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Pedro Rodriguez

Un talent brut comme son frère, fauchée trop tôt dans sa carrière : l'inimitable Pedro Rodriguez.

Les Rodriguez, une histoire d’amour tragique entre deux frères passionnés de course, prêts à tout pour courir contre les plus grands. Pedro et Ricardo, de deux ans son cadet, sont les fils d’un riche mexicain. Aucun mal alors pour eux de s’initier à une discipline de plus en plus chère, les sports mécaniques. Pour l'aîné, c’est d’abord sur deux roues que l’aventure commence et une chose est sûre, son talent est inné. A seulement quinze ans, il est déjà auréolé d’un titre en 500cm3 et il ne faudra pas attendre très longtemps pour le voir derrière un volant puisqu’un an plus tard, le voici déjà à bord d’une Jaguar XK 120 pour des compétitions sur le sol mexicain. Après un bref arrêt pour cause d’études supérieures, il replonge dans l’euphorie, toujours accompagné de se frère, pour viser toujours plus haut : la Formule 1 et les 24 Heures du Mans avant tout. En 1957, leur père leur offre une Ferrari 500 TR pour mener à bien leur projet en compétition et c’est Pedro qui, en premier, mettra la main dessus en course. En 1958, il enchaîne les épreuves au volant de Corvette ou de Porsche, toujours sur le continent américain. Il n’a que dix-huit ans lorsqu’il réalise son premier voyage vers la Sarthe. Les frères Rodriguez sont attendus pour piloter leur machine aux 24 Heures du Mans. Problème, Ricardo est beaucoup trop jeune pour les officiels européens qui le recalent avant le départ. Pedro s’associa alors avec José Behra, le frère de Jean, pilote de Formule 1 en son temps. Si cette première sortie mancelle n’est pas couronnée de succès, il n’en faudra pas plus au jeune mexicain pour se faire repérer par le fameux Luigi Chinetti et le NART (North American Racing Team). Voyant le potentiel de la fratrie, l’italo-américain les prend sous le coude à compter de fin 1959. Pedro n’a alors que peu triompher sur la scène internationale mais ses numéros d’équilibriste sur circuit font très bonne impression auprès des journalistes, spectateurs et chefs d’écurie. Cette même année 1959, les deux frangins disputent enfin ensemble la classique sarthoise sous les couleurs d’OSCA, une petite structure avec laquelle ils mèneront un long moment leur catégorie avant de renoncer. La saison 1960 n’est pas la plus glorieuse mais malgré ses abandons répétés, Pedro continue d'impressionner. Il ne peut cependant pas lutter face à Ricardo, deuxième des 24 Heures du Mans cette année-là, un résultat qui lui permettra d’atteindre encore plus vite les sommets que son grand-frère.

