Kimi Raikkonen
Champion du monde sur le fil, fêtard invétéré ou encore grand poète à l’articulation oubliée, voici Kimi Räikkönen.
La carrière en sports mécaniques du finalandais débute très tôt, chez lui, à l’âge de sept ans. Très vite, le jeune homme s’anime d’une passion dévorante et à partir de dix ans, alors qu’il s’engage dans les championnats de karting, sa notoriété augmente. En quelques années, il devient l’une des figures montantes en Scandinavie. A quinze ans, il dispute ses premières courses hors de son pays, cette même année où il commencera à connaître le succès dans les séries Formule A. En l’espace de quatre ans, il enchaîne les triomphes et les titres, le portant inévitablement vers la monoplace à la fin du millénaire. C’est en 1999 que ses premiers pas en Formule Renault 2.0 sont effectués et, le moins que l’on puisse dire, c’est que son entrée est fracassante. Avec quatre victoires en autant de départs, difficile de passer à côté de l’exploit du jeune Kimi. Si la Formule Ford n’annonce être plus compliquée, il rempile en Formule Renault britannique et là encore, son talent fait des merveilles. Sur les dix meetings courus, Räikkönen en remportera sept. Rien de plus logique donc que le titre lui soit décerné rapidement. Il participera également à trois courses du championnat d’Europe de cette même catégorie, accrochant deux nouvelles poles et victoires à son palmarès. Le jeune homme a à peine plus de vingt ans que beaucoup le voient comme la future star de la Formule 1. C’est d’ailleurs ce constat que fit Peter Sauber en 2000, le suisse comprennant très vite l’opportunité offerte par un jeune pilote de sa trempe. C’est ainsi qu’après seulement vingt-trois grands-prix en monoplace, dont treize victorieux, que Kimi Räikkönen entre dans le cercle très fermé de la Formule 1.
Ses débuts sont pourtant critiqués et pointés du doigt, son jeune âge et son expérience très faible en étant souvent la cause. Mais d’entrée de jeu, le finlandais fait taire ses détracteurs. A Melbourne, il décroche une brillante septième place, avant de grimper sixième après la disqualification de Panis, lui offrant un point pour sa première sortie, de quoi balayer les doutes placés sur lui par la FIA, lui accordant, dans le même temps, sa super-licence obligatoire. La C20 est une excellente machine et avec son équipier Heidfeld, Kimi réalise une très bonne saison. Sur l’A1-Ring et sur le circuit Gilles Villeneuve, le petit prodige termine quatrième, ses meilleurs résultats cette année-là. Quelques erreurs de jeunesse parsèment ça et là sa campagne mais dans l’ensemble, le finlandais rivalise sans problèmes avec son équipier allemand plus expérimenté. Au final, même si Heidfeld termine devant lui au championnat pilote, Räikkönen comprend que les choses vont dans son sens alors rien d’étonnant à ce qu’une prestigieuse écurie lui fasse des avances pour 2002 : McLaren. L’offre est alléchante, surtout pour un rookie en quête de triomphe à venir. Les deux parties signent un contrat pour plusieurs saisons avec pour but, les titres pilote et constructeur d’ici peu. Le finlandais se poste alors en remplaçant de son compatriote Mika Häkkinen, grand adversaire de M.Schumacher, désormais en année sabbatique. Les débuts à Woking ne sont pas aisés et face à un Coulthard vétéran et redoutable, difficile de se faire une place. Pour ne rien arranger, la MP4-17 est extrêmement fragile, ce qui coûtera de très nombreux points à l’écurie et au pilote. Sa saison démarre pourtant de la meilleure des manières avec un podium à Melbourne, le premier de sa carrière mais après cette belle performance, les résultats ne