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Benetton B195

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Faire oublier les polémiques tout en restant au plus haut niveau, telle fut la mission de la B195 de Benetton.

L’année 1994 aura laissé des marques. Après les disparitions de Ratzenberger et de Senna à Imola, les accusations de triche de Benetton et le final très discutable d’Adélaïde, beaucoup se demandent si l’écurie italienne aura la force de poursuivre son effort et de grimper sur la plus haute marche du podium. L’espoir est pourtant grand chez Benetton qui peut toujours compter sur le trio infernal Schumacher-Brawn-Byrne mais surtout sur un allié de taille : Renault. Depuis 1987, le team italien fait confiance à Cosworth et son V8 mythique mais en 1995, un contrat pour le fabuleux V10 français est décroché. Le meilleur moteur du plateau est un avantage certain pour la quête d’une première étoile des équipes, perdues lors des dernières manches l’année passée. Mais l’écurie doit pouvoir compter sur ces deux pilotes pour y parvenir, ce qui avait forcément fait défaut en 1994 avec les intérims de Verstappen, Lehto et Herbert. Cette fois-ci, seul l’anglais sera gardé, ses bonnes performances sur la B194 ayant fini de convaincre Flavio Briatore sur sa titularisation. La B195 ne se différencie que très peu de sa devancière à première vue mais en y regardant de plus près, les changements sont nombreux. Tout d’abord, le nouveau V10 de 3 Litres oblige à revoir intégralement l'architecture du châssis ainsi que le placement de la boîte de vitesses. La suspension arrière est complètement retravaillée même si c’est elle qui causera le plus de soucis aux pilotes. D’autres nouveautés sont ajoutées à la voiture comme des ailerons moins larges et des équipements de sécurité supplémentaires, éléments décidés en hâte après les catastrophes de 1994. La nouvelle monoplace est enfin prête à prendre la piste et avant même le début des hostilités, tout le monde se demande qui de Williams ou de Benetton exploitera au mieux le fabuleux V10 de Viry-Châtillon…

La saison s’ouvre au Brésil, à Interlagos, mais avec un manque immense, celui de Senna, porté en héros par un peuple tout entier. La première qualification de l’année tombe entre les mains de Hill mais les B195 ne sont pas loin derrière. Subsiste pourtant en doute sur leur participation suite au terrible accident de l’allemand pendant les essais, une rupture mécanique en étant la cause. Fort heureusement, le problème est trouvé et résolu rapidement. Le combat peut donc commencer, enfin presque. Avant même l’extinction des feux, première polémique. L’essence prélevée chez Williams et Benetton ne serait pas la même que dans les échantillons fournis par Elf. De ce fait, les quatre pilotes risquent la disqualification immédiate, de quoi faire à nouveau plonger la Formule 1 dans un climat de scandale et de ridicule. Les voitures sont pourtant admises au départ et dès l’extinction des feux, c’est le champion en titre qui prend les devants. L’abandon rapide de son rival anglais efface tout suspense, l’allemand finissant par triompher devant Coulthard et Berger. Moins de chance pour Herbert, arrêté sur la pelouse après un accrochage avec un retardataire. Mais comme attendue, la disqualification annoncée devient officielle. Les motifs de cette exclusion ne sont pas vraiment expliqués mais toujours est-il que c’est Ferrari qui sort les marrons du feu, du moins, jusqu’à la prochaine audience. En arrivant en Argentine, le pétrolier français fait effectuer le même test par la FIA sur son essence qu’au Brésil en ne changeant strictement rien. Étonnement, le liquide examiné est cette fois-ci conforme mais les résultats brésiliens ne sont pas rétablis pour autant. Durant tout le week-end, Schumacher se bat avec sa voiture, l’arrière ne cessant de se dérober à l’accélération. Herbert est encore plus à la peine, terminant même hors du top 10 sur un tour lancé. Le dimanche, le ciel est couvert mais la pluie ne tombe pas et après un premier départ avorté suite à plusieurs accidents, la course prend rapidement son rythme. La Benetton suit tant bien que mal les monoplaces de Frank Williams mais après les premiers arrêts, la voici décrochée. Schumacher n’arrivera jamais à remonter, se faisant même chiper la deuxième place par un Alesi des grands jours. Son équipier n’aura quant-à-lui pas bronché pour revenir au quatrième rang final. A l’issue de ce meeting, avant d’attaquer la tournée européenne, se produit l’audience de l’affaire Elf. Après des heures de délibération, la FIA rétablit le classement d’Interlagos tout en infligeant une pénalité financière aux écuries coupables. De plus, les points acquis au Brésil ne seront pas comptés pour le championnat constructeur, une sanction plutôt légère compte-tenu de la compétitivité des Williams et des Benetton. A Imola, un an après les drames de 1994, les pilotes découvrent une piste redessinée, notamment à Tamburello et Villeneuve, désormais ralentis par des chicanes. Sur ce nouveau tracé, l’allemand réalise la pole position, loin devant son équipier anglais, toujours à la peine. Mais le dimanche, les caprices du ciel arrosent copieusement le circuit et même si les gouttes ne tombent plus au moment du départ, l’asphalte est détrempé. Le passage des monoplaces assèche rapidement la piste et les pilotes chaussent rapidement les slicks. Mais dans son tour de sortie, Schumacher commet l’irréparable. Glissant dans l’herbe sur un freinage, il ne peut contenir l’embardée de sa B195, détruite après le choc avec les pneus. Herbert contrôle mieux le patinage mais les points lui échappent encore. Après trois meetings, nul doute que l’écurie italienne peine dans sa gestion des réglages et des stratégies mais la saison est encore longue et rien n’est jamais acquis en Formule 1…

