Racing Point RP20
Copier une monoplace imbattable, l’idée n’est pas mauvaise, à condition de bien s’y prendre. Voici la Racing Point RP20, aussi appelée Mercedes rose…
Le rose que les voitures anglaises arborent depuis déjà trois ans et l’arrivée de BWT au sein de l’écurie encore nommée Force India. Suite aux multiples histoires internes touchant le team et aux nombreux problèmes d’argent, le nom de Racing Point prend place en 2018, à Spa-Francorchamps. Ce nom restera finalement éphémère puisqu’à partir de 2021, c’est Aston Martin qui reprendra le flambeau. Habituée du top 10, l’équipe, basée près de Silverstone, réalise de solides performances, notamment grâce à Sergio Perez, accompagné par Lance Stroll, fils du grand patron. Cette situation fait d’ailleurs beaucoup grincer des dents , soulevant souvent l’indignation des fans et de certains pilotes quant au manque d’expérience du jeune canadien. Après une bonne saison 2019, conclut cependant en septième position finale, Racing Point s’attaque à une nouvelle campagne, la dernière avant la grande révolution de 2021, avec le ferme espoir de frapper un grand coup. Et ce sera réussi avec la RP20, dès sa présentation. Si la monoplace est plus rose que jamais, c’est sa ressemblance stupéfiante avec la Mercedes W10, championne du monde en 2019, qui frappe le public. La voiture semble juste auréolée d’une nouvelle livrée car tout y est, et dans les moindres détails. Et c’est bien ce qui inquiète la concurrence car si s’inspirer du travail d’une autre équipe fait partie de l’ADN de la Formule 1, reprendre certains éléments en particulier n’est pas ou plus autorisé. Ce fut d’ailleurs le cas pour les écopes de freins à partir de 2019. Dès les premiers tours de roues à Barcelone, alors qu’un étrange virus frappe la Chine, la RP20 se montre terriblement véloce, à tel point que plusieurs pilotes imaginent une lutte Racing Point - Mercedes pour le titre. Muée par le V6 allemand, la bête rose ne se place pourtant pas dans l'œil de la FIA, mais plutôt dans celui de Renault, concurrent direct de l'équipe anglaise. Pour autant, sa légalité semble passer au second plan, tout le monde ayant les yeux rivés sur le fameux DAS des Mercedes permettant un réglage du carrossage directement par le pilote…
Mais alors que les jours s’égrainent et que le premier meeting de la saison approche, le virus prolifère un peu partout dans le monde. Si les équipes sont toutes arrivées en Australie pour débuter les hostilités, l’ombre d’une annulation plane dangereusement. La veille des premiers essais, alors que plusieurs confinements sont mis en place un peu partout dans le monde, la course est toujours maintenue. Après un vote des écuries, il s’avère que quatre d’entres-elles, dont Racing Point, demandent la tenue de l’épreuve alors que quatre autres ne désirent pas y prendre part. Finalement, à deux heures des premiers tours de roues, Mercedes renonce à son intention de courir. Le grand-prix d’Australie est annulé. C’est la deuxième fois dans l’histoire qu’un tel événement se produit après le meeting capoté de Spa-Francorchamps en 1985. Tout le monde replie bagage pour s’enfermer chez soi de longs mois, en attendant un semblant de retour à la normale. Mais plus l’année avance, plus la possibilité de tenir un championnat se réduit. Mais avec l’arrivée des beaux jours et des quarantaines un peu partout dans le monde, la catégorie reine reprend ses droits malgré un contexte très particulier. Il aura donc fallu attendre Juillet et le grand-prix d’Autriche pour enfin revoir les bolides en piste. Après le succès des courses de NASCAR à huis-clos aux USA, la tenue d’un week-end de compétition est enfin possible. Mais entre-temps, le petit monde de la Formule 1 s’est agité. En effet, les nouvelles règles prévues pour 2021 sont repoussées d’un an alors que le budget plafonné est adopté. La saison des transferts s’est aussi agitée avec l’arrivée de Vettel à compter de 2021 chez Aston Martin, éjectant, avant même le début officiel de la saison, Sergio Perez. Comme à l’habitude, les Mercedes se montrent d’entrée de jeu dans le coup sur le petit tracé autrichien. Chez Racing Point, les premières qualifications se passent bien et les deux machines intègrent la Q3. Le jour de la course, les évènements s'enchaînent à tous les niveaux et malgré l’abandon de Stroll sur casse