Alan Jones
Williams F1 Team, une écurie au palmarès des plus notables. Leur première vedette : le discret Alan Jones.
Le nom de Jones n’est pas inconnu en sport automobile. Son père, ancienne gloire du pilotage en Australie, s’est toujours refusé à partir en Europe, là où il aurait sûrement pu rencontrer le succès. Logiquement, le petit Alan suit les traces de son paternel et se passionne pour le pilotage et la compétition. Très jeune, il commence inévitablement par le karting mais rapidement, des difficultés financières se présentent devant la petite famille. Le choix de continuer à courir est difficile à prendre pour Alan qui décide cependant de tout abandonner chez lui pour s’exiler vers l’Europe, en 1967. En Angleterre, les problèmes d’argent continuent, menaçant grandement son projet de carrière. A force de recherche, de travail et d’acharnement, il parvient à intégrer le championnat de F3. Ses débuts furent tout sauf simples, un accident à Brands Hatch lors de tests lui brisant une jambe.Durant plusieurs années, l’australien nage dans les différentes catégories de monoplaces, passant par la F3, la F5000 ou la Formule Atlantique. Ce n’est qu’au biais de ces passages que le jeune Alan, toujours en quête du Graal des sports mécaniques, fait une rencontre déterminante pour la suite de sa carrière : Harry Stiller. C’est ce dernier qui, en 1974, prépare l’aventure Formule 1 de Jones, tout d’abord en lui achetant un châssis Hesketh 308, le même que celui de l’étoile montante James Hunt, prête à courir pour 1975. Le rêve de l’australien prenait enfin forme.
Malheureusement pour lui, ses débuts furent éclipsés par la tragédie du grand-prix d’Espagne 1975. Critiquée tout le week-end, la sécurité était des plus précaires. Jones se qualifia lointain vingtième, loin derrière l’anglais Hunt, troisième, disposant pourtant du même matériel. Sa course se conclut par un accident, percuté Donohue au quatrième tour. L’épreuve s’acheva une vingtaine de boucles plus tard après le terrible crash de Stommelen, emportant la vie de cinq personnes aux abords du circuit. A Monaco puis à Zolder, deux nouveaux abandons. Les débuts tant espérés tournent finalement au cauchemar. Après avoir enfin croisé la ligne d’arrivée à Zandvoort, alors que Hunt s’imposait pour la première fois de sa carrière, Stiller arrête les frais. Tout aurait donc pu se stopper là pour le bourru australien mais une proposition de Graham Hill pour piloter ses monoplaces le sauva. Hélas, la Embassy Hill est une mauvaise voiture, ce qui ne l’empêcha pourtant pas de dévoiler l’étendue de son talent. Très lent sur un tour, Jones s’améliore le dimanche, profitant des incidents pour remonter dans le classement. A Silverstone, il évite le carambolage et intègre le top 10 pour la première fois. Puis en Allemagne, sur le terrifiant Nürburgring, il réalise une très belle performance en hissant sa modeste monture au cinquième rang, synonyme de points à l’arrivée. Mais contre toute attente, Alan Jones claque la porte de la petite structure anglaise. Le voici donc sans volant, une situation qui dura jusqu’à la fin de la saison. Pour 1976, il rejoint l’équipe d’un autre champion de la discipline, John Surtees. La TS19 est certes plus rapide que la Hill, elle reste surtout iconique pour son sponsoring osé, faisant capoter son droit d’apparition à l’écran. Comme l’année passée, l’australien attend le jour de course pour se révéler face aux autres pointes, bien que disposant d’un matériel bien moins performant. Il inscrit cependant une belle cinquième place à Zolder puis plus tard à Brands Hatch, avant de s’offrir une magnifique quatrième place au Japon, sous la pluie torrentielle de Fuji. Mais comme un an auparavant, Jones n’apprécie pas l'ambiance chez Surtees et décide de stopper là cette collaboration, sans pour autant avoir de volant pour la saison suivante.