suivent pas. Räikkönen subit de nombreuses avaries alors que des points étaient en jeu, d’où une spectaculaire succession de six abandons, un vide dans la carrière d’un pilote. De nouveau troisième au Nürburgring, il passe proche de l’exploit en France en menant de nombreux tours mais à cinqs boucles du but, une glisse sur une flaque d’huile à l’épingle d’Adélaïde permet à M.Schumacher de s’infiltrer et de voler vers la couronne mondiale, en plus de la première place. Les six rendez-vous restants ne changeront pas la donne puisqu’avec un podium mais quatre casses moteur, les espoirs de bien figurer sont évidemment balayés. 2003 ne s’annonce pas meilleur puisque le développement de la nouvelle MP4-18 prend du retard mais surtout, la monoplace serait catastrophique. Du coup, McLaren ressort sa MP4-17 pour en faire une version B, en attendant la dernière née, qui n’arrivera finalement jamais. Étonnement, la machine grise et noire se montrera plutôt véloce par rapport aux Ferrari et Williams-BMW. Kimi réalise d’emblée une formidable remontée vers le podium en Australie avant d’enfin décrocher le Graal au grand-prix suivant, en Malaisie. Sur la piste de Sepang, bien qu’il ne s’élance que septième, il dépasse un à un ses concurrents pour rapidement se porter en tête et ainsi coiffer son premier succès dans la discipline. À Interlagos, il semble sur la bonne voie pour doubler la mise lorsque Fisichella le dépasse. Quelques secondes plus tard, le gros accident de Webber et Alonso neutralise l’épreuve et dans la confusion, les officiels donnent la victoire à Räikkönen. Il faudra plusieurs jours pour que cette décision soit revue, donnant ainsi les lauriers au pilote Jordan. A Barcelone, il ne parvient même pas à franchir le cap du premier virage, un accrochage en fond de grille avec Pizzonia ruinant toutes ses chances d’inscrire des points. Très proche de la plus haute marche du podium sur l’A1-Ring et à Monaco, le finlandais se place comme l’un des tous meilleurs, tenant même encore la tête du championnat au soir de l’épreuve monégasque. Mais au cœur de l’été, les performances de la McLaren s’effondrent, ce qui ne l’empêche pas de prendre la pole position pour le grand-prix d’Europe avant de malheureusement abandonner le lendemain sur casse moteur. Malgré un matériel moins à l'affût, le finlandais résiste et signe de beaux résultats, revenant même petit-à-petit sur le leader M.Schumacher. A deux courses du terme, ils sont encore trois à pouvoir être titrés et même si les chances sont faibles pour Montoya et Räikkönen, tout espoir est permis. Sous la pluie d’Indianapolis, et après avoir signé la pole position, Kimi accroche la deuxième place faisant de lui le seul homme capable de défier le quintuple champion allemand à Suzuka. Après de drôles de qualifications perturbées par le mauvais temps, la grille de départ est chamboulée. Seulement huitième au départ, le pilote McLaren donne tout pour remonter jusqu’au deuxième rang mais devant lui, Barrichello se dresse en rempart. Pour deux petits points, le finlandais échouera dans sa quête de couronne mais patience, d’autres opportunités se présenteront à lui…
