top of page

Didier Pironi

Il aurait dû être le premier français champion du monde de Formule 1, mais l’année 1982 changea à jamais sa carrière.

Didier Pironi s’initia à la compétition automobile en 1972 avant de trouver la voie du succès dès 1974, s’imposant dans le championnat de France de Formule Renault. Après deux années couronnées de succès, le français s’engagea en Formule 2, terminant troisième du championnat, non sans avoir réalisé une pige gagnante en Formule 3 lors du grand-prix de Monaco, véritable vitrine de jeune talent à l’époque. Et c’est bien cette victoire en principauté qui lui valut son premier baquet en Formule 1. ​

C’est chez Tyrrell que l’aventure au sommet débuta. Après deux années de monoplaces à six roues, l’écurie anglaise revient aux sources et c’est avec la 008 que Pironi s’élança pour la saison 1978. Et quel début de saison pour le jeune talent qui inscrivit des points à quatre reprises en six courses. La suite fut moins réussie avec plusieurs abandons, pourtant ponctuée d’une cinquième place en Allemagne. Cette même saison, le pilote français s’associa avec Jean-Pierre Jaussaud et Alpine Renault pour remporter une victoire historique aux 24 Heures du Mans. La Tyrrell 009 de 1979 fut plus performante et Pironi su saisir les chances s’offrant à lui. Avec cinq arrivées dans les points, dont deux troisièmes places à Zolder et Watkins Glen, le français se fait remarquer et décida de changer d’air pour rejoindre les rangs de Ligier pour la saison 1980.

Les performances des monoplaces bleues sont au rendez-vous en ce début de décennie. Avec Jacques Laffite, Didier Pironi truste les podiums et les points tout le long de la saison, pourtant perturbée par des pépins mécaniques le privant de quelques beaux résultats. Mais c’est sur les terres de son premier podium, en Belgique, que le français entra dans l’histoire en remportant son tout premier grand-prix de Formule 1. Ces résultats permirent à Pironi de sa classer cinquième du championnat, juste derrière Laffite, l’écurie Ligier terminant vice-championne des constructeurs. Mais au terme de la saison, c’est vers l’Italie, et plus précisément Maranello, que se dirigea le français pour les saisons qui suivirent.

En 1981, Ferrari suivit le modèle Renault en instaurant le moteur turbocompressé. La fiabilité n’est pas toujours au rendez-vous, mais le principal souci de Pironi se nomme Gilles Villeneuve. Tout le long de la saison, le français subit la domination de son équipier. Tandis que le canadien remporte deux victoires historiques, Pironi ne se classe qu’au mieux quatrième à Monaco, n’empochant qu’un meilleur tour à Las Vegas comme fait marquant sur la saison complète. Le résultat final est décevant, seulement treizième avec neuf unités dans son escarcelle. Les espoirs se portent alors sur la saison 1982, l’une des plus tragiques de la Formule 1.

Mais cette saison est d’abord marquée par de nombreux conflits politiques au sein même de la Formule 1. La Ferrari dispose d’un potentiel important, mais il faut attendre la quatrième course pour que Pironi le mette en avant lors du fameux grand-prix de Saint-Marin. A l’aube de cette course, les équipiers Ferrari étaient encore de bons amis, mais une instruction de course non-comprise brisa à jamais cette amitié. Alors qu’il était en tête devant Pironi, Villeneuve reçu l’ordre de ralentir pour préserver la mécanique, tout comme Pironi, afin de préserver un doublé à domicile pour la Scuderia. Mais rien ne se passa comme prévu. Le français dépassa le canadien et au prix d’une lutte sans merci, Pironi ne rendra jamais la place de leader à Villeneuve. Le podium qui devait célébrer le sacre des rouges ne fut pas des plus étincelants. Mais le pire était encore à venir. Toujours le couteau entre les dents après cette trahison, Villeneuve se tua accidentellement à Zolder la course suivante lors des qualifications, véritable coup dur pour la Scuderia. Au Canada, Pironi s’offre la pole, qu’il dédiera d’ailleurs au malheureux Gilles. Mais la encore, les choses tournent au drame. Le français cale au départ et se fait percuter par l’Osella du débutant Paletti. L’italien est tué sur le coup dans son épave en flammes. Pour autant, une victoire à Zandvoort puis une deuxième et troisième place en France permettent au français de tenir le leadership du championnat. Mais une nouvelle fois, la Scuderia est touchée par un drame. Sur l’ultra rapide circuit d’Hockenheim, et dans des conditions très pluvieuses, Pironi déboula mais ne put apercevoir la Renault de Prost et la percuta de plein fouet. La Ferrari décolla avant de retomber, disloquant les jambes du malheureux Pironi.

Passé proche d’une amputation des deux membres inférieurs, le français échoua à la seconde place du championnat 1982, à seulement cinq points de Rosberg. Après de très nombreuses opérations, Pironi suivit une longue rééducation, tentant de reprendre le volant pour des tests avec Ligier ou Larousse. Pour autant, il se découvre une passion pour les courses « offshore », ces bateaux de course appelés les Formule 1 des mers. A bord de son « Colibri », en 1987, Pironi remporta la première manche, mais quinze jours plus tard, une vague provoquée par un autre bateau provoqua le décollage et le retournement de sa monture, tuant Pironi, Jean-Claude Guénard ainsi que Bernard Giroux à son bord.

L’année suivante, sa femme veuve donne naissance à des jumeaux, qu’elle nommera Didier et Gilles, un bel hommage aux deux pilotes victimes de l’année 1982…

Didier Pironi en chiffres...

Meilleur classement en championnat du monde F1 :

2e (1982)

Grands-prix :

70 (72 engagements)

Victoires :

3

Podiums :

13

Poles Position :

4

Meilleurs Tours :

5

bottom of page