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Mika Häkkinen

Il est l’un des plus grands rivals de M.Schumacher, l’un des seuls à l’avoir malmené et battu mais pourtant, son histoire aurait pu se terminer dramatiquement quelques années auparavant…

C’est chez lui, en Finlande, que Mika Häkkinen fit ses classes de sports mécaniques. A cinq ans, il dispose de son propre karting et rapidement, les compétitions s'enchaînent. A sept ans, le finlandais accroche sa première victoire et trois ans plus tard, son premier titre. Dans les années 80, Häkkinen continue le karting en Scandinavie et s’avère être très performant. Il multiplie les victoires et remporte de nouveaux titres. En 1987, le voici rejoignant les championnats de Formule Ford finlandais, suédois et norvégiens, championnats qu’il gagna tous les trois. Sa montée en puissance continue en 1990 avec la relevée Formule 3 britannique. Lors de la fameuse épreuve de Macao, après son succès lors de la première course, Häkkinen bataille dur pour la tête face à M.Schumacher. Leur rivalité naquit ici même. Dans le dernier tour, l’allemand, alors en tête, se déporte devant son adversaire alors que le dépassement était imminent. Le contact est inévitable. Le finlandais percute le mur et perd tout espoir de victoire contrairement au futur septuple champion du monde allemand. Mais contrairement à ce dernier, c’est bien Hakkinen qui se vit offrir en premier une place en catégorie reine. Après un premier test sur une Benetton, le voici plongé dans le grand bain, au plus haut niveau.

C’est donc en 1991, au sein de la prestigieuse équipe Lotus, que le finlandais débuta en Formule 1. L’écurie anglaise a définitivement perdu de sa superbe après les départs de Senna et Piquet quelques années plus tôt. Le moteur Judd est peu performant et surtout peu fiable. Les fonds de grille sont inévitables mais le finlandais parvient à gagner quelques places en course. A Imola, s’élançant pourtant vingt-cinquième, le voilà dans les points, à la cinquième place, bien aidé, il est vrai, par les abandons des autres pilotes. S’il ne retrouve pas le top 6 du reste de l’année, Häkkinen se classe très souvent mieux que ses différents équipiers dont un certain Herbert qui lui donna du fil à retordre. C’est d’ailleurs avec ce dernier que le finlandais poursuit son association chez Lotus pour 1992. Poussée par un nouveau moteur Corsworth, sa monture semble meilleure que l’année passée malgré des problèmes de fiabilité récurrents. Au Mexique, il grimpe au sixième rang, là où son éternel rival M.Schumacher décroche son premier podium. Le finlandais réapparaît dans les points en cours de saison, notamment en France et en Hongrie avec à la clé, deux quatrièmes places. L’envie de jouer devant titille Häkkinen qui décide de prendre sa carrière en main et de viser les top teams. Malgré quelques différends juridiques avec son équipe et son contrat le liant, il parviendra pour autant à se défaire de l’écurie Lotus, s’approchant premièrement de Williams avant de finalement trouver refuge chez McLaren, notamment grâce à Ron Dennis.

