David Coulthard
Une longue carrière de numéro deux est loin d’être le poste rêvé. C’est pourtant de celui-là qu’héritera David Coulthard.
Le sport automobile est une passion partagée dans la famille Coulthard, ce qui explique forcément son penchant pour la vitesse et la compétition. A douze ans, il dispute ses premières courses de karting et se révèle plutôt doué chez lui, en Ecosse, puis au Royaume-Uni. Inévitablement, il rejoint les rangs de la Formule Ford en 1989, glanant le titre britannique dès sa première participation. Ses bonnes performances lui offrent le prix “McLaren Autosport” du meilleur jeune de l’année, lui octroyant un bref mais honorable test à bord d’une McLaren-Honda ! L’écossais se met à rêver de succès, comme l’avaient réalisé les grands Clark et Stewart avant lui. Mais le passage en Formule Vauxhall ne sera pas aussi réussi, un gros accident à Spa-Francorchamps lui brisant une jambe. En 1991, il s’attaque à la Formule 3, remportant de nombreuses courses mais cela sera insuffisant pour glaner la couronne, un certain Barrichello le devançant au classement. Coulthard n’aura pas démérité puisqu’en plus du Masters de Zandvoort, il accroche à son palmarès le mythique grand-prix de Macao. Ces résultats le propulsent au niveau supérieur en 1992, la Formule 3000 internationale, mais l’acclimatation est difficile. Pourtant, il passe de la neuvième à la troisième place du championnat en un an, de quoi attirer certaines équipes de Formule 1 et notamment Williams-Renault, à la recherche d’un pilote-essayeur. Cette même année 1993 le verra participer, pour l’unique fois, aux 24 Heures du Mans en catégorie GT, remportant sa catégorie au volant d’une Jaguar avant d’être disqualifié pour voiture non-conforme. Tout semblait parti pour enchaîner sur une troisième saison de Formule 3000, et pourtant…
Le rôle de pilote-essayeur est une fierté pour David mais son plongeon dans le grand bain n'est pas imminent. Et pourtant, c'est le destin, ou plutôt la tragédie, qui le propulsa dans le second baquet Williams en 1994. Le 1er Mai 1994, Ayrton Senna se tue à Imola. Frank Williams n'a d'autre choix que de trouver un second pilote pour aligner sa deuxième monture. Nigel Mansell est sur la liste d'attente mais ses obligations aux États-Unis l'empêche de revenir pour les manches suivantes. Sans vraiment de possibilités, le directeur de l'écurie de Grove fait débuter ce jeune homme à la mâchoire proéminente en grand-prix. C’est donc à Barcelone que l’écossais dispute enfin son premier week-end de course, dans l’écurie championne du monde, excusez du peu. Comme attendu, Coulthard se fait dominer par Hill mais ses prestations demeurent intéressantes. Alors qu’il décroche ses premiers points au Canada, il est remplacé en France par le plus célèbre moustachu de la Formule 1. Ce premier intérim aura une suite dès la manche anglaise avec à la clé, de nouveaux points, là où son équipier triomphe devant son public. Si l’on excepte son accident en Hongrie, le rookie s’améliore de week-end en week-end, faisant même jeu égal avec l’autre pilote Williams, pourtant bien plus expérimenté. Ainsi, il tient longtemps la deuxième place en Belgique avant de se voir rappeler par son stand pour une vérification finalement inutile. Si cet arrêt n'avait pas eu lieu, l’écossais aurait récolté les lauriers sur tapis vert après la disqualification du vainqueur M.Schumacher. A Monza, s’il est pris dans la confusion du premier tour, il dévoile tout son talent lors du deuxième départ, devançant Hill avant de s’écarter. Mais en arrivant dans le tout dernier virage du dernier tour, sa machine s’arrête, en panne d’essence. Son premier podium s’envole à quelques mètres de la ligne d’arrivée. A Estoril, pour son dernier grand-prix de 1994, il se hisse troisième sur la grille avant de mener la vie dure à son équipier mais championnat oblige, il ne sera