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Circuit de Hockenheim - Allemagne

Tracé ayant accueilli le plus de grand-prix allemand en Formule 1, le circuit de Hockenheim reste un mythe. Alliant anciennement de très longues lignes droites parsemées de chicanes et d’une partie plus sinueuse nommée « Stadium », la piste s’est vue considérablement raccourcie en 2002. Raisons de sécurité, de meilleure retransmission et d’une affluence supplémentaire, ce changement aura quelques peu dénaturé ce classique de la Formule 1.

 

Jusqu’en 2002, c’était avec Monza le circuit le plus rapide. Avec ses très longues lignes droites dissimulées dans la forêt, les vitesses de pointe étaient astronomiques, ce qui posait un énorme problème aux ingénieurs : enlever de l’appui pour aller plus vite ou en ajouter pour être plus rapide dans le Stadium ? Apparu pour la première fois en 1970 avant de succéder à la Nordschleife en 1977, le circuit n’aura que très peu évolué jusqu’en 2002, les chicanes étant modifiées pour une question de sécurité. Cette dernière posa souvent problème, l’accident mortel de Dépailler en 1980 ou la tragique sortie de Pironi en 1982 en sont les exemples les plus parlants. Nombreux étaient les abandons sur problème mécanique avec ces pleines charges, mais certains incidents majeurs émaillèrent ces grands-prix. Le plus connu d’entre tous reste le départ de l’année 2001. En proie à un souci lors de l’extinction des feux, M.Schumacher se fait dépasser par tout le peloton sauf par le malheureux Burti qui percuta de plein fouet la Ferrari avant de partir dans une incroyable cabriole. Deux voitures au tapis, c’est huit de moins qu’en 1994 où deux carambolages décimèrent une bonne partie de peloton. Que ce soit en 2000 avec M.Schumacher et Fisichella, en 2003 avec Raikkonen et Barichello ou en 2014 avec Magnussen et Massa, le premier virage aura fait quelques victimes. Sur l’ancien tracé, les chicanes étaient le théâtre d’incidents comme la grosse sortie d’Alesi en 2000 mais celui dont tous les fanatiques de Formule 1 se souviennent, c’est bien sûr l’accrochage Piquet-Salazar en 1982. En sortant le leader, Salazar provoqua une montée de colère pour le brésilien qui n’hésita pas à utiliser ses poings pour faire entendre son mécontentement. Ce combat de boxe reste pourtant bien moins spectaculaire que l’arrêt ravitaillement de Verstappen en 1994. Lors de l’emboitement du tuyau dans la monoplace, l’essence aspergea la voiture avant de s’enflammer. L’incendie se propagea rapidement, surmonté d’une énorme colonne de fumée noire. Le malheureux hollandais s’en tira avec quelques brûlures, tout comme certains de ces mécaniciens.

 

Une autre des raisons menant au changement de tracé fut la mauvaise retransmission de la course dans la partie forestière. Pourtant, la piste, bien abritée par les arbres, pouvait offrir de magnifiques courses lorsque la météo s’en mêlait. En 2000, après l’abandon de M.Schumacher au départ et la présence d’un homme marchant sur le circuit, rien ne laissait présager un tel tour de force de Barichello, pourtant parti dix-huitième. Dans la deuxième moitié de course, un orage éclata, inondant le stadium, mais pas le reste du circuit bien au sec grâce aux arbres. En choisissant de ne pas s’arrêter pour des pneumatiques pluie, le brésilien fit parler ses talents d’équilibriste pour contrôler sur le mouillé avant d’accélérer sur le sec. Fort de cette tactique, Barichello empocha ici une belle première victoire en Formule 1. Une destinée que les pilotes Ferrari ne connaissement pas en 2018 et 2019. Partant favorites, les voitures rouges furent submergées par la pluie. En 2018, Vettel, confortablement installé en tête, quitta la piste dans le stadium devant des milliers de fans forcément déçus. Peu d’améliorations en 2019 où sous une pluie battante, Leclerc, favoris de l’épreuve, accidenta sa Ferrari sur la piste de dragster, imité quelques secondes plus tard par Hamilton. Cette édition 2019 fut d’ailleurs l’une des plus dantesques avec de nombreuses sorties et un classement final peu commun aujourd’hui. Des évènements, le circuit allemand en aura connu plus d’un. En 1981, Prost décrocha sa première pole position en Formule 1, terminant pour autant un rang plus loin en course. En 1986, les pannes d’essence dans le dernier tour se succédèrent et Prost fut l’une des dernières victimes, le français tentant tant bien que mal de pousser sa monture jusqu’à la ligne, échouant à vingt-quatre mètres. Plus de chance pour Johansson l’année suivante, brillant second malgré un pneu avant droit déchiqueté. En 1999, et en remplacement de M.Schumacher blessé à Silverstone, Ferrari fait appel à Salo pour le remplacer. D’ailleurs, le finlandais impressionna puisqu’il fut en passe de remporter la course, avant de s’effacer devant son équipier Irvine pour le championnat. Une décision demandée par la Scuderia en 2010 à Massa lorsque ce dernier reçu l’information « Fernando is faster than you », comprenez par ici « Fernando est plus rapide que toi ».  Le brésilien obtempéra non sans un certain regret d’avoir pu gagner la course.

 

Le grand-prix d’Allemagne est un évènement incontournable en Formule 1. Les récents problèmes financiers font craindre un futur complexe pour cette épreuve à Hockenheim mais les deux dernières éditions peuvent redonner espoirs aux promoteurs pour d’autres courses de légendes sur le circuit de Hockenheim.

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