Mais pas en 2004 en tout cas. La MP4-19 est très mal née et face à une Ferrari F2004 majestueuse, tout espoir de victoire est inimaginable. Kimi fera tout son possible pour amener sa piteuse monture dans le top 8 mais en sept meetings, seul une huitième place le couronne d’un point. Celui que l’on surnomme désormais Iceman pour son côté taciturne et sa diction difficilement compréhensible, reste néanmoins le fer de lance de McLaren, son équipier Coulthard ne satisfaisant plus vraiment l’écurie. Une version améliorée de la monoplace apparaît à mi-saison, en France, et immédiatement, Räikkönen se montre bien plus à son aise. A Silverstone, il s’offre la pole position et paraît en mesure de l’emporter mais c’était sans compter sur le redoutable M.Schumacher qui ne lui laissa absolument aucune chance ce jour-là. A Hockenheim, un spectaculaire bris d'aileron arrière l’envoi tout droit dans le décor au premier virage, heureusement sans dommages. Sur le tracé de Spa-Francorchamps, qui deviendra d’ailleurs son véritable jardin, Kimi sort les griffes, passant de la dixième à la première place sous le drapeau à damier, une belle victoire qui restera finalement sans suite cette année-là. Deux podiums supplémentaires viendront clôturer une saison plutôt terne mais fort heureusement, 2005 signe la revanche. La nouvelle MP4/20 est plus rapide que jamais et même si la Renault R25 se dresse en face, l’anglaise s’avère être plus performante, du moins, quand la mécanique tient. Ses trois premiers grands-prix ne reflètent d’ailleurs pas cette vélocité mais dès l’arrivée en Europe, le finlandais devient presque dominateur. Poleman à Imola, à Barcelone et à Monaco, puis victorieux sur ces deux derniers tracés, la lancée semble bonne. Au Nürburgring, c’est un troisième succès de rang qui se profile mais au fur et à mesure que la course avance, son pneumatique avant-droit se détériore d’une drôle de manière. Les vibrations sont de plus en plus importantes et à l’amorce du dernier tour, c’est le drame. La suspension avant-droite explose dans une pluie de débris, envoyant la McLaren dans les graviers, profitant alors à un Alonso opportuniste. Cette déconvenue sera vite oubliée avec un nouveau succès au Canada mais pendant ce temps, l’espagnol prend les devants. Dès lors, Iceman maintiendra ce gap le séparant de la première place du classement et malgré de belles remontées le dimanche, le pilote Renault garde son dû. Quatre succès supplémentaires viendront étoffer son palmarès, notamment à istanbul, pour le premier meeting turc de l’histoire, et à Suzuka où, après être parti dix-septième, il réalise la prouesse de prendre la première place dans le dernier tour, par l’extérieur, sur Fisichella et ainsi s’adjuger le plus beau triomphe de sa carrière. Certes, cela ne suffira pas pour vaincre Alonso mais de ce fait, Räikkönen s’affiche désormais comme une valeur sûre de la discipline. 2006 pourrait être son année tant McLaren croit en sa nouvelle machine. Pourtant, ce sera un échec. Auteur d’une sacré remontée depuis la dernière place vers le podium à Bahreïn, le finlandais se rend rapidement compte que les Renault et les Ferrari sont un cran au-dessus. Sa MP4-21 est plus fiable que sa devancière mais la première place est presque inatteignable. Toujours est-il que face à Montoya, le finlandais s’envole au championnat avec bien plus de points enregistrés que le colombien. Iceman se fait cependant remarquer par de drôles d'apparitions, notamment à Monaco où, après son abandon sur casse moteur, les télévisions le filment sur un yacht à s’amuser. A Budapest, alors que ses principaux adversaires sont au tapis, il commet l’irréparable en percutant la Toro Rosso de Liuzzi alors qu’il était en tête, sacrifiant son unique chance de victoire de la saison. Pourtant, Iceman aura réalisé trois poles position cette année-là mais sans jamais pouvoir les convertir le lendemain. Son avenir chez McLaren semble s’inscrire en pointillés d’autant que la venue d’Alonso est annoncée. Kimi se verrait d’ailleurs plutôt rouge pour la suite de ses aventures. Cela tombe bien, M.Schumacher est sur le départ...