L’arrivée en Europe est forcément bénéfique pour Briatore et ses hommes car avec une certaine proximité avec les usines, le développement est facilité. La si compliquée à maintenir en place B195 adopte plusieurs changements, à commencer par l’échappement. Et le résultat est plus que convaincant. A Barcelone, Schumacher colle six dixièmes à Alesi deuxième, deux secondes pleines à sur son équipier. L’allemand prend enfin la mesure de sa machine et en course, personne ne peut le déranger. Parti plus loin, Herbert signe un beau résultat en remontant jusqu’au deuxième rang, permettant à Benetton de signer le doublé, une première depuis 1990. C’est également le premier podium de l’anglais en Formule 1, bien aidé, il est vrai, par les abandons d’Alesi et des Williams, Hill ratant la seconde marche sur ennuis hydrauliques dans le tout dernier tour. Mais ce top trois n’était pas chose acquise lorsque Herbert effectua son deuxième ravitaillement puisqu’en repartant, le diable servant à lever la voiture à l’arrière reste coincé sous la voiture. Fort heureusement, il se détachera en sortie de stands, n’abimant même pas le fond plat de la monoplace. A Monaco, où les essais sont marqués par l’étonnant accident entre Inoue et la voiture de sécurité, les Williams semblent plus rapides. D’ailleurs, Hill devance le champion en titre de près de huit dixièmes de seconde, un gouffre à Monte-Carlo. Au premier départ, un accrochage entre les deux Ferrari et la Williams de Coulthard provoque l’obstruction de la piste et donc le déploiement du drapeau rouge. Un second départ est donné mais comme lors du premier, c’est bien le fils de Graham qui prend le meilleur. Sur un tracé réputé compliqué pour ce qui est des dépassements, la stratégie est déterminante et à ce petit jeu-là, c’est Benetton qui s’en sort le mieux avec un seul stop, contre deux pour la Williams. Schumacher accroche donc un deuxième grand-prix de Monaco à son palmarès alors que Herbert sécurise la quatrième place finale. Contrairement à l’année passée, l’écurie italienne peut compter sur ses deux machines pour inscrire le maximum de points, une aubaine pour Briatore qui entend bien prolonger son poulain. Car si l’allemand est lié à Benetton jusqu’à la fin de la saison, nul ne sait de quoi son avenir sera fait. Au Canada, la B195 évolue encore, notamment au niveau des suspensions et de l’aileron avant. Ces améliorations porteront leurs fruits puisque Schumacher prend la pole position, cinq places devant son équipier. Ce dernier n’aura pas la possibilité de se défendre longtemps puisque dans le premier tour, à l’épingle, Hakkinen vient le harponner, conduisant à son abandon. Tout roule parfaitement pour l’autre Benetton qui fonce vers ma victoire, succès même facilité par les problèmes de transmission de Hill. Mais alors qu’il avait course gagnée, le futur Baron Rouge voit sa boite de vitesses se bloquer sur le troisième rapport. S’il parvient à regagner son stand et à repartir avec un nouveau volant et un check-up complet de sa monture, le leadership est largement perdu. Il cravachera jusqu’à l’arrivée pour remonter jusqu’en cinquième place, laissant à Alesi un triomphe historique. Il finira par ramener l’avignonnais au pied du podium, la Ferrari tombant en panne sèche à peine l’arrivée franchie. Ce succès populaire ravit forcément la foule avec le souvenir du grand Gilles Villeneuve et sa machine rouge au numéro 27. L’écurie de Maranello qui sera d’ailleurs au centre de toutes les attentions au cœur de l’été, Jean Todt et Di Montezemolo travaillant sur un très gros coup pour l’avenir…

