Red Bull RB19
Gagner, c’est bien. Souvent c’est mieux. Tout le temps, vraiment ? Voici l’histoire de la Red Bull RB19…
Après une année 2021 riche en émotion et une saison 2022 plus que réussie, Red Bull Racing envisage sérieusement la passe de trois avec son pilote phare, Max Verstappen. Le gros changement de réglementation, arrivé en 2022 avec le retour de l’effet de sol, n’a pas eu les répercussions souhaitées par la FIA concernant le spectacle en piste. Si la Scuderia avait fort bien démarré, l’écurie autrichienne avait rapidement renversé la tendance pour ne plus jamais être inquiétée en deuxième partie de saison, à l’exception de la manche brésilienne et la victoire de Russell sur Mercedes. Alors, quid de 2023 ? Pour beaucoup d’observateurs, cette nouvelle campagne devrait être resserrée avec l’amélioration continue des flèches d’argent, la revanche voulue par Ferrari et le possible retour aux avant-postes de McLaren et Alpine. Pourtant, ce qui fait le plus parler en cette intersaison 2022-2023, c’est l’arrivée de Fernando Alonso chez Aston Martin, en remplacement de Sebastian Vettel. L’écurie de Silverstone annonce même pouvoir jouer les victoires grâce à une monoplace exceptionnelle, ce dont doute beaucoup de personnes à ce moment précis. L’autre annonce de cet hiver, c’est le retour programmé du géant à l’ovale bleu, Ford, en tant que motoriste à compter de 2026 et ce, avec … Red Bull ! Le team autrichien, qui rencontre un succès fou avec le bloc Honda, désire se séparer du motoriste nippon pour développer sa propre architecture moteur en compagnie du géant américain. Mais avant de parler du futur, il reste quelques championnats à disputer. Dans la lignée de ses monoplaces, l’équipe à la boisson énergisante présente la RB19, une monoplace sensiblement identique à celle de l’année écoulée mais comme souvent en Formule 1, le diable se cache dans les détails. Les pontons sont complètement redessinés et présentent une longue rainure plongeant jusqu’aux roues arrière. Le capot moteur est abaissé, rendant la monoplace plus affinée que sa devancière. Si quelques éléments aéros évoluent, dont le plancher, l’autre grande nouveauté de la RB19 réside dans l’emplacement de ses suspensions. En effet, les bras des triangles de suspensions sont étonnement placés mais derrière ce drôle de design se cache une raison toute simple : éviter à la voiture de cabrer lors des accélérations ou de piquer lors des freinages. En évitant ces phénomènes, la garde au sol peut être rabaissée, gage de performance aérodynamique accrue. Du côté moteur, le V6 Turbo Honda continue de développer ses quelques 1000 chevaux en version qualifs, rien de plus normal. Si sur le papier, la RB19 a tout pour plaire, reste à valider ces nouveautés sur la piste car oui, Red Bull a vu son allocation soufflerie bien diminuée du fait de la pénalité pour dépassement du budget limite de 2021 et de son rang de champion sortant. Max Verstappen et Sergio Perez pourront-ils tripler la mise avec la création de Newey ? Réponse dès Bahreïn…
Après des premiers essais outrageusement dominés par Red Bull, la longue saison 2023 et ses 23 rendez-vous démarre et après les premières qualifications, un premier constat s’impose : les Red Bull sont rapides, trop peut-être. Verstappen claque la pole devant Perez, trois dixièmes devant les Ferrari en deuxième ligne. A l’extinction des feux, le néerlandais décolle impeccablement et ne sera jamais inquiété de tout le grand-prix. Du côté du mexicain, l’envol est plus difficile mais plus les tours passent et plus les pneumatiques de Leclerc se dégradent. L’écart diminue vite et à mi-course, l’ordre est rétabli. En plus d’être incroyablement véloces en ligne droite, les RB19 n'abîment pas leurs gommes, du moins, bien moins que la concurrence. Une fois la Ferrari effacée, plus rien n’arrête les machines bleues, pas même la voiture de sécurité virtuelle dépêchée le temps d’extraire la SF-23 du monégasque. Les autrichiennes font cavalier seules, loin d’imaginer que la troisième place est en train de revenir au vétéran Alonso. Le trio reste inchangé sous le drapeau à damier, une entame rêvée pour une équipe toujours assoiffée de succès. Jeddah. Deuxième manche de l’année. Le tracé très rapide d’Arabie Saoudite révèle l’un des points forts de la RB19 : son DRS. Déjà très rapide avec son moteur Honda puissant, la monoplace championne en titre voit sa vitesse décuplée à l’activation de son aileron arrière mobile, de quoi un peu plus alerter la concurrence. Fort de son succès à Sakhir, Red Bull inquiète déjà. Certains, dont George Russell, estime même que la voiture est si performante qu’elle pourrait gagner l’ensemble des courses, situation inédite en Formule 1. Sur ce circuit très dangereux, personne ne semble en mesure de battre le taureau ailé, sauf la fiabilité. Et à ce petit jeu-là, c’est Verstappen qui en fait les frais. Stoppé dès la Q2 par un arbre de transmission défectueux, il