A Maranello, le finlandais saute de l’inconnu et pour cause, il découvre les gommes Bridgestone, une première pour lui depuis son année Sauber. L’acclimatation n’est pas évidente, ce qui ne l’empêche pourtant pas de signer la pole position d’entrée de jeu sur l’Albert Park, quatre dixièmes devant son plus proche poursuivant. Sa course reste plutôt paisible et au bout des cinquante-huit boucles, le voici auréolé de son premier hat-trick, pole, victoire meilleur tour, une belle entrée en matière. Ce succès est évidemment porteur d’optimisme mais lors des grands-prix suivants, Iceman ne peut que constater son manque de performances par rapport à son équipier Massa et les McLaren d’Alonso et de Hamilton. Peu avant la mi-saison, Räikkönen ne pointe qu’au quatrième rang du championnat et semble déjà condamné à aider l’autre pilote Ferrari dans la course en titre. Cependant, le retour en Europe après la tournée américaine renverse quelque peu la situation. La F2007 s’améliore sensiblement et en France, comme en Grande-Bretagne, c’est Kimi qui s’impose. Lors de la manche européenne au Nürburgring, il commet une grosse boulette en ratant l’entrée des stands alors qu’une pluie diluvienne s’abattait sur la piste, ruinant totalement sa course. A sept meetings du but, les pilotes McLaren prennent le large mais le finlandais reste à l’affût, prenant même la place de numéro 1 au sein de l’écurie italienne. Après deux deuxième place en Hongrie et en Turquie, Iceman retrouve la plus haute marche du podium dans son jardin de Spa-Francorchamps. Dès lors, tout peut encore changer pour le titre. Sous le déluge de Fuji, et après un tête-à-queue sous voiture de sécurité, il parvient à éviter les embûches pour remonter jusqu’au troisième rang final. La couronne mondiale devrait sans aucun doute finir entre les mains de Hamilton à Shanghaï mais ce jour-là, l’écurie de Woking commit l’une des plus grosses erreurs de son histoire. Avec des pneumatiques usés jusqu’à la corde, le britannique manque l’entrée de la voie des stands, s’échouant lamentablement dans un petit bacs à gravier. En remportant ce rendez-vous, Kimi se replace in-extremis pour le dénouement brésilien. A Interlagos, ils sont trois à pouvoir ajouter une étoile à leur palmarès. Pour que le finlandais y parvienne, il faut que les pilotes McLaren rencontrent divers problèmes et que la première place lui soit acquise. Dès les premiers tours, Hamilton ralenti à cause d’un problème électronique, une aubaine pour Ferrari. Pour ne rien arranger côté anglais, Alonso n’est pas dans le coup et se fait même chiper la troisième place par Kubica. Avec un rythme d’enfer et un arrêt parfaitement exécuté, Räikkönen prend la première place et s’impose. Avec ce résultat, le finlandais rafle la mise en remportant le championnat du monde pour un petit point face aux McLaren-boys, un renversement de situation plutôt inattendu. Après ce brillant exploit, Iceman espère rééditer la performance en 2008 mais hélas pour lui, ses performances au volant de la F2008 seront bien moins bonnes. L’entame de saison n’est pourtant pas si mauvaise avec deux victoires à Sepang et à Barcelone, lui permettant de prendre le leadership au classement pilote, mais à partir de Monaco, les mauvaises surprises se succèdent. A Monte-Carlo, c’est une perte de contrôle et un accident avec Sutil qui causent sa neuvième place finale alors qu’au Canada, c’est le bête accrochage avec Hamilton qui lui coûte un beau résultat. Privé de victoire à Magny-Cours et à Silverstone, Räikkönen paraît comme démotivé. En Belgique, il est en passe de remporter un formidable succès lorsque la pluie s’abat à quelques tours du but. Sa splendide lutte, tout en glisse, face à Hamilton se termine dramatiquement par une sortie de piste et un abandon dans l’avant-dernière boucle, un bien triste dénouement. Un nouvel accident à Singapour viendra sceller son sort pour 2008 et bien qu’il enregistre de beaux résultats en fin de saison, il ne pourra empêcher le pilote McLaren de voler la vedette à son équipier dans les tous derniers instants de course et de championnat au Brésil. Cette