Si Häkkinen revêt les couleurs blanches et rouges de McLaren en 1993, ce n’est pas en tant que titulaire. Avec un Senna signant pour une année de plus, aligné aux côtés du champion Andretti, aucune place n’était disponible pour le finlandais. Mais avant la fin de la saison, coup de théâtre : l’américain est licencié à trois courses du but, propulsant Hakkinen au rang d’équipier d’un triple champion du monde. Pour sa première course, il réalisa même la performance de se qualifier devant le roi de la pole position, Senna. S’il renonce sur accident, il se rattrapa la manche suivante à Suzuka, grimpant sur son premier podium avec la troisième place finale. La dernière course en Australie ne fut pas une réussite mais l’image de sa McLaren décollant sur un vibreur lui alloua le surnom de finlandais volant. En 1994, nouvel équipier en la personne de Brundle. L’entame de saison sera difficile pour le finlandais, en proie à de gros soucis de fiabilité. En sept courses, il ne verra qu’une seule fois l’arrivée, en troisième place, lors du terrible grand-prix de St Marin. En Espagne, il réalise une solide course mais son V10 Peugeot explosa avant l’arrivée, au plus grand désarroi de son écurie. Les choses s’améliorent grandement en deuxième partie de saison. Häkkinen est plus à l’aise et parvient à accrocher plusieurs podiums, lui rapportant de gros points et lui permettant de figurer en quatrième place du championnat. L’année suivante sera catastrophique. Le nouveau moteur Mercedes, pourtant porteur d’espoir, ne permettra pas à l’écurie de retrouver la victoire. Avec seulement deux podiums sur l’ensemble de la saison, le résultat est loin des attentes. Pour le grand-prix du Pacifique, le finlandais est contraint de déclarer forfait, une crise d’appendicite le retenant pour des soins. Arriva la course australienne, la dernière à Adélaïde. Lors d’une séance de qualifications, un pneu explose sur sa McLaren, l’envoyant directement dans les barrières de pneus. Les secours arrivent immédiatement sur place et retrouvent le finlandais, inconscient. Les secondes passent et le pilote est dans un état critique. C’est le Dr Watkins qui le sauva de ce terrible accident, le finlandais s’étouffant avec sa langue avalée. S’il est plongé pendant deux jours dans un coma artificiel, son état, jugé grave dans un premier temps, s’améliora jour après jour. Sa saison est terminée. Mais le finlandais volant n’a pas dit son dernier mot et le voilà de retour pour la saison 1996, toujours chez McLaren. Avec son nouveau coéquipier Coulthard, Häkkinen ne veut qu’une chose : la victoire. Malheureusement, et même si le moteur Mercedes a gagné en puissance, les Williams sont inaccessibles. Pour autant, il réalisa de bonnes courses, marquant souvent des points, mais sans faire de réels coups d’éclats. L’année 1996 n’est pas la sienne, peut-être 1997. En cette nouvelle saison, McLaren change de cigarettier et dans le même temps, de livrée. Cette fois, sa monture titille le haut du classement. Dès la première course à Melbourne, Coulthard s’impose, deux places devant le finlandais. S’il rentre dans les points lors des quatre premières manches, ses résultats sombrèrent au printemps et en été. Au grand-prix du Luxembourg, couru au Nürburgring, Häkkinen s’empare de la pole position. Mais le lendemain, sa voiture fait des caprices et le moteur lâche, une nouvelle fois. A Jerez, lors d’un final de championnat tronqué, Villeneuve, alors sûr d’être champion, s’écarte en fin d’épreuve pour laisser passer le finlandais. C’est par ce geste offert que sa première victoire en Formule 1 arriva. Avec le changement de réglementation de 1998 et le retrait du moteur Renault, McLaren sait que l’adversaire le plus dangereux serait Ferrari.

La saison 1998 démarre en fanfare pour Häkkinen. Auteur du meilleur tour en qualifications, le voici en route pour un deuxième succès de rang mais un appel à son stand par erreur de son équipe lui fait perdre le monopole du leadership au profit de son équipier. Coulthard s’écartera finalement, seconde victoire offerte pour le finlandais. Mais son envie de triompher est trop forte, le poussant vers la plus haute marche du podium, cette fois-ci, à la régulière. Il ajouta à son palmarès le grand-prix d’Espagne puis de Monaco avant que la saison ne connaisse un nouveau tournant. Écoeuré d’être si loin des McLaren, Ferrari travailla d’arrache-pied pour remonter sur les anglais. La lutte entre équipiers pour la tête se transforme alors en duel à trois avec l’arrivée d’un M.Schumacher plus rapide que jamais. En empochant trois succès de rang, le baron rouge recolle au championnat. A Silverstone, Häkkinen est en tête mais dans l'enchaînement Maggots-Becketts-Chapel, il glisse et laisse la Ferrari s’envoler. Mais dans le dernier tour, l’allemand plonge aux stands et purge une pénalité. Le finlandais passe la ligne mais c’est bien aux italiens que la victoire revient. En Belgique, Häkkinen parvient à éviter le terrible carambolage du premier départ mais au second, le voici accroché par Herbert. C’est l’abandon. Plus tard dans la course, son adversaire percute Coulthard à qui il prenait un tour. Voila le championnat relancé. A Monza, les McLaren semblent à la fête mais en course, les Ferrari passent devant et profite du mauvais après-midi des monoplaces grises pour mener un doublé sur leurs terres. A deux épreuves du but, tout semble alors basculer en faveur des rouges. Sur le Nürburgring, Häkkinen s’impose et se replace pour la dernière manche à Suzuka, quatre points devant M.Schumacher. Au Japon, peu après la mi-course, tout est joué. L’allemand est victime d’une crevaison l’obligeant à mettre pied à terre. Häkkinen est donc champion du monde 1998, la consécration pour le timide finlandais qui, trois ans plus tôt, était entre la vie et la mort.

