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Circuit de Bakou - Azerbaïdjan

A partit du XXIème siècle, la Formule s’exhibe de plus en plus au cœur des grandes métropoles. Après Melbourne, puis Valence, puis Singapour, voilà qu’arriva le tour de Bakou. Disputée en tant que grand-prix d’Europe en 2016, la course est rebaptisée du nom de son pays original : le grand-prix d’Azerbaïdjan. Tracé atypique, le circuit urbain se démarque tout particulièrement avec son passage dans la vieille ville historique.

 

La capitale azérie, vestige de l’ancien temps, regorge de monuments historiques. Nombre d’entre eux se situent dans la vieille ville empruntée par les monoplaces. Lors de leur arrivée dans le centre historique, les pilotes doivent composer avec un tracé sinueux large de seulement sept mètres pour le virage le plus serré. A l’inverse du secteur central lent et tortueux, le circuit comporte également de longues lignes droites. La principale, longeant la mer Caspienne, représente plus d’un tiers du tracé, permettant aux pilotes d’atteindre des vitesses folles en arrivant au premier virage. En 2016, le radar de la FIA a flashé Bottas à 366km/h sur la ligne d’arrivée, vitesse augmentée de 12kmh selon Williams au bout de la ligne droite. Régler sa voiture sur un tel circuit est donc un véritable challenge pour les écuries. En quatre éditions, quatre pilotes différents se sont illustrés dans des classements assez inattendus, la faute aux nombreux rebondissements parsemant l’épreuve. Même si les éditions 2016 et 2019 n’ont été qu’assez peu animée, les courses de 2017 et de 2018 restent dans les mémoires. La première est remarquable de part le coup de roue volontaire de Vettel sur Hamilton sous Safety Car. Se plaignant d’avoir été testé par un freinage puissant, l’allemand se porte à la hauteur de l’anglais avant de taper les roues de l’anglais. Le pilote Ferrari sera pénalisé d’un stop and go pour cette manœuvre. Pas de chances pour Hamilton non plus, son appui-tête se détachant en pleine ligne droite. Avec de nombreux débris parsemant le circuit, le drapeau rouge fut brandi, nous donnant la cocasse scène d’un Raikkonen énervé de ne pas avoir son volant et ses gants. A l’issue de cette course, Stroll, dépassé sur la ligne par Bottas pour la seconde place, s’offre son premier podium en Formule 1, battant le record de précocité de Verstappen.

 

Si Stroll fut l’invité surprise de cette année 2017, Pérez le fut tout autant l’année précédente et suivante. Profitant d’un Raikkonen en difficulté, le mexicain monta sur son deuxième podium en 2016 avant de récidiver en 2018 en évitant toutes les embuches. Cette année-là, les accrochages et accidents se succédèrent : Ocon au départ, Hulkenberg dans la vieille ville, puis l’emboutissage des deux Red Bull, le grand-prix azéri fut des plus animés. C’était sans oublier Grosjean et son crash sous voiture de sécurité, invoquant une poussette d’Ericsson pourtant loin derrière. Le leader Bottas s’envolait donc pour une nouvelle victoire mais un débris sur la grande ligne droite mit fin à tous ses espoirs dans l’avant-dernier tour. Pour la première fois de sa carrière, Leclerc entra dans les points. Des points pour lesquels Alonso se battit malgré une voiture très mal en point et une double crevaison en entame de course. Mais outre ces incidents de courses, d’autres émaillèrent les différentes séances d’essais ou de qualifications. Hamilton, Ricciardo ou Leclerc son tant de pilotes s’étant fait piégés au plus mauvais moment. En 2019, les essais commencèrent très mal pour Williams, une plaque d’égout explosant la monture de Russell. Comble de l’insolite, la dépanneuse percuta une passerelle, arrosant copieusement la malheureuse Williams de l’huile de sa grue mécanique.

 

Si le tracé urbain comprend de longues lignes droites et des virages à 90°, les dépassements sont difficiles à réaliser. Le plus mémorable reste sans conteste le triple dépassement de Ricciardo pour s’adjuger la victoire 2017. L’australien plongea au premier virage, dépassant Stroll, Massa et Hulkenberg dans la manœuvre. L’aspiration joue énormément sur ce circuit mais même avec ce facteur vitesse, les dépassements restent rares. Les occasions ne sont donc pas à manquer sur ce circuit où la moindre erreur est quasiment fatale. A noter également le caractère très poussiéreux du circuit, menant à la faute bon nombre de pilotes le vendredi et samedi.

 

Le circuit de Bakou nous a réservé de belles surprises lors des courses chaotiques. Malheureusement, le peu d’abrasivité de la piste ne permet pas un grand choix de stratégie et le manque de dépassements rend les courses soporifiques. Un peu à l’instar de Monaco, seuls les incidents de course viennent relancer la lutte en tête de grand-prix.

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