Red Bull RB9

Dominer la dernière danse des V8 en Formule 1 ? Red Bull l’a plutôt bien réussi.
Après une saison 2012 épique et un titre des pilotes décerné au tout dernier instant, la F1 entame sa dernière année de l’ère des criards V8. Dès 2014, ce seront les V6 Turbo Hybrides qui prendront la relève. Red Bull, triple championne pilote et constructeur depuis 2010, espère achever cette partie historique de la discipline en rempilant en haut de classement pour une année supplémentaire. Après les iconiques RB6, RB7 et RB8, c’est, sans surprise, la RB9 qui s’alignera sur tous les grands-prix de 2013. Dévoilée le 3 Février, la monoplace autrichienne ne semble pas si différente de sa devancière à première vue, et pour cause, ce n’est qu’une grosse évolution. Mais en Formule 1, le diable se cache dans les détails. Ainsi, le nez en cascade, si décrié en 2012, est toujours présent, bien que la cassure soit bien atténuée. A l’arrière, un petit aileron, nommé “monkey seat”, fait son apparition au dessus du diffuseur, améliorant encore plus le plaquage au sol de la voiture. Déjà bien étudié l’année passée, le concept des échappements soufflés est lui aussi de la partie, amenant toujours plus d’air chaud vers le diffuseur pour un gain aérodynamique non-négligeable. Cette petite subtilité technique ne passe d’ailleurs pas inaperçue auprès des oreilles avec son petit bruit étonnant, notamment dans les phases de rétrogradage. Toujours animée par le V8 Renault de 2,4L développant plus de 800cv, la nouvelle monture se pare d'une nouvelle robe violette avec l'apparition d'un nouveau sponsor principal : Infiniti. Mais le plus gros changement de cette saison 2013 est presque invisible. Il s’agit des nouveaux pneumatiques Pirelli, encore plus tendres, testés à une seule reprise lors d’une séance d’essai au Brésil. Le travail au niveau des suspensions est considérable pour parvenir à tenir et exploiter au mieux ces nouvelles gommes. Après plusieurs jours de tests à Jerez et Barcelone, les RB9 sont désormais prêtes à attaquer une nouvelle saison, peut-être pour une quatrième couronne consécutive. Pour mener à bien cette mission, l’écurie de Milton Keynes conserve son duo de champion : Sebastian Vettel et Mark Webber. Pour autant, l’attraction de cette nouvelle campagne, c’est le transfert de Lewis Hamilton chez Mercedes, en remplacement de Schumacher. Les pronostics sont impossibles à faire tant les écuries semblent proches les unes des autres. Alors qui de Red Bull, Mercedes, McLaren ou Ferrari tirera le gros lot ? Réponse en Australie…
Si les essais hivernaux n’ont pas donné de réelles hiérarchie, la RB9 se trouve incontestablement en haut de tableau mais quid de l’usure des pneus, véritable cheval de bataille aujourd’hui. Mais sur l’Albert Park, le jour des qualifications, la tempête fait rage. La piste est inondée et la séance est repoussée au lendemain, fait rare. Dans des conditions encore piégeuses, Vettel décroche la pole avec aisance devant Webber, repoussant Hamilton, troisième, à six dixièmes, alors que le reste du peloton est une seconde pleine derrière. La RB9 semble bien née mais en course, la tendance n’est plus la même. Les nouveaux pneumatiques à forte dégradation faussent les cartes, faisant s'enchaîner les arrêts aux stands. Mal parti, l’australien reste englué dans le top 10 alors que devant, l’allemand mène une lutte à distance avec Raikkonen et Alonso. Au jeu des pit-stop, Red Bull perd pied et Vettel doit laisser filer la Lotus et la Ferrari pour accrocher la troisième place finale, trois rangs devant Webber. Personne ne s’attendait à voir Lotus caracoler aussi facilement en tête. Et si les anglaises faisaient vaciller les grosses structures ? Reste à tenir dix huit grands-prix supplémentaires. La deuxième manche de l’année se dispute sur le très chaud tracé de Sepang, véritable fournaise pour les gommes italiennes, les mécaniques et les pilotes. Le pire est à craindre mais les monoplaces autrichiennes semblent déjà bien plus à l’aise. De nouveau en pole, Vettel devance de quatre positions son équipier sur la grille de départ, grille légèrement humide avant le lancement de l’épreuve. Fort heureusement, les trombes d’eau de 2012 ne seront pas présentes. La course se déroule sans accrocs pour les autrichiens si bien que dans le dernier quart d’épreuve, les deux voitures sont en tête, l’australien devant l’allemand. Depuis les stands, l’ordre de geler les positions est passé. Nom de code : Multi 21. De ce fait, la bagarre entre les deux pilotes est prohibée, le souvenir d’Istanbul 2010 hantant encore l’esprit du taureau rouge. Mais à dix tours de la fin, Vettel refuse de suivre la consigne et attaque son équipier. Les deux montures sont roues contre roues en pleine ligne droite puis dans plusieurs virages consécutifs avant que les positions ne finissent par être échangées. Le classement n’évolue plus, pas la relation Vettel-Webber. Répétant plusieurs fois “Multi 21”, l’australien fait comprendre à son équipier sa frustration et sa colère à son égard. L’amitié des deux pilotes explose en public, rendant le bouillant podium glacial. A Shanghaï, piste également très agressive pour les pneumatiques, les Red Bull font grises mines en qualifications : Vettel neuvième, Webber dernier après une panne d’essence en Q2. Le cauchemar continue le dimanche pour l’australien, s’accrochant avec Vergne avant de perdre sa roue arrière droite après un arrêt ravitaillement. Dans l’autre monoplace, l’allemand tente de faire fonctionner ses gommes mais la concurrence s’en sort mieux, privant l’écurie autrichienne de son premier podium de l’année pour quelques dixièmes de seconde. La lutte s’installe petit-à-petit dans les différents classements , de quoi nous laisser augurer d’une folle saison jusqu’au bout du bout…