ne peut que contempler la pole position arrachée par son équipier devant le toujours surprenant Alonso. Et c’est bien l’espagnol qui finira par caracoler en tête au départ et ce durant trois tours avant que Perez ne reprenne l’avantage. Scénario inverse de Bahreïn : là où Checo mène facilement, le double champion hollandais s’engage dans une longue remontée, enfin, pas si longue que ça. En vingt-cinq tours, il est déjà passé de la quinzième à la deuxième place. Si les positions sont censées rester telles quelles, les deux pilotes s’attaquent à coup de chrono interposés pour finalement assurer un deuxième doublé avec cinq secondes d’écart. La lutte pour le championnat serait-elle déjà en train de se jouer entre les deux hommes de Red Bull ? Il y a de grandes chances. Derrière eux, Alonso fait une nouvelle fois irruption sur le podium, fort d’une Aston Martin étonnement rapide. A Melbourne, nouvelle pole position pour “Super Max”, toujours dominateur mais de l’autre côté du garage, c’est la grise mine. La RB19 frappée du numéro 11 est en proie à de nombreux soucis de freins durant la dernière séance d’essai, occasionnant de nombreuses sorties de piste de la part de Checo. Si le problème est, semble-t’il, résolu en qualifications, une nouvelle perte de contrôle tanke la Red Bull dans les graviers. C’est donc en fond de peloton, et même des stands, que Perez va démarrer ce grand-prix australien. Dès que les feux s'éteignent, les Mercedes prennent le commandement. Bloqué au troisième rang, Verstappen grimpe d’une place lors de l’arrêt de Russell. Quelques secondes plus tard, Albon tape violemment le mur en béton. Le drapeau rouge est sorti pour évacuer la Williams et nettoyer la piste, le temps pour le néerlandais de chausser des gommes fraîches. A la relance, il reprend, sans aucune difficultés, la tête de la course, là où Perez galère à rentrer dans le top 10. A trois tours du but, alors que le classement n’évolue plus, coup de théâtre : Magnussen touche le muret avec sa roue arrière-droite et déchape. Sans trop de raisons, le drapeau rouge est ressorti et un nouveau départ sera donné, pour deux tours seulement. Mais au moment de repartir, catastrophe : un accrochage entre Sainz et Alonso puis un terrible carambolage entre les deux Alpine puis Sargeant et de Vries conduit la direction de course à ressortir le drapeau rouge pour la troisième fois, un record dans la discipline. Le classement est encore chamboulé mais avec un dernier tour sous Safety Car, la messe est dite. Le double champion 2021 et 2022 s’impose pour la deuxième fois de l’année devant Hamilton, Alonso, Stroll et Perez, finalement grand gagnant de ces crashs multiples. Après l’Australie, direction Bakou et son long circuit urbain bordé par la mer Caspienne. Ce week-end voit le retour des courses sprints, vivement critiquées ces derniers temps. Un énième changement vient émailler ce format, à savoir l’apparition de deux séances de qualifications distinctes, l’une pour le sprint, l’autre pour le grand-prix. Petit évènement lorsqu’à deux reprises, Charles Leclerc arrache la pole position, la première hors des mains des autrichiens. La vérité sera vite rétablie le samedi avec un succès de Perez sur sa piste fétiche, suivi du monégasque et de Verstappen, chahuté au départ par Russell et roulant avec un trou béant dans son ponton. Le dimanche, l’histoire se répète : le mexicain prend rapidement les devants, suivi de son équipier. Les deux hommes sont imbattables, la course des plus soporifiques. Deux victoires partout, le championnat pourrait finalement être plus intéressant que prévu, enfin, c’est ce que l’on aurait pu penser. Miami. Après une première édition au succès contrasté, la F1 retourne en Floride. Petite nouveauté : la RB19 se pare de nouvelles couleurs, exceptionnellement pour ce meeting mais aussi pour les deux autres courus aux USA selon un système de vote de fan. Cela en dit long sur les préoccupations de Red Bull, tellement loin devant la concurrence. Lors des qualifications, Leclerc sort de piste et ruine les tentatives de tour chronométré des dix rescapés de la Q3. Résultat, Perez tient la pole position alors que le hollandais n’est que neuvième. Beaucoup s’attendent à un bis repetita des premiers week-ends, notamment à Djeddah. Il n’en sera rien. Bien qu’englué dans le peloton au moment de s’élancer, le champion du monde sortant remonte vite, très vite sur tout le monde, y compris l’autre pilote Red Bull. Avec une stratégie inverse à celle de son équipier, Verstappen remporte ce cinquième grand-prix de l’année, cinq secondes devant Checo. Si ce résultat fait très mal au mexicain qui voyait ici une opportunité en or de passer devant au championnat, la suite des évènements ne tournera presque plus jamais en sa faveur…
Sakhir (2023)
Miami (2023)
Red Bull Ring (2023)
Sakhir (2023)