année marque le finlandais, désormais au centre des critiques et des rumeurs l’envoyant déjà, après huit saisons, en retraite sportive. Il est cependant bien présent en 2009 mais à bord d’une Ferrari F60 extrêmement lente, il ne peut qu’observer la montée en puissance fulgurante des Brawn GP et des Red Bull. Après neuf grands-prix, seul un podium s’est ajouté à son palmarès, une dure réalité. L’italienne reprend pourtant du poil de la bête à mi-saison, au moment même où le leader de l’écurie, Felipe Massa, subit un terrible accident lui coûtant presque la vue. Räikkönen devient donc l’homme fort de la Scuderia mais avec une si mauvaise monture, aucun résultat n’est vraiment possible. Etonnement, c’est avec cette même monoplace qu’il conquiert sa seule victoire de la saison, à Spa-Francorchamps, après une étonnante course face à la Force India de Fisichella. L’italien qui deviendra son équipier pour la fin de saison mais à eux deux, la Scuderia ne sortira pas la tête de l’eau. A Interlagos, Kimi se fait une belle frayeur dans les stands lorsque Kovalainen, sorti des stands devant lui mais avec le tuyau d'essence encore accroché à sa voiture, asperge la machine rouge de carburant. En quelques secondes, la F60 s’embrase mais fort heureusement, l’incendie se circonscrit rapidement, évitant un nouveau drame en piste. Las des performances de son écurie et de la Formule 1 en général, Räikkönen annonce, sans réelles surprises, sa retraite de la discipline pour s’engager en rallye, un vrai scandinave en somme…
Bien que la glisse soit implantée dans ses gênes comme bon nombre de finlandais, Räikkönen n’a que peut expérimenter la conduite hors des sentiers battus. Il s’engage néanmoins dans le championnat du monde des rallyes WRC au sein du Citroën Junior Team à bord d’une C4 sponsorisée par Red Bull. Le géant autrichien ne lui donnera pas vraiment d’ailes puisque très souvent, le finlandais termine ses spéciales dans le décor. Il ne prendra que quelques points, terminant cinquième au rallye de Turquie, son meilleur résultat en catégorie reine. Avec ses quelques points, Kimi termine dixième du championnat, un résultat identique en 2011. Cette seconde saison verra Kimi monter sa propre structure mais là encore, les casses à répétition n’encouragent guère le finlandais à continuer ses efforts. Dans le même temps, alors qu’il s’essaye à la NASCAR en Truck et en xFinity Series, de nombreuses rumeurs le renvoient au volant d’une monoplace mais avec le peu d’informations divulguées par Iceman, difficile d’en avoir la certitude. Ces échos trouvent principalement source chez Lotus afin de déstabiliser leurs pilotes, peu performant cette année-là. En fin d’année, une décision est prise. Kimi Räikkönen signe un contrat de deux ans avec les anglais mais à ce moment précis, beaucoup doutent de sa motivation réelle et après le come-back raté de M.Schumacher, l’espoir de revoir le finlandais mieux s’en sortir n’est pas plus avéré. Son retour est également compliqué par l’instauration, un an auparavant, des gommes Pirelli et leur dégradation extrême, un point faible pour Iceman. La découverte de cette monte prend évidemment quelques courses mais à Bahreïn, soit son quatrième départ depuis son retour, le revoilà sur le podium avec la deuxième place finale, de quoi faire taire tous ses détracteurs. La saison 2012 est plus ouverte que jamais et à l’étonnement général, Räikkönen parvient à se mêler à la lutte au championnat face à Vettel, Alonso ou Hamilton. Les points s’accumulent, les podiums aussi. Face à Grosjean très brouillon, le finlandais prend les rênes de l’écurie anglaise et même si sa monture paraît moins performante que les Ferrari, McLaren ou Red Bull, les résultats sont bien là. A Budapest, il échoue pour une seconde à remporter son dix-neuvième succès face à Hamilton, une déception pour lui. La tournée asiatique ser plus complexe et malgré des arrivées permanentes dans les points, il laisse ici ses seules chances de couronne l'abandonner et ce, même s’il fait partie des trois hommes en lice pour les lauriers à trois grands-prix du terme. A Abu Dhabi, il réalise