Melbourne (2013)

Sepang (2013)

Shanghaï (2013)

Melbourne (2013)
Bien qu'installée en tête des championnats pilote et constructeur, la situation de Red Bull n’a rien de reposant. Les trois premières manches de l’année auront vu trois vainqueurs de trois écuries différentes lors de courses dictées par la stratégie pneumatique. Dans le désert de Bahreïn, la chaleur fait souffrir les moteurs mais le V8 Renault tourne comme une horloge, permettant à Vettel de s’imposer facilement pour la seconde fois de l’année, menant un podium identique à celui de l’année passée. Englué en fond de top 10, Webber ne parvient pas à émerger, terminant lointain septième. L'ascendant psychologique pris par Vettel commence à bien se faire sentir sur le vieux briscard qu’est Mark. Le retour en Europe voit l’apparition des premiers changements sur les monoplaces. La RB9 n’y échappe pas, voyant sa carrosserie bleu-violette largement repeinte en jaune fluo lors des essais. La dégradation s’annonce terrible et chaque équipe envisage plusieurs arrêts pour couvrir la distance de course. En qualifications, les Mercedes font une nouvelle fois la différence, laissant les montures autrichiennes en troisième et septième place sur la grille. A l’extinction des feux, Vettel bondit à la seconde place mais dans la longue courbe du troisième virage, Alonso déborde tout le monde et après quelques boucles, l’espagnol demeure imbattable. Quatrième et cinquième, les voitures au taureau rouge n’auront été que passagères de la trop forte dégradation des gommes. D’ailleurs, à l’issue de ce grand-prix, beaucoup s’insurgent de la mauvaise tenue des composés italiens. De ce fait, Pirelli annonce un changement à partir du grand-prix canadien, malgré l'interdiction formelle par la FIA d’introduire de nouveaux pneus en cours de saison. Pire encore, le manufacturier italien se retrouve au centre d’une affaire de tests illégaux avec Mercedes à l’issue de la course espagnole. Sans hésiter, Red Bull, accompagné par Ferrari, décide de porter plainte contre le team allemand, détenant des précieuses informations sur les gommes transalpines. En arrivant à Monaco, l’évènement est sur toutes les lèvres. Cela n’empêche pas le constructeur allemand de bloquer la première ligne de la grille, juste devant les RB9. La course hachée par de nombreux incidents ne changera que peu de choses. Vettel et Webber grimpent tous deux d’un rang, échouant juste derrière Rosberg. A Montréal, les nouveaux pneumatiques entrent en vigueur mais les pilotes n’ont que peu de temps pour les tester. Lors des qualifications, la pluie s’abat sans arrêt, obligeant à la plus grande prudence ce qui convient parfaitement à la Red Bull et son aérodynamisme parfait. La pole revient alors à Vettel, quatre places devant un Webber bien moins à l’aise à bord de sa RB9. Alors que la course se dispute sur le sec, la machine autrichienne frappée du numéro 1 est intouchable. Le team autrichien a enfin compris comment tenir au mieux la distance et le triple champion allemand s’en donne à cœur joie. Jamais inquiété avec l’air propre, il signe son troisième triomphe de l’année, portant déjà son avance à trente-six unités face à Alonso. Quatrième sous le drapeau à damier mais peu à l’aise avec sa machine, Webber peine à suivre la cadence et ne pointe qu’en cinquième place au classement avec moitié moins de points que l’autre pilote Red Bull. La distance qui sépare les deux pilotes, autant psychologique que performance, ne cesse de d’accroître et tout ne va pas aller en s’arrangeant...
