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Circuit de Losail - Qatar

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La nuit, le désert, les projecteurs. Non ce n'est pas Sakhir, Abou Dhabi ou Djeddah mais Losail. Bienvenue au Qatar.

La piste de Losail est loin d'être inconnue pour tous fanatiques des sports motorisés. Il est en effet le théâtre du grand-prix MotoGP depuis 2004, passant même en mode nocturne à partir de 2008. Après la démultiplication des pistes du Golfe arabique, difficile d'imaginer le Qatar sans son propre rendez-vous. Côté tracé, place est faite aux longues courbes, majoritairement à droite, entrecoupées d'une interminable ligne droite de départ. À la première sortie des Formule 1 en 2021, les pilotes découvrent un bitume incroyablement lisse et très poussiéreux. Il faut dire que la présence de sable tout autour du circuit n'aide pas vraiment, les graviers non plus. Car oui, il y a des bacs à gravier à Losail et leur positionnement n’a rien d’un hasard. Comme pour les tracés de l’ancienne époque, c’est en bordure de piste que ces bacs sont placés. Dès lors, plus de questions à se poser pour les limites : ou ça passe en restant sur le tarmac, ou ça casse en frottant durement le plancher sur le sol rocailleux. Une autre technique pour imposer le non-dépassements des limites de courses, ce sont les vibreurs et ceux du tracé qatari ne font pas vraiment dans la dentelle, du moins, dans les premières éditions. A la place des petites vaguelettes, ce sont de grosses pyramides qui se dressent sur les abords du circuit, de quoi bien démotiver les pilotes à outrepasser les frontières. Mais ces éléments ne sont pas sans incidence. Les chocs sont souvent très violents pour le dos des pilotes mais surtout, terriblement cassant pour les monoplaces et les pneumatiques. D’ailleurs, les gommes n’apprécient pas vraiment ce tracé tortueux ou les virages en appui sont légions. Ainsi, en 2023, après l’unique séance d’essais, les qualifications et la course sprint, Pirelli se montre très inquiet. Les pneus sont anormalement marqués du fait des importantes charges exercées dans les courbes combinées à une chaleur accablante et des vibreurs beaucoup trop agressifs. Avant le départ du grand-prix, ordre est donné de limiter à dix-huit tours l’usage des gommes italiennes, obligeant les écuries à s’arrêter au moins trois fois aux stands. La firme transalpine n’était plus très loin du fiasco d’Indianapolis 2005. L’honneur est presque sauf. Un avantage aura cependant été trouvé à cette obligation d’arrêts : l’attaque constante. Sans gros ménagements à faire, les pilotes poussent encore et encore si bien que les meilleurs tours en course sont à peine plus lent d’une seconde par rapport aux qualifications, fait extrêmement rare dans l’ère moderne de la F1. Mais si le rythme est élevé, le nombre de dépassements ne l'est pas vraiment même si parfois, le gros cœur de certains les pousse à tenter d’impressionnantes manœuvres, à l’image de Leclerc sur Hamilton lors de la course sprint de 2024. Car oui, le Qatar aime le sprint. C’est lors de ce format raccourci qu’en 2023, Verstappen décrochait son troisième titre mondial, notamment grâce à l’accident de son équipier Pérez, victime innocente du duo Hulkenberg-Ocon. Ce jour-là, c’est l’étonnant Piastri qui rentra dans l’histoire en remportant sa première épreuve devant l’intouchable RB19 du champion hollandais, facile vainqueur le jour du grand-prix. L’incertitude pneumatique et la chaleur extrême nous offrent finalement plus de spectacle et de batailles qu’escomptés, à condition que la piste soit dégagée…

Remontons en 2024. Au trentième tour, Albon voit l’un de ses rétroviseurs se détacher de sa Williams avant de s’échouer au beau milieu de la ligne droite des stands. L’important morceau de carbone reste planté là durant quatre tours sans que rien ne soit fait pour le retirer. C’est alors que Bottas, hors-trajectoire pour laisser passer Leclerc, roule sur le morceau de l’anglaise qui explose en mille morceaux. Résultat, une piste jonchée de débris et des crevaisons immédiates pour Hamilton et Sainz. Il faudra attendre une boucle supplémentaire pour enfin voir la course neutralisée. Le circuit de Losail n’en était pourtant pas à sa première en termes de crevaison. Lors de la première édition, ce ne sont pas moins de quatre crevaisons durant la course qui viendront semer la pagaille dans le peloton. Après Bottas, c’est Norris puis les Williams de Russell et Latifi qui sont touchées, toujours sur la même roue avant-gauche. Cette épreuve verra le retour presque inattendu de Fernando Alonso sur le podium, troisième. L’espagnol aura eu fort à faire pour résister au retour de Pérez dans les derniers kilomètres, bien aidé par la voiture de sécurité virtuelle. L’espagnol met donc fin à une série de sept ans sans top 3, lui qui n’avait plus goûté au champagne depuis la Hongrie en 2015. Le record de Wurz tiendra encore… Sur la grille de départ, Gasly profita des pénalités de Verstappen et Bottas pour s'immiscer en première ligne avec son Alpha Tauri, une grande réussite qui ne sera pas transformée le jour du grand-prix. Si Hamilton devient le premier à apposer son nom au palmarès de Losail, les récentes éditions n’auront pas été un grand succès pour lui. Accrochage au premier virage avec son équipier en 2023, faux-départ, excès de vitesse dans les stands et grosse envie de renoncer en 2024, voilà un comportement inattendu pour le septuple champion anglais. Cette dernière édition verra le numéro 1 Max Verstappen jouer aux inspecteurs en notant le non-ralentissement de Norris sous les drapeaux jaunes, ce qui vaudra à l’anglais une sévère pénalité. Ce nouveau départ aura été, une fois de plus, très mouvementé avec l’accrochage Ocon-Colapinto, bien aidé par Hulkenberg et sa Haas totalement en perdition. Le manque d’adhérence est visible sur tout le tracé et les passages au large sont relativement nombreux. Alonso en est l’exemple le plus probant, lui qui quitta largement la trajectoire en 2023 pour retrouver une piste auxiliaire couverte de poussière. Notons le petit exploit de Zhou en 2024, inscrivant les seuls points de son écurie avec une improbable huitième place à l’arrivée, une belle récompense pour la structure suisse largement distancée par la concurrence…

Si l’arrivée du Qatar au calendrier a fait bondir les critiques politiques, ce grand-prix n’a pas vraiment déçu, notamment grâce à un tracé particulièrement complexe et agressif pour les pneus. Faire le choix entre endurance ou vitesse est primordial pour espérer bien figurer sous les projecteurs, à moins que la voiture de sécurité ne vienne changer les règles du jeu...

Le circuit de Losail en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

2021, 2023 - Aujourd'hui

Longueur :

5.419 km

Nombre de tours :

57

Meilleur temps en qualifications :

1'20''827 (Hamilton - 2021)

Meilleur temps en course :

1'23''196 (Verstappen - 2021)

Mis à jour le 

26/04/2025

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