jamais autorisé à combattre, bien qu’étant sûrement plus rapide. En quelques meetings, Coulthard est apparu comme un jeune au talent certain et déjà, plusieurs équipes tentent de se l’arracher. Finalement, Williams obtiendra gain de cause mais pour une seule petite saison. Avec une monoplace encore plus performante, l’écossais entend bien jouer les trouble-fêtes entre les deux prétendants que sont M.Schumacher et Hill. Il y parviendra d’entrée de jeu au Brésil, terminant deuxième derrière l’allemand mais sa joie ne sera que de courte durée : une analyse de son essence démontre une illégalité, entraînant sa disqualification. L’histoire avec le pétrolier Elf et la FIA finira par prendre un terrible tournant diplomatique, avant que les pilotes propulsés par le V10 Renault ne soient rétablis au classement du grand-prix. En Argentine, DC signe sa première pole position avant de mener plusieurs tours mais des coupures moteur finiront par avoir raison de sa belle performance. Trois abandons consécutifs plus tard, l’écossais revient fort avec trois podiums consécutif, mais toujours pas de victoire. À Monza, l'écossais est le plus rapide des qualifications mais lors du tour de chauffe, il commet l'une de ses plus grosses boulettes en partant à la faute à la sortie de la chicane Ascari, l'obligeant à s'élancer des stands ! Mais la chance finira par lui sourire car après le carambolage du deuxième tour en fond de peloton, un second départ est donné suivant l'ordre du premier. Le pilote Williams retrouve donc sa place préférentielle mais après treize petits tours, un roulement de roue casse sur sa FW17. C'est l'abandon. S’il se replace en pole au Portugal, sa bévue du grand-prix d’Italie est vite effacée grâce à un splendide succès, son premier en Formule 1. Malgré deux nouvelles poles position, le chemin de la victoire se refusa. A Suzuka, sous la pluie battante, l’écossais sort de la piste dans les derniers instants, tout comme son équipier, privant, au passage, son team d’une nouvelle couronne constructeur. A Adélaïde, la bêtise est encore plus grosse. Alors qu'il rentrait aux stands pour un arrêt ravitaillement, l'écossais tira tout droit dans le mur des stands, détruisant sa suspension avant gauche. Sa carrière de pilote Williams prend fin sur cet incident idiot, le rebond est attendu chez McLaren.
Dans l'écurie de Woking, de grosses amélioration sont attendues. Après avoir troqué le V10 Peugeot pour le Mercedes, le team anglais souhaite gagner en performance mais surtout, en fiabilité. L'arrivée du jeune Coulthard redynamise l'équipe et avec un certain Mika Hakkinen à ses côtés, le duo ferait presque pâlir les gros bras de la discipline. En cette saison 1996, la voiture à battre est la Williams, terriblement plus rapide que la concurrence. L'entame de campagne sera loin d'être facile pour les hommes de Ron Dennis. Il faudra attendre le quatrième rendez-vous, au Nürburgring pour enfin voir l'écossais figurer dans les points et sur le podium avec la troisième place. À Monaco, tout est possible et avec sa cinquième position sur la grille, Coulthard espère briller. Mais avant le départ, une forte pluie s'abat sur la principauté, ce qui perturba énormément l'écossais au niveau de la visibilité. Sa visière trop fumée ne lui donne vraiment pas satisfaction et la buée qui s'y immisce ne fait qu'empirer les choses. Un changement de casque s'oblige et c'est donc avec celui de M.Schumacher que le pilote McLaren s'élança, une drôle d'image qui lui porta plus chance puisqu'à part lui, seuls deux autres pilotes franchissent la ligne d'arrivée, Panis devant, Herbert derrière. A Barcelone, ce sont de véritables trombes d'eau qui s'abattent. Pas de chance pour DC qui s'élance du milieu du paquet. Sa course sera très brève. Avant même le premier virage, l'écossais tape la monture de Rosset et abandonne. Mais après ce retrait, les choses