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Brawn GP BGP 001

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C’est sûrement LA plus grosse surprise qu’ait connu la Formule 1. Qui aurait pensé qu’une toute petite écurie créée en très peu de temps et avec peu de moyens puisse battre facilement les cadors de la discipline ? Personne, et pourtant …

La BGP 001 est la seule voiture ayant participé au championnat du monde de Formule 1 en 2009. L’éphémère écurie Brawn GP provient du rachat de l’équipe officielle Honda début 2009 par Ross Brawn, directeur technique de la firme nippone en Formule 1. Développée par le constructeur japonais avant son retrait, la BGP 001 est une voiture révolutionnaire née pour gagner. Son principal argument : un double diffuseur qui fera merveille. La monoplace anglaise est propulsée par un V8 Mercedes de 2.4L, culminant à 18 000 trs/min. Comme le stipule le nouveau règlement, la Brawn GP possède un aileron avant allongé, d’un aileron arrière plus étroit et de pneumatiques slicks. Vierge de tous sponsors lors de sa présentation, la voiture arbore une livrée blanche parsemée de courbes jaunes et noires.

Après de longs mois de préparation en secret et la vente à Ross Brawn, les montures de la nouvelle écurie prennent la piste lors des essais hivernaux pour la première fois, à seulement trois semaines du début de saison. Mais dès les premiers tours de roue, la voiture affole les chronos, rendant perplexes les autres écuries, pensant d’abord à une feinte pour attirer les sponsors. Pour la première manche en Australie, la surprise est totale : les deux BGP 001 occupent la première ligne, Button devant Barrichello. Reste maintenant à concrétiser en course. Auteur d’une course parfaite, le britannique s’imposa sans être inquiété durant toute l’épreuve. Malgré un départ totalement manqué, son équipier profita du bête accrochage entre Vettel et Kubica à quelques tours du but, permettant au brésilien de remonter au second rang, assurant un doublé historique pour une écurie née trois semaines auparavant. Mais Melbourne ne reflétant pas vraiment les autres épreuves de la saison, l’écurie anglaise doit désormais prouver sa supériorité. C’est chose faite en Malaisie. De nouveau en pôle, Button se déjoua des conditions dantesques. Des conditions si précaires que les commissaires stoppèrent l’épreuve avant son terme. Comme 75% de l’épreuve n’a pas été couvert, seule la moitié des points est attribuée. Auteur d’un deuxième succès de rang, Button se montre comme un prétendant au titre mais l’année est encore longue et le manque d’argent de l’écurie pourrait la pénaliser sur le long terme.

En Chine, la pluie est de nouveau de la partie et la course bat son plein. Cette fois-ci, les Brawn GP sont plus en retrait, ou du moins, juste derrière les Red Bull en termes de performances. Pour la première fois dans l’histoire de l’écurie autrichienne, Vettel ramène la victoire, Webber assurant le premier doublé de la marque. Si les voitures blanches et jaunes n’ont pas gagné, elles figurent pourtant juste derrière leur rivale autrichienne, un bon résultat en somme. Dans le désert de Bahreïn, ce sont les Toyota qui tirent leur épingle du jeu. Si les voitures japonaises tiennent la tête un long moment, elles ne résisteront pas aux assauts de Button, le britannique décrochant son troisième succès en quatre courses. Et cette série ne s’arrête pas là. En Espagne, le carambolage du départ ne perturba pas les pilotes de l’écurie anglaise, assurant un doublé facile, Button devançant Barrichello. Quinze jours plus tard, rebelote dans les rues de la principauté, toujours dans le même ordre. Image cocasse à l’arrivée lorsque l’anglais gara sa voiture dans le parc fermé, rejoignant en courant le podium princier. Toujours la même domination en Turquie où Button profita d’une erreur de Vettel, leader de la course, pour le passer et s’imposa pour la sixième fois en sept courses. Si Barrichello est ici touché par le seul pépin mécanique de l’année, le début de saison est complètement fou et irréel. Le double diffuseur, largement critiqué par de nombreuses écuries, semble porter ses fruits, propulsant en tête de classement cette toute nouvelle équipe aux moyens financiers réduits. Mais le manque d’évolution de la voiture pénalisa quelque peu les BGP 001 pour la suite de la saison.

A Silverstone, les Red Bull reprennent l’avantage, Vettel faisant cavalier seul devant son équipier Webber. Pour la première fois de l’année, Button n’est pas sur le podium mais Barrichello sauve l’honneur en décrochant la troisième place. En Allemagne, nouveau doublé des Red Bull, dans l’autre sens cette fois-ci. Les BGP 001 sont plus en difficulté, terminant respectivement cinquième et sixième. Pire encore en Hongrie, épreuve marquée par le terrible accident de Massa en qualifications. Button n’accroche que la septième place, son équipier brésilien terminant dixième, hors des points. La pause estivale est le moyen de travailler sur les dernières évolutions, obligatoires pour les Brawn GP qui voient les Red Bull remonter à grand pas au championnat constructeur.

C’est au retour des vacances que le réveil des voitures blanches et jaunes arriva. Au grand-prix d’Europe à Valence, Barrichello surprend tout le monde en s’imposant devant des McLaren et Ferrari en grande forme elles aussi. Plus loin derrière, Button se contente d’assurer une nouvelle septième place. A Spa-Francorchamps, c’est la surprise Force India qui fut au centre de toutes les attentions. Dès le départ, lors de l’arrivée aux Combes, Button ne put échapper au carambolage, abandonnant pour la seule fois de la saison. Pas forcément mieux pour son équipier, englué dans le peloton, n’arrachant qu’une septième place finale. A Monza, les Force India sont toujours aussi véloces mais les BGP 001 réapparaissent sur le devant de la scène, monopolisant les deux premières places, Barrichello devant Button. Cette huitième victoire de la saison sera la dernière d’une Brawn GP. A quelques courses du but, les championnats semblent plier en faveur des anglais et de Button mais la menace Red Bull et Vettel pèse toujours. Dans la nuit de Singapour, les deux voitures anglaises réalisent une course sage, terminant toutes deux dans les points. Le même scénario se produisit à Suzuka, les deux monoplaces récupérant les derniers points distribués. Pour un demi-point, le titre constructeur doit encore attendre. La délivrance arriva enfin au Brésil. Fort d’une belle pole position, Barrichello échoua à transformer, terminant loin de son équipier cinquième. Cette fois-ci, la couronne est acquise, ou plutôt les couronnes sont acquises. En plus du titre constructeur facilement décroché, Button sécurise le titre pilote, chose inimaginable en début d’année. Créée à la dernière minute avec des moyens très limités mais une forte conviction de gagner, voilà l’écurie Brawn GP championne ! Après avoir connu la gloire aux côtés de M.Schumacher chez Ferrari, voici que Ross Brawn lui-même décroche le Graal à la surprise générale. La dernière course à Abu Dhabi n’y changera rien, les Brawn GP étaient les meilleures. Terminant sur une troisième et quatrième place, les deux pilotes ne peuvent que tirer leur chapeau à leur directeur technique.

Au final, la Brawn GP BGP 001 aura décroché huit victoires, cinq poles position, quatre meilleurs tours et quinze podiums. A l’issue de cette saison folle, l’écurie est rachetée par Mercedes dont on ne peut que connaître le succès aujourd’hui.

La Brawn GP BGP 001 en chiffres...

Grands-prix :

17

Victoires :

8

Podiums :

5

Poles Position :

5

Meilleurs Tours :

4

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