Les deux hommes ne se quittent pas et évoluent une bonne partie du temps sur la même machine lors des courses d’endurance. Troisièmes à Sebring, deuxièmes au Nürburgring, les frères mexicains deviennent de véritables terreurs sur leur Ferrari et c’est au Mans que la légende Rodriguez connue sa véritable lancée. Face aux italiennes de l’époque, la 250 TRI du NART n’a que peu de chance de trouver le haut du tableau et pourtant, Pedro et Ricardo réalisent un incroyable spectacle, menant un long moment la course, renonçant à une heure du but sur casse moteur. Certes, le résultat n’est pas là mais la prestation aura attiré beaucoup de regards. Etonnement, c’est Ricardo qui tape le premier dans l'œil du Commendatore, ce dernier lui offrant même la possibilité de courir en Formule 1 pour le grand-prix d’Italie, devenant alors le plus jeune pilote de l’histoire des grands-prix. Pedro aurait dû avoir cette chance un peu plus tard, à Watkins Glen, mais après le tragique accident de Von Trips à Monza, Enzo Ferrari décide de ne pas faire courir ses monoplaces outre-Atlantique. Il se réconforta avec son premier succès à grande échelle avec les 1000km de Paris, disputées sur le circuit de Linas-Montlhéry, toujours avec son frère. En 1962, il ne connaît pas vraiment le succès, sauf à Montlhéry et sur la célébrissime Targa Florio, mais le 1er Novembre, tout va basculer : son frère se tue sur le circuit de Mexico dans une manche hors-championnat de Formule 1. Pedro est bouleversé, lui qui avait accompli une partie de sa carrière avec son Ricardo perd ce qu’il avait de plus cher au monde. L’envie n’y est plus du tout et même si la passion persiste, il faut lever le pied. Ses courses, en 1963, se disputent dans la douleur et malgré quelques beaux succès, le mexicain hésite mais finalement, l’adrénaline revient. Le mythe Rodriguez est de retour sur les circuits d’autant plus qu’en cette année 1963, il a enfin l’occasion de débuter en monoplace grâce à Lotus aux Etats-Unis et au Mexique, sans grande réussite.. En 1964, il connaît enfin une saison décente, s’imposant dans plusieurs championnats, notamment aux 2000km de Daytona, en association avec Phil Hill avant de se voir confier, en toute fin d’année, son premier volant Ferrari en Formule 1. Ces premiers tours de roues se font chez lui, au Mexique, à bord d’une machine blanche et bleue, tout comme ses équipiers Surtees et Bandini, tous les trois étant engagés par le NART et non pas la Scuderia Ferrari, alors en désaccord avec le CSI. Avec la sixième place, il inscrit son tout premier point en catégorie reine. Petit à petit, l’envie d’en découdre en monoplace le pique et en 1965, il retente sa chance. Après avoir avorté sa participation sur une Lotus à Monaco, il signe son grand retour pour deux épreuves à Watkins Glen puis Mexico sur une Ferrari 1512, accrochant même la cinquième place sous la pluie américaine. Cette même année, en dépit d’une septième place au Mans, il réalise une belle prestation à Reims en s’imposant au terme des 12 Heures, prenant alors sa revanche sur la classique mancelle. En 1966, alors qu’il ne grimpe que sur un seul podium en championnat du monde des voitures de sport au Nürburgring, il réapparaît en Formule 1 au sein du team Lotus. Face au légendaire Clark, Pedro Rodriguez ne peut rien faire et si ces trois participations s’achèvent par trois abandons, il resta solide sur la durée comme en France ou au Mexique, pointant parmi les quatre premiers avant de mettre pied à terre. Celui qui s’était renfermé après la disparition de son frère semble remonter sur le devant de la scène. Pari réussi.

Car en 1967, il s’engage officiellement dans le championnat du monde de Formule 1 avec l’équipe Cooper. Le team anglais n’est plus aussi flamboyant qu’au début des sixties mais le mexicain a à cœur de briller dans une discipline qu’il ne connaît finalement peu. Sa première campagne complète s’ouvre en Afrique du Sud, sur le tracé de Kyalami, à une date peu orthodoxe : le 2 Janvier. Brillamment qualifié en quatrième place, Rodriguez compte sur la chaleur étouffante pour bouleverser la hiérarchie établie par Brabham depuis le changement de réglementation. Le grand-prix sera une véritable hécatombe mais la petite anglaise tient le coup. Redescendu au septième rang à mi-course, il profite des abandons de Gurney, Brabham et Hulme pour intégrer le podium et le deuxième rang, derrière John Love. Ce dernier n’est guère rapide sur la piste africaine et tour après tour, il perd du terrain sur le mexicain. Rapidement, la jonction est faite et les positions s’inversent, d’autant plus que l’ex-leader choisit de ravitailler, au contraire du pilote Cooper. Alors que personne ne le voyait venir, Pedro Rodriguez s’impose pour sa première “vraie” course officielle, un petit exploit pour le mexicain. Quelques semaines plus tard, il arrache une belle troisième place à Daytona, course marquée par la déculotté de Ford et le triplé historique des Ferrari. Étonnamment, le reste de sa saison en voiture de sport ne sera absolument pas couronné de succès. A l’inverse, la Formule 1 se déroule plutôt bien et ce, malgré la domination des nouvelles Lotus 49 de Clark et Hill. A Monaco, il gagne onze positions pour croiser la ligne en cinquième place et ainsi récolter deux nouvelles unités. Des points qu’il aurait pu récupérer à Zandvoort si sa boîte de vitesses ne l’avait pas trahie alors qu’il s'élançait depuis le cinquième rang. A Spa-Francorchamps, sa bonne pointe de vitesse et son gros cœur le font se placer parmi les hommes de tête mais à quatre tours du terme, tout espoir de bien figurer tombe à l’eau suite à la casse de son V12 Maserati. Il retrouvera les points au Mans, pour la seule apparition de la F1 en Sarthe, puis à Silverstone, mais toujours hors du podium. Après une contre-performance sur le Nürburgring, Rodriguez subit un violent accident en Protos-Ford, l'obligeant à rester à l’écart des circuits plusieurs semaines. Le Canada, l’Italie et les Etats-Unis se feront donc sans lui mais fort heureusement, il sera remis à pied pour son grand-prix national, à Mexico. Bien parti depuis sa treizième place, il se défait de plusieurs adversaires pour remonter au sixième rang et ainsi inscrire un nouveau point. Pour sa première saison, et ce en disputant moins de courses que ses concurrents, il accroche une belle sixième place au championnat, qui restera d’ailleurs son meilleur résultat. Voyant le déclin de Cooper, Pedro opte pour le changement et décide de rejoindre les rangs de BRM à compter de 1968, une année bien remplie…