pourtant une course parfaite et après l’abandon de Hamilton, le voilà en passe de s’imposer. Après de multiples interruptions, des messages radios devenus mythiques et un sang-froid incroyable, Räikkönen retrouve le chemin du succès, le premier pour Lotus depuis Senna vingt-cinq ans plus tôt. La dernière manche de la saison au Brésil ne verra pas Kimi rafler le titre mais plutôt assurer le spectacle avec, notamment, une excursion hors-piste et même hors du circuit, une situation cocasse qui n’altère en rien sa troisième place finale au championnat. Son impressionnant come-back fait évidemment croire en ses chances de seconde étoile mondiale dès 2013 et après le premier grand-prix en Australie, qu’il remporte, toutes les folies sont permises. Malheureusement, les équipes s'aperçoivent rapidement de la trop grande supériorité de la Red Bull de Vettel. Iceman ne pourra rien y faire, d’autant plus que Grosjean commence à prendre de l’importance dans l’équipe. A la fin de la saison européenne, le finlandais commence à se plaindre de son dos, séquelle d’une grosse sortie de piste avec Sauber en essais privés en 2001. Ce mal lui coupera sérieusement la respiration à SIngapour, ce qui ne l'empêchera pas de remonter de la treizième à la troisième place finale. C’est alors que Kimi annonce un retour surprise chez Ferrari dès 2014 mais avant cela, une opération chirurgicale s’impose. De ce fait, le finlandais fait l’impasse sur les deux derniers meetings, empêchant d’ailleurs Lotus de subtiliser la troisième place à la Scuderia au tableau des constructeurs, comme par hasard…
Ce transfert vers Maranello coïncide avec l'arrivée de la Formule 1 dans l’ère hybride. Chez Ferrari, Räikkönen retrouve l’un de ses principaux adversaires, Fernando Alonso. La Dream Team fait évidemment rêver, la voiture moins. En plus d’être disgracieuse, la F14T n’est clairement pas performante. A aucun moment Kimi ne sera en mesure de se battre, ne serait-ce que pour un simple podium. Il ne rejoindra même qu’une seule fois le top 5, en Belgique. Cette saison sera surtout marquée par son terrible accident à Silverstone dans le premier tour, percutant très violemment les rails avant de revenir sur la trajectoire. Cette campagne, la plus mauvaise de sa carrière jusque-là, connaît un nouveau changement en 2015 avec l’arrivée de Vettel à ses côtés. Très vite, les deux hommes se nouent d’une belle complicité mais en piste, le finlandais reste largué. En plus d’être largement distancé par les Mercedes, comme tout le reste du plateau d’ailleurs, le finlandais voit son nouvel équipier récolter trois succès et treize podiums, contre trois seulement pour Iceman. Comme l’année passée, il est victime d’un sévère accident en Autriche, voyant alors la McLaren d’Alonso se poser sous son nez, une image impressionnante heureusement sans conséquences pour les deux champions. Sur le tracé de Budapest, les SF15-T s’élancent bien mieux que les Mercedes et s’orientent vers un magnifique doublé mais c’était sans compter sur la malchance caractérisant ses années rouges. un problème d’ERS plus tard et le voilà arrêté dans son garage sans podium à la clé. En Russie, Räikkönen mène la vie dure à Bottas mais sans jamais trouver l’ouverture mais dans le dernier tour, le finlandais tente le tout pour le tout et plonge à l’intérieur après le long virage à gauche. Le dépassement est impossible, l’accrochage inévitable. Son compatriote finira par prendre sa revanche à Mexico, percutant la Ferrari de la même manière qu’à Sotchi pour un résultat identique. 