rentrent peu à peu dans l'ordre pour le reste de la saison européenne, notamment avec une série de quatre arrivées consécutives dans les points, mais sans podium. La fin d'année sera cependant médiocre. L'adaptation à cette nouvelle machine n'est pas évidente et avec près du double de points, Hakkinen se place en véritable leader d'équipe. En 1997, changement de couleur. Les McLaren quittent la fameuse livrée rouge et blanche de Marlboro pour la grise et noir de West. Cette modification ne révolutionne pas le sport et pourtant, l’écossais émerge pour aller glaner sa seconde victoire en carrière, la première pour l’association McLaren-Mercedes, la première depuis 1955 pour Mercedes en tant que constructeur ! Ce succès est bien évidemment chanceux mais Coulthard peut s’avouer heureux, son écurie n’avait plus remporté de grands-prix depuis 1993 et Senna, il était temps. Mais Melbourne étant Melbourne, les performances affichées ici-même ne sont pas toujours véritables sur le reste de la saison. Ainsi, DC manque quatre fois de suite les points, renonçant à trois reprises avant de récupérer l’unité de la sixième place en Espagne. Les Williams et les Ferrari sont loin devant et les Benetton et Jordan font désormais jeu égal avec les gris. Le top 6 est plus compliqué à atteindre et malgré de bonnes qualifications, les résultats ne sont pas là. Quatrième chez lui à Silverstone, il renonça trois fois consécutivement entre Hockenheim et Spa-Francorchamps. Souvent trahi par sa mécanique, le pilote McLaren n’est pas exempt de toute erreur, lui qui est parti à la faute plusieurs fois déjà. A Monza, l’écossais prend un départ remarquable en passant de la sixième à la troisième place avant le premier virage. S’en suit alors une longue procession qui se termina dans les stands. Là, ce sont les mécaniciens qui font la différence et ceux de Coulthard furent bien plus prompts que ceux d’Alesi. Reparti en tête, Dc n’avait qu’une chose à faire : éviter les erreurs, ce qu’il fit avec brio. Le voici donc victorieux pour la seconde fois de la saison, un résultat qui fait du bien à son compteur de points puisque depuis son succès à Melbourne, il n’avait récolté que quatre petites unités. La belle série se poursuit sur l’A1-Ring avec une belle deuxième place, à moins de trois secondes du vainqueur Villeneuve. Il inscrira ce même résultat à Jerez pour la dernière de l’année, ayant tout de même essuyé deux casses moteur lors des deux derniers meetings, notamment au Nürburgring alors que le doublé tendait les bras à Ron Dennis. Avec l’exclusion de M.Schumacher, David récupère la troisième place du championnat mais dès lors, seul le passage à l’an 1998 et son nouveau règlement compte...
Et quels changements. La largeur des monoplaces est réduite alors que les pneumatiques slicks sont remplacés par des gommes striées. De quoi rebattre complètement les cartes. Et à ce petit jeu-là, c’est bien le clan de Woking qui s’en sort le mieux. La MP4-13 colle presque une seconde à tous ses adversaires en qualifications mais c’est bien Mika qui part en tête. En course, les grises sont intouchables mais après une erreur de communication entre le finlandais et son stand et un passage inutile par les puits, Coulthard prend la première place. Mais à quelques tours du but, Ron Dennis demande un changement de position, estimant que le team est auteur de l’erreur radio. David s'exécute sans discuter. Il ne le sait pas encore mais pour lui, c’est déjà un premier pas dans le rôle de second pilote. Le doublé est encore de mise au Brésil mais en Argentine, c’est bien l’écossais qui mène, du moins, jusqu’à cet accrochage avec M.Schumacher, lui faisant perdre plusieurs places et la victoire. Il finira par y arriver à Imola mais rapidement, la lutte au championnat s’installe entre son équipier et le Baron Rouge. En Hongrie, les McLaren sont encore les grandes favorites et la