Être pilote de course à cette époque-là vous permet de vous mesurer à tout type de pilote dans d’innombrables catégories. Rodriguez essaya tout ce qu’il pouvait essayer, passant de la F1 à la F2, aux Tasman Series, aux voitures de Sport ou encore au Can-Am. Et c’est le jour de l’an que débute cette infernale saison, à Kyalami mais cette fois-ci, pas de miracles, le mexicain abandonnera très tôt sur soucis d’allumage. Il ne verra pas l’arrivée non plus en Espagne et ce, après avoir pourtant pris la tête dès le départ. Il ne verra pas non plus l’arrivée à Monaco, une nouvelle fois impliqué dans un accident. La sentence sera la même en endurance avec un double-abandon dans les classiques américaines Daytona-Sebring. De retour en Formule 1, il voit la chance enfin lui sourire. Tout d’abord, il sécurise une belle deuxième place à Spa-Francorchamps, passant à douze petites secondes d’un second succès avant d’accrocher une troisième place à Zandvoort, sur une piste complètement noyée. Cette performance est encore plus impressionnante quand on sait à quel point les gommes pluie qui équipaient les Matra gagnante étaient supérieures. Le mexicain aura d’ailleurs offert un magnifique spectacle aux spectateurs avec ses glisses maîtrisées à merveille, véritable sensation ici aux Pays-Bas. Ce regain de forme sera cependant ébranlé au cœur de l’été, des pépins en cascade l’empêchant de conclure des grand-prix pourtant bien partis, à l’instar de la course française sous la pluie de Rouen-Les Essarts par exemple. Sixième sur le Nürburgring, il passe totalement au travers de la manche italienne, stoppant rapidement sur ennuis moteur. Les abandons sont trop nombreux pour espérer se battre pour le championnat mais au moins parvient-il à tirer le meilleur de sa monoplace si peu fiable. Ce sera chose faite au Canada, sur le tracé de Mont-Tremblant avec une troisième place finale, à tout de même deux tours du vainqueur Hulme. Avant d’attaquer Watkins Glen deux semaines plus tard, le mexicain fait étape en France, pour les 24 Heures du Mans, décalées en Septembre suite aux révolutions de Mai 68. La date n’est pas le seul changement à noter puisque contrairement à d’habitude, Rodriguez court pour le rival italien lors de cette édition. Le voici donc attitré chez Ford avec Lucien Bianchi, un beau duo qui compte bien écrire l’histoire. Et elle le sera puisque la paire mène une course exemplaire, profitant des déboires des Porsche pour s’envoler en tête et ce, malgré une pluie incessante et un Pescarolo flamboyant. La GT40 aux mythiques couleurs Gulf ne connaît aucun souci majeur et le Dimanche 28 Septembre, à 15 heures, la voici couronnée d’un troisième succès de rang, le premier pour les deux pilotes. Pedro est évidemment sur le toit du monde, lui qui était déjà adulé par la foule pour son style de pilotage caractéristique et héroïque. Avec ce triomphe en poche, il devient l’un des tous meilleurs pilotes du monde mais sa conquête internationale est loin d’être terminée. La parenthèse mancelle achevée, il retourne à ses occupations en monoplace avec le grand-prix des Etats-Unis, à Watkins Glen. La réussite ne le suit pas outre-manche puisqu’il renonce sur bris de suspension mais lorsque la discipline fait halte dans son pays d’origine, le voilà de retour à la fête. Bien que sa qualification soit moyenne, il attaque sans cesse pour remonter et à dix tours du but, le mexicain pointe à la septième place. C’est alors qu’il se lança dans une course effrénée pour retrouver la tête du peloton, gagnant place après place jusqu’à figurer au troisième rang à quatre boucles du but avant de se faire finalement reprendre son dû par Oliver. Rodriguez échouera en quatrième position, à quatre dixièmes de la dernière marche du podium. Malgré ses nombreux soucis, le pilote BRM peut s’estimer heureux de ses bonnes performances et de ses grosses remontées. Son talent d’équilibriste sous la pluie n’est plus à démontrer mais face à lui, la concurrence devient plus féroce.

