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Circuit Paul Ricard - France

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Le Castellet, un tracé mythique aux allures futuristes mais bien loin de son charme d’antan...

Peu de gens croyaient à un retour de la Formule 1 en France. Après l’arrêt de Magny-Cours et une absence notable de pilotes français au plus niveau, l’avenir de l’hexagone au sein du championnat du monde s’écrivait en pointillé. Après Reims, Rouen-les Essarts, Dijon-Prenois, Clermont Ferrand et le Mans, c’était au tour de Magny-Cours de stopper son engagement en Formule 1. Ce n’est qu’en 2018 que le retour est confirmé sur le très futuriste circuit Paul Ricard du Castellet. Tracé novateur en termes de technologie, la piste varoise ne reflète pourtant plus ses lettres de noblesse. Auparavant bordé de bacs à graviers piégeurs, le circuit actuel est un véritable arc-en-ciel vu de là-haut. Le premier grand-prix eu lieu en 1971. Ce jour-là, Stewart s’imposa devant Cevert, jeune prodige français qui inscrivit là son premier podium en Formule 1. Le français ne fut pas le seul à être découvert sur ce nouveau tracé. Dix-huit ans plus tard, c’est au tour du jeune Alesi de se faire remarquer par son public. Sur sa modeste Tyrrell, l’avignonnais accrocha la quatrième place pour son premier grand-prix en Formule 1. D’ailleurs, les régionaux de l’étape eurent beaucoup de succès dans leur pays. Que ce soit avec Prost, Arnoux ou encore avec Renault, le public français aura savouré les succès des années 80. C’est même en 1982 que le grand-prix de France déchaina les foules. Avec l’arrivée des moteurs turbos, les voitures équipées de ce nouveau système s’envolent littéralement dans la grande ligne droite du Mistral. Au terme des cinquante-quatre tours de course, Arnoux et sa Renault l’emporte, menant un quadruplé français. Prost termine second devant Pironi mais Tambay mais le futur quadruple champion du monde est très en colère contre son équipier vainqueur. En effet, Renault avait prévu avant la course qu’Arnoux devait laisser passer Prost s’il se trouvait devant lui. En refusant d’obtempérer, Néné s’octroya les foudres du Professeur, menant à sa séparation avec l’équipe française en fin de saison. Cette course de 1982 est aussi marquée par l’effroyable accident de Mass et Baldi, l’allemand traversant les grillages et les murs de pneumatiques pour venir s’écraser tout près des spectateurs. Mais en quelques secondes, la voiture s’embrase. Si le pilote est indemne, des fans trop proches de la zone du crash sont brûlés mais heureusement, ces blessures resteront mineures et l’incendie sera vite maîtrisé.Un autre crash spectaculaire marqua l’édition 1989. A l’entame du premier virage, Gugelmin se rate complètement et encastre sa March dans la monoplace de Boutsen avant de partir dans une série de toupie, atterrissant sur les deux Ferrari de Mansell et Berger.

Cette édition 1989 fut disputée sur le petit circuit, diminué à 3,8km suite au terrible accident coûtant la vie à De Angelis en 1986. Le malheureux italien fut victime d’une casse de son aileron arrière à haute vitesse dans les S de la Verrerie, provoquant un effroyable crash et un brasier géant dont le pilote n’en sortira pas vivant. L’intérêt du tracé est quasi nul et au bout de cinq éditions, il est rayé du calendrier au profit de Magny-Cours. Les années passent et le circuit Paul Ricard change peu à peu de facette, devenant le lieu de test extrême pour les pilotes et les constructeurs. Dix ans après sa dernière apparition dans la Nièvre, la Formule 1 retrouvait la France, pour le plus grand plaisir des spectateurs, du moins, ceux arrivés sur le circuit. Car les organisateurs ne s’attendaient peut-être pas à un tel engouement du public français. Les voies d’accès furent complètement bouchées, obligeant certains à patienter des heures avant d’approcher la piste. Le spectacle des deux premières éditions ne fut d’ailleurs pas non plus des plus mémorable même si le départ de 2018 fut quelque peu chaotique. Dans les S de la Verrerie, Vettel accrocha Bottas avant qu’Ocon et Gasly, deux des trois français au départ, ne se percutent également. En 2021 cependant, il y avait de l’action, notamment entre Verstappen et Hamilton, tous deux sur une stratégie pneumatique différente et il faudra attendre l’avant-dernier tour pour enfin connaître le vainqueur, en l'occurrence le hollandais. Les dépassements restent compliqués, encore aujourd’hui même si l’ajout du DRS et de la chicane en plein milieu de la ligne droite du Mistral en augmentent les possibilités mais les batailles en sont moins intéressantes. Ce qui n’en est pas moins intéressant, c’est la vitesse de passage en courbe des voitures, notamment la courbe de Signes menant au Beausset, point de vue idéal pour tout spectateur. Si certaines courses étaient soporifiques, elles permirent plusieurs « première fois ». Outre Alesi et sa belle prestation, le grand-prix de France au Castellet fut aussi l’occasion pour Peterson de décrocher sa première victoire, pour Cevert, Reutemann et Watson de grimper sur leur premier podium. Penske et Leyton House réalisèrent leur premier top 3 sur cette piste en 1976 et 1990 respectivement. D’ailleurs, en cette année 1990, Prost s’imposa pour le compte de Ferrari, sa troisième victoire consécutive sur ce tracé, mais aussi et surtout, la centième victoire en Formule 1 du cheval cabré.

Le Paul Ricard, circuit de test par excellence, reste un tracé rapide et intéressant mais le spectacle proposé n’est pas à la hauteur des espérances. Avec son retour en 2018, la France espère retrouver sa place aux côtés des grandes épreuves du championnat bien que sa notoriété se soit estompée au fil des années...

Le circuit Paul Ricard en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

Longueur :

5.842 km

Nombre de tours :

53

Meilleur temps en qualifications :

1'28"319 (Hamilton-2019)

Meilleur temps en course :

1'32"740 (Vettel-2019)

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