Car cette fois-ci, personne ne s’intéresse à lui. Son bref passage en Formule 1 ne lui aura donc pas permis de s’ouvrir les portes d’un top team, ou même d’une plus petite équipe. Pour combler son envie de pilotage, il s’engage en Amérique et en Océanie pour courir en Can-Am et dans les Rothmans Series, un championnat australien de Formule 5000. Mais après quelques mois hors de la catégorie reine, il est contacté par l’écurie Shadow pour remplacer le défunt Tom Pryce, tragiquement décédé à cause d’un commissaire lors du grand-prix d’Afrique du Sud. Jones s'empresse d’accepter pour retourner au plus vite au volant d’une F1. L’australien fait donc son grand retour sur le tracé de Long Beach et bien que sa vitesse en qualification ne soit toujours pas la meilleure, son rythme de course et sa régularité lui font rapidement gagner des places. Cependant, alors qu’il occupait la sixième place, sa boîte de vitesses le trahit. S’il est victime d’un accrochage en Espagne, il réalise une belle prestation à Monaco, inscrivant le point de la sixième place, puis les deux de la manche belge, à Zolder, bien que grandement privé de ses freins. Ces bonnes performances augurent une suite de championnat plus qu’intéressante. Mais en Suède, son V8 Ford-Cosworth fait des siennes, alors qu’en France, c’est sa transmission qui fait des caprices. La mécanique finit par tenir à SIlverstone là où, après une belle remontée, Jones se classe septième. Sur le tout nouveau tracé d’Hockenheim, l’australien ne fait pas long feu, percuté par Regazzoni avant même le premier virage. En Autriche, sur le terrible Osterreichring, le pilote Shadow se qualifie lointain quatorzième. Mais le jour de la course, la pluie s’abat. Toutes les cartes sont donc rebattues et chacun peut espérer grappiller de gros points. Lors du warm-up, la monture beige se montre étonnamment rapide, un bon point avant le départ. Car à l’abaissement du drapeau, les gouttes tombent toujours. Il n’en fallait pas plus pour qu’une réelle démonstration de l’australien commence, bien aidé par une monture aux suspensions magistrales sur ce tracé alpin. Les dépassements s'enchaînent et après l’abandon d’Andretti, alors leader, le voici au second rang, derrière le champion du monde en titre. Si la piste s’assèche, la Shadow n’en demeure pas moins rapide. Tout à coup, c’est le moteur de Hunt qui explose, propulsant Jones au premier rang ! La tension est palpable durant les derniers tours de course mais avec une avance de plus de vingt secondes, l’australien n’a plus rien à craindre. Aussi étrange que cela puisse paraître, Alan Jones s’impose à la surprise générale, prouvant ici même son talent volant entre les mains. C’est également le premier succès pour son équipe, succès qui restera sans suite. Ces premiers lauriers sont loin de passer inaperçus auprès des écuries de pointe qui ne tardent pas à lui adresser plusieurs lettres en vue d’un éventuel contrat dans l’avenir. Parmi elles, la Scuderia Ferrari et la petite structure Williams F1 Team. Alors que la signature avec l’écurie italienne était imminente, la firme de Maranello décida finalement de se rabattre sur le fougueux mais très talentueux Gilles Villeneuve et ce, après l’échec de l’acquisition de Mario Andretti. Mais pour Williams, pas question de passer à côté de Jones. Ce dernier sera bel et bien leur pilote pour les années à suivre. Avant cela, l’australien tient à terminer en beauté sa formidable saison chez Shadow. A Monza, comme il l’avait fait en Autriche, il profite du malheur des autres et d’une voiture redoutable pour se battre pour le podium, avant d’y grimper suite à l’abandon de Reutemann sur sortie de piste à quelques kilomètres du but. A Mosport, il réalise sa meilleure qualification avec le septième chrono avant de rivaliser de longues minutes face à Mass pour la troisième marche du podium. Finalement, il échouera de peu après une fin d'épreuve marquée par les nombreux accidents provoqués par la casse moteur de la Lotus d’Andretti. Avec cette campagne plus que réussie, le rugueux australien tient une belle septième place au championnat pilote, espérant dorénavant, se battre pour la couronne…
