Les pilotes y jouent souvent le jeu, que ce soit avec des casques personnalisés ou des défilés de mode et du côté des équipes, la tendance va dans le même sens. En 2004, Jaguar arborait un diamant brut dans le museau des ses R5 mais à la fin du premier tour, Klien tape le mur et perd son aileron. Bizarrement, la pierre précieuse ne sera jamais retrouvée. L’année suivante, Red Bull fait la promotion d’un film Star Wars et pour l'occasion, les mécaniciens enfilent les costumes de Stormtroopers et de Dark Vador pour les ravitaillements. Des habits qui seront ceux de Superman l’année suivante et cette fois-ci, la réussite sera de leur côté puisque Coulthard décrocha la troisième place, prenant fièrement place sur le podium avec sa cape sur le dos. En 2019, après l’annonce du décès de Lauda, l’écurie Mercedes décide d’arborer un halo rouge sur ses monoplaces pour rendre hommage au champion autrichien, une idée que reprendra McLaren en 2024 en parant leurs montures de jaune, vert et bleu, cette fois-ci pour honorer Senna. Le team de Woking qui para ses machines de l’iconique livrée bleu et orange du pétrolier Gulf en 2021 pour un rendu des plus sensationnels..

La manche monégasque est toujours très attendue par le paddock entier, où les courses nous apportent souvent de grosses surprises ainsi que des luttes à suspense. Malheureusement, le mythe se perd année après année, les dépassements étant impossible ou kamikaze. L'apparition de voitures encore plus larges et plus longues n'améliorent pas la chose et le manque de spectacle en piste nuit gravement à l’attrait des spectateurs. Reste que pour ce qui est des qualifications, l’action est toujours au rendez-vous…

Le circuit de Monaco en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

1950 ; 1955 - 2019, 2021 - Aujourd'hui

Longueur :

3.337 km

Nombre de tours :

78

Meilleur temps en qualifications :

1'10"166 (Hamilton - 2019)

Meilleur temps en course :

1'12"909 (Hamilton - 2021)

Mis à jour le 

25/04/2025

© 2019 by Baptiste Douillard - Un Œil dans le Rétro Wix - Do not copy

bottom of page