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Circuit de Barcelona-Catalunya - Espagne

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Cela fait déjà plus de trente ans que le circuit de Barcelone rythme la vie des équipes de Formule 1. Flashback sur cette histoire espagnole.

En 1991, l’Espagne fait le choix de la nouveauté en accueillant son grand-prix national sur le tout nouveau circuit de Barcelona-Catalunya, à Montmeló, à quelques kilomètres au nord de la ville catalane. Outre la présence des Jeux Olympiques en 1992, cette première édition est marquée par le mano-à-mano opposant Mansell et Senna dans la ligne droite principale, les deux pilotes évoluant à quelques centimètres l’un de l’autre durant de longues secondes. Auparavant, la course espagnole s’était déroulée à Jerez, Jarama ou encore le très dangereux tracé de Montjuïc. Le dessin de la piste est assez simple avec ses longues courbes en appui et ses larges épingles. Si sur le papier, rien ne semble réellement complexe, cette piste est un réel supplice, autant pour les hommes que pour les machines. Lors des longues phases, d’appui, les pilotes sont soumis à de très importantes forces centrifuges. Et que dire des pneus méchamment sollicités tout au long des grands-prix. Les écuries ont beau connaître chaque recoin par cœur grâce aux nombreuses séances d’essais, difficile d’imiter les vraies conditions de course avec des températures parfois extrêmes. Le circuit original a subi quelques modifications au cours du temps. La première se situe après le virage 9, un rapide enchaînement devenu simple courbe dès 1994. La seconde, la plus décriée de toutes, c’est l’ajout, en 2007, de cette chicane très lente avant le dernier virage, une ineptie. Le circuit sera redessiné en 2023 avec un retour presque parfait au tracé originel. Si cette maudite chicane est apparue, c’était pour gommer le principal problème sur cette piste : la quasi impossibilité de dépasser. Pour la petite anecdote, l’épreuve de 1999 fut l’une des plus ennuyantes, et pour cause, la course fut animée par une et unique manœuvre de dépassement. Depuis sa sortie de terre, le circuit aura vu ses dégagements évoluer au fil du temps et des règlements. Nous sommes donc passé de la terre, aux bacs à graviers avant de tout supprimer pour laisser place au bitume avant de revenir petit-à-petit aux cailloux. Ces changements ont bien entendu joué sur le spectacle. Là où une erreur était impardonnable dans les années 90, elle n’est plus que très rarement fatale depuis le début du siècle. En effet, très peu d’incidents perturbèrent ces courses espagnoles, le plus connu de tous étant forcément l’iconique accrochage Rosberg-Hamilton en 2016, qui mit d’ailleurs fin à une série de 13 victoires consécutives pour Mercedes. Mais si maintenant les erreurs se font rares, les problèmes mécaniques ont souvent bouleversé les classements. L’édition 1994 fut une réelle hécatombe avec pas moins de 13 abandons sur pépins mécaniques, profitant d’ailleurs à Blundell et sa Tyrrell-Yamaha, troisième à l’arrivée pour ce qui sera le dernier podium de l’écurie d’Oncle Ken. Cette année-là, après les terribles accidents de Barrichello, Ratzenberger, Senna et Wendlinger, une drôle de chicane faite de mur de pneus est érigée au beau milieu du virage 9, une hérésie qui marque pourtant le début de gros changements dans la sécurité des circuits. Cela n’empêcha pourtant pas la grosse sortie de la Simtek de Montermini durant les essais en sortie de dernier virage. Fort heureusement, l’italien s’en sort bien mais sera bel et bien forfait pour le grand-prix. En 2008, Kovalainen voit son pneumatique avant gauche exploser à l’abord du neuvième virage. Sa McLaren-Mercedes fonce tel un boulet de canon dans le mur à plus de 220 km/h, passant même sous les barrières de protection. Le pilote sera extrait avec précaution mais plus de peur que de mal pour le finlandais, quitte pour une belle frayeur. Un souci de pneu qu’a connu Hamilton en 2010 dans l’avant-dernière boucle alors qu’il était deuxième, de quoi nourrir de gros regrets pour le britannique comptablement parlant en fin de saison. En 2009, c’est Trulli qui provoque le chaos dans le peloton, laissant sur le carreau les Toro Rosso de Bourdais et Buemi ainsi que la Force India de Sutil. Neuf ans plus tard, c’est au tour de Grosjean de semer la zizanie dans le troisième virage en laissant tourbillonner sa Haas dans un panache de fumée très épais. Hulkenberg et Gasly n’en réchapperont pas. Mais s’il y a un ennui mécanique qui marqua ce circuit catalan, c’est bien la panne de transmission de M.Schumacher en 1994, l’obligeant à piloter durant un long moment en cinquième vitesse. Malgré cette boîte calamiteuse, le champion allemand parvient à tenir le rythme pour s’adjuger la deuxième position, un véritable exploit lorsque l’on connaît la fragilité des monoplaces de l’époque. L’allemand qui ne donnera pas sa meilleure prestation en 2012, harponnant Senna dans le premier virage. Cet incident lui coûtera la pole position à Monaco et peut-être un exceptionnel résultat. Cette piste reste pourtant l’un de ses nombreux jardins car avec six succès en terres catalanes, il est encore aujourd’hui le recordman au tableau des statistiques. Pourtant, rien ne le désignait comme vainqueur en 2001 puisqu’à l’entame du dernier tour, c’est bien Häkkinen qui caracole en tête mais à quelques kilomètres du drapeau à damier, l’embrayage de la McLaren rend l’âme, obligeant son pilote à lâcher sa monture. Une image qui ne sera pas sans rappeler Leclerc en 2022, moteur fumant alors qu’il menait allégrement la course…