En 1999, c’est donc avec le numéro 1 que roule Häkkinen. La Ferrari est désormais aussi performante que la McLaren et les leaders des deux écuries s’affichent comme les favoris de cette nouvelle saison. La lutte est rude entre le finlandais et l’allemand, se partageant à eux deux cinq des sept premières victoires de l’année. A Imola, alors qu’il était en tête, sa monture lui échappe dans la dernière chicane et s’écrase dans le mur. Mais à Silverstone, tout bascule. M.Schumacher est victime d’une terrible sortie de piste, lui brisant les jambes. Si le finlandais pense se retrouver sans adversaires, le voici confronté à la seconde machine rouge d’Irvine, plus motivée que jamais. Le milieu de saison ne réussit pas à Häkkinen, laissant filer de nombreux points à l’irlandais. En Autriche, Coulthard percute son équipier, plongeant en fond de classement. Remontant un à un le peloton, le champion du monde en titre agrippa la troisième marche du podium sur ce qui est, très probablement, la plus belle course de sa carrière. A Monza, il mène une course tranquille mais en arrivant dans la première chicane, il descend un rapport de trop et perd le contrôle de sa McLaren qui s’enlise dans les graviers. Sa course est finie. Image surréelle lorsque le finlandais s’asseya sur la pelouse, en sanglots. Le championnat est totalement relancé, d’autant que M.Schumacher fait son grand retour en Malaisie pour prêter main forte à son équipier. Avant d’arriver au Japon, Irvine mène de quatre points. Le finlandais maîtrisaalors parfaitement son sujet, menant une course solide en tête. Cette fois, la faute est prohibée et c’est en vainqueur qu’Häkkinen franchit la ligne d’arrivée, deux positions devant Irvine. Avec deux points d’avance, le finlandais conserve son titre mais que serait-il advenu si le baron rouge ne s’était pas blessé ? Quoi qu’il en soit, c’est en égal de M.Schumacher qu’il débuta le nouveau millénaire, toujours chez McLaren.

Cette année-là, les Ferrari sont encore plus performantes. Débutant avec trois poles consécutives, Häkkinen ne concrétisa pourtant pas le lendemain. Pire, c’est Coulthard qui prend l’ascendant, reléguant le finlandais en rôle de second pilote. Bizarrement, le champion en titre semble démotivé, moins intéressé. Il redressa la barre en cours de saison, menant la vie dure à M.Schumacher, allant même jusqu’à reprendre les rennes du championnat en fin de saison. A Spa-Francorchamps, Häkkinen est auteur de l’un des plus beaux dépassements de l’histoire de la Formule 1. En arrivant aux Combes, le finlandais se trouve dans l’aspiration de M.Schumacher. Le virage suivant est à droite mais devant eux, se trouve Zonta, à un tour. L’allemand le dépasse par la gauche, le finlandais par la droite. D’une pierre deux coups, le voici en tête du grand-prix. La fin de saison sera moins brillante et lors de l’avant-dernière manche, Häkkinen délaisse sa couronne au profit du baron rouge. L’année 2001 sera moins réussie. Les Ferrari sont intouchables et les McLaren sont menacées par les Williams BMW. Si la victoire lui tend les bras en Espagne, son embrayage en décida autrement. Dans le dernier tour, sa voiture s’immobilise et le prive d’un succès plus proche que jamais. S’il décroche les lauriers en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, sa motivation disparaît peu à peu. A l’issue de cette saison, le finlandais décide de prendre du recul et s’octroya une année sabbatique. Finalement, il ne reviendra jamais.

Malgré de nombreuses rumeurs le ramenant en Formule 1 en 2002, 2004 ou 2006, il n’en fut rien. Häkkinen s’essaya au DTM durant trois saisons, remportant trois courses. Après de longues années sans compétition, sa dernière apparition remonte aux 10 Heures de Suzuka 2019, au volant d’une McLaren 720S GT3, terminant en vingt-deuxième position.

Mika Häkkinen en chiffres...

Meilleur classement en championnat du monde F1 :

Champion du monde (1998, 1999)

Grands-prix :

161 (165 engagements)

Victoires :

20

Podiums :

51

Poles Position :

26

Meilleurs Tours :

25

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