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Circuit de Bakou - Azerbaïdjan

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Un circuit ultra-rapide dans le centre historique de Bakou ? L’idée peut surprendre mais la piste, elle, existe bien...

La capitale azérie, vestige de l’ancien temps, regorge de monuments historiques. Nombre d’entre eux se situent dans la vieille ville empruntée par les monoplaces. Lors de leur arrivée dans le centre historique, les pilotes doivent composer avec un tracé sinueux large de seulement sept mètres pour le virage le plus serré, du jamais vu en Formule 1. A l’inverse du secteur central lent et tortueux, le circuit comporte également de longues lignes droites, dont la principale, qui n’est d‘ailleurs pas vraiment droite. Longeant la mer Caspienne, elle représente plus d’un tiers du tracé, permettant aux pilotes d’atteindre des vitesses folles en arrivant au premier virage, une dangereuse équerre à gauche. En 2016, le radar de la FIA a flashé Bottas à 366km/h sur la ligne d’arrivée, vitesse augmentée de 12km/h selon Williams au bout de la ligne droite. Les vitesses élevées représentent un perpétuel danger, d’autant plus que les virages en aveugle sont légion à Bakou. Régler sa voiture sur un tel circuit est donc un véritable challenge pour les écuries et un réel supplice pour les pilotes. Tantôt rapide, tantôt très lent, ce circuit, l’un des plus longs de la saison, demande aux pilotes une concentration de tout instant pour éviter de lécher les murs en béton d’un peu trop près. La partie étroite des virages 8 et 9, représentent le défi ultime de pilotage. La trajectoire est unique et le moindre écart vous conduit inévitablement dans le décor. Un accident ici-même en course conduirait forcément en un gigantesque bouchon à plusieurs millions d’euros. Leclerc en aura fait les frais en 2019, lui qui y chassait la pole position. S’il rate le coche cette année-là, il deviendra poleman surprise en 2021, profitant de l’interruption de la séance qualificative à cause des accidents de Tsunoda et Sainz. Si les animations en piste semblent récurrentes, ce n’a pas toujours été le cas. La première édition en 2016 fut un échec total. La course ne fut que très peu animée et la désignation “Grand-Prix d’Europe” aura beaucoup fait grincer des dents. Seul point positif, le podium de Perez et sa Force India, immédiatement très à l’aise entre les murs de béton. Mais si l'édition 2016 était ennuyante, 2017 fut royale. Lors d’une intervention de la voiture de sécurité, Vettel, se plaignant d’avoir été testé par un freinage puissant, se porte à la hauteur de Hamilton avant de percuter volontairement les roues de l’anglais. Le pilote Ferrari sera pénalisé d’un stop-and-go pour cette manœuvre. Pas de chance pour le pilote Mercedes non plus, son appui-tête se détachant en pleine ligne droite. Avec de nombreux débris parsemant le circuit, le drapeau rouge est brandi, nous donnant la cocasse scène d’un Raikkonen énervé de ne pas avoir son volant et ses gants. Après un nouvel accrochage entre les Force India et un dépassement exceptionnel de Ricciardo sur quatre voitures, la fin approche. A l’issue de cette course, Stroll, dépassé sur la ligne par Bottas pour la seconde place, s’offre son premier podium en Formule 1, battant le record de précocité de Verstappen. Ce meeting complètement fou se répéta en 2018, toujours avec cette notion d’improbabilité.

Car cette année-là, les accrochages et accidents se succèdent : Ocon au départ, Hulkenberg dans la vieille ville, puis l’emboutissage des deux Red Bull, le grand-prix azéri fut des plus animés. C’est sans oublier Grosjean et son crash sous voiture de sécurité, invoquant une poussette d’Ericsson pourtant loin derrière. Le leader Bottas s’envolait alors pour une nouvelle victoire mais un débris sur la grande ligne droite mit fin à tous ses espoirs dans l’avant-dernier tour, laissant son équipier chez Mercedes triompher à sa place. Pour la première fois de sa carrière, Leclerc entre dans les points, des points pour lesquels Alonso se sera bien battu malgré une voiture très mal en point et une double crevaison en entame de course. En 2019, les essais commencèrent très mal pour Williams, une plaque d’égout explosant la monture de Russell. Comble de l’insolite, la dépanneuse percuta une passerelle, arrosant copieusement la malheureuse Williams de l’huile de sa grue mécanique. Mais à l’inverse des deux dernières éditions, le grand-prix reste calme, trop calme, ennuyeux. Absent du calendrier à cause de la situation sanitaire en 2020, le tracé urbain de Bakou retrouve sa place en 2021. Le début de course est quelque peu monotone mais après seulement une trentaine de tours couverts, l’un des pneumatiques de Stroll explose dans la grande ligne droite, provoquant l’entrée en piste de la voiture de sécurité. Dix boucles plus tard, c’est le leader Verstappen qui subit la même avarie, poussant à la sortie du drapeau rouge. Le grand-prix aurait pu se terminer ainsi mais la direction de course décida d’un second départ pour seulement deux tours, un marathon et non un sprint selon les dires de Hamilton. L’anglais prit le meilleur envol mais en arrivant dans le premier virage, il bloqua totalement ses roues, ne parvenant pas à tourner. De ce fait, c’est Perez qui hérita de la première place et de la victoire devant un Vettel qui inscrit, pour la première fois, le nom d’Aston Martin sur le podium. La troisième marche se joue sur la ligne d’arrivée et c’est finalement Gasly qui s’impose devant Leclerc. Une fois encore, Bakou nous aura régalé. Les années se suivent et ne se ressemblent pas, 2022 devenant une longue procession une fois l’abandon des deux Ferrari acté. Pour autant, personne n’a jamais triomphé à deux reprises de 2016 à 2022 sur cette piste urbaine si impressionnante, ni même réalisé deux fois le meilleur tour en course durant cette même période. Il faut dire qu’avec onze pilotes différents sur le podium en seulement six éditions, l’inconnue “chaos” pourrait bien encore une fois pimenter l’équation.

Le circuit de Bakou nous a réservé de belles surprises lors des courses acharnées et souvent cisaillées. Malheureusement, le peu d’abrasivité de la piste ne permet pas un grand choix de stratégie et le manque de dépassements rend les courses soporifiques jusqu’à ce qu’un incident ne vienne perturber le grand-prix, car là, c’est une toute autre histoire qui commence...

Le circuit de Bakou en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

2016 - 2019, 2021 - Aujourd'hui

Longueur :

6.003 km

Nombre de tours :

51

Meilleur temps en qualifications :

1'40"203 (Leclerc - 2023)

Meilleur temps en course :

1'43"009 (Leclerc - 2019)

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