Silverstone. Le tracé anglais, connu pour ses longues zones de pleine charge en appui, risque d’être un véritable casse-tête pour les écuries. Et c’est bien là le problème. Avec des pneumatiques trop tendres, l’usure est très rapide et le risque de crevaison augmente. Avec de telles contraintes, les mauvais souvenirs d’Indianapolis 2005 refont surface mais jusqu’à l’extinction des feux, tout semble aller pour le mieux. Si les Mercedes s’octroient à nouveau la première ligne, les RB9 sont dans leur sillage. Mais après seulement dix tours, premier fait de course : le pneumatique arrière gauche d’Hamilton explose sans prévenir. Puis au tour suivant, Massa est victime de la même péripétie. L’inquiétude refait surface dans toutes les équipes, d’autant plus que quelques boucles plus tard, c’est Vergne sur sa Toro Rosso qui voit son pneumatique déchaper. La voiture de sécurité entre en piste le temps de nettoyer le circuit jonché de débris, mais à peine l’épreuve relancée que Perez connaît la même mésaventure. Si les Red Bull échappent au pire, la boîte de vitesses de Vettel en décidera autrement. Arrêté devant le mur des stands, l’allemand oblige la Safety Car à ressortir une seconde fois, une bénédiction pour Webber, alors second. Durant la dernière partie de course, l’australien pourchasse la flèche d’argent de Rosberg sans pour autant trouver l’ouverture. Il s’inclinera pour sept petits dixièmes, passant tout proche d’un succès, un an depuis sa dernière victoire sur cette même piste anglaise. Pour le champion en titre, la pilule est plus difficile à avaler. Jamais il n’avait connu de problèmes mécaniques avec sa RB9 mais son avance au championnat demeure toujours confortable. Mais ce qui fait évidemment jaser dans le paddock, c’est bien entendu ce fiasco Pirelli. Il n’est pas question ici de crevaison mais bien d’éclatement, comme ce qu’avait subi Ralf Schumacher par deux fois à Indianapolis en 2004 et 2005. Quid de l’avenir du championnat dans ce cas ? Il n’est clairement pas raisonnable de continuer à courir avec des gommes aussi dangereuses. De longues investigations sont lancées de tous les côtés. Résultat, voilà que les gommes de 2012 refont leur apparition, de quoi fausser encore plus un championnat pourtant assez incertain. Dans le même temps, juste avant la manche suivante au Nürburgring, Webber annonce son retrait de la Formule 1 à l’issue de la saison 2013, décidant de s’envoler vers l’endurance et le LMP1 avec Porsche. En Allemagne, les Mercedes sont favorites mais leur faculté à user prématurément leur gommes leur fait sérieusement défaut. Du côté de Red Bull, l’optimisme est de mise. Les voitures se comportent bien dans les longues courbes et les relais sont plutôt bons. Très douce avec les gommes de l’an passée, la RB8 n’aura fourni que des avantages à la dernière née autrichienne, désormais presque imbattable. L’avantage certain trouvé par les champions en titre en 2012 n’offre plus beaucoup de perspectives aux concurrents, écoeurés par la situation. Le dimanche, les taureaux rouges prennent rapidement les devants mais dès le premier arrêt aux stands, tout bascule pour Webber. En repartant de son box, la RB9 se sépare de l’une de ses roues qui finira par percuter un caméraman présent au même moment. Si la voiture de l’australien peut repartir, les chances de podiums ont disparu. L’intervention de la voiture de sécurité après la casse moteur et la descente sans pilote de la monoplace de Bianchi en piste n’y changera rien, la Red Bull ne remontera pas dans le classement. A l’inverse, Vettel domine chez les siens, se battant contre les Lotus de Raikkonen et Grosjean. Sur le tourniquet hongrois, les machines autrichiennes sont plus que jamais favorites. Sur un tracé privilégiant l’appui aérodynamique, grande qualité de la RB9, la prestation se doit d’être bonne. Hélas, c’était sans compter sur une Mercedes toujours aussi à l’aise selon les circuits, et une Lotus maintenant sa grande forme. Battues en qualifications, les Red Bull ne peuvent défaire Hamilton de la première place, achevant l’épreuve troisième et quatrième. La trêve estivale arrive enfin, permettant aux équipes de relâcher quelque peu la pression, bien que la messe soit quasiment déjà dite, avant la prochaine rentrée des classes, la dernière pour les V8…