première moitié de grand-prix ne fait que le confirmer. Mais dès lors que le rival allemand change de stratégie, les choses s'accélèrent. Suite aux problèmes de Hakkinen, Coulthard est le seul à pouvoir défier la Ferrari mais son rythme est infernal et la victoire lui échappe. Il ne l'aura pas non plus à Spa-Francorchamps sous le déluge. Au premier départ, un contact avec Irvine dans la descente menant au Raidillon provoque un carambolage monstre de treize voitures, un record dans la discipline. Un second départ est donné et comme souvent, c'est le Diable Rouge qui se montre le plus à l'aise dans ces conditions. En quelques boucles, le voici déjà revenu dans les échappements de l'écossais pour lui prendre un tour mais dans les projections d'eau, difficile de deviner la McLaren. L'accrochage est spectaculaire, les causes, irrémédiables. Le double champion allemand est tellement furieux qu'il s'empresse de gagner le stand des gris pour s'expliquer avec David, lequel bien protégé par ses mécaniciens et Ron Dennis. Beaucoup de places d’honneur mais plus de victoire, l’écossais peut cependant se vanter d’avoir été l’un des grands acteurs de la couronne mondiale de Hakkinen et des constructeurs. Le même schéma prend place en 1999. Après un début de saison manqué, comprenant de nombreux abandons et contre-performances, DC reprend du service en qualité de porteur d’eau, bien qu'étant à l'origine d'un accrochage avec son équipier au premier tour du grand-prix d'Autriche. Vainqueur à Silverstone puis à Spa-Francorchamps, il parvient tant bien que mal à limiter la casse auprès de son équipier champion, voyant tous les deux un Irvine fondre au classement pilote. Si le finlandais arrache in-extremis la couronne, Coulthard ne peut pas être heureux de sa saison. Figurer au quatrième rang du championnat avec quatre points de plus que M.Schumacher qui n’a pourtant pas disputé six grands-prix, la claque fait mal. D’autant plus que durant cette campagne, la Scuderia a définitivement pris le dessus sur sa rivale anglaise et ce, durant encore cinq ans. Pourtant, la saison du nouveau millénaire s’annonçait brillante pour l’écossais. Malgré un abandon et une disqualification pour aileron non-conforme, le pilote McLaren garde la tête froide, s’imposant une nouvelle fois à Silverstone. Avant d'arriver à Barcelone pour le grand-prix d'Espagne, David effectua un petit séjour à Nice mais en chemin, l'impossible se produisit. Son jet privé, qui dû atterrir d'urgence suite à l'arrêt d'un moteur, s'écrasa près d'un aéroport à Lyon. L'avion fut coupé en deux, les pilotes tués sur le coup. Inexpliquablement, l'écossais, sa femme et son entraîneur s'en sortirent sans une égratignure mais avec de terribles images en tête. Mais DC sait gérer ses émotions et après une belle course, il se classe deuxième, derrière Hakkinen. Il s’imposera ensuite à Monaco, puis à Magny-Cours, un triomphe français marqué par sa lutte épique avec M.Schumacher et son fameux majeur levé à l’épingle d’Adélaïde. Au soir du grand-prix d’Allemagne, peu après la mi-saison, Coulthard est troisième du championnat, à deux points seulement du leader. Mais la dernière partie de saison ne tourna pas à son avantage. Bien que très souvent aux avant-postes, il ne put empêcher Hakkinen et M.Schumacher de prendre quelque peu le large au classement, les deux hommes luttant jusqu’au dernier meeting à Suzuka, à l’avantage de l’allemand. DC n’y sera jamais passé aussi proche mais au final, ce sont tout de même trente-cinq points qui le sépare du nouveau champion du monde. En 2001, la machine de la Scuderia est au dessus du lot, ce qui n’empêche pas l’écossais de brillamment s’imposer à Interlagos sous la pluie, le tout en effectuant une manoeuvre similaire à celle de Hakkinen à Spa-Francorchamps un an plus tôt, cette fois avec la Minardi de Marques interposée entre les deux hommes. A Monaco, il