A Magny-Cours, Renault apporte une grosse évolution de son V10 et pour optimiser au mieux ce nouveau bloc, les B195 arbore un nouveau capot arrière. Toutefois, c’est Hill qui se hisse en pole position, deux dixièmes devant Schumacher, plus de deux secondes devant Herbert. L’anglais qui ne pourra, une nouvelle fois, jouer les gros points, se faisant sortir dès le deuxième tour par le récent vainqueur français. Aux avant-postes, la lutte entre les deux rivaux n’a toujours pas lieu, la stratégie des arrêts décidant du sort de la course. Une fois encore, Brawn se montre le plus malin, faisant arrêter son pilote avant le retour sur les retardataires, encore un beau succès retentissant. A Silverstone, alors que des tensions plus que visibles naissent entre les deux protagonistes du championnat, c’est le drame. Les deux pilotes ne sont pas sur la même stratégie mais après le dernier arrêt de la Williams, les voici quasiment roues dans roues. Au quarante-sixième tour, alors que quelques dixièmes séparent les deux voitures, le combat tant attendu tourna court. A la sortie de Bridge, hill se déporte et lance une attaque à Priory, d’un peu trop loin sûrement. La Williams déboule toutes roues bloquées sur la Benetton. Le choc, inévitable, fait décoller les deux machines qui finissent par s’échouer au milieu du bac à gravier. Schumacher est furieux, enguirlandant rapidement l’anglais, conscient d’avoir fait une grosse bévue. Si Benetton perd gros sur cette manœuvre, elle peut encore compter sur Herbert, revenu en première place. Mais derrière lui, la menace Coulthard gronde et en quelques virages, l’écossais est devant quand tout-à-coup, le nouveau leader reçoit une pénalité pour vitesse excessive dans les stands ! Désormais sans concurrent, Johnny Herbert vole vers un premier succès amplement mérité, évidemment inattendu. Briatore, qui aura écorché quelque peu son pilote avant ce week-end là, est forcément ravi ; l’anglais sauve la mise qui plus est, à domicile. Avant d’arriver à Hockenheim, la discipline apprend une triste nouvelle : la disparition de son plus grand champion. Juan-Manuel Fangio. Si l'Argentine décrète trois jours de deuil national, c’est un autre évènement qui fait la une dans les journaux sportifs : l’association Schumacher-Ferrari à partir de 1996, presque confirmée, entre autres, par Di Montezemolo et Lauda. Sur le tracé allemand, la puissance moteur est des plus importantes et tout porte à croire que la victoire se jouera entre Williams, Benetton et la Scuderia. Hill ne se sent pas très à l’aise sur les terres de son grand rival qui n’a, pourtant, jamais réussi à triompher chez les siens. Après des qualifications intenses, c’est finalement l’anglais qui s’offre la pole position, un rien devant la Benetton. Si au départ l’ordre est le même, l'impensable se produisit dès le deuxième tour. En entrant dans le premier virage, la Williams glisse inexplicablement de l’arrière avant de s'arrêter contre les pneus, dans le bac à gravier. Le public est en délire et rien ni personne ne pourra arrêter le champion du monde en titre. Son équipier Herbert terminera au pied du podium, un podium que savoura grandement Schumacher, acclamé par des centaines de milliers de fans scandant son nom à travers le Stadium. Mais si l’Allemagne est une réussite, la Hongrie sera bien moins rose. Très loin des Williams sur un tour, Schumacher se console avec le troisième temps, presque trois secondes devant Herbert. La chaleur est accablante et les mécaniques sont soumises à rude épreuve sur ce tourniquet. Comme à Monaco, l’allemand compte sur la stratégie pour prendre la tête mais Williams sera plus malin. Si le bouchon Coulthard a sauté, Hill demeure imperturbable. Le pilote Benetton s’avoue vaincu et tient la deuxième place quand à trois tours du terme, sa pompe à essence lâche, l’obligeant à abandonner, son seul retrait sur pépin mécanique. L’autre machine italienne sauve quelques points avec la quatrième place mais en réalisant le doublé, Williams fait un sacré retour au championnat, de même que Hill sur Schumacher. La mi-saison est franchie et le résultat est plus indécis que jamais...