Monaco (2013)

Silverstone (2013)

Nürburgring (2013)

Monaco (2013)
Et une chose est sûre, cette dernière partie de saison sera bien spéciale pour Red Bull. D’un côté, un Sebastian Vettel bien installé en tête du championnat, volant vers un probable quatrième titre consécutif, de l’autre, un Mark Webber qui aimerait bien terminer sa carrière en monoplace de la plus belle des manières, tout en laissant de côté son chat noir bien trop présent. Le retour de la Formule 1 se fait à Spa-Francorchamps et une fois encore, c’est Mercedes qui prend la pole mais derrière, les Red Bull sont à l'affût. Dès le premier tour, le passage dans le Raidillon propulse Vettel en tête. Très véloce en condition de course, la RB9 du champion allemand file sur le toboggan ardennais vers une cinquième victoire en 2013. Quatre rangs plus loin, Webber termine une pénible course, loin du rythme de son équipier. Le V8 Renault est très performant et à Monza, l'histoire se répète. Cette fois-ci, c’est de la première ligne que démarrent les machines violettes. Si l’impulsion est bonne, le passage dans la première chicane coûte cher à l’australien, contraint de laisser passer les deux Ferrari. Facile leader, l’allemand s’octroie un second succès consécutif alors que derrière, son équipier parvient à raccrocher et dépasser Massa pour le compte de la troisième place, son troisième podium uniquement cette année-là. Le changement de composants pneumatiques un peu plus tôt dans la saison commence à éclaircir les positions de chacun, démontrant irrémédiablement l’avantage obtenu chez Red Bull. La tournée européenne terminée, les écuries se dirigent alors vers l’Asie et le serpentin lumineux de Singapour. Là encore, Vettel est intouchable. Pole, meilleur tour, tous les tours menés, victoire, le grand chelem est exécuté. De l’autre côté du garage, l’ambiance n’est pas la même. Alors quatrième dans l’avant-dernier tour, Webber voit son V8 Renault le trahir si près du but. Le malheureux australien regagne les stands à bord de la Ferrari d’Alonso, sous les yeux irrités de la FIA. Quinze jours plus tard, rebelote. Pour la dernière de la Corée du Sud en Formule 1, le triple champion allemand réédite son exploit singapourien, privant toute concurrence d’un nouveau triomphe. Comme d’habitude, l'histoire est toute autre pour Webber. Bloqué dans le trafic, il ne bénéficiera pas vraiment de l’intervention de la voiture de sécurité. A peine la course relancée, Sutil perd le contrôle de sa monoplace et harponne la RB9. Instantanément, la machine autrichienne s’embrase sous les yeux d’un Webber décontenancé. D’ailleurs, l’incendie de sa monture provoquera l’apparition très remarquée d’un 4x4 en plein sur le circuit alors que la meute déboulait à pleine vitesse derrière… La malchance de l’australien nous pousserait presque à croire en un lien de parenté entre lui et Chris Amon, éternel chat noir de la catégorie reine. Comment expliquer un tel désavantage entre les deux RB9 ? Sont-elles totalement identiques ? La réponse ne sera jamais apportée mais le doute subsiste encore et encore…
A cinq courses de la conclusion du championnat, Vettel et Red Bull sont quasiment assurés d’une quatrième couronne consécutive. Reste à savoir si l’allemand peut aller jusqu’au bout de son exploit et ainsi remporter les cinq manches restantes. Un premier élément de réponse est apporté au Japon, sur le très exigeant circuit de Suzuka. Pour la première fois de l’année, c’est Webber qui réalise la pole position, presque deux dixièmes devant Vettel mais dès l’extinction des feux, c’est Grosjean qui surgit en tête, faisant oublier son départ chaotique de 2012. Si le français arrive à garder un bon moment la première place, le jeu des arrêts aux stands lui fait perdre deux rangs, récupérés par les pilotes Red Bull, l’allemand devant