Et le choix n’est pas mauvais. Avec un important sponsoring de la part d’une compagnie aérienne saoudienne, Frank Williams a de quoi construire une monoplace digne de ce nom. Pour l’assister, il peut compter sur le brillant Patrick Head, cerveau de l’écurie avec qui Jones nouera des liens très particuliers. Mais en 1978, une voiture fait la révolution : la Lotus 79 à effet de sol. La FW06 n’est pas simple à mettre au point et les débuts sont difficiles pour l’australien, seul pilote de l’équipe. Après deux premières courses décevantes, il reprend enfin sa marche en avant à Kyalami, remontant de la dix-huitième à la quatrième place à l’arrivée. A Long Beach, il se montre particulièrement véloce et tient un long moment la seconde place avant que son aileron ne s’affaisse d’une manière inexpliqué, provoquant une cruelle chute de performance pour l’australien qui termine hors des points. En Suède, il réédite l’une de ses plus formidables remontées mais son travail est gâché par un accrochage avec l’Arrows de Patrese. De nombreuses belles opportunités se retrouvent réduites à néant. S’il retrouve les points en France, il subit une terrible série de quatre abandons consécutifs, après s’être pourtant bien amélioré dans l’exercice du tour chronométré. La Williams semble de plus en plus compétitive mais les résultats n’y sont pas. A Monza, c’est une crevaison qui l’extrait du top 6 mais c’est à Watkins Glen que l’australien revient enfin sur le devant de la scène. Après s’être formidablement bien qualifié en troisième place, il réalise une belle course qu’il achève un rang plus haut, à une vingtaine de secondes du vainqueur Reutemann. Sa campagne 1978 s’achève par une piètre neuvième place au Canada mais peu importe, Jones est déjà tourné vers l’année suivante et l’introduction du nouveau modèle. Mais pour entamer sa saison 1979, le pilote Williams doit cependant débuter avec la FW06. Après trois premiers grands-prix catastrophiques, l’australien retrouve sa bonne forme à Long Beach, signant une belle mais étonnante troisième place finale. C’est finalement à Jarama que la nouvelle machine de Frank Williams effectue ses premiers tours de roues en championnat du monde. Associé au suisse Clay Regazzoni, Jones espère pouvoir jouer les trouble-fêtes rapidement s’il veut conserver quelques chances au classement pilote. Si la monture anglaise se montre plus rapide, elle n’en demeure pas moins très fragile. Avec trois retraits successifs, les opportunités de bien figurer à la fin de l’année sont grandement réduites mais après une réjouissante quatrième place en France, tous les espoirs sont permis. A Silverstone, manche à domicile pour son équipe, Jones signe la pole position, sa première en carrière. Le jour de la course, il mène imparablement devant des milliers de spectateurs amassés autour du circuit mais alors que la moitié de l’épreuve est franchie, c’est le drame : la pompe à eau lâche, obligeant son pauvre pilote à regagner son stand pour renoncer. La victoire, qui lui tendait les bras, revient finalement à son équipier qui, pour la première fois, propulse le nom de Williams sur la plus haute marche. Les rapides progrès de la FW07 inquiètent grandement les autres écuries et pour cause, le nouveau bébé de Patrick Head domine largement. A Hockenheim, sur l’Osterreichring et à Zandvoort, personne ne peut arrêter la machine blanche et verte mais surtout, personne ne peut battre Alan Jones, auteur de trois superbes victoires. A Monza, son moteur lui joue un sale tour dès le départ, l’obligeant à regagner son garage pour corriger ce problème. Une fois reparti, bien qu’à deux tours des leaders, l’australien aligne les meilleurs temps, reprenant même l’une de ses deux boucles de retard ! Mais à la fin, il est trop tard : Scheckter scelle la couronne mondiale. De nouveau sur la plus haute marche au Canada, il livre, face à Villeneuve, un duel mémorable sous la pluie de Watkins Glen, avant que son élan soit stoppé net par la perte d’une roue suite à un arrêt ravitaillement. Jones se classe au troisième rang du championnat, bien remonté après sa deuxième partie de saison héroïque. Reste à confirmer en 1980…