s'offre une pole princière mais un calage avant le départ l'oblige à partir de l'arrière. Durant plus de la moitié de l'épreuve, il se retrouvera collé dans les échappements de l'Arrows de Bernoldi, de quoi largement perdre patience. De nouveau victorieux en Autriche, il ne pourra lutter avec le champion allemand en seconde partie de campagne, ne signant pas d’autres succès tout en abandonnant trois fois. Vice-champion pour la première et seule fois de sa carrière, mais à cinquante-huit points du lauréat, difficile d’apprécier. D’autant plus que désormais, c’est bien lui qui mènera l’écurie anglaise suite à l’année sabbatique prise par son équipier finlandais…
Un scandinave peut en cacher un autre et après Mika Hakkinen, voilà que débarque le jeune Kimi Raikkonen, transfuge de chez Sauber-Petronas. Si la McLaren demeure parmi les meilleurs, ce sont les William-BMW, et surtout les Ferrari, qui prennent le dessus. DC a beau se battre, il ne pourra empêcher l'hégémonie. Après six courses et seulement deux podiums, l'écossais ne pointe qu'au cinquième rang du championnat avec dix unités inscrites, soit déjà quarante-quatre de moins que le Kaiser. Mais en principauté, Coulthard est retrouvé. Deuxième sur la grille, il s'empare de la tête dès l'extinction des feux , prenant le meilleur sur Montoya dès Sainte Dévote. Jamais il ne quittera le commandement, s'adjugeant sa seule victoire de l'année. Le pilote McLaren n'est pas dans une position facile puisque depuis ses débuts chez Williams, jamais il ne s'était retrouvé en qualité de pilote d'expérience. Cette fois, c'est à lui de montrer l'exemple à un Raikkonen quelque peu en difficulté. Il commet sa seule bourde de l'année au Nürburgring en percutant Montoya lors d'une manœuvre de dépassement. Deux nouveaux top 3 en deuxième moitié de saison lui assureront la cinquième place au classement général. Mais en 2003, l'histoire est toute autre. La MP4/17D est au niveau des Ferrari et Williams. D'entrée de jeu, l'écossais profite d'une bonne stratégie et d'une voiture de sécurité pour prendre la tête et s'imposer, comme en 1997. Personne ne pouvait l'imaginer mais ce succès restera le dernier de DC. Dès la manche suivante, l'ordre établi au sein de l'écurie s'inverse. Raikkonen se montre nettement plus compétitif et prend la tête du championnat avant de mener une bagarre féroce contre M.Schumacher et Montoya. Coulthard n’amasse que quelques points par-ci par-là, abandonnant à plusieurs reprises sur casses mécaniques ou accrochage. Sur le Nürburgring, c’est un freinage tardif et un évitement de justesse qui le conduisent à une grosse sortie de piste, sa monoplace décollant par-dessus le bac à graviers. Un autre podium à Hockenheim puis à Suzuka viendront parachever sa douloureuse campagne. Il faut dire que le finlandais à ses côtés en épata plus d’un à bord de la McLaren, terminant vice-champion du monde pour deux petits points derrière M.Schumacher. Dans le même temps, l’écossais ne prend que la septième place, très loin de ses standards habituels. Mais alors, que dire de l’année 2004 si outrageusement dominée par Ferrari. Jamais DC n’avait descendu si bas dans la hiérarchie. Il faut dire que sa MP4/19 n’est pas exempte de reproche mais ses performances sont très décevantes. Pourtant, avec le même matériel, le finlandais grimpe sur quatre podiums, dont une fois sur la plus haute marche, à Spa-Francorchamps, contrairement au zéro pointé de l’écossais. Avec une dixième place au général, Ron Dennis décide de se séparer de celui qui aura bien aidé son écurie à remporter les titres 1998 et 1999. A trente-trois ans, beaucoup se demandent si sa motivation est toujours intacte et si l’envie de continuer demeure. La réponse sera oui mais son avenir ne se jouera pas dans un top team mais chez Red Bull, alors toute nouvelle écurie en Formule 1 après le rachat de Jaguar. David is back.