moteur, de gros points sont en ligne de mire. Longtemps troisième, le méxicain écope d’une belle pénalité pour vitesse excessive, en plus de ses pneumatiques usés, pour finir seulement sixième. La déception sera encore plus grande pour la deuxième manche autrichienne, aussi nommée grand-prix de Styrie. Disputées sous la pluie, les qualifications furent un réel calvaire pour les machines roses, totalement dépassées par la quantité d’eau agglutinée sur la piste. Fort heureusement, le soleil réapparaît le dimanche et après une course plus sage, les voici toutes deux dans les points, Perez sixième, son équipier septième. Mais une fois l’épreuve terminée, coup dur pour l’écurie anglaise : Renault affirme publiquement son intention de porter réclamation contre la Racing Point pour copie interdite des écopes de freins sur Mercedes. Les discussions entre tous les partis s’annoncent dès lors très longues. A Budapest, les RP20 dévoilent enfin leur vrai potentiel, pointant toutes les deux en seconde ligne sur la grille. Malgré un petit crachin tombé peu avant le départ, Stroll prend un départ canon pour virer en deuxième place dès le premier virage. Il maintiendra une place sur le podium un long moment avant que Bottas ne finisse par reprendre son bien dans la Mercedes parée de noir…
Red Bull Ring (2020)
70th anniversary (Silverstone - 2020)
Barcelone (2020)
Red Bull Ring (2020)
Après trois meetings, la RP20 s’affiche clairement comme le meilleur outsider face aux intouchables Mercedes et au diable Verstappen. Mais à Silverstone, soit la manche à domicile pour l’équipe, nouveau pépin : Perez est testé positif au Covid-19. Son remplaçant est tout trouvé : l'infatigable Hulkenberg, toujours en recherche de son premier podium dans la discipline. Mais après plus de six mois sans réelle préparation physique et sans adaptation à la nouvelle monoplace, les débuts sont difficiles. Contrairement au vendredi, les monoplaces roses se montrent bien moins rapides sur un tour chrono mais c’est bien le jour de la course que les points se jouent. Hélas, celui que tout le monde attendait à l’exploit tomba bien bas lorsque sa monture refusa catégoriquement de démarrer. Son premier podium attendra. Pour le canadien, le grand-prix est pénible et ne s’achève qu’au neuvième rang, un bien maigre résultat compte-tenu de la vélocité de l’anglaise. L’équipe a pourtant les moyens de se rattraper une semaine plus tard, toujours à Silverstone, pour la manche fêtant les soixante-dix ans du sport. Mais avant le début des hostilités, coup de massue : Racing Point est déclarée coupable dans l’affaire des écopes de freins, recevant alors une amende de 400 000 dollars ainsi qu’un sévère retrait de quinze unités au classement constructeur. En contrepartie, l’écurie anglaise peut continuer à utiliser ses écopes de la discorde, un grand n’importe quoi. L'affaire ne s’arrête pas pour autant, Ferrari s’associant à Renault pour porter réclamation sur une décision jugée trop peu contraignante pour Racing Point. Par contre, sur la piste, le second week-end anglais débute merveilleusement bien. Au grand étonnement de tous, Hulkenberg se montre héroïque en qualification, portant sa RP20 au troisième rang sur la grille de départ, trois dixièmes devant son équipier ! Le dimanche, la Mercedes rose, comme beaucoup l’appelle, est plus à la peine et après un dernier arrêt tardif, l’intérimaire allemand redescend au septième rang, une place derrière Stroll. En Espagne, Perez fait son grand retour après ses deux semaines d’isolement. Le mexicain repart à la chasse le couteau entre les dents, prêt à prouver à tout le monde, et surtout aux patrons d’écurie, que son coup de volant reste redoutable. C’est ce qu’il démontra tout le long du week-end, amenant sa RP20 dans le top 5, tout comme le canadien qui s’affirme de plus en plus comme un bon pilote et non plus un fils à papa. Avec la quatrième et la cinquième place finale, les Racing Point engrangent de nombreux points, ce qui efface rapidement l’ardoise des quinze unités perdues une semaine plus tôt…