Pourtant, il choisit de rester chez BRM pour 1969 mais l’écurie mère souhaite s’en séparer. C’est ainsi qu’il se retrouve au sein du team privé BRM, le Reg Parnell Racing. La monoplace n’est clairement plus au niveau et la fiabilité est tout bonnement catastrophique. En trois meetings, il accumule autant d’abandons, une réelle désillusion pour un pilote de son calibre. Sa saison d’endurance laisse entrevoir plus d’optimisme avec une quatrième place à Brands Hatch puis une deuxième à Spa-Francorchamps, mais sans jamais atteindre la plus haute marche. A Zandvoort, Rodriguez se voit refuser son inscription mais dans le paddock, il fait écho d’une probable arrivée chez Ferrari pour épauler l’éternel second Chris Amon. Le Commendatore lui fait évidemment confiance malgré sa victoire avec le rival américain au Mans mais la dernière création de la Scuderia n’est pas vraiment au niveau, la faute à une trésorerie malmenée, conduisant même au rachat par FIAT. Et c’est à Silverstone que le mexicain fait ses débuts en rouge, des débuts compliqués. S’il gagne bon nombre de place au départ, il perd très vite du terrain sur ses adversaires, glissant par la même occasion dans le classement. Il finira par renoncer, moteur cassé. Non-présent au Nürburgring suite au retrait de Ferrari qui désire se consacrer sur la fin de saison, il est également mis à pied pour la manche à domicile de l’écurie mais par chance, le pilote qui le remplaçait, en l'occurrence Ernesto Brambilla, se montre trop lent et son remplacement est prononcé lors des qualifications. Malheureusement pour le mexicain, la 312/69 est une calamité et il aura tout le mal du monde à réaliser un temps correct. La course sera tout aussi douloureuse et malgré le soutien indéfectible des tifosi, il ne peut mieux faire que la sixième place, à deux tours du vainqueur et nouveau champion du monde Jackie Stewart. La fin de saison approche et Rodriguez n’attend plus grand chose de la Scuderia Ferrari. La Formule 1 semble moins l’intéresser à contrario du sport-proto et ses monstres de puissance. Sa fin de campagne en Amérique ne sera pas plus glorieuse, bien qu’il atteigne la cinquième place aux Etats-Unis. Sans podium cette année-là, il se consola en endurance avec la deuxième position lors des 1000 kilomètres de Paris, une épreuve qu’il disputa sur une Matra, une nouvelle machine toujours plus démoniaque…