A bord de sa RB1, Coulthard n’espère pas grand-chose, juste voir l’arrivée. Cette toute nouvelle structure compte bien prendre du galon mais pour se faire, il faut un pilote d’expérience. L’écossais est la personne idéale sur le marché des transferts, ce qu’il démontra dès l’ouverture de saison à Melbourne avec une belle quatrième place, à moins de dix secondes du podium. Une entrée en matière rêvée puisque plusieurs points suivront lors des meetings suivants. Au grand-prix d’Europe, il figure à nouveau dans le top 8, grimpant d’un rang dans le dernier tour après le bris de suspension spectaculaire de son ex-équipier Raikkonen. La Mclaren fonctionne plutôt bien cette année, au grand regret de l’écossais. A Indianapolis, suite au crash de R.Schumacher et du retrait de Michelin, David met pied à terre avant le départ, comme quatorze autres pilotes, sa seule non-participation en carrière. Son avenir étant assurée au sein du clan autrichien au cours de l’été, DC semble se relâcher, comme en témoignent ses contre-performances de fin de saison. En 2006, sa machine est encore moins bonne et surtout, moins fiable. Les problèmes se succèdent et pour la première fois de sa carrière, Coulthard se bat pour éviter les dernières positions. Pourtant, à Monaco, un an après avoir fait la promotion du dernier Star Wars, l'écossais se transforme en Superman, survolant ses adversaires pour s'adjuger une belle troisième place, soit le premier podium de son équipe, un podium savouré et forcément vêtu de la mythique cape rouge. Quelques petites apparitions dans les points viendront s’ajouter à son escarcelle, notamment en Hongrie où, profitant des conditions difficiles et des nombreux abandons, termine cinquième. Malgré cela, il perdra encore une place par rapport à 2005 au championnat pilote. En 2007, la RB3 est plus performante mais la fiabilité est désastreuse. En neuf meetings, il n’inscrit qu’une seule fois des points, en Espagne, renonçant à cinq reprises. Il glanera ceux de la quatrième place au Japon, sous la pluie et le brouillard de Fuji, son meilleur résultat de l’année. La saison 2008 s'ouvre en Australie mais comme l'année passée, le grand-prix se termina sur un accrochage, avec Massa cette fois-ci. Le pilote Red Bull enchaînera d'ailleurs les bévues et abandons sur accidents ou pépins mécaniques. Il réalisa pourtant une belle performance au Canada, terminant troisième d'une épreuve agitée. Mais le reste du temps, DC se fait outrageusement dominer par Webber. Au Japon, il pulvérise sa monture après le premier virage. La fin est proche pour l'écossais qui désormais, profite de ses derniers tours de piste. Pour son dernier meeting au Brésil, l'équipe choisi de décorer sa voiture aux couleurs de l'association "Wings for Life". Il ne franchira même pas le deuxième virage de l'un des grands-prix les plus fous de l'histoire.
DC sera sorti par la petite porte alors que dès l’année suivante, Red Bull commençait à s’imposer avant d'asseoir sa domination sur la Formule 1 deux ans plus tard. L’écossais peut tout de même être fier de cette épopée, lui qui aura construit une nouvelle équipe autour d’un certain Adrian Newey, concepteur de génie. Passé en tant que pilote essayeur et de démonstration, Coulthard n’abandonne pas le pilotage pour autant. On le retrouve notamment en DTM, mais sans réel succès. Depuis, et même s’il reste sensiblement attaché à Red Bull, c’est derrière un micro qu’on le retrouve, lui qui anima le peloton quelques années auparavant.
David Coulthard en chiffres...
Meilleur classement en championnat du monde F1 :
2e (2001)
Grands-prix :
246 (247 engagements)
Victoires :
13
Podiums :
62
Poles Position :
12
Meilleurs Tours :
18