Pour cette troisième campagne au sein de l’écurie Williams, Alan Jones se voit confier, à lui et à son nouvel équipier Reutemann, la FW07B, grosse évolution de la déjà très performante FW07. Avec cette nouvelle monture, l’équipe anglaise souhaite pousser encore plus loin le fameux concept d’effet de sol initié par Lotus trois ans auparavant. Pour la première de l’année, c’est l’ancienne monoplace qui reprend du service mais ses performances restent tout à fait acceptables. Pole, meilleur tour et victoire, c’est une entame de championnat royale pour l’australien. Mais après avoir affolé la concurrence, Williams connaît un important revers. En effet, les Renault se montrent encore plus véloces et raflent les premières places au Brésil et en Afrique du Sud. Pour Jones, c’est le début d’une mauvaise passe. A Long Beach, il se fait bêtement accroché par Giacomelli alors qu’il assurait la deuxième place. Puis à Zolder, il se fait déborder dès le départ par Pironi, en grande forme sur sa Ligier. Dans les rues de Monaco, c’est une casse de son différentiel qui l’oblige à stopper sa course, tandis que son équipier argentin s’impose. Malgré toutes ces mésaventures, l’australien ne pointe qu’à trois petits points du leader Piquet. La manche suivante se déroule en Espagne mais dans un cadre particulièrement tendu suite aux nombreux désaccords opposant la FISA à la FOCA, notamment l’interdiction de l’effet de sol à partir de 1981. Cette course, boycottée par trois team, est remportée par Jones mais le lendemain, coup dur : l’épreuve est classée comme hors-championnat, supprimant par ailleurs les neuf points récoltés par l’australien. Cet épisode marquera le début des piètres relations entre Jones et Balestre, président de la FIA. La campagne reprend son cours normal en France, toujours sous tension, mais avec des Williams plus en forme que jamais. Si les français sont en vogue chez eux, c’est bien la FW07 B du leader du championnat qui s’impose avant de facilement doubler la mise à Brands Hatch pour le grand-prix suivant. Avant d’arriver en Allemagne lors d’une séance d’essais, l’australien sort violemment de la piste à Donington, s’en tirant miraculeusement bien. Une chance que n’aura pas Patrick Depailler, décédé lors de tests menés par Alfa Romeo à Hockenheim, juste avant la course. S’il décroche la pole, c’est bien la Renault de Jabouille qui vire en tête mais après un problème moteur sur le V6 français, Jones reprend la tête. Mais dans les derniers kilomètres, une crevaison l’oblige à passer aux stands pour en changer, le faisant chuter au troisième rang. Pour l’anecdote, il refusa de grimper sur le podium pour éviter son ennemi de la FIA Balestre. Le championnat est très serré entre lui et Piquet, son vrai rival. Si son avance augmente légèrement en Autriche, elle se réduit presque à néant à Zandvoort après une sortie de piste, alors qu’il était leader, abimant grandement les jupes de sa monture. Pire encore à Imola, pour le grand-prix d’Italie, ou le Carioca lui subtilise la victoire, repassant en tête du classement pour deux unités. L’issue du championnat est incertaine mais le système de barème ne gardant que les cinq meilleurs résultats de la deuxième partie de saison pourrait bien profiter à l’australien. Il n’en aura finalement pas besoin, remonté à bloc pour les deux dernières manches de l’année. Victorieux à Montréal et à Watkins Glen, il décroche, par la même occasion, le titre mondial, bien aidé par une monoplace dominatrice. Il succède à Jack Brabham dans le palmarès des pilotes australien champion du monde, restant d’ailleurs le dernier en date. En 1981, l’histoire se répète. La saison est dominée par les trois mêmes hommes : Jones, Reutemann et Piquet. Mais si le second acceptait, à contrecœur, son rôle de deuxième pilote en 1980, il n’en fut pas de même l’année suivante. Alors que le champion en titre l’emporte d’entrée de jeu, la manche brésilienne prit un tournant que ne souhaitait absolument par Frank Williams et son équipe : la rébellion. Sous la pluie de Sao Paulo, l’argentin mène devant son équipier mais comme il est précisé dans son contrat, il n’a d’autres choix que de s'effacer à la faveur de l’autre Williams si celle-ci se trouve dans son sillage. Reutemann n'obtempèra pas, faisant perdre trois points faciles à l’australien. La saison se poursuivit dans un climat de