Mais la française ne sera rien à côté du monstre qui fit la légende du mexicain : la Porsche 917. Souvent associé à Kinnunen, Rodriguez dompte la bête allemande avec un don rare, réalisant d’incroyables prouesses à son bord, terrassant tous ses adversaires sauf un peut-être : Jo Siffert. Première sortie et première victoire pour Pedro aux 24 Heures de Daytona avant d’attaquer Sebring où il atteindra le quatrième rang. Sa carrière en monoplace se poursuit toujours en parallèle et après avoir été écarté du team officiel BRM en 1969, il y signe son grand retour, sans grande chance de s’imposer. Les trois premières courses à Kyalami, Jarama et Monaco lui donneront bel et bien raison mais à l’arrivée du printemps, l’homme devient légende. Lors des 1000 km de Brands Hatch, la météo est catastrophique et la piste sérieusement inondée. Aucun problème pour le mexicain, voguant sur les flots avec sa Porsche Gulf et ses glissades en tout genre. Ce pilotage héroïque lui vaudra sûrement le plus beau succès de sa carrière. La campagne 1970 qui sera d’ailleurs la plus fructueuse pour lui avec d’autres victoires en prototypes à Monza et Watkins Glen, ainsi que de nombreuses places d’honneur. Avec Siffert, Rodriguez réinvente les courses d’endurance en les transformant en sprint de longue durée. Les deux hommes sont clairement sur une autre planète lorsqu’ils prennent le volant de ces monstres. Leurs luttes, souvent épiques, comme à Spa-Francorchamps, inquiètent un peu la concurrence en raison des risques encourus mais les deux grands champions n’y prêtent guère attention et foncent tête baissée. Entre-temps, le mexicain réalise un autre exploit en Formule 1, encore à Spa-Francorchamps, où il réalise le grand-prix de sa vie. Auteur d’un superbe envol, il prend la tête au quatrième tour pour ne plus jamais la quitter, résistant pourtant tant bien que mal à un Amon extrêmement pressant à ses trousses. C’est également la première victoire d’une BRM depuis plus de trois ans, la deuxième pour Pedro, sa dernière aussi. Ses quatre grands-prix suivants seront désastreux et ce n’est qu’en Autriche que les points sont retrouvés avec la quatrième place. Le titre auquel il rêvait après la Belgique n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. La fin de saison se termine pourtant mieux qu’elle n’aura commencé. Quatrième au Canada, il se retrouve leader à Watkins Glen après l’abandon de Stewart. La première marche du podium lui tend les bras mais à quelques kilomètres du but, sa jauge d’essence baisse dangereusement. Déçu, il rejoint son garage pour ajouter quelques précieux litres mais il est déjà trop tard, Fittipaldi est passé, remportant au passage son premier grand-prix. Rodriguez parvient à sauver les meubles avec la deuxième place, forcément dépité. Sixième au Mexique, il conclut sa saison au septième rang du championnat, un bien maigre résultat lorsque l’on voit toutes les opportunités manquées. Pedro ne perd pas espoir et se projette déjà sur la campagne 1971, toujours au sein d’une écurie BRM en plein déclin. Si la F1 ne lui apporte par le succès escompté, les voitures de sport lui offrent un bien meilleur CV. Son coup de volant est rapidement retrouvé en début d’année, que ce soit aux 1000km de Buenos Aires ou aux 24 Heures de Daytona. Il continua sa marche en avant avec de nouveaux succès en endurance à Monza, Spa-Francorchamps ou Zeltweg, terminant second au Nürburgring. En monoplace, sa BRM P160 se montre étonnement plus performante que ses devancières, permettant au mexicain de toujours figurer dans le top 10 en qualifications, ce qui ne lui était que trop arrivé jusque-là. Quatrième en Espagne, il parvient à remporter un grand-prix hors championnat à Oulton Park avant de se battre pour la victoire à Zandvoort, encore sur piste mouillée. Tout au long de l’épreuve, Rodriguez bataille dur face à Ickx, lui aussi très à l’aise sur piste humide. Au bout du compte, c’est la Ferrari qui s’impose pour à peine plus de huit secondes. Bien que dominé au championnat par Stewart, Pedro se place idéalement à la troisième place, espérant renverser la situation. Mais ce moment n’arrivera jamais. Le 11 Juillet, alors qu’il participe à une course sans intérêt sur le Norisring sur une Ferrari, il est victime d’un effroyable accident. Sa voiture s’embrase instantanément. Coincé dans son bolide, le mexicain ne peut s’en extraire. Lorsque l’incendie est enfin circoncis, il est déjà trop tard, le malheureux est presque perdu, très gravement brûlé et intoxiqué. Il décédera quelques heures plus tard. Le sport automobile venait de perdre l’un de ses plus grands talents.

Neuf ans après Ricardo, la famille Rodriguez est encore endeuillée par la course automobile. Les deux frères, tous les deux de jeunes espoirs, furent emportés par leur passion, un destin cruel faisant partie de la légende Rodriguez. Très discret en dehors de sa voiture, Pedro était sans conteste l’un des pilotes les plus impressionnants sur circuit, maîtrisant ses bolides d’une manière qui lui était bien propre. Slon style si caractéristique était devenu une marque de fabrique à laquelle Ferrari, Porsche et BRM avaient sérieusement accroché. Quel aurait été son palmarès sans cet incident allemand ? Nul ne le sait mais une chose est sûre, il aurait été l’un des plus étoffé de l’endurance mondiale. Le Mexique entier, durement touché par cette nouvelle perte, décidera de renommer sa piste nationale en hommage à la fratrie mexicaine, devenant alors “Autódromo Hermanos Rodríguez”, un nom qui ne s’oubliera jamais...

Pedro Rodriguez en chiffres...

Meilleur classement en championnat du monde F1 :

6e (1967, 1968)

Grands-prix :

54 (59 engagements)

Victoires :

2

Podiums :

7

Poles Position :

0

Meilleurs Tours :

1

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