Une fois cette halte américaine achevée, les équipes retrouvent le Vieux Continent et l’Italie pour le grand-prix d’Emilie-Romagne. Mais au même moment, des pluies diluviennes s’abattent sur la région transalpine, entraînant de graves inondations et d’importantes pertes humaines. Le paddock est sous l’eau et face à la situation extrême, la FIA prend une décision radicale mais heureusement exécutée : annuler le meeting. C’est la troisième fois de l’histoire qu’un tel événement se produit après le grand-prix de Belgique 1985 et son asphalte qui se désintégrait, et celui d’Australie en 2020 avec l’arrivée du Covid-19. C’est donc dans les rues de la principauté de Monaco que la F1 pose ses valises. Après son échec à Miami, Perez veut renverser la tendance sur ce circuit qu’il affectionne tout particulièrement. Cependant, rien n’ira dans son sens. Lors de la séance de qualifications, il perd le contrôle de sa Red Bull qui vient s’encastrer dans les rails à Sainte-Dévote. Une RB19 en pole, l’autre dernière, comme un air de déjà-vu… La course s’annonce chaotique et elle l’est ! Si le numéro 1 déroule, Checo tente par tous les moyens de passer mais à Monaco, difficile de trouver l’ouverture avec de si longues monoplaces. Après un premier arrêt stratégique dès le premier tour, le mexicain revient quelques boucles plus tard pour changer de museau après l’avoir abimé sur la Haas de Magnussen. Avant même la mi-course, le voilà déjà à un tour de son coéquipier et les choses ne vont pas en s’arrangeant. Alors qu’il reste une vingtaine de tours à boucler, une grosse averse s’abat sur la ville. Alonso, alors deuxième, stoppe au stand Aston Martin et repart en slicks, une grossière erreur qui lui coûtera la victoire. Bien que très à l’aise sous ces conditions, Max passe à plusieurs reprises très proche de la correctionnelle en touchant les rails, tout comme Perez. Ce dernier connaîtra même un nouvel accrochage avec Russell lorsque l’anglais, pris au piège de la piste glissante, effectua une marche arrière au beau milieu du circuit, sous la moustache du pauvre Checo. Verstappen arrache une quatrième victoire et filme un peu plus vers son troisième titre loin, très loin devant son seul rival, repoussé au seizième rang, à deux tours de son leader… Finalement, l’espoir de voir une lutte au sein même de l’écurie tourne déjà au vinaigre. Même résultat à Montmelo, sur un tracé revenu à sa configuration originelle, c’est-à-dire sans la tant décriée chicane finale. Sur l’un des tracés les plus éprouvants pour les gommes, la RB19 est évidemment à son aise et pourtant, Perez ne franchit pas le cap de la Q2. Sa course sera plus réussie mais c’est au pied du podium qu’il échouera, derrière les deux Mercedes et son intouchable coéquipier, auréolé d’un troisième grand chelem en carrière. Avant de passer dans la deuxième moitié de campagne européenne, la catégorie reine rejoint le Canada pour le traditionnel week-end montréalais. Comme depuis quelques meetings, Checo rate le coche en qualifications sur une piste qui s’humidifie, la faute à un mauvais appel de son équipe pour chausser les slicks, trop tard évidemment. De sa douzième place, il remonte péniblement jusqu’à la sixième position, ne parvenant même pas à dépasser les Ferrari, pourtant décalées stratégiquement parlant. L’écart avec Verstappen est de nouveau monstrueux car le néerlandais n’a aucun adversaire à sa taille en cette année 2023. Malgré les voitures de sécurité, il reste en maîtrise totale, ne commet jamais d'erreur, et domine sans forcer. Avec ce quarante-et-unième succès, il rejoint Senna au palmarès des victoires, des statistiques qui n’ont pas vraiment d’intérêt pour Max, cantonné à simplement rouler, et vite. C’est également la centième fois que l’écurie frappée du taureau rouge s’impose en Formule 1, un nombre exceptionnel qui n’est sans doute pas près de s’arrêter là. La neuvième manche se tient sur le circuit maison de la marque autrichienne, le Red Bull Ring et c’est un nouveau format sprint qui attend les pilotes. Sous toutes les conditions possibles et imaginables, les machines bleues fusent sur ce petit tracé, que ce soit sous la pluie de la petite course du samedi avec un nouveau doublé, ou le dimanche avec un double podium, avec dans les deux cas, un hollandais volant sur la plus haute marche. De son côté, Perez reste amer malgré ces deux podiums. Incapable de jouer les trouble-fêtes face à l’autre Red Bull, sauf peut-être au départ de la course sprint, commettant trop d’erreur comme ces trois tours annulés lors de la séance de qualifications, il sait que sa chance est déjà passée. Relégué à presque 100 points de son leader, les dés sont déjà jetés. Reste à savoir s’il peut tenir le deuxième rang jusqu’à la fin et surtout, s’il pourra, un jour, rebattre Verstappen, décidément dans une forme olympique. Le néerlandais gagne tout et sa RB19 y est sûrement pour beaucoup mais pourquoi lui plutôt que Checo ? Nul ne le sait, à part peut-être l’écurie elle-même, la même qui utilise la pression et la présence de Daniel Ricciardo en coulisses pour déstabiliser le mexicain…