La saison se poursuit avec les traditionnels rendez-vous de Spa-Francorchamps et de Monza, des circuits qui auront toujours bien réussis aux ex-Force India. Mais dans les Ardennes, les machines roses manquent de vitesse de pointe et pâtissent du resserrement observé entre les équipes de milieu de tableau. Bloquée en fond de top 10, le team anglais espérait bien mieux sur le toboggan belge. Sur l’autodrome de Monza, le soleil est radieux et augure une belle course : elle sera splendide. Bien qualifié en quatrième position, Perez fut pris au piège par l’accident de Leclerc, entraînant l’interruption de l’épreuve, le temps de réparer les barrières. Dès lors, tout était bouleversé. Second derrière Hamilton, Stroll se met à rêver d’une possible victoire grâce à la pénalité dont doit s'acquitter le sextuple champion du monde. Mais en manquant le nouveau départ, le canadien perdait toute chance de succès. Quelques tours après la relance, le classement est irréel : Gasly leader, Sainz deuxième; Stroll troisième, les Alfa Romeo en embuscade, un régal pour les téléspectateurs. Rapidement, les deux premiers hommes s’échappent, au grand désarroi de Racing Point qui perd ici, une opportunité en or de briller. Après plusieurs tours plus intenses que jamais, c’est le français d’Alpha Tauri qui triomphe pour la première fois de sa carrière, faisant, de ce fait, résonner la Marseillaise pour la première fois depuis vingt-quatre ans dans la discipline. Un bonheur partagé par le fils du patron canadien, inscrivant, pour la première fois, le nom de son écurie sur un podium de Formule 1. La série italienne se poursuit sur le tracé du Mugello, nouveau venue dans le calendrier, ajouté à la dernière minute pour saluer le millième départ de la Scuderia Ferrari en grand-prix, un record de longévité salué en grande pompe par la firme de Maranello, bien que sa monoplace 2020 soit une vraie calamité. Sur la piste Toscane, les pilotes prennent du plaisir mais aussi des risques. Après le carambolage du premier tour, l’épreuve est neutralisée avec la voiture de sécurité. Mais lors de la relance, alors que Bottas fait le choix de ralentir jusqu’à la ligne de départ, les monoplaces de fond de classement réaccélèrent : c’est le drame. Les voitures s'empilent les unes contre les autres. La piste est totalement obstruée de bolides et de débris en tout genre. Le drapeau rouge est sorti. Si le grand-prix reprend ses droits quelques minutes plus tard, il est de nouveau interrompu après la grosse sortie de piste de Stroll, causée par une crevaison. La RP20 est totalement détruite et s’embrase peu de temps après, fort heureusement sans dommages pour son pilote. A l’issue d’une course dantesque, Perez place la deuxième voiture rose au cinquième rang, derrière la Renault de Ricciardo. A Sotchi, les Racing Point sont très à l’aise et visent le top 5 à l’arrivée. Si Perez y parvient en tenant le quatrième rang, Stroll ne voit pas le bout du premier tour, percuté par Leclerc avant de terminer dans le mur. Déjà dix meetings sont passés et la Mercedes rose, que beaucoup voyait comme favorite, n’a décroché qu’un seul petit podium, pas les résultats attendus.
Monza (2020)
Sotchi (2020)
Nürbrugring (2020)
Monza (2020)
Pour la fin de sa tournée européenne, la Formule 1 fait escale sur trois circuits inédits : le Nürburgring, Portimao et Imola. Décidément, cette saison 2020 ne ressemble à aucune autre. En Allemagne, pour ce qui se nomme le grand-prix d’Eifel, il y a un grand absent. En effet, Lance Stroll se plaint de douleurs au ventre et malgré des tests négatifs, il renonce à participer à la course. L’écurie anglaise est donc contrainte d’aligner un nouveau pilote pour ce week-end là. La logique des choses voudrait que ce soit Vandoorne qui pilote, lui le réserviste de l’équipe rose mais à la place, Racing Point jette, ou rejette plutôt, son dévolu sur Hulkenberg, déjà pigiste de luxe à Silverstone quelques semaines plus auparavant. Sans entraînement, l’allemand peine sur l’exercice du tour lancé, ne décrochant que le dernier temps. Au contraire, Perez réalise une bonne performance, visant de gros points pour reprendre la troisième place des constructeurs, détenue par McLaren depuis Spa-Francorchamps. Le grand-prix est animé et l’abandon tardif de Norris relance l’épreuve. Si Hamilton et Verstappen sont intouchables, c’est la bataille pour le troisième rang qui retient toute l’attention entre Ricciardo et Perez. Dans les dernières boucles, la RP20 ne tient pas le rythme et laisse libre champ à Renault et l’australien pour un premier podium depuis plus de neuf ans, de quoi faire plaisir à Cyril Abiteboul qui aura finalement