Bien sûr, les coups d’éclat ne sont pas rares sur la piste espagnole, à commencer par le vainqueur surprise de 2012. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Maldonado a bel et bien connu son heure de gloire. Héritant de la pole position après la disqualification de Hamilton, le vénézuélien se fait pourtant chiper le commandement au premier virage. La lutte avec Alonso est intéressante, mais l’espagnol, bloqué dans le trafic, finit par perdre la tête. Maldonado remporte alors sa première et unique victoire en Formule 1, la première d’un pilote vénézuélien. Un succès qui ne calma pas pour autant le pilote Williams, bien au contraire, mais qui reste aujourd’hui le dernier de l’écurie Williams, équipe qui fut d’ailleurs victime d’un impressionnant incendie dans ses garages à l’issue de cette course. Un autre pilote fit sensation en 2016. Après l’échange Verstappen-Kvyat orchestré par le Dr.Marko, cette course promettait une bataille intéressante entre les deux Mercedes. Finalement, cette lutte s’acheva dans le bac à gravier du 4ème virage pour les deux protagonistes. En voulant s'immiscer là où la porte se fermait, Hamilton provoqua l’impensable en sortant, non pas une, mais les deux flèches d’argent de la course. Profitant ainsi de leur auto-élimination, d’une erreur stratégique de Red Bull et au prix d’une belle défense sur Raikkonen, Max Verstappen s’imposa pour la première fois de sa carrière avec, à la clé, un sacré record de précocité à seulement 18 ans ! Les deux premiers qui ne connaîtront pas vraiment la gloire l’année suivante, victime d’un accrochage dès le premier virage, ce qui ne ravira pas un petit garçon, en pleurs devant les télés du monde entier. D’autres faits sont tout de même à souligner, à commencer par les départs, très stressants et improbables grâce au phénomène d’aspiration. En 2003, Raikkonen, alors parti depuis le fond de grille, n’imagine pas un seul instant que Pizzonia, quelques rangs devant lui, ne parvient pas à s’élancer. Dans un mouvement de désespoir, le finlandais braqua violemment pour éviter la Jaguar mais trop tard, le choc est inévitable. Si certains manquent totalement leur envol, d’autres le font à merveille, à l’image d’un certain espagnol, Fernando Alonso. En 2011, il n’aura besoin que de la ligne droite du départ pour passer de la 4ème à la 1ère place. Deux ans plus tard, il frappe encore plus fort. S’élançant 5ème, le pilote Ferrari tente une audacieuse manœuvre en dépassant coup sur coup par l’extérieur Raikkonen et Hamilton. Il s’adjugera finalement la victoire, la dernière de sa carrière aujourd’hui. Preuve de la difficulté de dépasser ici, Alonso est le seul vainqueur à s’être élancé au-delà de la quatrième place. Et comment ne pas parler de la plus célèbre course disputée sur ce circuit. 1996. Des trombes d’eau s’abattent sur le circuit. Au total, ce ne sont pas moins de 10 voitures qui resteront au tapis à la suite d’un accident ou d’une sortie de piste sur les 20 au départ. Avec 6 bolides à l’arrivée, c’est l’une des plus grosses hécatombes de l’histoire de la Formule 1. Parmi les pilotes survivant au déluge, un certain M.Schumacher émerge du chaos pour mener l’un de ses plus beaux grands-prix. Mal parti, il ne mettra pas longtemps à remonter en première place avant de creuser un écart considérable sur ses concurrents et notamment Alesi, second ce jour-là. Ce sera la première victoire du Baron Rouge sur une Ferrari, un succès qui en appela bien d’autres par la suite…

Le grand-prix catalan nous a déjà démontré son potentiel avec un tracé très physique. Malheureusement, les changements de règlements et des monoplaces de plus en plus pointues ne rendent pas justice à ce circuit bien plus complexe à dompter que l’on pourrait l’imaginer. Bien connu de tous les pilotes, ce circuit ne présente que peu de pièges mais gare à l’écart de trajectoire en cas de manque de concentration !

Le circuit de Barcelona-Catalunya en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

1991 - Aujourd'hui

Longueur :

4.657 km

Nombre de tours :

66

Meilleur temps en qualifications :

1'12"272 (Verstappen - 2023)

Meilleur temps en course :

1'16"330 (Verstappen - 2023)

Mis à jour le 

02/05/2025

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