Quelques années auparavant, Silverstone annonçait la bascule dans la deuxième moitié du championnat. Aujourd’hui, ce sont encore douze meetings qui doivent se tenir après coup. L’écurie de Milton Keynes fait évoluer par petites touches sa monoplace qualifiée de “moyennement bonne” selon certains membres haut-placés au sein de la structure autrichienne. Le samedi, la piste est humide mais Max le funambule ne faiblit pas et arrache sa septième pole de l’année, devant les deux McLaren, en grande forme depuis l’Autriche. A contrario, Perez replonge dans ses travers, ne parvenant pas à s’extraire de la Q1… Les rumeurs de remplacement pour l’an prochain, voire en cours de saison par Ricciardo vont de bon train, de quoi perturber encore plus le mexicain, de moins en moins à l’aise dans son baquet. Il faut dire que les deux pilotes ont des styles de pilotage diamétralement opposés et qu’une voiture construite autour de Verstappen n’est pas pour aider le malheureux Checo. Ce dernier ne pourra viser mieux que la sixième place, bloqué derrière les étonnantes McLaren et les Mercedes. Vainqueur logique, le double champion hollandais n’aura pourtant pas eu la vie facile, menacé de très près par Norris et sa monture orange et chrome revigorée. Sur le Hungaroring, personne ne s’attend à voir des Red Bull en difficultés et pourtant, c’est Hamilton qui ravit la pole à “Super Max” pour trois petits millièmes mais le dimanche, il ne faudra que quelques petites secondes pour que l’ordre soit inversé. En promenade dominicale, Verstappen n’a jamais été inquiété une seule fois. C’est sa septième victoire consécutive mais surtout, la douzième de rang pour son équipe, battant le précédent record des McLaren MP4/4 de 1988 et leurs onze succès depuis l’entame de saison. De son côté, Perez retrouve la Q3 mais avec le neuvième temps, difficile de viser haut. C’est pourtant le podium qui l’attend à l’arrivée, non sans avoir cravaché pour retenir un Lewis Hamilton des plus pressant pour la troisième place finale. Sur le podium, Norris, pris en sandwich entre les deux pilotes Red Bull, sabre le champagne en le cognant contre la plus haute marche. Problème, la vibration du sol fait tomber le trophée en porcelaine de Max, en proie à un sacré fou-rire. A Spa-Francorchamps, la vitesse de pointe de la RB19 devrait faire un malheur mais premier pépin, la boîte de vitesses de Verstappen doit être changée et de ce fait, il reculera de cinq places sur la grille du dimanche. Ce week-end marque la troisième apparition du format sprint et comme en Autriche, le ciel n’est pas de la partie. Que ce soit lors des qualifications standards ou lors du sprint, la pluie est présente. Pas de quoi déranger le néerlandais, huit dixièmes plus vite que quiconque sur un tour lancé. Même s’il ne s’élance que sixième, beaucoup font le pari d’une victoire aisée du double champion. Perez décroche le troisième temps derrière Leclerc et partira deuxième mais sa tâche s’annonce ardue. La journée du samedi est entièrement consacrée à la petite course et de nouveau, c’est la Red Bull n°1 qui part en tête, devant l’exceptionnel Piastri et sa McLaren MCL60 revenue de nulle part. L’australien viendra même chiper le commandement au hollandais pour trois petits tours, un petit exploit pour le petit prodige de la Formule 1. Pour Perez en revanche, le sprint tourne au cauchemar. Jamais dans le rythme, chahuté dans le peloton, il abandonne pour protéger sa monture en vue du grand-prix. C’est la première fois qu’une RB19 ne voit pas le drapeau à damier en 2023. Le dimanche, les gros nuages laissent place aux éclaircies et à la supériorité propre et nette des Red Bull. Prenant la tête dès le premier tour, Checo tente de creuser l’écart mais inexorablement, Max revient à coup de secondes. Une légère averse n’y changera rien : à mi-course, la jonction est faite et un tour plus tard, déjà deux secondes séparent le deux machines, à l’avantage de Verstappen. Plus rien n’évolue jusqu’au drapeau à damier, sauf l’écart, monté à vingt-deux secondes entre les deux monoplaces, un gouffre pour deux voitures censées être identiques… Après une trêve bien méritée, la Formule 1 reprend ses droits à Zandvoort, la maison de Max, véritable machine de guerre. Rien ni personne ne viendra le talonner devant son public, pas même la pluie qui s’abat violemment dans le premier tour et à la fin du grand-prix, entraînant même l’interruption de la course au drapeau rouge au vue de la quantité d’eau affolante s’abattant sur la piste. Pour Perez, ces conditions délicates ne sont pas les plus simples à maîtriser mais en évitant les embûches, il remonte jusqu'au deuxième rang avant de stopper un tour trop tôt pour les gommes rainurées. Les mécaniciens ne sont pas prêts, l’arrêt s’éternise puis le drapeau rouge sort, le faisant chuter, bien malgré lui, au sixième rang. En s’imposant pour la neuvième fois de suite, “Super Max” égalise