l’australien. Dorénavant, le triple champion rentre dans le club très fermé des pilotes ayant remporté cinq victoires consécutives et le compte ne pourrait qu’augmenter d’ici la fin de saison. En Inde, sa quatrième couronne lui tend les bras. En cas de pépins pour Alonso et de gros points pour lui, le sacre lui est assuré. Ses prières seront exaucées. Touchant Webber au départ, l’espagnol dû s’arrêter plus tôt que prévu, le reléguant hors des points tout le long de la course. Bien partis pour réaliser un nouveau doublé, l’élan des RB9 est stoppé à vingt tours de l’arrivée lorsqu’un alternateur récalcitrant stoppe l’une des montures autrichiennes. Sans surprise, c’est encore l’australien qui est touché. Sans être inquiété, l’allemand franchit la ligne d’arrivée en vainqueur, s’adjugeant une quatrième couronne mondiale, devenant à ce moment-là, l’égal de Prost. De plus, l’écurie Red Bull remporte elle aussi un quatrième titre mondial consécutif, à trois courses du terme de la saison. Pour célébrer ce triomphe, Vettel s’adonne à effectuer plusieurs donuts sur la ligne de départ avant de se prosterner devant sa monoplace victorieuse. L’écurie autrichienne retrouve sa domination de 2011 et les trois dernières manches ne feront que confirmer cette suprématie. S’élançant de nouveau en pole à Abu Dhabi, Webber ne peut contenir son équipier pour la gagne, accrochant un septième succès de rang, égalant alors Michael Schumacher et Alberto Ascari en la matière. En Amérique, on prend les mêmes et on recommence. A Austin, sur le circuit des Amériques, la Lotus de Grosjean tente de se mêler à la fête mais une fois encore, Vettel est plus fort. Le français, qui se place comme un étonnant outsider depuis plusieurs meetings, n’aura jamais été aussi proche de jouer les trouble-fêtes mais les RB9, du moins celle de Vettel, semble jouer dans une autre catégorie. Les écarts sous le drapeau à damier sont démentiels et rien ne peut arrêter cette folle machine rappelant la fabuleuse Ferrari F2004. Avec huit victoires, le voici détenteur du record de succès consécutifs, un record qu’il améliorera au Brésil en ajoutant un neuvième trophée de vainqueur, son treizième de la saison. Le désormais quadruple champion du monde aura été magistral. Cela faisait bien longtemps qu’un championnat n’avait pas été si écrasé. Sans pouvoir atteindre le niveau de son équipier, Webber profite de ses derniers instants en Formule 1 en couvrant son tour d’honneur sans casque, tout un symbole. L’australien se classera deuxième de son ultime grand-prix, lui qui n’aura jamais trouvé les ressources pour se battre à armes égales face à l’allemand, véritable chouchou du clan Horner / Marko.

Yeongam (2013)

Buddh (2013)

Interlagos (2013)

Yeongam (2013)
Au final, la Red Bull RB9 s’affiche comme la meilleure de l’histoire du team autrichien, si l’on excepte la monstrueuse RB19, dix ans plus tard. Bien née, la RB9 aura surtout bénéficié du changement de gomme en cours de saison pour accroître sa supériorité face aux Mercedes, Ferrari et Lotus. De plus, avec un Vettel en très grande forme, l’écurie autrichienne amasse les succès mais en 2014, tout s’écroule. Le changement de réglementation et l’apparition des V6 hybrides mélange toutes les cartes. Les Mercedes deviennent intouchables alors que chez Red Bull, le nouveau venu Ricciardo sauve la mise, loin devant un Vettel en totale perdition avec sa nouvelle monture. Cette dernière épopée des V8 achève une ère brillante de la discipline, celle des voitures extrêmement bruyantes où la gestion n’était pas encore réellement la clé pour parvenir aux sommets, bien que les pneumatiques Pirelli commençaient à bouleverser des hiérarchies parfois trop bien établies…
La Red Bull RB9 en chiffres...
Grands-prix :
19
Victoires :
13
Podiums :
24
Poles Position :
11
Meilleurs Tours :
12