En arrivant à Spa-Francorchamps, le marché des transferts s’emballe. La plus grosse information reste, bien entendu, le transfuge, désormais officiel, de Schumacher à Ferrari. Jean Alesi fera, quant-à-lui, le chemin inverse à partir de 1996 en rejoignant Benetton, probablement avec son équipier Berger. En Belgique, ce sont des conditions bien connues qui accueillent les pilotes avec de la pluie à outrance. Bien que rapides sous ce temps, les B195 sont quelque peu chahutées par plusieurs sorties de piste. L’une d’entre-elles compromettra grandement les chances de l’allemand, sans monture avant les qualifications. De ce fait, il ne s’élancera que seizième, là où Herbert pointe au quatrième rang. Ce dernier réalise par ailleurs une sacré prouesse puisque c’est la première fois depuis 1991 et Piquet que le champion du monde 1994 est battu sur un tour chrono ! L’anglais sera le plus prompt au moment de l’extinction des feux, recueillant le leadership pour quelques tours sur une piste sèche, avant de rendre le commandement à Alesi puis à Hill. L’autre Benetton revient peu à peu et après les premiers arrêts, les deux rivaux sont déjà remontés aux deux premières places. C’est alors qu’un gros crachin s’abat sur le circuit. En toute logique, Hill regagne son stand pour chausser les gommes adéquates mais pas Schumacher. Ce dernier se retrouve à évoluer en slicks sous le déluge et devant la Williams. Certaines portions ne sont pas tout à fait mouillées et la B195 garde l’ascendant sur l’anglais, bien aidé par des zig-zag empêchant toutes manœuvres. Mais au tour suivant, l’allemand freine trop tard aux Combes et tire tout droit, perdant le leadership au profit de son adversaire. Le pari semble perdu mais une boucle plus tard, la pluie a cessé et les pneumatiques lisses redeviennent performants. Schumacher reprend rapidement la tête et ce, jusqu’à l’arrivée, ne jouant pas avec le feu une seconde fois lorsque l’averse retombe de plus belle. C’est sans doutes l’un de ses plus beaux succès dans la discipline et même si la défense est on ne peut plus hasardeuse, aucune des deux voitures n’aura fini dans le décor. Ferrari se frotte déjà les mains en voyant le talent de sa nouvelle recrue. Mais à Monza, un mauvais remake ruine tout. Au vingt-quatrième tour, Hill et Schumacher prennent un tour à Inoue. Si l’allemand se débarrasse du japonais bien avant la deuxième chicane, l’anglais se retrouve gêné par la Footwork, l’obligeant à freiner très tardivement pour espérer passer. Hélas, devant la Williams, la Benetton s’est rabattue. Le contact est inévitable et comme à Silverstone, les deux rivaux s’enlisent dans les graviers. Schumacher est une nouvelle fois énervé par l’incident et ne manque pas d’enguirlander sévèrement son adversaire. Comme en Grande-Bretagne, c’est Herbert qui récolte les lauriers grâce aux déboires des deux prétendants au titre et des deux Ferrari. Au Portugal, sur le tracé d’Estoril, Williams présente une nouvelle machine qui se montre d’emblée plus rapide que les Benetton, extremement difficiles à piloter ce week-end là. Si les anglaises bloquent la première ligne, Schumacher fait sauter Hill dès le premier virage du second départ, le premier ayant été neutralisé suite au gros carton de Katayama. Cette fois-ci, c’est l’écurie de Grove qui tente de jouer sur la stratégie pour assurer le doublé mais dans les derniers kilomètres, l’allemand, avec des gommes plus fraîches, recolle aux échappements de son rival. Un nouveau rude combat est attendu et malgré un dépassement quelque peu osé, aucun dégât n’est à déplorer. Le pilote Benetton sécurise de nouveaux gros points plus qu’utiles dans la course au titre alors que Herbert, septième, manque encore à l’appel. La fin de saison approche, le dénouement aussi. Plus que quatre courses à tenir…