le record codétenu par Ascari et Vettel mais surtout, il semble en passe de le dépasser avec facilité, voire de l’exploser. Outre ce triomphe à domicile et le podium presque inespéré d’Alonso et Gasly, l’attraction du week-end concerne le fond de peloton, à savoir le remplacement de Ricciardo par Lawson dès le samedi. Après avoir repris le baquet d’un De Vries décevant, l’australien se fracture le poignet en voulant éviter la monoplace de Piastri en perdition. Résultat, c’est un néo-zélandais qui s’aligne aux côtés de Tsunoda et ses débuts ne sont pas si mauvais, de quoi redonner quelques sueurs froides à Checo. La saison européenne se conclut à Monza, en Italie. La V-Max des RB19 devrait faire des merveilles mais le team autrichien est inquiet après les dernières performances réalisées par Ferrari, bien plus en forme en cette deuxième moitié de campagne. Cela se traduit par une deuxième pole position de l’écurie de Maranello à la régulière avec Sainz, sa quatrième si l’on compte le sprint de Bakou et celle sur tapis vert à Spa-Francorchamps. Les SF-23, parées d’une bande jaune pour rappeler la récente 499P victorieuse lors du centenaire des 24 Heures du Mans, sont diablement rapides et il faudra pas moins de quinze tours pour que Verstappen efface enfin cet imprévu. Jamais la lutte pour la tête n’avait duré aussi longtemps dans la saison jusqu’ici. Dans les derniers kilomètres, Perez reprend l’ascendant sur les italiennes pour former le sixième doublé de l’année, un fait notable mais éclipsé par la lutte sans merci des deux pilotes Ferrari dans les derniers tours.. Voilà désormais Max seul au monde, au sommet des statistiques avec dix succès de rang, quinze pour son équipe. Son troisième titre approche à grand pas mais sera-t-il capable de tout gagner jusqu’à la fin ? Très probablement, à moins que…
Zandvoort (2023)
Monza (2023)
Marina Bay (2023)
Zandvoort (2023)
Singapour. Pour cette édition 2023, le tracé est modifié et perd une série de virages lents. Une ligne droite de plus, encore un avantage pour la RB19. Mais après la première séance d’essais libres, la sonnette d’alarme est tirée : la Red Bull est malade sur ce circuit bosselé, humide et comprenant de nombreux angles droits. La voiture est rehaussée pour éviter de talonner mais de fait, elle perd énormément en efficacité aérodynamique. Le seul point noir de la saison 2015 de Mercedes serait-il en train de ressurgir chez les autrichiens ? Si les temps de Max semblent être assez proches des Ferrari, Mercedes et McLaren, ce n’est qu’en apparence. Après la Q2, il n’y a plus de Red Bull en piste. Le scénario est inespéré pour la concurrence. Une telle opportunité ne se représentera probablement pas, alors autant profiter du malheur des autres. Depuis les onzième et treizième places, Verstappen et Perez n’espèrent pas grand-chose. Aux avant-postes, c’est Sainz qui mène la meute, accompagné de Leclerc, Norris, Hamilton et Russell. Les cinq hommes ne se quitteront quasiment pas de la course, excepté le monégasque, pris au piège de l’usure pneumatique dans son dernier relai. La bataille haletante pour la victoire se poursuit à quatre jusque dans le dernier tour avant de se terminer à trois sous le drapeau à damier, Russell s’étant sorti tout seul dans les barrières. Pas de Red Bull sur la plus haute marche ni même sur le podium, voilà qui étonne. Il faut redescendre au cinquième rang pour trouver Verstappen, à plus de 20 secondes de la tête. Pour Perez, c’est encore pire : mauvaise stratégie, pas de grip, une faute grossière sur Albon et une pénalité à la clé qui le relègue seulement huitième, voilà qui ne va pas arranger son image auprès de ses dirigeants… Red Bull ne réalisera pas le grand chelem cette année et échouera sûrement comme Alfa Romeo en 1950, Ferrari en 1952 ou McLaren en 1988. Ils ne seront pas non plus présents sur chaque podium de l’année et surtout, Max ne pourra plus égaler le record de M.Schumacher et ses dix-sept podiums en autant de courses en 2002. Est-ce la fin de la domination autrichienne ? Absolument pas, au contraire. A Suzuka, fief de Honda, Red Bull se doit de redorer son blason et avec Max au volant, rien de plus simple. Tout au long du week-end, le hollandais va dominer les débats, faisant taire les sceptiques qui incriminaient la nouvelle directive de la FIA concernant la flexibilité des ailerons comme seule raison de leur échec singapourien. Mais si tout va bien pour le leader du championnat, pour Perez, c’est une autre paire de manches. Qualifié cinquième derrière son équipier, les deux McLaren et Leclerc, il se fait prendre en sandwich dès le premier virage par Sainz et Hamilton, abîmant au passage son aileron avant. Une fois la moustache remplacée, c’est un accrochage largement évitable avec Magnussen qui le pousse à stopper de nouveau pour en changer. Finalement, l’écurie autrichienne rappelle définitivement son pilote un tour plus tard pour renoncer, une première en