perdu son pari. Du côté de l’allemand, la performance était retrouvée. Son week-end compliqué se solde par une belle remontée au huitième rang, permettant à Racing Point de retrouver le top 3 des équipes. Pour son grand retour au Portugal, la Formule 1 aura égayé les quelques spectateurs présents par un départ d’anthologie, voyant certains pilotes tels que Sainz ou Raikkonen dépasser à tour de bras grâce à l’apparition d’une bruine légère empêchant la chauffe des gommes. Rapidement, tout rentre dans l’ordre et chaque écurie retrouve son réel niveau de performance. Si Perez réalise une belle prestation, Stroll, qui a avoué être finalement positif au Covid-19, se montre très brouillon, s'accrochant bêtement avec Norris à l’entame du premier virage, puis en dépassant trop souvent les limites de piste. Il finira par renoncer, alors qu’il évoluait en fond de classement, suite à son contact avec la McLaren. A Imola, lors d’un week-end condensé sur deux jours, les RP20 ne disposent pas des meilleurs réglages possibles. Le canadien de l’équipe en paiera le prix fort, n’atteignant même pas le top 10 en course. Mais sur l’autre machine, le mexicain tient bon, si bien qu’après l’abandon de Verstappen, la troisième place s’offre à lui. C’est alors que le team anglais décide de l’arrêter pour chausser des pneumatiques tendres pour attaquer durant les derniers instants de course : grosse erreur car derrière lui, personne ne stoppe. Le voici redescendu en sixième place, dans l’impossibilité de dépasser sur ce tracé historique.
La fin de saison approche et les résultats escomptés ne sont définitivement pas là. Les exploits semblent désormais impossible à réaliser, toutes les écuries ayant passé leurs ressources sur le développement des prochaines machines. Pour conclure cette drôle de campagne, la Formule 1 rejoint le sud de l’Europe et le Golfe Persique pour ses traditionnelles manches désertiques. Cela débute par le retour en fanfare du magnifique tracé d’Istanbul et son incroyable quadruple gauche pris à pleine vitesse par les monoplaces modernes. Du moins, c’est ce qui était prévu. Car en arrivant sur place, les pilotes découvrent une piste totalement lisse et refaite, synonyme d’adhérence nulle. Les voitures glissent toutes sans exception et aucune ne parvient à tenir sur le bitume tellement celui-ci est glissant. Pour remédier à ce problème, la direction du circuit décide de faire rouler toute la nuit des centaines de véhicules pour déposer de la gomme mais cet investissement se réduisit à néant avec l’apparition de la pluie le samedi, lavant la totalité de la piste. C’est donc sur un tracé mouillé que les pilotes s’élancent pour des qualifications dantesques. Et quelle séance ! Étonnement très à l’aise, les Racing Point écrasent tout : Pole de Stroll, troisième place de Perez, les Mercedes roses repoussent les vraies flèches d’argent à plus de cinq secondes ! Le dimanche, les conditions sont tout aussi dantesques mais les RP20 sont toujours aussi véloces. Après avoir débordé Verstappen au départ, Perez s’envole derrière son équipier. Les deux machines anglaises semblent voler vers un doublé historique mais peu à peu, les gommes intermédiaires s’abîment et cloquent. Le canadien s’arrête pour les changer : le début de la fin. Malgré ses enveloppes neuves, ses performances sont en chute libre. Un petit morceau de son aileron s’est cassé, entraînant une baisse de rythme considérable. Très affecté, le poleman terminera lointain neuvième après avoir mené la moitié de l’épreuve. Sur l’autre monture, le mexicain tente de faire survivre ses pneumatiques. Il ne peut cependant contenir Hamilton, volant vers son septième titre mondial. Dans le dernier tour, la Racing Point se fait attaquer par les deux Ferrari mais par chance, Leclerc se manque totalement : la deuxième place est sauvée in extremis ! Très heureux de sa monture et de sa prestation, Perez souhaite terminer en beauté cette aventure avec le team anglais, même s’il sait que les voitures à l’étoile seront difficiles à rattraper. A Bahreïn, sur le tracé originel, les RP20 sont de nouveau rapides. Mais dès le départ, le souffle du monde entier se coupe : Grosjean subit une très lourde sortie de piste. Sa monoplace, coupée en deux, devient une boule de feu monstrueuse. Le grand-prix est bien évidemment interrompu et tout le monde envisage