top of page

Circuit de Sotchi - Russie

Alboreto.jpg

Construire un circuit autour d’installations olympiques, l’idée à de quoi étonner et pourtant, c’est bien ce que la ville de Sotchi a réalisé.

Construit au cœur du parc Olympique ayant accueilli les JO d’Hiver en 2014, le tracé russe fait son entrée dans le championnat du monde de Formule 1 en cette même année. D’abord placé en fin de saison, le grand-prix de Russie s’est d’abord vu rejoindre le début de calendrier avant de s’installer en fin de saison européenne depuis 2018.. Le circuit est loin d’être spectaculaire. Il n’est que serpent de bitume au milieu de murs en béton, cependant, les grandes lignes droites et les gros freinages en font un tracé test pour la fiabilité et l’efficacité des freins. Le grand-prix a été remporté par peu de pilotes mais surtout, par une seule équipe : Mercedes. Malgré un spectacle pas toujours au rendez-vous, cette course nous a déjà réservé de belles et moins belles surprises, mais pour autant, ce grand-prix n’a jamais montré de grands intérêts. Aucun sauf peut-être ce 2ème virage, ou plutôt, le 1er freinage. C’est sur ce circuit que l’espace entre la grille de départ et le premier gros freinage est le plus important, ce qui signifie aspiration garantie ! Très souvent, ce sont les hommes en deuxième ligne qui s’en sortent le mieux avant d’attaquer ce grand gauche. Cependant, le virage ne correspond qu’à un espace entre 2 lignes blanches que certains pilotes n’hésitent pas à couper, ce qui par la suite, fait douter de l’efficacité de l’application du règlement. Nous y reviendrons plus loin. A chaque édition, l’histoire se répète. En 2014, Rosberg loupe largement son freinage et bloque ses roues dans un panache de fumée avant de couper ce virage. En 2015, Hulkenberg part en tête à queue et s’accroche avec Verstappen et Ericsson. Hulkenberg qui n’eut pas plus de chance en 2016. Victime d’un nouvel accrochage avec Gutierrez et Haryanto, il n’est pourtant pas celui au centre de toutes les attentions. Il s’agissait plutôt du régional de l’étape : Kvyat. En l’espace de 2 virages, il réussit à percuter Vettel qui glissa sur Ricciardo, puis dans la grande courbe à gauche suivante, le russe poussa à nouveau la Ferrari qui finira par s’écraser dans les barrières de protection, tout cela sous la pluie d’insultes lancées par un Vettel, visiblement très en colère. Ce fût d’ailleurs la dernière course de Kvyat dans l’écurie Red Bull, allez savoir pourquoi. L’année suivante, c’est Grosjean et Palmer qui restent sur le carreau. Le français qui se fera harponner par un Giovinazzi pris en sandwich entre la Haas et la Renault de Ricciardo, sans pour autant compter de dégâts sur son Alfa Romeo. En 2020, Leclerc et Stroll s’accrochent, un incident de course qui stoppa net la progression du canadien. A part les départs, très peu d’incidents ont perturbé ce rendez-vous russe. En 2015, Rosberg voit son accélérateur lui faire défaut au point même d’être bloqué. C’en est fini pour l’allemand, tout comme ses chances de titres, très minces à la fin de la course. Un peu plus tard, dans la grande courbe à gauche, Grosjean perdit l’arrière et explosa sa Lotus dans le mur. Fort heureusement, le pilote s’en tira sans aucun dommage. Pourtant, la veille, un autre incident aurait pu tourner au drame. Dans la ligne droite arrière, où le DRS est autorisé, Sainz, qui effectuait des tests de freins, perdit sa Toro Rosso sur le freinage à plus de 270 km/h avant de l’encastrer sous les barrières de sécurité. Après un choc de 46G enregistré et une évacuation de la voiture en 17 minutes, Sainz ne s’en tira finalement pas si mal et participa même à la course le lendemain, où il abandonna sur soucis de freins…

Le grand-prix de Russie ne nous a jamais vraiment donné de batailles excitantes. Quelques petits combats dans le peloton agitèrent un peu les courses mais jamais très longtemps, les problèmes pour se suivre entre les voitures en étant souvent la cause. La lutte la plus serrée pourrait bien être celle qui opposa les deux finlandais en 2015 dans les derniers tours. Malheureusement, leur meeting se termina avec une suspension brisée pour Raikkonen et une Williams dans le mur pour Bottas, dans le tout dernier tour. Le combat que tout le monde aurait aimé voir aurait été celui opposant Rosberg et Hamilton. Cependant, il n’aura jamais réellement eu lieu à Sotchi. En 2014, il ne dura que quelques secondes, Rosberg bloquant ses roues l’obligeant à passer aux stands pour chausser un nouveau train de pneus. L’année suivante, la lutte ne dura que quelques minutes de plus avant que l’accélérateur de Rosberg ne casse. En 2016, huit voitures séparent les deux protagonistes au départ. Même si Hamilton coupa assez largement le 2ème virage, les 2 pilotes Mercedes ne livrèrent jamais combat. Un deuxième virage qui attira bon nombre de critiques, notamment grâce à la possibilité de couper sans perdre trop de temps, à condition de bien passer entre les plots, ce que manqua totalement Sainz en 2020, percutant le mur en béton intérieur. Ce même espagnol se racheta complètement l’année suivante, passant tout proche de l’exploit en signant le deuxième temps des qualifications, derrière l’étonnant Norris et devant, encore puis incroyable, Russel et sa Williams. Ce classement inédit s’explique par les conditions changeantes tout le week-end, des premières séances d’essais aux tous derniers kilomètres de course. Bien parti pour s’imposer, Norris voit la pluie s’inviter à cinq tours du but. Si Hamilton décide de rentrer aux stands pour chausser les gommes intermédiaires, son compatriote décide de rester un tour de plus mais le déluge et trop important. En quelques virages, le jeune anglais perd tout espoir de succès et même de gros points, ne terminant que lointain septième. Si le pilote Mercedes rafle ici sa centième victoire, c’est Verstappen qui impressionne, passant de la dernière à la deuxième place sous le drapeau à damier, une belle remontée bien aidée, il est vrai, pas la mauvaise météo. Ce n’est d’ailleurs pas le seul succès chanceux de Hamilton, ce dernier se voyant ouvrir un boulevard par son équipier Bottas, pourtant bien installé en tête. Le finlandais qui aura d’ailleurs beaucoup de mal à se remettre de cette fameuse consigne "Valtteri, it’s James…”

Le grand-prix de Russie ne nous a pas encore offert de courses réellement palpitantes, excitantes, la faute à un tracé qui, bien que peu agressif pour les gommes, souffre du mal de l’air sale, empêchant les voitures d’être proche dans les parties sinueuses. Les jours du circuit de Sotchi sont désormais comptés puisqu’à partir de 2023, la Formule 1 devrait opérer un déplacement sur la piste de l’Igora Drive...

Le circuit de Sotchi en chiffres...

Années de présence en Formule 1 :

Longueur :

5.848 km

Nombre de tours :

53

Meilleur temps en qualifications :

1'31"304 (Hamilton-2020)

Meilleur temps en course :

1'35"761 (Hamilton-2019)

bottom of page