grand-prix cette saison. Enfin, pas tout à fait. Pour éviter d’écoper de positions de pénalité sur la grille au Qatar, Red Bull décide de réparer la monoplace amochée pour la relancer et purger la pénalité, bien que Checo soit à 28 tours du leader ! Malgré son résultat blanc, le clan autrichien est en fête et pour cause : ils sont à nouveau champion du monde des constructeurs et ce, à six courses du but ! Encore plus incroyable, avec ses seuls points, Verstappen aurait lui-même pu être couronné champion des constructeurs ! Rien d’étonnant à ce que son troisième sacre soit en passe d’être validé au Qatar. Après un an d’absence, Losail revient au calendrier mais un problème de taille se pose aux équipes : les pneumatiques présentent de grosses coupures, notamment dûes aux vibreurs acérés et aux virages avec grosse charge aérodynamique. La situation est si tendue que la FIA ordonne une petite modification du tracé et l’instauration d’une petite séance d’essai pour se familiariser avec ce nouveau tracé. Week-end sprint oblige, deux séances de qualifications sont programmées et ô surprise, les McLaren sont les plus rapides le samedi. Ce sont bien elles qui s’élanceront en première ligne de la petite course qui pourrait, par ailleurs, déjà être décisive dans l’attribution du titre pilote, à condition que Perez ne marque pas cinq points de plus que son leader. Ce mini-GP deviendra historique. Poleman puis vainqueur du jour, le rookie Piastri n’en finit plus d’étonner son monde. Derrière, “Super Max” s’adjuge la deuxième place, et par conséquent, le titre de champion du monde pour la troisième fois consécutive, une première pour un samedi. Ce triomphe aura été bien facilité par le carambolage dont a été victime Perez, malheureux spectateur de la collision Ocon-Hulkenberg. Le dimanche, alors que la chaleur et l’humidité sont étouffantes, nouvelle directive : en raison de la détérioration trop prononcée des pneus, Pirelli impose des relais maximum de 18 tours ! De ce fait, tous les pilotes devront s’arrêter à minima trois fois. Ces ravitaillements obligatoires vont avoir une conséquence imprévue puisqu’ils pousseront les pilotes à attaquer tout au long du relais, sans économie. A ce petit jeu, le nouveau triple champion est impérial. Premier au départ comme à l’arrivée, toujours à l’écart des McLaren pourtant très rapides, Verstappen demeure trop fort pour la concurrence. Bizarrement, cette RB19, si véloce entre ses mains, se transforme en calamité entre celles de son équipier, seulement dixième et pénalisé à plusieurs reprises pour dépassement des limites de piste. A l’arrivée, le chaos est total : tous les pilotes sont à bout de force, pire qu’un grand-prix à Singapour. Plusieurs d’entre-eux tombent malades ou partent en direction de l’hôpital, la faute à des températures bien trop élevées pour des organismes déjà très fatigués. La chaleur qui sera moins étouffante à Austin, deuxième manche de l’année aux USA. Comme à Miami, les RB19 sont décorées différemment. Plus grand chose n’est à jouer dans cette saison, sauf peut-être les places de dauphins dans les deux championnats. Du côté des pilotes, Perez tient la deuxième place mais derrière lui, Hamilton remonte à grandes enjambées et paraît bien plus en forme que le mexicain. Du côté des équipes, Mercedes semble bien parti pour tenir cette deuxième place mais Ferrari n’a pas encore dit son dernier mot, McLaren non plus. Depuis l’arrivée des améliorations en Autriche, la machine couleur papaye s’affiche comme la meilleure monture après la Red Bull, du moins celle de Verstappen. Dans ce nouveau format sprint, rien ne perturbe Max. Pole, meilleur tour et victoire le samedi, un sans-faute. Pour ce qui est de Checo en revanche, la pilule est toujours aussi dure à avaler. Cinquième à plus de 22 secondes de Max, le tout en l’espace de 19 tours, une claque qui n’arrange en rien ses affaires. Le jour du grand-prix, aucune RB19 ne figurent dans le top 5 sur la grille et pour cause. Perez s’est encore fourvoyé dans ses réglages alors que Verstappen a été pris par la patrouille pour limite de piste dépassée sur son tour lancé. Malgré ce handicap, le néerlandais ne s’affole pas et remonte comme si de rien était vers sa place de prédilection : la première. Même s’il est sensiblement menacé par Hamilton en fin de grand-prix, l’homme aux trois couronnes mondiales ne faiblit pas et s’impose pour la quinzième fois de l’année, égalant son score historique de l’année passée. Son coéquipier navigue toujours en plein galère, ne tenant que la cinquième position sous le drapeau à damier avant de remonter d’un rang après la disqualification du septuple champion anglais pour voiture non conforme, comme pour Leclerc également. Il ne reste que quatre grands-prix à disputer et Max Verstappen pourrait encore plus affoler les compteurs en poursuivant sur sa lancée. Quelqu’un pourra-t-il se mettre en travers de la RB19 ? Pas si sûr… Réponse au Mexique.