Avant de quitter le vieux continent pour l’autre bout de la planète, la Formule 1 se rend au Nürburgring pour y disputer le grand-prix d’Europe. Dès les premiers essais, les Benetton glissent et malgré quelques bons réglages, l’adhérence reste précaire. Elle l’est même encore plus lorsque la pluie s’invite le matin de la course, humidifiant quelques parties du circuit. A l’exception de Ferrari et McLaren, tout le monde prend des gommes pluies, une belle erreur stratégique. Schumacher bataillera longtemps avec les Williams, manquant de peu un nouvel accrochage avec Hill. Dans la deuxième moitié d’épreuve, Alesi a pris le large et la victoire lui tend les bras. Dans le même temps, le grand rival de l’allemand sort de piste et abandonne, un coup dur pour le championnat. Le pilote Benetton aurait bien pu se contenter de la deuxième place mais devant sa foule, il en veut plus. En gagnant plus de deux secondes au tour, voir six lorsque l’avignonnais se perd dans le trafic, il remonte à grandes enjambées et à deux tours du but, le voici revenu derrière la monoplace rouge. Par un freinage à l’extérieur bien placé, Schumacher s’empare de la tête avant l’entame du dernier tour, filant vers un nouveau succès historique. Le titre n’est pas encore acquis mais avec trois points manquant, personne ne voit qui pourrait le détrôner à ce stade de la compétition. Mal réglée, l’autre B195 nage dans le milieu de paquet, ne terminant qu’en cinquième position. A Aida, pour le grand-prix du Pacifique, le scénario des dernières semaines se répète. Bien moins rapide que les Williams, le pilote n°1 de la B195 fait des merveilles en course, aussi bien en piste que dans les stands où ses mécaniciens et stratèges effectuent un travail hors pair. Mal parti, il finira par glaner les places perdues jusqu’à remonter en tête et ainsi gagner avec la manière, ce meeting japonais, mais surtout, son deuxième titre de champion du monde, cette fois-ci sans bavures. A Suzuka, le nouveau roi de la F1 décroche une nouvelle pole position, sa première depuis le Canada, devançant de plus de deux secondes et demi son équipier, neuvième. Le dimanche, la pluie est encore de la partie et contrairement à 1994, Schumacher n’aura aucun mal à s’échapper face à Hill. Pire, les deux Williams partent, à un tour d’intervalle, à la faute en fin de course, abandonnant toutes deux. Avec toutes ces péripéties, Herbert grimpe au troisième rang, deux positions derrière son leader, égalant le record de victoires en une saison de Mansell avec neuf. Avec un tel résultat, l’écurie italienne ne peut que savourer son premier titre des constructeurs, qui restera malheureusement sans suites. La dernière de l’année en Australie ne dispose d’aucun enjeu particulier. Ce sera le pire meeting de l’année pour Benetton. Pour Schumacher, c’est un petit accrochage avec Alesi qui le contraindra à stopper, suspension arrière gauche abîmée alors que pour Herbert, c’est la casse de sa boîte de vitesses qui l’obligera à renoncer alors que la deuxième place finale et le troisième rang au championnat lui tendait les bras. L’ultime sortie à Adélaïde restera à oublier pour Benetton…

La B195 aura magistralement rattrapé le coup après les multiples évènements et polémiques qui auront fortement entachés 1994. Bien que dépassée en performance par la Williams, elle aura permis à ses pilotes de décrocher les deux couronnes à la loyale. Onze victoires, quatre poles position, huit meilleurs tours et quinze podiums, tel fut le CV de cette incroyable machine, plus outsider que véritable favorite. Ce triomphe ne serait rien sans le talent de Schumacher, la chance de Herbert, mais aussi le fin stratège qu’est Ross Brawn. l’anglais aura toujours brillé de ses éclairs de génie. Mais si Benetton est sur le toit du monde en 1995, les résultats chuteront dès le départ du double champion allemand. Un seul succès supplémentaire puis plus rien, une descente aux enfers contrastant nettement avec le retour en force de la Scuderia...

La Benetton B195 en chiffres...

Grands-prix :

17

Victoires :

11

Podiums :

15

Poles Position :

4

Meilleurs Tours :

8

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