2016 sera un remake quasi identique avec podiums mais sans succès, tout comme Vettel. Le champion 2007 n’a pourtant rien perdu de son coup de volant mais le passage aux V6 Turbo hybride l’handicape sérieusement. A Barcelone, il réussit à rester dans les échappements de la Red Bull de Verstappen mais sans jamais pouvoir le dépasser, offrant au néerlandais son premier succès dans la discipline. Le reste du temps, le finlandais arrache des tops 10 dans une constance exceptionnelle. A Sao Paulo, cependant, il doit mettre pied à terre après une spectaculaire sortie de piste sur la ligne de départ et sous la pluie, manquant de peu de se faire percuter de plein fouet par la Manor d’Ocon, lancée à pleine vitesse. Après trois années compliquées, la Formule 1 bascule dans une énième révolution, à savoir des voitures plus larges et plus rapides. La SF70-H est l’une des meilleures machines du plateau et Kimi se montre bien plus en confiance avec cette dernière. Il connaît son premier abandon à Barcelone où, après s’être fait percuté au départ par Verstappen, remarque, avec son équipe, la présence d’un jeune garçon, fan du finlandais, en pleurs dans le public. iceman lui offre la plus belle des surprises en l’invitant dans l’hospitalité Ferrari, un beau geste de la part d’un pilote souvent sur la retenue. Il se rappellera pourtant bien vite aux bons souvenirs de tous à Bakou où, après l'interruption de la course par drapeau rouge, il interpelle ses mécaniciens avec son flegme habituel pour demander son volant et ses gants. Cette année-là, Kimi renoue avec les premiers rangs et surtout, avec la pole position, sa première depuis 2008, sur le tracé de Monaco. La victoire aurait dû lui être acquise si Ferrari n’avait avantagé Vettel au niveau des stratégies. A Singapour aussi la première place était jouable mais avant même le premier virage, un accrochage avec son équipier et Verstappen ruine tous ses efforts. A trente-huit ans, beaucoup se demandent alors si Kimi n’en fait pas trop en s’obstinant à rester mais Räikkönen n’en à que faire, lui veut piloter. En 2018, sa monoplace est encore meilleure et les bons résultats s'enchaînent pourtant, la victoire lui échappe encore et toujours. A Monza, il se retrouve dans le bon wagon et fonce vers un succès mérité après la pole position mais Hamilton en décida autrement et le relégua deuxième, une terrible désillusion pour le finlandais. Puis arriva le grand-prix des Etats-Unis à Austin. Auteur d’un formidable départ, Iceman résiste au champion britannique et à Verstappen pour enfin s’illustrer et rejoindre la plus haute marche du podium. Ce succès fait évidemment du bien au petit monde de la Formule 1 marqué par l’hégémonie Mercedes mais comme attendu, la Scuderia annonce se séparer de Kimi au profit de la valeur montante Leclerc. Le clap de fin semble imminent pour le finlandais mais pour lui, sa carrière n’est pas terminée. Et pour cause, le voilà titulaire chez Alfa Romeo. Retour au bercail, dix-huit ans après son arrivée remarquée. Bien évidemment, l’italienne est loin de pouvoir jouer les trouble-fêtes et lors de ses trois saisons, jamais il ne pourra jouer dans le top 5, à l’exception de la manche brésilienne de 2019 où il termine quatrième. En 2020, au Portugal, il réalise un étonnant départ, passant de la seizième à la septième place en l’espace d’un tour, une performance que lui-même avouera ne pas comprendre. Avec tant de départs à son actif, il s’approprie en 2021 le record du nombre de grands-prix couru, bien qu’ayant manqué les manches néerlandaise et italienne. Après trois-cent-cinquante départ, soit presque le tiers de toutes les courses disputées, Kimi Räikkönen tire sa révérence à Abu Dhabi. Sa motivation s’étant en allé, le voilà définitivement retraité pour profiter de la vie de famille. Bwoah…
Iceman restera toujours un personnage à part entière dans le monde de la Formule 1. Si son coup de volant est clair et précis, c’est son humour et sa façon d’être qui resteront probablement dans les mémoires. Peu expressif, discret mais terriblement drôle dès qu’il prend la radio, Räikkönen restera néanmoins champion du monde de Formule 1, rien que ça. Sa carrière a de quoi faire des envieux car avec vingt-et-une victoires, dix-huit poles position, quarante-six meilleurs tours et cent-trois podiums, son palmarès est incroyablement riche. Nul doute que le finlandais manquera à la Formule 1, discipline auquel il aura certainement apporté une patte désormais légendaire.
Kimi Räikkönen en chiffres...
Meilleur classement en championnat du monde F1 :
Champion du monde (2007)
Grands-prix :
350 (353 engagements)
Victoires :
21
Podiums :
103
Poles Position :
18
Meilleurs Tours :
46