le pire scénario. Fort heureusement, le français parvient à s’extirper de son cockpit, pourtant coincé dans le rail brûlant, au grand soulagement de tous les pilotes et fans. Les images, qui passent malheureusement en boucles, font froid dans le dos. Si l’on aurait pu penser que les pilotes en prendraient de la graine, il n’en fut rien. Dès la relance, Kvyat, qui s’était accroché avec la Haas, percute Stroll et l'envoie en tonneau. La Racing Point gît à l'envers, plantée sur son arceau mais par chance, le canadien s’en extirpe facilement. Du côté de Perez, tout va pour le mieux puisque le méxicain évolue au troisième rang. Un second podium consécutif lui tend les bras mais à trois tours du but, son moteur Mercedes explose. C’est la désillusion pour le team anglais qui perd ici une belle carte pour maintenir sa troisième place au classement constructeur. Une semaine plus tard, les bolides retrouvent le circuit de Sakhir, mais dans sa configuration ovale. Les monoplaces réalisent ici des tours en dessous de la minute, soit les plus rapides jamais effectué. Mais la grande nouvelle de ce meeting c’est l’absence du champion du monde, testé positif à ce fichu virus. Il cède sa place à son compatriote et jeune espoir chez Williams, George Russell. Sur cette piste étrange, le britannique fait sensation, manquant la pole position de peu, démontrant par la même occasion la facilité et la rapidité de la machine allemande. A l’extinction des feux, Leclerc, trop optimiste ce coup-ci, manque son freinage et s’accroche avec Perez. La RP20 est à l’envers mais peut repartir au dernier rang. Peu à peu, le mexicain retrouve son rythme et grimpe dans la hiérarchie, tour après tour. C’est alors qu’Aitken, remplaçant de Russell dans l’écurie de Grove, sort de piste et abime sa moustache. L’épreuve est neutralisée mais chez Mercedes, c’est le cafouillage : les deux voitures sont arrêtées en même temps mais les mécaniciens ne sont pas près et mélangent les gommes des deux pilotes… Cette bévue profite aux Racing Point, revenues de nulle part : Perez premier, Stroll troisième. A la relance, Russell pousse comme un diable et revient à la hauteur du mexicain. Mais sur le muret des stands de l’écurie allemande, c’est la panique : la flèche d’argent de l’anglais est touchée par une crevaison lente. A son grand désespoir, le héros du jour doit repasser par les stands, abandonnant toutes chances de premier succès. Sans adversaire, Perez vole vers une incroyable victoire alors qu’il était dernier lors du premier tour, une grande première dans la discipline. Juste derrière l’étonnant Ocon, le canadien complète le top 3 et offre le premier double podium à son écurie. Le mexicain n’en revient pas, lui qui n’a toujours pas de volant pour 2021, démontre ici son habileté et sa pointe de vitesse après une course sensationnelle. L’écurie anglaise, ex Force India, Spyker, Midland et Jordan, retrouve donc la plus haute marche du podium depuis 2003 et l'invraisemblable victoire de Fisichella au Brésil ! Avec dix points d’avance sur McLaren, Racing Point peut rêver de cette troisième place synonyme de gros sous. Mais à Abu Dhabi, manche finale, rien ne se passe comme prévu. Touché par une pénalité pour changements de composants sur son moteur, le récent vainqueur est contraint de s’élancer en fond de grille. Durant la course, c’est ce même moteur qui le trahira, mettant fin aux espoirs de troisième place finale pour son équipe, sèchement battue par McLaren, en grande forme cette année-là.
Istanbul (2020)
Bahrein (2020)
Sakhir (2020)
Istanbul (2020)
La campagne 2020 s’achève donc sur un goût amer pour Racing Point. Si la pole, les podiums et la victoire à Sakhir sont à souligner, les trop nombreuses opportunités perdues ainsi que l’affaire des écopes de freins auront durement pénalisé l’écurie anglaise. Pour autant, la RP20 est tout de même un beau succès. L’idée de copier intégralement une monoplace n’est pas nouvelle mais en tirer autant de bénéfices est une très bonne chose pour l’écurie désormais rebaptisée Aston Martin. Grâce à son triomphe à Bahreïn, Perez a finalement trouvé un volant chez Red Bull Racing à la place d’Albon, grosse déception de cette saison 2020, une saison comme aucune autre...
La Racing Point RP20 en chiffres...
Grands-prix :
17
Victoires :
1
Podiums :
4
Poles Position :
1
Meilleurs Tours :
0