A Mexico, s’il y a bien un homme que tout le monde attend, c’est bien Checo Perez. Au volant de la meilleure voiture du plateau, le mexicain n’a plus atteint le podium depuis Monza, soit cinq courses auparavant. Retrouver le top 3, voire la victoire devant les siens serait alors grandiose. L’espoir sera de courte durée. Cinquième sur la grille, trois rangs plus bas que son équipier, il prend pourtant un excellent envol et au moment de piquer vers le premier virage, il est déjà aux côtés de Leclerc et Verstappen pour la tête mais une porte fermée trop tôt et un accrochage avec la Ferrari auront raison de son grand-prix national. Ponton droit et plancher touchés, c’est déjà l’abandon pour le héros local, de quoi susciter une vague de désolation de la part du public, qui en viendra même aux mains avec certains fans du monégasque… A l’inverse, Max est déjà en chasse à la victoire après avoir récupéré le leadership dès les premiers enchaînements. La course sombre dans le monotone jusqu’à ce que Magnussen pulvérise sa Haas suite à un bris de suspension. Le drapeau rouge est déployé le temps de remettre en place les barrières défoncées. Un nouveau départ est donné mais comme pour le premier, la RB19 est irrésistiblement rapide. En ne tentant rien au bout de la longue ligne droite des stands, la concurrence condamne la course. Et une nouvelle victoire dans l’escarcelle du prodige néerlandais, toujours avare de succès. Ce 51ème triomphe le place déjà à égalité avec Alain Prost. Encore deux autres et c’est Vettel qui saute du top 3… La tournée américaine prend ensuite le chemin du Brésil pour la dernière manche sprint de l’année. La séance de qualifications est animée par l’arrivée très rapide d’un très violent orage en fin de Q3, poussant les pilotes à attaquer un tour avant que la tempête n’éclate et malgré ça, Verstappen est encore intouchable. Pourtant, c’est Norris qui s’élance de la pole position lors de la petite course mais en à peine 100 mètres, la balance penche déjà du côté Red Bull. Encore un 100% gagnant pour Max, pulvérisant les dix-neuf autres pilotes, y compris son équipier Perez. Après avoir regoûté aux joies du top 3 en sprint, Checo espère tabler sur son très bon rythme pour passer de sa neuvième place initiale au podium. Grâce à une stratégie rondement menée, la sortie de piste de Leclerc dans le tour de chauffe et les déboires des Mercedes, son accès parmi le trio de tête se rapproche. Petit hic, Alonso est toujours là. L’Aston Martin, presque portée disparue depuis la trêve estivale, tient étonnement son rang. Durant plus de la moitié du grand-prix, la Red Bull talonne l’anglaise sans jamais pouvoir tenter quelque chose. Ce n’est que dans l’avant-dernière boucle que la manœuvre de dépassement est tentée et réussie mais ce que le mexicain ignore, c’est la riposte imminente du double champion espagnol Dans le dernier tour, l’Aston Martin verte reprend son dû mais dans la toute dernière ligne droite menant à l’arrivée, la bataille reprend de plus belle. Comme en 2019 avec Hamilton et Gasly, les deux hommes sont côte-à-côte pour passer sous le drapeau à damier, 53 millièmes à l’avantage d’Alonso qui fait de nouveau manquer le podium à Sergio Perez, grand absent depuis Monza. La fin approche et déjà, l’évènement le plus attendu de l’année arrive : le fameux grand-prix de Las Vegas. Tracé au beau milieu des plus grandes artères de la ville avec ses casinos, fontaines et hôtels environnant, ce circuit ressemble à Singapour mais en très, très rapide. Comment va se comporter la RB19 ? Impossible de le savoir. La première séance d’essai ne donnera rien, stoppée au bout de huit minutes à cause d’une plaque d'égout détachée qui viendra exploser les monoplace de Sainz et d’Ocon. Après ce premier fiasco, comme beaucoup l’attendait, la deuxième séance se dispute en retard et sans spectateurs, un nouveau coup dur pour Vegas. Fort heureusement, tout rentre dans l’ordre dès le samedi et une chose est claire : les Red Bull ne sont pas favorites, au contraire des Ferrari, rouges et blanches pour l’occasion. La séance de qualifications ne fait que démontrer cette supériorité avec la pole position de Leclerc, suivi par Verstappen alors que Perez, pénalisé par la stratégie de son équipe, ne s’élance que onzième. A l’extinction des feux, le hollandais décolle mieux que l’italienne mais retarde excessivement son freinage. Les deux voitures partent à l’extérieur et échangent leurs places mais les commissaires n’apprécient pas. Une pénalité de cinq secondes est adressée à l’encontre de Max, ce dernier ne manquant pas de remercier les officiels de ce cadeau empoisonné. Du côté de Checo, toujours pas de chance. Spectateur du tête-à-queue d’Alonso devant lui, il ne peut éviter l’Alfa Romeo de Bottas, elle aussi encastrée dans l’Aston Martin. Le changement de museau est nécessaire mais cela le relègue en fond de classement. Tout change lorsqu’à mi-course, et alors que Leclerc avait repris la tête à la régulière, la Safety Car retrouve la piste à cause de débris disséminés par les monoplaces de Verstappen et de Russell après leur accrochage. Si les deux voitures s’en sortent sans trop de dommages, c’est l’anglais qui sera reconnu coupable. Au moment de relancer l’épreuve, le pilote Ferrari mène devant les deux RB19, le mexicain devant le néerlandais. Il