tension, faisant craindre le pire à l’écurie de Didcot. Alors quand Reutemann est en passe de rafler le titre en fin d’année, Jones refusa d’apporter toute aide qui lui serait bénéfique. La polémique du grand-prix brésilien lui reste dans la gorge, affectant grandement son envie de triompher. Le championnat se joue lors de l’ultime meeting, sur le parking du Caesars Palace à Las Vegas. S’il est hors-jeu pour conserver son dû, l’australien ne joue absolument pas la carte de l’assistance avec Reutemann, accrochant une nouvelle victoire, là où son équipier rate le titre pour un petit point face à Piquet. Heureux de ce coup du sort mais surtout d’avoir ramené les lauriers pour ce qui est des constructeurs, le champion du monde 1980 décide cependant de s’arrêter là, ne supportant plus les critiques et polémiques alimentant les médias depuis plus de deux ans. Après seulement six petites saisons, l’australien se retire chez lui, en Australie, pour couler de beaux jours dans son ranch…
Mais l’esprit de compétition est trop fort et le virus de la course le pique à nouveau. En 1982, il s’initie aux voitures de tourisme, remportant le championnat d’Australie, avant d’effectuer un premier come-back en Formule 1 pour le compte d’Arrows, lors du grand-prix de Long Beach. Son arrivée dans le paddock ne laisse personne indifférent. En effet, l’australien boite depuis une chute à cheval et son embonpoint en fait sourire plus d’un, surtout quand il s’agit de la voir s’installer dans l’étroit cockpit de sa monoplace. Sa course fut sans histoires et la proposition de Jackie Oliver qui tenait pour trois meetings n’ira pas à son terme. Jones retourne alors vagabonder au milieu de ses troupeaux en Australie, oubliant peu à peu le sport automobile. Et pourtant, en 1985, le revoilà derrière le volant d’une monoplace, américaine cette fois. Le temps d’une pige en CART, Jones se prépare à son deuxième retour dans la discipline qui l’aura couronnée cinq ans plus tôt. Pour ce faire, il intègre la nouvelle écurie américaine FORCE, aussi appelée Team Haas ou encore Béatrice. Cette nouvelle monoplace, conçue par Lola, est une vraie calamité et pour les trois week-end où elle est présente, elle ne parviendra jamais à croiser le drapeau à damier. A Kyalami, alors que le pays traversait sa grave crise de l’Apartheid, le team américain ne souhaite pas faire le déplacement pour des raisons d’éthiques. En qualité de seul pilote, Jones se devait de trouver une excuse valable qui le ferait déclarer forfait, obligeant son écurie à ne pas faire le déplacement. Et c’est un certain Bernie Ecclestone qui trouva l’idée retenue, celle de faire croire à une soudaine maladie de l’australien, en échange d’une prime bien juteuse. Bien qu’il n’ait aucune chance de gagner quoi que ce soit, le champion du monde 1980 repart pour une année supplémentaire chez Haas (rien à voir avec l’écurie de Gene Haas), associé cette fois-ci au français Patrick Tambay. Au bout de deux courses, le poussif moteur Hart est remplacé par un V6 Turbo Ford, sans réel gain de performance. Etonnement, c’est sur deux des tracés les plus rapides que sa monoplace rouge fonctionna le mieux. Auteur d’une splendide quatrième place sur l’Osterreichring, il intègre de nouveaux les points à Monza avec le sixième rang sur la ligne. Hélas, tout cela est insuffisant pour maintenir à flot une équipe condamnée dès ses premiers tours de roues. A l’issue de la saison, le team américain disparaît à tout jamais. S’en est terminé de la Formule 1 pour Alan Jones.
Sa passion pour le pilotage le suit pourtant toujours. Chez lui, en Australie, il participe de nombreuses fois au championnat de voitures de tourisme, passant proche du sacre en 1993. Le reste du temps, il continue à s’occuper de ses bêtes, tout en gardant un œil sur la Formule 1 avec son rôle de commentateur pour la télévision nationale. Ce personnage, très discret à son époque, refait rarement son apparition sur la scène publique, sauf lorsque les bolides envahissent son territoire australien...
Alan Jones en chiffres...
Meilleur classement en championnat du monde F1 :
Champion du monde (1980)
Grands-prix :
116 (117 engagements)
Victoires :
12
Podiums :
24
Poles Position :
6
Meilleurs Tours :
13