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Circuit d'Interlagos - Brésil

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Le Brésil, terre de légendes mais aussi terre d’un circuit atypique faisant la notoriété de tout un pays : l’Autodrome Carlos Pace, plus connu sous le nom d’Interlagos.

Niché à quelques kilomètres du centre-ville de Sao Paulo, le circuit brésilien étonne par son incroyable compacité. En effet, la piste, qui s’entortille sur elle-même, semble comme prisonnière d’un petit terrain de quelques hectares. Si le tracé actuel est réduit à 4,3 kilomètres, sa première version approchait les huit kilomètres de long ! C’est en 1973 et grâce à l’émergence de Fittipaldi que le Brésil saute le pas pour organiser son premier grand-prix officiel. Le dénivelé est important et les courbes, souvent ressemblantes, se révèlent assez complexes à passer après deux heures d’efforts tant le climat y est tropical. La chaleur extrême et la pluie y sont souvent de la partie, trop parfois. En 1974, 2003 et 2016, les conditions météos obligent les commissaires à interrompre les épreuves tant la quantité d’eau sur la piste était importante. Lors de ses premières apparitions, la manche brésilienne n’a été remportée que par des brésiliens, Fittipaldi à deux reprises, Pace à une seule. A la mort de ce dernier deux ans plus tard, le pays lui rend hommage en renommant son tracé national en son nom. Mais après sept courses, le circuit disparaît des calendriers, en cause, son revêtement plus que mauvais et une absence totale d’éléments de sécurité. Remplacé une première fois par Jacarepagua en 1978, Interlagos semble oublié à partir de 1980 et il faudra attendre dix ans pour que son retour en Formule 1 soit annoncé. Fini la piste en serpentin qui partait dans tous les sens, désormais, le dessin, bien que reprenant une bonne partie de l’ancien circuit, devient plus conventionnel, gardant cependant un élément phare de son identité : son sens anti-horaire. D’emblée, l'événement est un grand succès et pour cause, tout le monde veut voir l’enfant du pays, Ayrton Senna. Bien parti pour l’emporter dès le début, Magic finit par commettre l’irréparable en percutant Nakajima, alors retardataire. Si Prost récupère la victoire, le pauliste se consolera l’année suivante, remportant enfin son grand-prix à domicile et avec la manière. Exténué, le brésilien mit un bon bout de temps avant de se relever de cet effort impressionnant chez les siens. Il récidiva deux ans plus tard lors d’une course marquée par le spectaculaire accrochage entre Berger et Andretti au premier virage. Un an plus tard, Senna dispute son dernier week-end chez lui, la fin d’une époque. Car après son décès, le Brésil n’a plus vraiment de top pilote a aduler et il faudra attendre les années 2000 et Felipe Massa pour retrouver une ferveur perdue brusquement. Cette même année vit un impressionnant carambolage entre Verstappen, Irvine, Bernard et Brundle, le hollandais effectuant une sacré pirouette sur lui-même avant de retomber du bon côté. De 1995 à 2000, les courses y sont plutôt sages et monotones mais en entrant dans le nouveau millénaire, de jeunes pépites viennent semer le trouble des plus grands…

Car en 2001, Montoya, Raikkonen et Alonso débarque dans la compétition. Le premier des trois fera même énormément parler de lui à Interlagos puisqu’en menant la vie dure à M.Schumacher, le petit olombien venait de faire bondir sa propre notoriété. Malheureusement, il finira par accrocher Verstappen, pourtant à un tour. L’année suivante, c’est Heidfeld qui se fait remarquer et pour cause, l’allemand percuta la voiture médicale en intervention auprès de Bernoldi, heureusement sans faire de victimes. En 2003, une pluie torrentielle s’abat sur la piste brésilienne, envoyant bon nombre de pilote au tas, notamment M.Schumacher, pris au piège de la sortie des S de Senna. Quelques tours plus tard, c’est Webber qui subit une très grosse sortie, explosant littéralement sa Jaguar mais peu après, Alonso, arrivant sûrement trop vite, tape une des roues perdues en milieu de piste avant de laisser sa Renault mourir contre un tas de pneus puis le mur en béton. Le choc est terrible pour l’espagnol, évidemment sonné. C’est alors que les organisateurs perdirent le fil de la course, ne sachant qui donner en vainqueur. Initialement gagnant, Raikkonen se voit repoussé au deuxième rang deux semaines plus tard, Fisichella et sa Jordan héritant de la plus haute marche du podium. A partir de 2004, le grand-prix passe en fin d’année. De ce fait, beaucoup de titres se jouèrent ici, à commencer par 2005 et le sacre d’Alonso, tout comme l’année suivante après un duel haletant contre M.Schumacher. 2007 ne déroge pas à la règle avec une lutte à trois pour la couronne finalement remportée par Raikkonen, coiffant au poteau et pour un petit point les deux McLaren d’Alonso et de Hamilton. 2008 vit l’une des arrivées les plus dingues de l’histoire de la Formule 1. Sous des conditions fortement orageuses, Massa prend les devants et s’impose, prenant dans le même temps la première place du championnat et le titre. Mais dans le tout dernier virage, Glock commet une erreur et laisse filer Hamilton qui, en gagnant une petite position, repasse devant le brésilien au classement, empochant le titre final. C’est également ici même que Button recevra les lauriers du champion sur sa Brawn en 2009, course marquée par l'impressionnant incendie dans les stands touchant Raikkonen. En 2010, c’est l’étonnant Hulkenberg qui réalise la pole position dans des conditions très particulières. Ces mêmes conditions le verront pointer un long moment en tête en 2012 alors que derrière lui, Alonso et Vettel luttent pour la couronne dans un mano-à-mano exemplaire et ce, malgré l’accrochage Vettel-Senna au premier tour. En 2016, une tempête touche à nouveau le circuit et avant même le départ, Grosjean tape le mur. Après Ericsson et Raikkonen, la direction de course décide d’interrompre par deux fois la course avant de la relancer pour de bon. Quelques instants plus tard, c’est le héros national Massa qui quitte la piste, une séquence émotion pour le brésilien remontant toute la voie des stands avec son drapeau national, le tout sous les applaudissements des mécaniciens et des courageux spectateurs. C’est ce jour-là qu’un certain Verstappen réalise l’une de ses plus belles prouesses, pilotant à la limite mais à une vitesse folle, ruinant pourtant ses espoirs de succès après une glissade parfaitement maitrisée. Il n’en fera pas de même en 2018, accrochant Ocon à qui il prenait un tour alors qu’il était en tête. En 2019, c’est un bête accrochage entre les deux Ferrari qui agite le grand-prix, menant en un combat de titan et une course de dragster entre Gasly et Hamilton sur la ligne d’arrivée, l’anglais devant finalement abdiquer avant d’être pénalisé et remplacé par Sainz sur podium, lui aussi pour la première fois.

Durant toutes ses années, le circuit d'Interlagos n’aura que rarement déçu. Que ce soit pour ses luttes serrées, ses erreurs de pilotage, sa difficulté sur la longueur ou la météo parfois catastrophique, chaque édition réserve son lot de surprises. Pourtant, de nombreuses rumeurs persistent quant à un possible déménagement du grand-prix brésilien à Rio mais une chose est sûre, la samba d’Interlagos restera toujours légende.

Le circuit d'Interlagos en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

1973 - 1977 ; 1979 - 1980 ; 1990 - 2019, 2021 - Aujourd'hui

Longueur :

4.309 km

Nombre de tours :

71

Meilleur temps en qualifications :

1'07"281 (Hamilton - 2018)

Meilleur temps en course :

1'10"540 (Bottas - 2018)

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