ne faudra pas beaucoup de temps pour que le classement évolue, passant, en deux tours seulement, à Verstappen - Leclerc - Perez. Le mexicain trouvera l’ouverture mais le monégasque ne démord pas et au prix d’un freinage très tardif, repasse devant. Il faudra attendre une erreur de sa part pour que le doublé des Red Bull se profile. Mais dans le dernier tour, la Ferrari est de retour dans la boîte de vitesses de Checo et comme quelques minutes auparavant, elle plonge au dernier moment pour s’emparer de la deuxième place. Encore une position de perdue dans les derniers instants pour Perez, finalement bien heureux de retrouver le chemin du podium. Ce top 3 lui assure même la place de vice-champion 2023, une première pour lui et pour Red Bull qui n’avait, alors jusque-là, jamais mis ses deux pilotes aux deux premières places du championnat. Le pilote de la n°11 peut s’en satisfaire mais l’écart avec “Super Max” est abyssal : 276 points de plus pour le champion du monde et il reste encore une manche pour accroître cette avance… Sur le tracé de Yas Marina, le néerlandais ne semble pas si à l'aise que ça lors des premières séances d'essai. Il faut dire que lors de la toute première, ce sont Jake Dennis et Isack Hadjar qui prennent place à bord des deux RB19, réglementation concernant les tests Rookie oblige. Le champion du monde est même si peu confiant qu'il fait lui-même le pari, avec son équipe, qu'il n'aura peut-être pas la pole. Pari perdu puisqu’après un tour sensationnel en Q3, le voilà propulsé en tête, Leclerc se posant à ses côtés. Toujours de la malchance pour Checo, rétrogradé au neuvième rang après avoir vu l'un de ses temps supprimé pour dépassement des limites de piste. Au moment de s'élancer, la Ferrari pointe le bout de son nez au premier virage mais il en faut plus pour impressionner Verstappen qui, par l'extérieur, reprend son bien pour ne plus jamais s'en défaire, sauf lors de son premier arrêt, laissant alors le leadership à Tsunoda. Le hollandais n'aura aucun mal à tenir une cadence infernale jusqu'à l'arrivée et ainsi s'imposer pour la dix-neuvième fois de la saison, un record. Pour asseoir encore plus sa domination, il explose le record de tours menés sur une saison, à savoir 1003, détenu jusqu'ici par Vettel et ses, seulement, 739 boucles en 2011. Sa monoplace aura été infaillible puisque l'entièreté de la saison aura été couvert par lui seul. Pour Perez, en revanche, le sort continue de s'acharner. Dépassé hors des limites de piste par Hamilton au premier virage, il se voit pénalisé de cinq secondes pour un contact avec Norris, une décision plus que discutable… Malgré sa deuxième place sous le drapeau à damier, bien aidé il faut dire par la tentative de Leclerc de chambouler le classement, c'est au quatrième rang qu'il finira par échouer. Encore un podium de perdu pour la meilleure voiture de l'histoire…
Austin (2023)
Mexico (2023)
Las Vegas (2023)
Austin (2023)
Après vingt-deux meetings éprouvants, la saison 2023 s'achève enfin. Avons-nous vécu la domination la plus extrême de la Formule 1 ? Nul ne peut le savoir mais une chose est sûre, la Red Bull RB19 reste une incroyable machine presque parfaite dans tous les domaines et il n'y a que les statistiques qui peuvent le confirmer : 95,5% de victoires, soit 21 sur 22, 14 poles positions, 11 meilleurs tours, 30 podiums et 1149 tours en tête, soit 86,7% du championnat : historique. Si la perfection n’existe pas en Formule 1, cette machine exceptionnelle n’en était pas loin. Malheureusement, la Scuderia Ferrari (comme en 1988) aura coupé les ailes des autrichiennes le temps d’un week-end. Mais au-delà de la performance de l’équipe, ce sont les prouesses d’un homme qui ont permis à cette équipe de prendre les dessus. Comme à l’époque Schumacher - Todt - Brawn, le trio Verstappen - Horner - Newey excelle dans chaque milieu. il n’y a qu’à voir la facilité, parfois déconcertante, avec laquelle le néerlandais pilotait pour se rendre compte de l'harmonie totale entre l’homme et la machine. Avec 575 points inscrits, le triple champion écrase son record de points de 2022 en augmentant son total de plus de 100 unités, là où sont équipier ramasse les lauriers de la deuxième place avec “seulement” 285 points récoltés. Le pauvre Perez n’aura pas eu la vie simple tout au long de cette saison : pannes, accrochages, manque de rythme en qualifications et en course, beaucoup de malchances, des pénalités parfois très injustes, bref, une année cauchemardesque dans son ensemble malgré la deuxième place finale. Mais au regard de l’entièreté de la campagne 2023, c’est un resserrement général qui semble se profiler. Les écarts sur un tour n’ont cessé de diminuer jusqu’à détrôner les Red Bull de la pole position à plusieurs reprises. Si le bolide autrichien était si bon le dimanche, c’était principalement par ses performances en gommes usées. La vitesse de pointe, gros point fort de ce début de saison, était bien plus souvent dépassée par les Ferrari dans les derniers week-ends. Une chose est sûre, Red Bull a dominé comme jamais mais, d’ici quelques années, de quoi se souviendrons-nous ? De la voiture ou du pilote n°1? Probablement plus de celui qui gagnait un Max…
La Red Bull RB19 en chiffres...
Grands-prix :
22
Victoires :
21
Podiums :
30
Poles Position :
14
Meilleurs Tours :
11